mercredi 2 juin 2010

Palestine

Hier je disais que lorsque j'avais vu l'abordage de la flottille de la liberté, j'entendais " Ne vous mêlez pas de cette affaire !" de la part des Israéliens. Certaines personnes n'ont pas été d'accord avec moi, certaines d'entre elles ont entendu "Nous avons la force et nous agissons de manière brutale !" Cela est peut-être vrai aussi mais tout n'est pas si simple. J'ai brièvement évoqué dans mon billet précédent le schéma quasi névrotique dans lequel se trouvent l'opinion publique et le gouvernement en Israël. Cette fuite en avant semble n'avoir pas de fin. Lors de son récent passage en France, le journaliste israélien Gideon Levy l'avait particulièrement analysé et expliqué (lire mon article paru sur le site de Bakchich).

Plus que tout autre conflit dans le monde, plus que la Tchétchénie, le Rwanda, l'ex-Yougoslavie ou l'Irlande, pour ne prendre que ces quelques exemples, le conflit en Palestine est l'objet d'une attention constante, et ce de par le monde. C'est un conflit qui parle à tous, qui s'est ancré dans l'imaginaire mondial, qui soulève inlassablement, depuis des années, les mêmes questions, les mêmes débats, les mêmes indignations. Cela va bien au-delà de la connivence religieuse ou culturelle, de la proximité géographique, d'une histoire commune. Cela passe souvent par la jeunesse qui a si souvent besoin de se mettre en colère. Cela passe aussi par la reconnaissance d'une souffrance.

La Palestine cristallise toutes les colères, insinue toutes les résistances, ranime toutes les souffrances. La Palestine est la terre des gens qui veulent rester debout. Impossible pour l'Etat israélien de suggérer que cette affaire n'est que la leur, quand, on le voit depuis le début de cette semaine, spontanément et unanimement, face à l'irrationnel, la rue s'est emparée de la Palestine.

« (...)
Dans quelques heures, le dernier set, crucial, commencera quand nous entrerons dans les eaux de Gaza. Bien sûr, matériellement, il serait très facile pour Israël de nous stopper et nous arrêter, mais le coût politique qu’ils auront à payer sera énorme. Vraiment énorme, à tel point que toutes les ruses et les pièges qu’ils ont tenté de mettre sur notre route ont réussi à faire une seule chose : sensibiliser de plus en plus de gens partout dans le monde sur notre flottille et sur la situation de Gaza. Et de tout ça, nous apprenons quelque chose : la peur n’est pas de notre côté, mais du côté d’Israël. Ils ont peur de nous parce que nous représentons la colère des gens tout autour du monde. Les gens qui sont mécontents de ce que l’Etat criminel d’Israël fait aux Palestiniens et à chaque amoureux de la paix qui ose prendre le parti des opprimés. Ils ont peur de nous parce qu’ils savent que, dans un proche avenir il y aura encore plus de bateaux à venir à Gaza comme il y a de plus en plus de personnes à décider de boycotter Israël chaque jour. »
Thomas Sommer-Houdeville, coordinateur de la campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (ccippp), le 29 mai 2010 depuis l’un des bateaux de la flottille de Gaza.








in: The world is crying out loud

3 commentaires:

Stéphane a dit…

Excellent ! C'est qui la chanson ?

Angelina a dit…

Zone d'expression populaire

Stéphane a dit…

Yes :) Merci !