dimanche 27 février 2011

Les yeux grands fermés

Voir une femme complètement nue dans un film américain, c'est tellement rare qu'on a le droit de mentionner le fait dans la rubrique "sexe" de Mes petites fables. Généralement, on voit des couples se déshabillant et s'enlaçant en contre-jour, ou bien Madame garde son soutien-gorge pour sa partie de jambes en l'air, et Monsieur, bien entendu, ne prend pas la  peine de baisser son pantalon.

Eyes Wide Shut ©  Warner Bros.
Le nu à l'écran, il a osé, à la fin de sa carrière et à la fin de sa vie, dans le film où il a utilisé l'icône glamour du moment, les Kidman-Cruise du temps de leur splendeur. Dans Eyes Wide Shut, le lubrique Kubrick explore les bas-fonds de l'inconscient d'un couple, qui seront prétexte à des tableaux léchés, un peu trop chastes alors qu'ils visaient la débauche et la luxure. Tant qu'ils en frisent même le ridicule. Définitivement, l'une des scènes les plus réussies et qui restera forcément dans l'imagerie cinéphilique, celle de Nicole à oilpé devant son miroir en train de se déhancher lascivement, juste avant que Tom Cruise, le mâââââle dans toute sa banalité, ne la saisisse par le cou et lui emberlificote la langue goulûment. Délicieux ces petits regards de côté, tout en s'amalgamant, pour vérifier que Nicole est bien toujours Kidman, la plus belle en son miroir.






in: The closer I get

3 commentaires:

Zoé Cyrano a dit…

En 2009, Christina Ricci a passé une bonne partie du film 'After Life' complètement à poil en compagnie de Liam Neeson. Certes, l'histoire est nettement moins érotique puis qu'il est thanatopracteur et elle un cadavre (si, si) mais je trouve le cas intéressant :)

Angelina a dit…

Merci Zoé, je vais me pencher sérieusement sur la question :p

JP Simard a dit…

Bizarre que le control freak Kubrick ait tenté de parler désir, lui qui ne le montre que pelliculé. Eyes Wide Shut est son échec le plus flagrant puisque là où d'habitude il est magique dans ce qui est évoqué, là il essaye de passer au-delà des yeux fermés et rien de sa virtuosité ne transpire plus. Hitchcock était malin et pervers, Kubrick redevient littéraire et enfantin, américon… La vieillesse lui fut un sacré naufrage. Merde !