dimanche 29 août 2010

If you will follow me... from Marie

Pas de commentaire. Une main sûre qui se saisit d'un livre sur l'une des étagères de sa bibliothèque, des pages vite feuilletées, un passage retrouvé, relu. Des phrases qui se suivent, résonnent, sans origine et sans but, avant de s'insérer dans le fil d'un souvenir, de réinvestir leur contexte. Vite lues, vite re-sues, vite copiées, vite envoyées. Ces phrases, je te les donnes, nues, à toi qui ne les connais pas. Reçois-les comme tu le peux, comme tu le veux. Fais-en ce que tu veux, ce que tu peux. Elles ne sont ni un cadeau, ni un guet-apens. Elles ne sont rien qu'elles-mêmes et ne valent que pour elles-mêmes. Un sésame, si d'aventure la porte s'ouvre lorsque tu les liras.



« Combien plus évolués que nous furent les inventeurs du feu ! J'ai travaillé péniblement, des jours et des jours, à la fabrication d'un piège ; quand il a fonctionné, j'ai pu manger des oiseaux sanglants et douceâtres. J'ai suivi la tradition des solitaires : j'ai mangé aussi des racines. La douleur, une lividité humide et terrifiante, des états cataleptiques qui ne m'ont laissé aucun souvenir, d'inoubliables cauchemars d'épouvante m'ont permis de reconnaître les plantes les plus vénéneuses. »

L'invention de Morel, Adolfo Bioy Casares. 1940.











in: La part du fabulateur

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