mardi 30 juin 2009

Fédérer les énergies from Olivier


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Nous sommes nombreux à déplorer l'éclatement de la gauche de transformation sociale en France.

Nous sommes nombreux à partager un même constat sur la situation nationale et internationale.

A l'heure où la crise s'étend, le capitalisme, engagé dans une course effrénée au profit, détruit la planète, les solidarités. S'y opposer et critiquer ce système est une nécessité. Mais critiquer ne suffit pas, proposer des solutions, construire des alternatives qui préservent les richesses naturelles et permettent un autre usage des richesses produites, favoriser la coopération, et non le profit et la concurrence, cela est plus que jamais nécessaire.

Depuis des mois, le rejet de la politique de Sarkozy grandit dans les mouvements sociaux et la population. Dans les petites et grandes actions, il existe une recherche de critique et de construction qui demeure trop éclatée pour atteindre la force nécessaire pour changer les choses en profondeur. Nous sommes nombreux à le sentir, il manque dans notre pays un acteur politique qui conteste, propose et rassemble largement.

Car la gauche est aujourd'hui dans l'impasse, les élections européennes l'ont encore démontré. Le Parti socialiste se montre incapable de proposer une alternative politique. Le score des listes Europe écologie manifeste une forte sensibilité aux enjeux écologiques mais ne remet pas en cause la logique du profit. Les forces anticapitalistes éparpillées obtiennent des scores honorables, en présentant des projets si voisins qu'ils auraient dû être communs. Et comment ne pas voir la force qu'elles auraient eu si elles s'étaient rassemblées. Cette situation a amené une énorme abstention, elle désoriente celles et ceux qui luttent, ceux qui subissent, et qui sont ainsi maintenus à l'écart de la politique. Cette situation conduit à ce qu'en France, en Italie, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, c'est une droite dure qui arrive en tête.

Le panorama pourrait paraître déprimant. Une droite triomphante, une gauche atone, des résistances éparpillées et pourtant nous ne nous résignons pas. Il faut fédérer les énergies.

Fédérer les énergies, c'est d'abord redéfinir un nouveau projet. Il faut inventer un nouveau mode de développement rompant avec le productivisme, ouvrant la voie à une appropriation sociale des richesses et des moyens de production, à d'autres rapports de production, à d'autres rapports entre les femmes et les hommes, à d'autres objectifs pour l'activité humaine, à d'autres rapports à la nature, à une démocratie renouvelée. Les urgences sociales et écologiques ne peuvent être traitées séparément et on ne peut répondre ni à l'une ni à l'autre sans remise en cause du capitalisme.

Fédérer les énergies, c'est ensuite inventer de nouvelles relations avec les mouvements sociaux, entre mobilisations et institutions. Car les grandes luttes politiques ne pourront désormais être menées que par une convergence de toutes sortes de forces, syndicats, mouvements culturels, associations, partis et autres organisations.

Pour cela, il faut favoriser les convergences dans les luttes sociales et écologiques, contre les licenciements et pour l'emploi, contre la casse sociale, contre le démantèlement du droit du travail et des services publics, pour l'extension des droits des femmes, pour la régularisation des sans-papiers, contre la marchandisation du vivant, pour développer le féminisme et l'antiracisme, pour de
nouvelles formes de production de l'énergie, pour un développement respectueux de l'avenir de la planète.

Fédérer les énergies, c'est aussi construire la force politique pluraliste et transformatrice dont notre pays a besoin. Aucune structure ne peut à elle seule faire bouger les lignes. La nécessité est bien de rassembler tous les courants de la gauche de transformation sociale et écologique. Un rassemblement pluraliste, fort de la confrontation des différentes cultures existantes, permettra d'affirmer un projet politique commun tout en développant une dynamique de rassemblement. Mais ce rassemblement que nous appelons de nos voeux ne pourra se faire sans une profonde critique des anciens modes d'organisation et l'invention de nouvelles formes d'action. Il est indispensable pour permettre l'implication du maximum de citoyens de combattre la délégation de pouvoir et d'inventer de nouveaux fonctionnements démocratiques.

Les prochaines élections régionales seront dans ce cadre importantes. Marqueront-elles à nouveau l'éloignement des milieux populaires de la vie politique et de la division de la gauche de gauche, ou permettront-elles des avancées face à la droite ? Existera-t-il la possibilité pour les habitants de peser fortement pour élaborer et imposer des politiques différentes dans les régions - pour réduire les fractures territoriales et sociales, pour le développement économique et social, tenant compte d'une réduction de l'empreinte écologique ; pour répondre aux besoins de logement, d'emploi, de santé, de formation ?

Divisés nous sommes des nains, divisés nous ne servons à rien pour ceux qui souffrent et ceux qui veulent vivre mieux. Quelle absurdité de ne servir à rien alors que dans un monde que le capitalisme conduit à sa perte, ce qui nous rassemble est infiniment plus fort que ce qui nous sépare.

Alors rassemblons-nous, fédérons-nous et nous pourrons faire entendre une autre voix à gauche.

Rassemblés nous pourrons à nouveau faire souffler le vent du changement !

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