jeudi 28 octobre 2010

Indissoluble blue



... c’est une histoire d’amour. Qui commence par : « Parce que c’était toi, parce que c’était moi. ». Sésame indispensable au collège et au lycée, mais avec la bonne coupe et la bonne couleur. Droit, slim, taille haute, boot-cut ou baggy, brut, teint ou délavé, je t'aime dans toutes les positions. Je t’ai voulu, je t’ai cherché. Nous nous sommes essayés, mutuellement jaugés. Je t’ai apprivoisé. Légèrement taille basse, avec les indispensables surpiqûres sur les poches, mais surtout d'une teinte azur irréprochable, ce jean s'est savamment élimé année après année. Il a harmonieusement épousé mes formes, adoré mon fessier, devenant au fil du temps de plus en plus confortable, de plus en plus doux, de plus en plus intime. Dans ce corps à corps permanent, j'ai pu m'épanouir, bouger sans avoir honte, être féminine sans rien dévoiler tout en disant tout. Il a été ma seconde peau, mon autre moi-même. Une identité dans laquelle je me suis fondue. Uniforme et camouflage, il a résisté à tout sauf à mon envie de grandir. Si je le boude quelques fois, je lui reviens encore.



Mais gare au bourrelet incomprimable, au bouton qui ne veut pas fermer et à la fermeture éclair récalcitrante. Inspirée, ventre rentré, marcher comme si de rien n'était. C'est à dire que, dans un jean, la route n'est jamais droite, et que de toute façon, il y aura toujours de l'essence.

Aujourd’hui entré dans les mœurs, présent dans chaque penderie, partie prenante de la société moderne, il s’est honteusement embourgeoisé, bling-blinguisé, fashionisé. Hier symbole populaire, le jean est devenu un objet de luxe par son prix prohibitif. Il porte cependant encore le stigmate de la rébellion. Parce que chaque fois que je me présenterai pour un emploi avec un jean, même noir, je n’aurai pas le poste. Parce que je me suis fait refouler à l’entrée des boîtes de nuit où l’on préfère voir de la cuisse, si possible au-dessus d’une botte en cuir. Et n'oublions pas que c’est lui qui fait porter la culotte aux femmes.




in: my life

3 commentaires:

Kevin a dit…

Sacré Jean , tiens !

Jean-Pierre a dit…

The Jean génie lave plus blanc !!!!

Angéline a dit…

c est Levis ou Walker... ou Delavé et stoned ! attention, danger...