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C'est chouette de bloguer mais il ne faut pas en oublier la vraie vie, n'est-ce pas ? Et cette vraie vie m'a permis de rencontrer mon hôte il y a quelques semaines. En quelles circonstances, permettez que nous gardions celle pour nous. En tous cas, je prend beaucoup de plaisir à venir ici, régulièrement, en ballade, pour déguster des petits morceaux de bonheur littéraire, musical ou autres. J'ai eu donc envie, pour honorer une promesse faite à Angelina, de vous convier à une autre ballade, de celles auxquelles je peux me livrer dans la vraie vie.
Et dans ces ballades, qui concernent en fait une partie bien précise de la mienne anatomie : mes globes oculaires, la partie de mon être qui m'est la plus précieuse, je croise régulièrement... les bottes ! C'est de saison, il est vrai.
En ces semaines de frais, me voilà vertement réchauffé par la présence des bottes. Elles sont partout les bougresses : sur les quais du RER, dans les couloirs du métro, dans les rues ou j'erre, et même au bureau ! En voilà du boulot !
Donc, au début était la botte et moi, qui suis mon propre Dieu à usage unique, vit (sans jeu de mots encore) que cela était bon. J'aime les bottes ou, pour dire le vrai, les bottes me bottent, un brin fétichiste je suis pour de bon, mais juste un brin. Qu'elle soit haute ou courte ; à mi cuisse ou à mi mollet ; rigide ou souple ; à talons aiguilles ou à talons … aiguilles aussi ; pourvu qu'elle soit de cuir, mat ou brillant, noir ou marron ; à bout rond ou pointu, peu m'importe. Je ne puis écrire « peu me chaut », ce serait mentir tant elles me réchauffent les sens. Mon oreille se tend aussitôt que retentit le claquement si particulier de ce qui est bien plus qu'une simple chaussure sur le sol carrelé ou bitumé.
La seule sonorité de la botte donc m'emporte dans un temps incertain de vagabondages. Je ne suis pourtant guère porté sur l'Italie, mes proches pourraient vous le confier. Or, il va sans dire que ce cliquetis, qu'il s'agisse de ces fins talons ou de leurs comparses carrés, sonne à mes oreilles comme un bel canto que seul peut approcher le ballet des escarpins.... Ah mais ne vous l'ai-je point dit déjà ? Ah non...
C'est que j'en perds le sens commun, avec grand plaisir, puisque ce sont bien d'autres sens que titille la vue d'une jambe cambrée par le port de ces bottes, oui revenons-y ! L'escarpin aura sa saison, plus avant dans l'année, il sera bien temps de les ressortir alors. La cambrure, oui, icelle même qui accentue cette apparence droite, quasi rectiligne à force d'efforts. C'est drôle non ? Les courbes magnifiées, accentuées par la cambrure, dessinent une ligne droite. Moi qui n'aime la droite que parce que l'on peut s'enrouler autour... Tel une liane, ou un lien... on y vient.
La botte a cela de sensuel, oui le mot est lâché, qu'elle éveille -en moi et, je gage, en quelques autres- des rêveries que la morale n'approuve pas toujours. Et c'est bien cela qui est bon en elles. Elles fouettent... l'imagination, en quelque sorte... et le claquement des talons peut se faire prélude à d'autres sonorités aux accents où, là encore, le cuir... domine. Disons-le, n'ayons pas peur des maux, dans le fond. Comme disait Balzac, ma dame, en ce cas, souffrez que ces bottes se fassent préliminaires.
Je vous sens perdus... Ne cherchez pas, il n'y a, au contraire de la fable, aucun sens véritable dans cette ballade. Aucun autre que celui que vous finirez par ressentir si tel est votre plaisir. La ballade n'a de sens que dans sa totale gratuité. Merci à Angelina de m'avoir offert le luxe suprême de cette déambulation sans but, suivant le seul claquement des bottes sur le pavé.
Spéciale dédicace à Nathanaël (!) Photo trouvée là |
in: The closer I get
5 commentaires:
Deux choses :
1. Ton billet me botte.
2. Et tu as certainement beaucoup de talon.
Merci Bibi, c'est joliment amené :)
J'en profite pour compléter le tableau du "taré fétichiste" avec ceci : http://lecridupeuple.wordpress.com/2012/01/22/le-bourget-lejaby-fetichistes-unissons-nous/
Bisous Angie :)
Un petit monument d'humour et de jeux de mots <3
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