vendredi 7 novembre 2008

Baaaaaaaaaaaaad

Il y a des jours où les grands esprits se rencontrent ou bien, des jours où l'on est particulièrement dans la mood pour faire un truc précis, où l'on a le karma qui s'y dédie.
Cet après-midi, par exemple, je devais vivre une après-midi au boulot de rêve. La personne ou la chose non identifiée, tant il semble peu humain parfois ou alors si bassement humain, qui partage mon bureau et me sers accessoirement de supérieur hiérarchique, est en RTT. La direction tout entière est out of office et on dirait même out of order si on était mauvaise langue, c'est-à-dire déjà en week-end prolongé. Hé bien, non, il y en a qui trouvent encore le moyen de me casser les pieds : comptable faisant son intrusion dans mon bureau, me posant des questions auxquelles je n'ai aucune réponse, ou bien me déconnectant du réseau en marchant sur le fil par inadvertance, j'en passe et des pas drôles...
Je suis donc parfaitement disposée, chers lecteurs, à vous parler du film de David Ayer, Bad times, interprété et produit par Christian Bale. Oui c'est parfaitement ça : une journée ensoleillée qui commence sous les auspices les plus agréables, les bonnes nouvelles sont prêtes à tomber et pourtant tout part en cacahuète. Un film qui sombre dans l'irréel tant la poisse et la malchance se mettent à s'y coller, dans l'angoisse, dans la violence jusqu'à la mort. Plein de mauvais moments quoi. Je sens que je suis raccord là.
Vétéran de la Guerre du Golfe, Jim le personnage de Christian Bale, mise tout sur sa probable entrée dans les rangs de la L. A. P. D., la police de Los Angeles, pour se reconstruire et épouser son amie mexicaine. C'est avec espoir qu'il attend d'être appelé avant d'apprendre qu'il a été recalé. La dérive commence alors en compagnie de son ami Mike, également chômeur, que la belle Eva Longoria essaie de soustraire à l'influence de Jim. Une longue errance entre virées dans les ghettos, boulots improbables ou redoutables, drogue, folie. 
 



Le film s'ouvre sur des images de la Guerre du Golfe. Un cauchemar qui se répète toutes les nuits, impossible à fuir. Une marque au fer rouge qui a fait de Jim "le soldat de l'Apocalypse". Le réalisateur met parfaitement en images cette descente aux enfers, l'engrenage qui aspire Jim : le passage des scènes de jour à la multiplication des scènes de nuit, l'utilisation des néons, des réverbérations lumineuses sur des sols mouillés comme autant de flashs hallucinants, jusqu'à l'étiolement physique des personnages qui se lessivent peu à peu. Question : pourquoi avoir transformé le titre original Harsh times en Bad times, tout ça pour au final garder un titre en anglais ? Parce que bad est plus familier aux Français que harsh, sûrement. Personnellement, je préfère le titre original, plus cranté, comme une lame moussue. 
 
Un film éprouvant sur une véritable descente aux enfer et irréversible.
 

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