dimanche 31 juillet 2011

Anne Rice, la tentatrice

Vous connaissez Anne Rice pour ses romans sur les vampires et la touche d'érotisme qu'elle y ajoute en changeant leurs baisers fatidiques en de véritables corps à corps amoureux. Peut-être ne savez-vous pas que la dame s'est laissée un peu obnubiler par la chose et a écrit du carrément plus explicite. 



En 1983, 1984 et 1985, elle a publié une trilogie intitulée Les infortunes de la belle au bois dormant. En détournant un conte de fées en un conte pervers ou, serait-on sarcastiquement tenté de dire, en racontant ce qui se passe après le baiser qui délivre la belle de son sommeil profond, Anne Rice nous entraîne sur la grand-route vers les plaisirs et les mortifications déjà si habilement tracée par le marquis de Sade. A travers successivement L'initiation, La Punition et La libération, la belle se transforme en une Justine que l'on humilie, que l'on frappe, que l'on fesse, que l'on viole, que l'on vend, que l'on achète et à qui l'on enseigne tous les secrets et toutes les déviances du sado-masochisme jusqu'à en faire une initiatrice. Comme Sade, l'auteure use des répétitions, des superpositions et des multiplications de scènes de sexe ad libitum. La péronnelle subit les pires outrages, et après Justine, nous fait soudain penser à Angélique Marquise des Anges, une autre petite gourgandine, puisqu'elle se fera acheter comme esclave par un Sultan des Mille et Unes Nuits.


DR
Si les commentaires sur cette trilogie restent partagés, il est à noter quelques notions intéressantes. La première, c'est que cette oeuvre parle crûment du désir des femmes, que l'auteure montre parfois inassouvi et même inassouvissable. Ravalées au rang d'esclaves à cause justement de ce désir qui les emprisonne, les femmes sont extrêmement mal traitées tout au long des trois récits, jusqu'à ce que dominant son sujet, dans un mouvement de résilience si l'on peut dire, l'esclave réussit à dépasser sa condition. Deuxième chose, il semble que les hommes et les femmes soient logés à la même enseigne, tous aussi dépendants de leurs pulsions, tous aussi esclaves. La parité en quelque sorte. Enfin, dernier aspect réjouissant. Il paraît que les livres peuvent se lire d'une seule main et même à deux, et qu'il permettront aux futurs adeptes d'y trouver quelques idées pimentées pour égayer leurs tête-à-têtes, leurs corps-à-corps, leurs 5 à 7, etc...

J'avoue, je n'ai pas lu cette belle au bois dormant portée sur la chose, qui meurtrie, foulée, en redemande et qui n'est qu'amour et désir pour son prince. Cela dit, je m'étais essayée aux vampires non sans ennui au bout de quelques chapitres. Pas moyen d'entrer dans cette histoire abracanavrante, écrite avec deux doigts ou alors trop mal traduite. Anne Rice, je suis restée au bord de ton chemin, mais je ne demande qu'à reprendre la route. 



in: The closer I get

2 commentaires:

José a dit…

et ta nouvelle coiffure ? fait voir.

Angelina a dit…

‎:p