vendredi 26 février 2010

La vie en YSL

L'adorable dandy revient en fichant un grand coup de pied dans le marché du disque après le coup de pied au cul qu'il a reçu il y a sept ans quand son label l'a viré pour absence de rentabilité.

Pour son retour, Alain Chamfort s’est taillé un costard en YSL. Aujourd'hui il chante du sur-mesure avec un album-concept sur le prince de la haute-couture, Yves Saint-Laurent. Seize chansons graves ou légères composées avec Pierre-Dominique Burgaud, le géniteur du Soldat Rose. Un sujet en or, un album affriolant et que dalle pour toutes ces majors qui n'ont pas cru à leur projet. Le CD est vendu sur internet au prix révolutionnaire de 5,50 €. Ainsi qu'en livre-disque en librairie exclusivement (25 €).

D'Oran à Paris, Chamfort musarde sur le parcours du styliste, évoquant les moments de gloire (A la droite de Dior), évoquant l'intime (Pas de guitare). Avec un arrière goût de tourment et de nostalgie, il se découvre des affinités avec le personnage d'Yves Saint-Laurent. J'ai envie de ne rien reprocher à cet album tant il m'emballe par ses ballades laconiques, cette évocation mi-sombre mi-poétique. Même si le génie de la mode demeure aussi insaisissable ici qu'il fut économe de lui-même de son vivant.

Biographique, chronologique, des paroles souvent un peu trop dans l'illustration, mais un album heureusement ponctué de chansons légères, presque gratuites, berceuses tintinnabulantes (Les clochettes blanches). Dans le genre, Oran est une réussite condensée en une phrase : "Un jour mon nom en lettres d'or brûlera les lèvres du monde entier" lancée comme on lève le poing. Chamfort pousse la perfection jusqu'à adapter le style musical à la période évoquée. Il égrène l'air du temps, d'Une étoile tombe et son atmosphère cabaret, au psychédélisme de Smoking or not smoking avant de se lover dans une cold wave très 8o's avec Les Muses. Je trouve qu'A la droite de Dior a un petit truc velvetien dans l'intro.

Et ça marche ! Le plus élégant des chanteurs français pop alternatif variétoche intrigue, séduit. Il suffisait que Chamfort revienne, nimbé de l'aura de Saint-Laurent, pour que je me rende compte à quel point cet esthète gracieux, discret me manquait.

Une vie Saint-Laurent, Alain Chamfort.

8 commentaires:

Maud a dit…

moi j'aimais Manureva quand j'étais petite... Qu'est ce que j'ai pu l'écouter...

Angelina a dit…

Finalement Chamfort est toujours dans nos vies quelque part.

Elodie a dit…

il est mort?!!!!

Angelina a dit…

J'espère pas...

Elodie a dit…

ah ah ah!!!!

Martial a dit…

Chant Fort est vivant, ça c'est une nouvelle bouleversante !

Angéline a dit…

Ha, je ne vis pas alors, je ne porte que du degriffe ...

Angelina a dit…

Attention, y a du dégriffé qui griffe encore...