mercredi 7 avril 2010

Leur corps à elles (foutez-lui la paix)

Messieurs, ne cherchez plus. Notre point G se planque dans la penderie. C'est la société de vente par correspondance 3 Suisses qui l'a trouvé. Dommage alors d'avoir perdu du temps à vous escrimer dans le vagin de votre copine...


Après le tollé médiatico-médiatique provoqué par une blonde nue dans un caddie qui a rappelé à notre bon souvenir l'existence des Chiennes de Garde, ce chef-d'oeuvre de nullité signé BETC Euro RSCG aura eu le mérite de souligner et même stabylobosser avec une bonne dose de vulgarité, que nous sommes tous, et particulièrement toutes, d'inaltérables vecteurs d'excitation à la consommation.

Notre société consumériste et voyeuriste instrumentalise le corps des femmes, mais plus encore, elle le malmène.

Exposé, en texte et en image, jusque dans sa moindre parcelle d'intimité, traqué sous les niqab et les burqa, glorifié sur des sites internet communautaires (vivelesrondess.com), le corps des femmes est aujourd'hui politisé, chipoté, dépecé comme un cadavre encore chaud entre féministes, religieux, législateurs et médecins.

Et les femmes dans tout ça ? J'ai envie de dire, elles font ce qu'elles peuvent. Elles subissent, encaissent, parfois jouent le jeu. Et demeurent étrangement les dernières consultées.

Une femme meurt toutes les minutes dans le monde des conséquences d'une grossesse ou d'un accouchement, faute de soins médicaux s'alarme Oxfam France qui vient de lancer une campagne contre la "non-assistance à mère en danger".

A Moscou, deux femmes ont servi de détonateurs humains aux attentats du métro. "(...) en Tchétchénie, aucun homme ne se fait sauter. Ils donnent trop de valeur à leur vie." expliquait la journaliste russe Yulia Yusik dans son livre Les fiancées d'Allah. Depuis l'attentat revendiqué par un chef rebelle tchétchène, les femmes portant le hijab ou seulement typées se sentent menacées et certaines ont été passées à tabac en Russie.

Rappelons enfin que le jour de l'intronisation de Simone Veil à l'Académie Française, des centaines de personnes manifestaient devant le siège de l'AP-HP pour dénoncer des suppressions de centres d'interruption volontaire de grossesse en Ile-de-France. Foutu pied de nez.



NB : Un autre article d'Angelina sur le même sujet est actuellement en ligne sur Bakchich




in : In the mood for anger

1 commentaire:

Hélène a dit…

excellent !! bravo