mardi 10 juillet 2012

Le Gloomy Tuesday of the Summer de Neirie

Petit rattrapage sur le temps, pour cause de lettre ouverte, voici le Gloomy Monday of the Summer de Neirie un mardi, qui se transforme donc en Gloomy Tuesday comme il se doit. Cette semaine Neirie, présidente de l'association éponyme qui oeuvre pour la sensibilisation aux problématiques liées à l'enfance, avec un focus particulier sur les orphelinats dits "de quartiers", n'a pas ménagé ses efforts pour faire revivre cet immortel  hymne à l'amour.


Le ciel bleu sur nous peut s´effondrer
Et la terre peut bien s´écrouler
Peu m´importe si tu m´aimes
Je me fous du monde entier
Tant qu´l´amour inond´ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m´importent les problèmes
Mon amour puisque tu m´aimes.

Padam, Padam, Padam… Edith Piaf, j’aime. Paris, capitale mondiale des amoureux. Et pourtant. Que restent-il de ces amours, que restent-il de ces beaux jours et de tous ces airs qui obsèdent jour et nuit ? Du soleil vert, des dentelles et des théières


 st-ce qu’avant, c’était vraiment mieux que maintenant ? La libération féminine, l’affirmation de l’homosexualité (bien que ça ait toujours existé sans complexe depuis l’Antiquité avant que des morales humaines interviennent), les couples libres, les familles recomposées, les couples multiples, conservateurs, multinationaux, et moi, et moi, et moi.


J´irais jusqu´au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J´irais décrocher la lune
J´irais voler la fortune
Si tu me le demandais

Si les règles du jeu ont évolué (et non changé), l’amour a toujours été une des inspirations majeures des arts. Mais il y a ce fantasme très répandu d’un « avant qui était mieux ». Avant quoi, au juste ?  Il est évident que lorsque je vois des gamines de 8 ans vouloir s’habiller comme des pop stars ultra sexuées,  et que les médias et les diffuseurs d’images alimentent - sans conscience -  ces tendances -  sans être réactionnaire - je trouve ça pitoyable et malsain (et je l’assume !), mais concernant l’amour, je suis plus mitigée.


Les beaux parleurs aux doux mots d’amour, des boums et des bangs agitant les cœurs blessés, les non-dits, dis nous le donc, ont toujours été. Lorsqu’on lit Bel-Ami, Madame Bovary, le Diable au corps, le Rouge et le Noir, Roméo et Juliette, la Chartreuse de Parme, La Dame aux Camélias, les romans courtois, les mythologies et contes, les désordres amoureux ont toujours existé.


Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n´importe quoi
Si tu me le demandais

Aujourd’hui, tout est possible, c’est un des thèmes abordés par Le Paradoxe Amoureux de Pascal Bruckner. En résumé - et grossièrement -  la nuance qui crée une déroute réside d'avantage dans la liberté quasi absolue - en Occident en tous cas -  de choisir la vie amoureuse que nous voulons. La liberté devient alors un fardeau lourd à porter, car nous ne sommes plus contraint(e)s de suivre une route donnée ou imposée par une morale sociale forte.  Je ne vais pas revenir sur cette notion fort bien développée par l’auteur, concernant le choix amoureux que nous décidons de faire, dont vous pouvez lire un extrait ici.


Je m’attarde  sur les rêves évanouis, puisque c’est principalement l’axe de ma philosophie de vie. A force de courir derrière un idéal jugé déchu, naissent des comportements excessifs, entre ceux qui s’accrochent à tout prix à un rêve d’une réalité sentimentale que je qualifie de romancée, et ceux qui à l’inverse développent un sentiment profond désabusé, convaincu que ce tableau idéal ne peut pas exister. Dans un texte ailleurs, j’avais écrit qu’il était plus  difficile de rêver parmi les ronces que de noircir un paysage déjà fort grisé.   Rêver ça fait mal lorsqu’on est déçu. Rêver c’est encore plus mal, quand on se risque à y croire.  Rêver devient ainsi une notion négative. Nous parlons ici de mots doux d’amour, mais c’est valable pour tous les domaines de vie.


Si un jour la vie t´arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m´importe si tu m´aimes
Car moi je mourrai aussi
Nous aurons pour nous l´éternité
Dans le bleu de toute l´immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu´on s´aime
Dieu réunit ceux qui s´aiment

Et pourtant… Pourtant il y a un intermédiaire. Une autre route possible  consiste à accepter  l’imperfection du cœur humain, et des relations amoureuses qui sont potentiellement décevantes.  Faire en sorte de concrétiser un rêve éveillé,  au lieu de courir derrière des chimères d’absolus imaginaires nécessairement compliqués à atteindre… Ce n’est pas baisser en exigence qualitative, c’est bien au contraire, mettre la barre plus haut.  Accepter que la douleur, la souffrance, les déceptions peuvent faire partie intégrante de l’équation idéale est sans doute l’exercice le plus difficile lorsque nous bâtissons une relation amoureuse. Le rêve prend alors tout son sens, au service d’une réalité dont on est – au final – toujours responsable pour le pire et le meilleur, bien entendu.

Neirie








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in: Glommy monday

2 commentaires:

Neirie a dit…

Thanks ;)

Angelina a dit…

Merci à toi pour cette contribution :)