mardi 20 mai 2008

La fausse bonne idée

Christine Anglio, Corinne Puget et Juliette Arnaud


© Wild Bunch Distribution
Galerie complète sur AlloCiné

Prenez une fille sympa, la trentaine pétillante, qui rencontre quelques difficultés pour se trouver un mec, comme il se doit. Mais... qui a deux copines également sympas, également célibataires, qui l'entraînent pour faire du shopping et se bourrer la gueule. Prenez un quiproquo à la Marivaux : pour épater ses conn*sses de collègues, elle prétend s'envoyer le patron de la boîte de pub dans laquelle elle travaille. Enfin prenez une poignée d'acteurs au jeu enlevé, qui se donnent sans compter pour cette comédie délibérément légère, et vous aurez le prototype de la fausse bonne idée.

La fausse bonne idée, c'est une idée un peu éculée et surtout mal exploitée, avec des répliques qui se veulent spirituelles, mais dont le fond est tellement lourd et convenu, que la rigolade tombe à plat. Je ne reconnais pas Alexandre Arcady,  le réalisateur doux-amer du Coup de Sirocco, du Grand Pardon, de Là-bas, mon pays. Après avoir vu Tu peux garder un secret ?, j'en conclus que le vaudeville n'est pas son truc.

Pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé. 

1/ Le triomphal trio de Arrête de pleurer Pénélope, pièce de théâtre à succès, emmené par une Juliette Arnaud qui n'est pas sans rappeler la très belle Alexandra Lamy.

2/ Des acteurs généreux de leur personne, qui veulent prendre du plaisir à participer : Agnès Soral qui manque de grain à moudre, Laurence Boccolini qui recycle avec bonheur le sadisme qu'on lui connaissait dans le Maillon Faible, Pierre Arditi en super patron super séducteur et finalement super blasé, Linda Hardy dans le rôle de Bagheera...

Mais quel est le petit chose qui manque, ou le petit truc en trop qui fait que la comédie, disons la farce assumée, tourne souvent à la bouffonnerie et qu'en plus c'est limite pas drôle ? J'aurais tendance à dire un scénario mal maîtrisé, une idée de départ dont on ne sait pas quoi faire sans tomber dans le téléphoné, le grotesque et l'outrance à presque tous les étages. 

C'est méchant ? Non, c'est vrai. Il y a néanmoins quelques moments à sauver : la scène du jogging où Delphine raconte à ses copines la panade dans laquelle elle s'est mise, la scène de l'araignée avec la complicité de Michael Youn, celle de la fausse interview de la rédac' chef d'Isa, l'élaboration du plan P entre copines...

Sans parler de ce happy end honteux. C'est mignon mais on se demande bien ce qu'on fait là à regarder cette histoire qui au final n'a aucun intérêt, vu comment elle a été traitée avec mépris par les scénaristes, par le réalisateur et par une partie de la critique condescendante. 

Tout ce qu'on a envie de dire en sortant, c'est un grand "Dommage !"

ps : Merci à ma Véro qui m'a traînée voir ce film. J'ai passé une super soirée avec toi.

2 commentaires:

Natasha a dit…

Pas vu, pas pris... Du coup pas pour aujourd'hui. On va rester avec emmanuelle devos... Merci pour le courage de la critique

Angelina a dit…

ça tombe bien, j'adore Emmanuelle Devos.