dimanche 27 mars 2011

Le courrier - IV (première partie) from Zoé Cyrano

Enfin tout savoir. Le fin mot de l'histoire est dans le dernier numéro du Courrier de Zoé Cyrano, qui décide de clore par ce quatrième épisode une saga sexuelle pleine de mystère et d'exaltation.


Cette année comme les précédentes, je me préparais à fêter mon anniversaire chez moi avec quelques amies et amis, chacun et chacune amenant son petit quota de nouvelles têtes. Quelques semaines s'étaient écoulées depuis la dernière rencontre avec mon inconnue, et je n'espérais plus vraiment de nouvelles de sa part, elle avait du trouver une autre gazelle à chasser, et je dois dire que cette pensée me contrariait bien davantage que je n'aurais voulu l'admettre. Au moins, mes appétits s'étaient calmés, et je n'avais même pas cherché à me distraire de quelque mâle de passage, non que je sois devenue lesbienne, mais je suppose que l'intensité des quelques moments passés avec cette femme m'avait rendu bien fade ce que le reste du monde semblait prêt à m'offrir. Et quant à me mettre moi aussi à chasser, c'était hors de question pour le moment, j'avais pris trop de plaisir au rôle de proie. Mes premiers invités allaient bientôt arriver, je balayai donc d'un geste ces idées parasites, et c'est en maîtresse de maison accomplie que j'accueillis successivement presque une vingtaine de personnes, parmi lesquelles finalement peu de vrais proches, et quelques découvertes.

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Le début de soirée fut extrêmement prévisible, mais en l'occurrence cela me convenait tout à fait. Quelques paquets cadeau s'entassaient négligemment sur la table basse du salon, près des bouteilles de vin déjà copieusement entamées, les conversations allaient bon train dans un brouhaha que je connaissais bien, et dont je goûtais chaque harmonique sans bouder mon plaisir. Un petit groupe s'était classiquement formé dans la cuisine, et fumait joyeusement tout en faisant un sort au stock de bières du frigo. J'allais et venais d'une pièce à l'autre, attentive à ce que personne ne manque de rien lorsqu'une amie me tira par le bras, quelques âmes impatientes ayant décidé qu'il était grand temps que j'ouvre enfin mes cadeaux, pour la plupart habituellement symboliques mais d'autant plus chargés de signification. J'avais moi-même soudain hâte de découvrir ce qu'on m'avait réservé, connaissant le caractère gentiment moqueur et imaginatif de certains. Et je ne fus pas déçue, je passerai sur les nombreux accessoires tous destinés à me rappeler ma condition un peu trop longue de célibataire, trop longue à leur goût il va sans dire, le point d'orgue étant un calendrier personnalisé d'un éventail de photographies de moi, principalement en maillot à la plage, recadrées ou manipulées de façon à en faire un superbe calendrier de routier ! Je ne pus m'empêcher de repenser aux photos que j'avais envoyées au début à mon inconnue... quel calendrier il aurait fait ! Une soudaine vague de chaleur s'insinua au creux de mon ventre à cette évocation, je souhaitais vraiment la revoir, jusque dans ma chair, la sentir encore frissonner sous mes caresses, boire encore à sa source, espérer enfin un baiser, un vrai, à pleine bouche, à la Française parait-il... je me sentais patriote !

Les cadeaux étaient tous déballés, du moins le croyait-on, lorsque quelqu'un remarqua un petit paquet déposé à l'écart, enveloppé de kraft rouge... est-ce la matière qui mit soudain mes sens en alerte, je pressentis l'improbable, que j'aurais cru impossible quelques minutes plus tôt, et c'est prise de vertiges que j'ouvris mécaniquement l'emballage sous les regards curieux d'au moins dix personnes, pour découvrir avec soulagement une simple paire de menottes, que je savais heureusement être la seule à pouvoir reconnaître... celle-là même qui m'avait maintenue attachée au pied de mon lit pendant que mon inconnue se faisait copieusement baiser dessus, à moins d'un mètre de moi! Naturellement, les commentaires salaces ne manquèrent pas de fuser, mais aucun de mes joyeux lurons n'avait pu voir qui avait déposé là ce paquet, et l'énigme se perdit dans l'excitation de la soirée, quelques invités nous avaient déjà quittés et il était plus que probable que le responsable était du nombre. Quoiqu'il en soit, elle ne m'avait pas oubliée, et cela m'apporta un réconfort inattendu qui me laissa rêveuse un moment, dévisageant tout de même chacune des nouvelles têtes du soir, des fois que... de fait, quelques unes des filles présentes auraient fait de bonnes candidates, mais je trouvais à chacune un détail, un style, un trait de caractère qui la disqualifiait pour le rôle de ma mystérieuse correspondante.

Les derniers fêtards repartirent au matin, peu après les premiers métros. Je débarrassai machinalement quelques verres mais décidai finalement qu'une bonne matinée de sommeil me donnerait plus d'énergie pour finir, je n'étais pas vraiment fatiguée mais encore dans la fête, et pas du tout disposée à tout ranger si vite. J'avais aussi encore la tête pleine de souvenirs, ceux qu'avaient ravivés la paire de menottes de la veille, et c'est avec elles en main que je m'allongeai nue sur mon lit, songeant à la dernière fois que je les avais portées, ici même.

A suivre....
La semaine prochaine, tout sera révélé.


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in: The closer I get

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