Attention, passé un certain périmètre, vous aurez franchi une "zone de gratuité", zone à haute tension alternative.
Ici pas de fric, pas de clinquant neuf en provenance directe de Chine, pas de donnant-donnant mais du gagnant-gagnant à coup sûr et à forte teneur en anticapitalisme, en anticonsumérisme revendiqué.
Pour faire la nique aux faiseurs de rondelles, aux créateurs de nouveauté remâchée-revomie tous les six mois, aux colporteurs de tendance, aux dictateurs de la fashionitude, de la dépense obsessionnelle et de l'achat compulsif, nos alter-penseurs ont élaboré ces zones éphémères et nomades permettant au tout un chacun de donner ce dont il ne veut plus ou de prendre ce qu'un quidam propose.
Ni vide-grenier, même s'il peut en avoir les allures, ni troc organisé ou vente à la sauvette, cet espace a pour seules règles la convivialité, l'échange, le partage, et surtout LA GRATUITÉ.
Tout en sachant que le donneur est susceptible de prendre également, la fréquentation d'une zone de gratuité ne participe pas d'un acte solidaire, encore moins caritatif. Les preneurs ne sont pas ciblés, n'importe qui sans profil socio-culturel prédéfini est autorisé à y pénétrer, même sans prendre et sans donner. Les avantages notables, c'est que ça débarrasse les cagibis engorgés pour les uns, ça ravit ceux qui tombent sur le Tomb Raider qui s'accordera parfaitement avec leur vieille PS2 ou le tricycle qui fera le bonheur du petit dernier, ça fait le désespoir de To*s'*'*s qui aura vendu un tricycle de moins dans le pays.
Si la zone de gratuité peut se présenter comme une alternative intéressante à la société de consommation, elle fait avant tout partie d'une pensée globale et n'est pas une manifestation, non plus un espace politisé, pas même un spectacle ou un divertissement. Elle participe de la libre circulation des personnes et de leur liberté à donner des objets qui leur appartiennent. La grande originalité de ce concept est d'échapper à la norme, il reflète la liberté absolue de n'être taxée de rien tout en étant sulfureusement hors des normes du libéralisme sauvage qui nous étreint.
Qu'est-ce qu'on attend pour en mettre partout ?
2 commentaires:
Why not... A creuser...
Je t'ai taguée (oui, oui, je sais, navrée mais tu sais ce que c'est parfois)
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