vendredi 18 novembre 2011

Mégot

 from Méziane


J’ai mégoté le monde
Pour tirer une dernière taffe
Du bout d’mes doigts jaunis
J’ai tracé au fusain

Des courbes, des arabesques
Les lacets de mes godasses
Des corbeilles de fruits
Les soupçons d’l’incertain

J’ai tracé sur ma feuille
Des tirets, des espaces
Des semblants de paysages
Pour habiller la nuit

L’encre au bout des doigts
Comme unique bagage
Le stylo au volant
Chauffardant l’infini

J’ai tracé au hasard
Comme on crie, comme on casse
Des ombres, des rivages
Des cascades de bruits

Danse fragile
Au-dessus des nuages
Sur les croûtes de Tipex
Inconsciente de la vie

J’ai tracé l’air, le feu
L’eau, la terre et puis
Le soufre en mon âme
Pour un peu de répit

Entre les lignes, à demi mots
Tous mes souvenirs en entonnoir
Quelques secondes à la surface
Avant qu’soit siphonnée notre histoire

J’ai tracé comme on fuit

A la va-vite
Pour éviter le dégoût
Que la fuite
Taille-crayonne mon égo



in: La part du fabulateur

4 commentaires:

Jean-Michel A. HATTON a dit…

et parfois, du bout de la plume (voyages).




Pourchasser
les muses le soir au détour d'une
chute
de lit

ou la tête perdue sur la
nuque piquante

de ma matinée d'été se prenant
encore (!?)

pour
un moment d'hiver...

Passer
les yeux dans le sillage de leur
confidences, et s'y emmêler

soit les pinceaux,
soit le sourire
ou le stylo...

C'est à en lever les coins des lèvres
vers en haut,

comme un clin d'oeil expiré incognito
au ciel...

Les afficher en grand sur un fond
de chanson
et puis...

les

regarder

s'y rouler.

Massikito a dit…

J’ai tracé comme on fuit

A la va-vite
Pour éviter le dégoût
Que la fuite
Taille-crayonne mon égo.

Syntaxe ?

G a dit…

la syntaxe est un cadre, pas une limite.

Angelina a dit…

Si toi aussi tu veux devenir le fabulateur du jour, envoie-moi tes contributions :)