Le journal L'Humanité est en train de pétitionner pour que le Banque Centrale Européenne (BCE) prête l'argent nécessaire à la Grèce pour rembourser sa faramineuse dette au taux de 1 %, comme elle l'a fait pour les banques. Cette dette qui dépasse l'entendement, est, rappelons-le due à la spéculation qui a fait s'envoler les taux d'intérêt des emprunts publics. De ce que j'en ai compris en tout cas.
De son côté, le Parti de Gauche (PG), parti de Jean-Luc Mélenchon, appelle à la solidarité avec le peuple grec et demande lui aussi que ce taux de 1 % soit appliqué par la BCE à l'emprunt consenti à la Grèce. Est-ce dans le but de la préserver du FMI, prêt à se jeter sur sa proie et la dépecer ? C'est-à-dire saigner à blanc les catégories moyennes en gelant les salaires, en privatisant à tour-de-bras, en supprimant les emplois dans la fonction publique. Dans le même esprit, le PG a appelé à un rassemblement aujourd'hui à 18h30 devant le siège de l'Association française des Banques, rassemblement durant lequel son chef de fil a déclaré : « Le tour de la France viendra. »
Depuis quelques jours, et particulièrement ces dernières heures, on entend tout et son contraire concernant la dette grecque. Mauvaise gestion, spéculation, si la Grèce sort de l'Europe elle est perdue, cela reviendrait à l'abandonner, il faut sauver la Grèce, les banques ont plus intérêt à ne pas être remboursées pour toucher les assurances plus alléchantes, les banques françaises détiendraient 75 % de la dette grecque et pour ces raisons la Grèce ne doit pas être en cessation de paiement...
Dans les conditions que vit actuellement le peuple grec, dans le contexte de la crise et de la spéculation, l'argent prêté doit l'être au même tarif que pour les banques, c'est-à-dire qu'il ne doit rien rapporter à ceux qui prêtent. Cette initiative doit être, sinon une démarche solidaire, au moins la moindre des choses. Or dans le contexte de la spéculation sauvage qui s'est jetée sur ce pays comme un chien affamé sur une proie, elle me semble ambivalente, ambigüe et même indécente.
Et si avant d'appeler, exiger, trépigner, se rassembler au nom de ce cher peuple ami, on lui demandait son avis. En mars dernier, les Islandais ont dit "non" aux conditions qu'on leur imposait pour rembourser les banques qui les ont spolié. Pourquoi ne demandons-nous pas au peuple grec pour commencer s'il est d'accord pour rembourser des emprunts dont, à cause de la spéculation, les intérêts s'envolent au gré des mauvaises notes distribuées ? Demandons-leur après avoir vu, pour la plupart, leurs salaires gelés, leurs pensions diminuées, leurs primes supprimées, leur pouvoir d'achat dégringoler, à quelle sauce ils veulent être mangés.
Dans un deuxième temps, l'idée de demander poliment que l'argent prêté qui doit servir à rembourser le fruit des plus basses spéculations ne soit pas frappé d'intérêts sensationnels me laisse tout simplement bouche bée. Depuis le temps qu'on parle d'assainir le monde financer, de moraliser le capital, voilà que l'occasion se présente et ni le journal L'Humanité, ni Monsieur Mélenchon ne la saisissent pour livre leur grand combat. Alors, c'est à nous de leur retrousser les manches ? Comment peut-on même supporter l'idée de devoir rembourser des spéculations odieuses qui méritent plus d'être dénoncées et frappées de poursuites plutôt que remboursées ?
Personnellement, je suis pour l'annulation de la dette grecque, ou bien pour la moralisation de la dette grecque. Mais il parait que Madame Lagarde, notre Ministre de l'Economie, a dit qu'il fallait être solidaire mais pas complaisants. Mince alors !
in : In the mood for anger
3 commentaires:
Comme quoi, élargir un peu le débat et se servir de son bon sens ça fait pas de mal...
Lecture interessante, merci.
Je n'y entends peut-être rien en économie de marché, mais mon avis n'a pas changé :)
malheresement angielina la vie comme ca
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