dimanche 24 avril 2011

Rassemblement de solidarité avec Salah Hamouri

Le 13 mars dernier, cela a fait six ans que Salah Hamouri est arbitrairement détenu dans une prison israélienne, à deux heures de route de là où vit sa famille. Condamné par un tribunal militaire en territoire occupé, sans aucune preuve, pour aucun fait avéré, il purge une peine de sept ans de prison accusé d'avoir eu l'intention de fomenter un attentat contre une personnalité israélienne et d'appartenir à une organisation de jeunesse militante. Autant dire que le jeune homme est un détenu politique parfait dont le seul crime est un délit d'opinion, celui de militer pour un Etat palestinien. Il ne serait qu'un parmi les 8 à 11 000 autres palestiniens également emprisonnés dans une prison israélienne, dont 300 enfants, s'il n'était en plus Français.

Parfaitement ignoré par la diplomatie française qui se dédouane en assurant qu'elle se démène en coulisse pour secourir le jeune homme, il incarne, avec un éclat aveuglant, l'ambigüité d'une politique française qui jongle entre la chèvre et le chou, qui promet à la Palestine mais refuse de laisser faiblir un indéfectible soutien à l'Etat d'Israël. En six ans, aucune prise de position publique de l'Elysée dont le locataire avait pourtant assuré qu'il irait chercher "n'importe quel Français quoi qu'il ait fiat, où qu'il soit". Six ans pour qu'enfin, après le silence assourdissant de Michel Barnier, Philippe Douste-Blazy, Bernard Kouchner, Michèle Alliot-Marie, l'actuel et récent Ministre des Affaires Etrangères reconnaisse que le jeune homme a été condamné sans preuve et que, de ce fait, son refus de ne pas solliciter de grâce (ce qui impliquerait exprimer des excuses) est une "attitude respectable".*

© Patrice Leclerc pour la Photothèque du mouvement social

Le vendredi 22 avril, Denise Hamouri, la mère de Salah était à Paris, devant l'Hôtel de Ville, pour à nouveau plaider la cause de son fils, alerter l'opinion publique, encore largement ignorante des faits, et solliciter les pouvoirs publics. Elle n'a pas été reçue par le Maire Bertrand Delanoë contrairement au voeu déposé par le groupe communiste au conseil de Paris et adopté le 29 mars dernier. Elle n'a pas non plus été reçue par le Président de la République. Une cérémonie a pourtant été organisée sur le parvis de l'Hôtel de Ville pour rappeler que six années se sont déjà écoulées depuis que Salah a été privé de sa liberté, de la jouissance de sa jeunesse, stoppé net dans ses études et dans le cours de sa jeune vie. Rappeler aussi que lundi prochain, le 25 avril, il aura vingt-six ans.

Je n'ai malheureusement pas pu me rendre à ce rendez-vous de soutien, mais je sais qu'il a réuni plus de monde que l'année dernière ce qui est déjà une belle victoire. Vous pouvez retrouver et lire le détail des interventions qui y ont eu lieu sur le site du Comité national de soutien à Salah Hamouri : Bernard Ravenel, président d'honneur de l'AFPS ; un message de l'Union Juive Française pour la Paix ; un message du Parti communiste français ; Françoise Diehlmann, Conseillère régionale Ile de France, Europe Ecologie - les Verts ; ainsi qu'un message de Salah Hamouri qui a été lu par sa mère.

Denise Hamouri doit repartir lundi pour Jérusalem-Est. Ce qui laisse amplement le temps à Monsieur Alain Juppé de la recevoir au Quai d'Orsay, comme il en a émis le désir lors d'une conversation téléphonique avec Jean-Claude Lefort, président du Comité national de soutien à Salah Hamouri. Une chance inestimable pour lui de se démarquer de la politique démagogique de Sarkozy et de faire briller un peu de ces Lumières dont la France se targue souvent avec beaucoup de morgue, mais que quelqu'un a éteintes.

Tous droits réservés.


* Dans une lettre adressée à la Sénatrice-Maire de Saint-Pierre-des-Corps, Marie-France Beaufils, le 31 mars 2011.



in: The world is crying out loud

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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