vendredi 26 février 2010

La vie en YSL

L'adorable dandy revient en fichant un grand coup de pied dans le marché du disque après le coup de pied au cul qu'il a reçu il y a sept ans quand son label l'a viré pour absence de rentabilité.

Pour son retour, Alain Chamfort s’est taillé un costard en YSL. Aujourd'hui il chante du sur-mesure avec un album-concept sur le prince de la haute-couture, Yves Saint-Laurent. Seize chansons graves ou légères composées avec Pierre-Dominique Burgaud, le géniteur du Soldat Rose. Un sujet en or, un album affriolant et que dalle pour toutes ces majors qui n'ont pas cru à leur projet. Le CD est vendu sur internet au prix révolutionnaire de 5,50 €. Ainsi qu'en livre-disque en librairie exclusivement (25 €).

D'Oran à Paris, Chamfort musarde sur le parcours du styliste, évoquant les moments de gloire (A la droite de Dior), évoquant l'intime (Pas de guitare). Avec un arrière goût de tourment et de nostalgie, il se découvre des affinités avec le personnage d'Yves Saint-Laurent. J'ai envie de ne rien reprocher à cet album tant il m'emballe par ses ballades laconiques, cette évocation mi-sombre mi-poétique. Même si le génie de la mode demeure aussi insaisissable ici qu'il fut économe de lui-même de son vivant.

Biographique, chronologique, des paroles souvent un peu trop dans l'illustration, mais un album heureusement ponctué de chansons légères, presque gratuites, berceuses tintinnabulantes (Les clochettes blanches). Dans le genre, Oran est une réussite condensée en une phrase : "Un jour mon nom en lettres d'or brûlera les lèvres du monde entier" lancée comme on lève le poing. Chamfort pousse la perfection jusqu'à adapter le style musical à la période évoquée. Il égrène l'air du temps, d'Une étoile tombe et son atmosphère cabaret, au psychédélisme de Smoking or not smoking avant de se lover dans une cold wave très 8o's avec Les Muses. Je trouve qu'A la droite de Dior a un petit truc velvetien dans l'intro.

Et ça marche ! Le plus élégant des chanteurs français pop alternatif variétoche intrigue, séduit. Il suffisait que Chamfort revienne, nimbé de l'aura de Saint-Laurent, pour que je me rende compte à quel point cet esthète gracieux, discret me manquait.

Une vie Saint-Laurent, Alain Chamfort.

mercredi 24 février 2010

La "mère" Badinter


Elisabeth Badinter a bien travaillé... sa com'. A l'occasion de la sortie de son dernier livre Le conflit, la femme et la mère, on l'a vue absolument partout, remâcher son discours parfaitement formaté oeuvrant pour la cause des femmes, c'est-à-dire leur ouvrant les yeux sur leur condition de femmes dépossédées d'elle-mêmes par leurs mamelles. De France-Inter qui lui ouvrit son antenne toute la journée du 11 février au plateau du Grand Journal, Madame Badinter, écrivaine mais aussi femme et mère, venait prêcher pour sa paroisse, Elisabeth Badinter, un nouveau dogme post-écologique, after-naturaliste et èmellaiffe revival.

En cause, la pression exercée sur les femmes pour les "contraindre" à allaiter plutôt que les laisser s'accomplir et se réaliser grâce au biberon. Mais aussi les brocolis bio que l'on veut faire avaler de toutes forces aux nourrissons en circonscrivant à jamais ou presque les femmes dans la cuisine. Mais encore les couches culottes lavables qui se révèlent une alternative tronquée à la liberté des femmes et qui les circonscrirait cette fois dans la salle de bains, au détriment des couches jetables qui envahissent actuellement les décharges publiques et par conséquent la planète.


Sauf que la "mère" Badinter aurait aussi dû travailler un peu plus son discours. Les raccourcis faciles, les vérités assénées sans preuves chiffrées ou mal chiffrées n'ont pas eu raison de la meute médiatique et bloguesque qui s'est jetée aux basques d'Elisabeth Badinter. Ce qui ne l'empêche pas de vendre son livre, bien au contraire.

Personnellement, je ne reproche pas à Madame Badinter de penser ce qu'elle pense, ni même de le dire, ni même d'y mettre tous les moyens pour. D'ailleurs, jusqu'à un certain point, son point de vue n'est pas complètement stupide, il est juste poussé à l'extrême d'une façon sans doute grossière et ridicule (je n'ai pas lu le livre), et considère pour acquis ce qu'il aurait peut-être été judicieux de ne présenter que comme une dérive possible.

Ce que je lui reproche par contre, c'est un manque flagrant de dignité, de décence, de respect des autres car je n'ose pas dire d'intelligence, étant persuadée que Madame Badinter n'en manque pas. Comment, étant actionnaire majoritaire de l'une des plus grosses agences de publicité de France (Publicis pour la nommer), ose-t-elle venir plaider la cause des couches (P...), des petits pots (B...) et du lait maternisé au nom du salut du féminisme, en brandissant la menace écologiste, la plaie naturaliste et en promettant les chaînes aux femmes qui succomberaient à la tentation ? Comment a-t-elle imaginé que personne ne ferait le parallèle ? Comment peut-on, en toute conscience, se présenter comme juge et partie, toute Badinter que l'on soit et surtout si l'on s'appelle Badinter ? C'est d'un toupet, d'une condescendance, d'une indélicatesse et d'un manque d'imagination proprement vertigineux.

Pour ne pas bouder mon plaisir, j'ai voulu vous faire, à ma petite manière, une petite revue de presse ultra expresse et tout à fait inexhaustive mais tout à fait jouissive grâce aux personnes qui se sont données la peine de répondre à cette dame, et il fallait le faire, avec plus ou moins d'humour, plus ou moins de sérieux mais aussi de dérision.

La plupart des réactions ont dénoncé le nouvelle lubie de Madame Badinter "qui estime avoir trouvé le nouveau fléau machiste : l'allaitement" (Marianne) quand il reste encore tant de combats à mener pour les femmes comme l'égalité des salaires, l'avancement, contre les violences conjugales... Agnès Maillard ne se prive pas de décrire par le menu cet "OPA sur le corps des femmes (qui)ne cesse jamais !"

"Et ne parlons pas de tout le reste, de toutes les autres contraintes du corps social sur le corps des femmes, toutes les injonctions physiques, comportementales, vestimentaires, sociétales, qui nous enferment, nous limitent, nous entravent, nous écrasent finalement aussi sûrement qu'une bonne grosse burqa mentale.

"
Il faut", "y a qu'à", "tu dois", les normes, les mensurations, les regards, les obligations, nous sommes d'éternelles mineures, nous sommes en permanence sous tutelle, sous contrôle. La mode dicte notre couleur préférée du mois; le médecin, notre poids idéal; l'employeur, régulièrement, notre coupe de cheveux, la longueur réglementaire de la jupe. Nous sommes même à présent soumises à l'impératif médiatique de l'orgasme et on en profite pour re-banaliser l'usage de la machine à jouir, astucieusement rebaptisée sex toy pour l'occasion. On légifère abondamment sur le tissu religieusement ostentatoire... mais surtout lorsqu'il est porté par les femmes." (Le Monolecte)

Lorsqu'on lui parle de l'asservissement de la femme par l'écologie, Périco Légasse voit vert dans Marianne et explique qu'il ne faut pas se tromper de cible : "Ce n’est pas à l’écologie, ni à l’environnement, ni au bio à payer la facture, c’est au connard de mec rivé sur son nombril et incapable de se bouger les fesses pour changer une couche, donner un bain, faire le dîner des enfants et s’en occuper de temps en temps pour que Maman puisse écarter les doigts de pieds. C’est cette mentalité masculine là qu’il faut fustiger, pas les défenseurs de la nature."

Avec l'intelligence qu'on lui connaît, Clémentine Autain, sur son blog, ne fustige pas la pensée Elisabethbadintérienne. Elle reconnaît d'ailleurs que face à l'éternelle promotion de l'instinct maternel, aux clichés sur l'allaitement et à la suspicion qu'engendre le non-désir d'enfant, "le coup de gueule de Badinter, ça fait vraiment du bien." Elle pointe cependant le manque de nuance, l'impression désagréable donnée qu'avoir des enfants n'est "qu’aliénation, privation de liberté, contraintes" et reproche à l'auteure son manque de recul et de réflexion.

"Dénoncer la pensée dominante essentialiste, d’accord, mais quelles sont les conditions pour que la maternité ne rime plus avec inégalité et soit compatible avec l’épanouissement individuel ? Le rôle des pères est par exemple déterminant : or ils sont quasiment absents de la réflexion d’Elisabeth Badinter – exit même la notion de parentalité. C’est pourtant bien le binôme maternité/paternité que nous avons à déconstruire. La place des hommes, dès la grossesse, dans la relation à l’enfant doit être reconnue, promue, transformée. Que les pères ne puissent même pas rester dormir dans la majorité des maternités est par exemple invraisemblable."

Cible directe de la matrone du féminisme pour avoir émis l'idée de taxer les couches jetables pendant son mandat de secrétaire d'état à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a tenu à retoquer son assaillante sur la question dans un article du Monde. "Cette polémique sur les couches lavables est dérisoire. Ces produits n'ont plus rien à voir avec ceux qu'utilisaient nos grands-mères et j'invite ceux qui s'y intéressent à se renseigner précisément sur le sujet, ce que n'a vraisemblablement pas fait Elisabeth Badinter."

Mais c'est encore Bakchich Hebdo qui remporte la palme de la démesure verbiale, de la gaudriole avec panache grâce à la plume acide de Jacques-Marie Bourget qui m'a fait hurler de rire. L'article est évidemment à charge, mâtiné d'un mauvais esprit de bon aloi, un régal de discourtoisie. Cependant étant publié dans l'hebdo, uniquement accessible aux abonnés internet pour l'instant, je préfère me rabattre sur l'article paru sur le site intitulé "On ne badine pas avec la mère Badinter" et ne peut que vous encourager à vous abonner ou à acheter Bakchich Hebdo en kiosque dès sa ressortie au mois de mars :
"Pour parler du contexte, sans aborder le fond qui réclame d’être en forme, madame Badinter me fait l’effet d’un marchand d’armes manifestant contre la guerre. Avec son perpétuel habeas corpus, et le renfort du crédit de son mari si ça ne suffit pas, Elisabeth Badinter réussit depuis vingt ans à faire oublier qu’elle est l’actionnaire principale de Publicis, compagnie dont on sait que la situation des femmes n’y est pas meilleure qu’ailleurs, que les syndicats occupent la place du mort et que la structure du groupe, par petites unités, permet de mieux faire souffler l’esprit maison."

Pour finir, la journaliste de Monde Sandrine Blanchard met les points sur les i des inquiétudes de Madame Badinter, dans l'édition du 18 février :

"Les révolutions maternelles sont ailleurs que dans votre crainte d'un retour au naturalisme. Qu'il y ait aujourd'hui une majorité de bébés qui naissent hors mariage, que l'âge moyen à la première maternité atteigne presque 30 ans - malgré l'inquiétude moralisatrice du Haut Conseil de la famille -, que les femmes n'acceptent plus la toute-puissance du pouvoir médical montrent qu'elles prennent en main leur destin de femme et de mère."

mardi 23 février 2010

Ridicule from Minui





On naît ridicule. On est ridicule.

Je ris aux larmes découvrant l'intrigue. Une intrigue que l'on a tant décrié, dont on s'est tant moqué. Mais cette fois-ci, c'est une comédie où on l'on joue son propre rôle, où on est mystifié par son public. La leçon de l'auto dérision s'apprend à la fois dans la douleur et dans l'humiliation. Clown ou bouffon, nous jouons notre propre public, nous devenons notre propre roi. Le ridicule s'amuse de l'ironie pour donner naissance à des sarcasmes assassins. Le théâtre de notre vie devient une farce des plus cruelles où l'on s'amuse de votre destin.

Votre sérieux ne vous appartient pas, mais votre rire est tout à fait personnel.



http://minuipile.spaces.live.com/


Photo tirée du film Ridicule de Patrice Leconte © PRODUCTION / EPITHETE FILMS

lundi 22 février 2010

Calamity Jordana

Elle vous dit "Non, non, non" mais on a envie de lui dire "Oui, oui, oui" tant sa chanson est rafraîchissante. Une ex-candidate de la Nouvelle Star qui tourne bien, ça existe ?

Aujourd'hui Camélia Jordana a apparemment jeté ses lunettes nanamouskouriesques et ne se prend pas la tête. Ce sera pop ou rien. Un départ qui nous fait penser aux débuts d'une certaine Olivia de la Star Ac' qui en sortant du château nous criait "J'aime pas l'amour". On souhaite à Camelia le même bon vent. Au fait, son album s'appelle Calamity Jane et il sortira le 29 mars.



Merci à Elodie pour cette suggestion. C'est pile poil pour un lundi ! Non ?

samedi 20 février 2010

Soutien de l’appel à manifester le 27 février prochain à Donzère

communiqué du collectif de la semaine anticoloniale

samedi 13 février 2010 par Fsarkis

Le Collectif d’organisation de la semaine anticoloniale soutient l’appel à manifester le 27 février prochain à Donzère, la municipalité de dont le Maire est Eric Besson, ministre de l’identité nationale et de l’immigration. Le « Collectif des associations de défense des demandeurs d’asile et des sans papiers Drôme-Ardèche » organise une« Marche de la dignité ». A l’issue de cette marche, une Charte de la dignité en dix points doit être lue dont celui sur la suppression du ministère de l’Identité nationale.

A l’heure où le Ministre demande le renforcement des lois contre les immigrés et particulièrement les sans papiers dont plus de 6000 poursuivent une grève courageuse et déterminée depuis 4 mois, à l’heure où la xénophobie d’Eta et l’islamophobie se répandent à partir du débat initié par le Président de la République et son Ministre, il est temps d’apporter un coup d’arrêt à ces politiques racistes ;

Le collectif de la semaine anticoloniale qui regroupe près de 80 organisations appelle toutes et tous à manifester à 12 h le samedi 27 février devant chaque préfecture départementale, là où Besson, le ministre scélérat a organisé les « débats de la honte ». Le 27 Février, à 15 h, une grande manifestation sera organisée à Paris Place de la Bourse pour manifester jusqu’au Ministère de l’identité nationale et de l’immigration afin d’exiger la suppression pure et simple de ce Ministère.


contact@anticolonial.net

www.anticolonial.net

mardi 16 février 2010

Souvenirs de vacances from Christine Laure Morgan

La mer est belle là dans l'écume des vagues, dans un mouvement perpétuel, comme une horloge suisse, bien règlée !

Je sens mon coeur aller au rythme de ces mouvements balançant dans le temps, dans l'espace, des embruns qui animent, et ravivent l'odeur de mon enfance, où dans l'insouciance de mon âme d'enfant, je regardais le monde des adultes, s'affairer sur la plage !...


Après quoi courent-ils, ne peuvent-ils percevoir cette beauté sauvage des plages d'Etretat ?...


Le vent souffle dans les herbes hautes, sur les dunes, et qu'il est bon, de se laisser glisser, dans ce vague à l'âme qui m'envahit !


Cette beauté, je veux la garder en mémoire, pour ensuite la coucher sur une toile, peinte de couleurs, bleu, vert, noir !...

Les algues sont comme des cheveux qui s'écartent dans l'eau, comme des tentacules qui chercheraient le toucher de ce quelqu'un d'invisible, pour nous les humains !...

Qu'il est doux à mon coeur de repenser à cela !... La mémoire des odeurs, des couleurs, des sons sont ancrés là au plus profond de moi même !

Je garde précieusement, comme un joyau, cette impression de vivre éternellement, avec cette beauté de la nature !...
Merci à mon enfance pour ces mille souvenirs !...

Christine


anonyme



Christine Laure Morgan est peintre. Vous pouvez voir quelques uns de ses tableaux ici.
Son Myspace.

lundi 15 février 2010

Voldemag contre l'homophobie

Magnifique billet publié vendredi dernier sur Voldemag à l'initiative de Zan' qui était rédac' chef cette semaine-là.

Un billet collectif contre l'homophobie pour protester de façon originale et poétique contre l'interdiction par le Ministre de l'Education Nationale Luc Chatel de projeter Le baiser de la lune en primaire. Ce court-métrage d'animation devait servir d'outil pédagogique pour sensibiliser les élèves de CM1 et CM2 contre l'homophobie.

Parmi les contributions des lecteurs de Voldemag, la chanson de Tanya Stephens, Do you still care. Un point de vue sensible et inhabituel sur le racisme et l'homophobie, des paroles poignantes dont vous pouvez lire la traduction directement sur 2598+1.


dimanche 14 février 2010

SAINT-VALENTIN : LETTRE OUVERTE AUX AMOUREUX

Un amour pour durer ne peut pas se soustraire au monde qui l’entoure. Sans quoi, un beau jour, face à une situation, le couple se déchire : l’un(e) s’affiche dans un sens, l’autre en sens inverse, et c’est la rupture.



Avant d’en arriver là, savez-vous d’où viennent les fleurs que vous allez lui offrir ?

Beaucoup viennent de Hollande, pays de fleurs.

Mais en réalité beaucoup parmi ces fleurs de Hollande viennent d’Israël.

Qui plus est, beaucoup parmi ces fleurs de Hollande venant d’Israël, viennent en réalité de Palestine, et même de Gaza. Et elles sont commercialisées par la société israélienne Agrexco, dont 70% des produits exportés proviennent des colonies implantées par Israël en Palestine.

Alors, pourquoi tous ces circuits compliqués ?



Tout simplement parce qu’Israël cherche à développer de fructueuses relations commerciales en masquant la politique d’épuration ethnique qu’il impose depuis longtemps au peuple palestinien : dépossession, colonisation ininterrompue de la Cisjordanie, blocus de Gaza, atteintes graves aux droits des Palestiniens d’Israël, judaïsation de Jérusalem, mépris du droit international.

De plus en plus condamnée par l’opinion publique internationale, cette politique fait l’objet d’un mouvement de Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) à l’image de la mobilisation qui avait contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.



Ce mouvement, dont nous sommes, a été lancé par la société civile palestinienne. C’est pourquoi nous vous recommandons de boycotter les produits d’Israël et de ses colonies jusqu’à ce que ce pays se conforme au droit international. Et d’exiger leur traçabilité, l’indication de leur provenance réelle.



La Saint-Valentin, c’est le rêve d’une vie en roses,

mais exigeons de savoir d’où viennent les bouquets

et ne soyons pas complices d’une politique d’apartheid !



Campagne BDS France*

www.bdsfrance.org

Campagnebdsfrance@yahoo.fr



* Consultez cet article pour savoir ce qu'est le BDS.

vendredi 12 février 2010

Une marche pour Gaza de la République à l'Opéra



Il y a un an et quelques jours, Gaza vivait sous le flot constant des bombes de l'opération "Plomb durci" lancée par l'armée israélienne en riposte à des tirs de roquettes sur le territoire israélien.



Le 6 février dernier, à l'appel d'un collectif d'associations pro-palestiniennes, d'associations pour les droits de l'Homme et de quelques partis politiques, une manifestation s'est tenue, sous un temps maussade, entre la Place de la République et la Place de l'Opéra.



Mon ami le photographe Cédric Suzanne était là et a saisi, avec son talent habituel, les manifestants sur le vif qui réclamaient la fin du blocus qui asphyxie Gaza depuis près de trois ans et qui appelaient l'Union Européenne et la France à faire pression sur le gouvernement israélien.

Je le remercie pour son aimable autorisation de publier ses photos sur mon blog.

Et s'il était encore besoin d'insister sur l'urgence de la situation, je ne peux que vous enjoindre à lire le témoignage de cet enseignant à Gaza.



Pour en savoir plus, lisez mon article sur Bakchich.
Et visionnez toutes les photos de Cédric Suzanne.

mercredi 10 février 2010

Bruit et fureur

Hier, ange gardien de la révolution orange, auréolée d'une blondeur rappelant les champs de blé ukrainiens, Ioulia Timochenko dit se battre encore pour la démocratie quand les résultats des urnes la contredisent.


Elle a dit qu'elle ne reconnaîtrait "jamais la légitimité de la victoire de Ianoukovitch dans de telles élections" *

Ioulia Timochenko, "la tigresse" comme elle s'est elle-même surnommée, ne veut pas lâcher le morceau... de bout de lard ? de bout de tissu du pantalon de Ianoukovitch, son rival déclaré vainqueur ? de bout de pouvoir ?

Le résultat du deuxième tour des élections présidentielles ukrainiennes était relativement prévisible depuis l'élimination, au premier tour, du président sortant Viktor Iouchtchenko. Cette fois, Viktor Ianoukovitch, le candidat blackboulé par la rue lors des précédentes élections, obtiendrait une victoire électorale en bonne et due forme. Economie en berne, chômage galopant autour de 20 %, luttes intestines au sein du pouvoir sont à mettre au bilan de six ans de pouvoir orange en plus d'une dégradation des relations avec le voisin russe du fait d'un gouvernement auto-déclaré pro-occidental. A quoi il faut ajouter un éloignement prudent de l'UE suite au soutien de l'Ukraine au président géorgien Saakachvili lors du conflit russo-géorgien durant l’été 2008.

Si, il y a déjà six ans de cela, la poupée à la natte blonde réchauffait par ses harangues et faisait tomber en pâmoison les opposants à Ianoukovitch qui avaient pris possession de la rue, aujourd'hui la Louise Michel ukrainienne semble ne plus faire recette. Et sa persistance à dénoncer de nouvelles fraudes quand tout le monde, c'est-à-dire principalement les observateurs internationaux, s'accorde à reconnaître qu'il n'y en a pas ressemble plus à de l'entêtement et met son entourage dans l'embarras.

Il semblerait qu'après avoir mis en doute les résultats du deuxième tour, se disant prête à traîner son rival devant les tribunaux, la charismatique Timochenko soit rentrée dans un silence inhabituel pour la guerrière qu'elle est.

Viktor Ianoukovitch en a d'ailleurs profité pour marquer les esprits en clamant que si l'actuel Premier ministre "n'accepte pas la volonté du peuple ukrainien, ne reconnaît pas le résultat de l'élection et continue de pousser l'Ukraine vers le chaos politique, elle risque de se transformer d'héroïne en bourreau de la Révolution orange." **

Passer du stade d'icône de la liberté à celui de princesse déchue, aussi préoccupée de sa mise, toujours haute-couture, que de ses ambitions personnelles, est un virage difficile à négocier. Il est fort à parier que le silence derrière lequel "la tigresse" s'est retranchée pour le moment n'engage rien de facile pour la suite des événements, et que loin d'envisager la défaite, l'actuelle Premier Ministre, à qui il a été demandé de démissionner, cherche encore quelques armes à fourbir, non pour sortir la tête haute de ce marasme politico-mégalomaniaque mais pour faire encore parler d'elle dans le bruit et la fureur.



* (source L'Express)
** (source Europe 1)
Photo © Sénat

lundi 8 février 2010

Y a pas de mal à se faire du bien (1)

Dans la série "Y a pas de mal à se faire du bien" que j'inaugure aujourd'hui au sein du Gloomy Monday, voici de quoi mettre du baume au coeur et de l'ardeur à la tâche. Une vidéo très swinging 60's où la belle Patricia Paay te prévient qu'elle n'est pas une marche. Un peu à la Nancy Sinatra qui, un an plus tôt, te menaçait avec ses bottes faites pour marcher.

En tout cas, ça bouge pile poil pour un lundi.





Merci à Marc M.

jeudi 4 février 2010

La griffe de l'Histoire, hommage à Howard Zinn



Tout ce que je savais de lui c’est qu’il était l’auteur d’une quasi-encyclopédie sur l'histoire moderne américaine (de 1472 à nos jours)*, critique, marxiste et en-dehors des sentiers battus. Une oeuvre colossale qui, contre toute attente, reste aujourd'hui un vrai succès de librairie, après 2 millions d'exemplaires vendus et 5 rééditions depuis 1980. En apprenant sa mort la semaine dernière, j'ai découvert l'humaniste, le progressiste, le rebelle et j'ai senti le souffle d'une liberté folle, inventée et réinventée dans un siècle qui s'est employé à corseter, et à recorseter après la parenthèse enchantée des 60-70's, les esprits avides de vie.

Howard Zinn, cet amoureux de la vie, est décédé à l'âge de 87 ans. Cette nouvelle est passée quelque peu inaperçue à cause du décès, le même jour, de J.D. Salinger, un autre esprit non conventionnel américain. Elle n'en constitue pas moins un écueil important dans l'histoire de la pensée américaine qui perd l'un de ses fleurons.

Ironiquement, les décès de ces deux grands Américains, chacun dans leur domaine, semblent se répondre. Ils furent tous deux témoins et acteurs de l'un des épisodes les plus meurtriers du XXème siècle, la Seconde Guerre Mondiale. Elle aura marqué et déterminé la suite de leurs existences respectives.

Le premier a choisi de s'extraire du monde. Salinger à débarqué en Normandie, a libéré Paris, est entré en Allemagne, peut-être même a-t-il vu les camps de la mort. En 1950, il a publié une nouvelle relative à la guerre au titre évocateur, Pour Esmé avec amour et abjection. Dès le milieu des années 50, après le succès de L'Attrape-coeurs, il choisit la réclusion volontaire, écrivant sans publier.

Le deuxième a préféré protester, manifester, revendiquer, expliquer, sans jamais s'épuiser. Howard Zinn, aviateur, a participé au bombardement de Royan. Dans son autobiographie, il raconte que les Allemands qui se trouvaient alors dans la ville française, avaient cessé le combat et attendaient l'armistice. Ils ne représentaient donc pas une menace militaire. La gratuité de ce bombardement dont le véritable but fut la première expérimentation du napalm, lui ouvre la voie de la dissidence, lui montre le chemin de la désobéissance civile qu'il n'aura de cesse de prôner par la suite. Cette guerre dans laquelle il s’était engagée par conviction antifasciste va le propulser dans le monde.

Howard Zinn Pictures, Images and Photos
Crédits photo
"Il n'y a pas de drapeau assez large pour couvrir la honte de tuer des innocents"


Son statut de soldat démobilisé lui permettant de s'inscrire gratuitement à l'université, il se tourne naturellement vers l'histoire et la sociologie, dont il réussira, au fil des années et de son travail, à transmettre des valeurs bien éloignées des va-t-en-guerre, bushers et autres cyniques financiers. Lui-même d'origine modeste, il a su faire entendre la voix des petites gens. Il donnait la parole aux humbles, aux oubliés, aux humiliés, aux broyés de l'histoire et du rêve américain pour en dévoiler le côté sombre. Indiens, esclaves, ouvriers et syndicalistes, femmes, Noirs. Son premier combat fut pour le mouvement des droits civiques pour les Afro-américains dans les années 50.


Crédits photo

"Contester la loi n'est pas une entorse à la démocratie ; cela lui est essentiel"


Ce professeur émérite de l'Université de Boston a toujours préconisé la désobéissance civile pour ne pas tomber dans "l'obéissance civile" beaucoup plus dangereuse. Pacifiste convaincu, il fustigeait le délire d'hyper-puissance américain et croyait au "refus massif" de se battre des populations pour enrayer états de guerre et terrorisme. Il s’est également prononcé contre la peine de mort, pour le démantèlement de l'Otan qu'il voyait comme un instrument d'asservissement par les Etats-Unis.

Et ne serait-ce que pour juger du degré d’humanisme qui habitait cet intellectuel d’une gauche bien silencieuse en Amérique, il n’y a qu'à se pencher sur les titres de quelques uns de ses livres :

- You Can't Be Neutral on a Moving Train : A Personal History of Our Times, traduit par L’Impossible Neutralité. Autobiographie d’un historien et militant se traduirait mot à mot "Vous ne pouvez être neutre dans un train en marche : une histoire personnelle de notre temps".

- Hiroshima : breaking the silence ou "Hiroshima, briser le silence".

- Voices of a People's History of the United States ou "Les voix d’une histoire populaire des Etats-Unis".

- The People Speak. American Voices, Some Famous, Some Little Known ou "Le peuple parle. Voix américaines, certaines célèbres, certaines peu connues."


Reste à savoir quand les graines qu’Howard Zinn, par son engagement politique, aura su semer seront près d’éclore sur le terreau des Etats-Unis d’Amérique.



Crédits photo



* Une histoire populaire des États-Unis d’Amérique : de 1492 à nos jours ; trad. de l’anglais par Frédéric Cotton Traduction de : A people’s history of the United States : 1492-present. Marseille : Agone

mardi 2 février 2010

La Danseuse from Azad




Dans le silence rouge
Le corps de la femme ondule
Au rythme de la musique noire.

Dans le silence rouge,
Les yeux des hommes brillent comme braise
Et la musique lancinante
Semble sortir des flammes de l’enfer.
C’est la femme, c’est la danse,
C’est Satan, C’est le rythme effréné de la musique noire

La musique s’est tue. La femme a disparu.
Seul vestige, à terre,
La robe rouge de la danseuse.

lundi 1 février 2010

Le Gloomy Monday de Millie

Sur l’invitation d’Angelina, j’ai cherché un morceau à partager avec vous. J’ai hésité. Pour faire coïncider à l’actualité cinématographique ma pratique professionnelle, j’avais choisi ce morceau de Serge Gainsbourg « Aux enfants de la Chance »…

Mais, puisque que le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas, c’est donc vers ce morceau que je me suis tournée.

Parce que la rencontre avec ces artistes a engendré un tournant dans ma culture musicale. C’était improbable cette rencontre. Juste un CD oublié par deux amis chez moi. Un échange entre eux deux. Un CD qui a longtemps traîné sur mon bar, sans que j’y prête la moindre attention. Que j’ai un jour, par mégarde en croyant en prendre un autre, chargé dans mon poste de voiture en lecture aléatoire.

Et, puis là, je ne sais pas : une révélation. La Voix de Christian, les paroles, la mélodie. Je tombe amoureuse du morceau. Je le passe en boucle sur le trajet. C’est tout l’album ensuite qui m’enchante. Je découvre un univers loin du mien, formaté par le système commercial et radiographique.

Voilà, le début d’une histoire d’amour qui perdure depuis plus de 6 ans au fil des nouveaux albums et des anciens que j’ai fini par aller acheter. Une histoire qui m’a emmenée en concert puis en festival pour suivre ce groupe qui sur scène laisse exprimer tout son talent. Une magnifique découverte. Le début de dizaines d’autres…

Découvrez la playlist Têtes Raides avec Têtes Raides

http://www.deezer.com/fr/#music/tetes-raides/dix-ans-de-tetes-raides-363000



Visitez le blog fou, sexy et thérapeutique de Millie Jolie.