jeudi 11 juin 2009

Quand on a Eric (sous la main)

« Ooh Aah Cantona », « Why I love you ? I don’t know why, but I love you. », « When the seagulls follow the trawler, it’s because they think sardines will be thrown into the sea. »

On ne se lasse pas des cantonades d’Eric the King. Et c’est avec un plaisir de grand enfant que Ken Loach s’est amusé à les réutiliser, à en inventer d’autres et de mémorables, en mettant en scène l’idole du stade himself.


© Diaphana Films

Car Looking for Eric, c’est Ken Loach qui s’offre un moment de récréation dans sa filmographie, renouant avec l’esprit presque potache de Raining Stones. C’est accepter un postulat poétique, un prétexte social bien rôdé pour passer un bon moment. Ici, la star du football devient l’ami d’un postier, les mafieux sont de petites frappes à qui l’on cloue le bec en trois éclats de rire.

De quoi ça parle ? Eric, postier à Manchester, peine à reprendre le dessus : molesté par ses beaux-fils dont il a la garde, incapable de revoir sa première femme qu’il a abandonnée 30 ans plus tôt, il en vient même à ne plus assurer ses tournées. Pour le soutenir, ses collègues se mobilisent mais le salut viendra du King Eric, celui qui, dans les années 90, enflammait le stade d’Old Trafford, quand le prix des places était encore accessible aux postiers.

Jouissif de voir Eric Cantona endosser son propre rôle avec grâce, légerté et humour, de l’entendre parler anglais avec l’accent marseillais et tirer le film plus vers la générosité que la caricature de son personnage.

La morale du film prône encore et toujours des valeurs de fraternité, d’altruisme, vante les mérites de la solidarité et l’importance de l’amitié en énonçant que l’union fait la force. Des thèmes chers à Ken Loach, cultivés de films en films avec une obstination féroce.

Steve Evets © Joss Barratt


in: Angelina's organic envy of cinema

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