lundi 13 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona Caramba

Je ne vais pas laisser le suspense planer plus loin que le titre : j'ai adoré ce film. Je me suis amusée, j'ai réfléchi. J'ai retrouvé le grand Woody Allen, et j'ai l'impression qu'il s'est retrouvé lui-même, qu'il n'a pas hésité, pour une fois, à assumer ce qu'il est vraiment, un cinéaste new-yorkais totalement perméable à la culture européenne. Dans Vicky Cristina Barcelona, Woody Allen a su rester profondément américain, il a totalement endossé le rôle du cinéaste en goguette grâce à ses deux héroïnes : des touristes américaines.



Penélope Cruz


© Warner Bros. France
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Pour son film dans la torride Espagne, Woody Allen a joué à fond la carte de l'Américain touché par la sensualité, l'attraction charnelle, la fièvre ibérique et il s'en amuse beaucoup. Il s'amuse même à en faire des tonnes, à en rajouter dans le grotesque sans jamais perdre les pédales. C'est comme s'il avait lâché ses deux Américaines, Cristina (Scarlett Johansson), un peu out of space qui ne sait pas ce qu'elle veut mais sait ce qu'elle ne veut pas et Vicky (Rebecca Hall) qui sait ce qu'elle veut et sait ce qu'elle ne veut pas, pour observer comment elles s'en sortent.

Le personnage de Vicky m'a fait penser à Lucy dans le roman d'E M Forster Avec vue sur l'Arno (qui est devenu le film Chambre avec vue), le parcours d'une jeune fille de bonne société qui se révèle à elle-même à la faveur d'un séjour en Italie. D'ailleurs, Woody Allen aussi choisit l'art pour "dévergonder" ses héroînes : la photographie pour l'une, la musique pour l'autre qui oublie tous ses beaux principes après un air de guitare.



Javier Bardem et Rebecca Hall


© Warner Bros. France
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L'amour dans tous ses états est le fil conducteur du film. Et bien sûr, comme il s'agit d'un film de Woody Allen, on disserte beaucoup, on se pose mille questions, on fait des choix mais ce sont de faux choix car les intentions sont différentes des actes, tout cela sous une bonne couche d'humour sans que cela ne nuise jamais au propos. On retrouve la légerté de Comédie érotique d'une nuit d'été et le romantisme d'Annie Hall.

Woody Allen fait à nouveau tourner Scarlett Johansson, qui lui avait cruellement fait défaut dans Cassandra's dream. Il semble être le seul cinéaste à savoir exploiter sa rondeur, filmer son visage avec autant de sensualité. Du côté de la vieille Europe, Javier Barden ne faillit pas à son nouveau statut de latin lover en titre à Hollywood, mais sans rouler des mécaniques, sans ridiculiser son personnage et avec un charme fou. Pénélope Cruz quant à elle est parfaite. Elle n'a qu'un rôle très secondaire, totalement outré, vraiment caricatural, mais elle y va de bon coeur et s'en sort comme une reine.



Scarlett Johansson


© Warner Bros. France
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Quel plaisir également de retrouver Barcelone lorsque l'on a la chance d'y avoir déjà été :

la cathédrale inachevée conçue par Gaudi, La Sagrada Familia

© Angelina

le parc Güell

© Angelina
© Angelina

la fête foraine de Tibidabo qui surplombe la ville, vieillote et pleine de charme.

© Angelina

Et puis, l'une des scènes finales où Vicky raconte tout à Cristina se déroule dans un bar à tapas où j'ai mangé le premier jour de mon séjour, sur las Ramblas.


A voir seulement si vous voulez prendre un coup de soleil.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est le film dont toute la blogosphère féminine parle. Va falloir que je m'y mette sinon je vais être out.

La valse a dit…

J'ai eu des avis mitigés. Je n'avais pas specialement aimé match point. Mais j'ai confiance en tes gouts. merci!

Angelina a dit…

Attention ! Moi j'ai adoré "Match Point"...

La valse a dit…

pas taper! pas taper! stop a la violence!!

Anonyme a dit…

Je l'ai vu ce week-end et je l'ai a-do-ré... Et Juan Antonio, qu'est qu'il est hot quand même !