mardi 28 juin 2011

A smile in China from Syrano (16)

© Syrano 2011













"Dernière étape de notre voyage... Macao. Ancienne colonie portugaise, la ville est une région administrative spéciale de la Chine. Autant dire qu'on comprend vite que les autorités ne devaient pas assumer le lieu de débauche qu'est la cité du jeu et de la prostitution. Le plus grand casino du monde, The Venitian, est ici et tous les buildings ou presque, sont dédiés au jeu. On voit encore les architectures coloniales dans les rues qui tortillent au pied des tours. C'est assez dépaysant, surtout avec la chaleur tropicale qui règne ici. La promenade se solde par une douche obligatoire. La vie se déroule plus calmement ici en tout cas et ce n'est pas pour nous déplaire. Un atterrissage en douceur."
© Syrano 2011



























in: Funny heart

lundi 27 juin 2011

Y a pas de mal à se faire du bien (12)

Sur une suggestion du collègue de bureau, aujourd'hui, y a pas de mal à se faire du bien.



















in: Gloomy monday

vendredi 24 juin 2011

Bouquiniste en rêve ... #Paris from Eric

© EricCitoyen


N'oublions pas que les livres ouvrent le monde des rêves ... Restons vigilants


Pour continuer à rester vigilant, retrouvez Eric sur son blog, Mon Mulhouse.
Vous pouvez également suivre @EricCitoyen sur Twitter.



in: La part du fabulateur

mercredi 22 juin 2011

A smile in China from Syrano (15)

Chine, jour 15.


"Le lendemain, nous partons pour une exploration de jour. Les gratte-ciels de jour sont presque plus écrasant encore. Les parcs sont un peu artificiels mais donnent une vraie bouffée d'air à l'ensemble. Il y a un bruit tonitruant.

Le soir venu, nous jouons au Mao Live House devant 1000 personnes et avons là notre récompense pour les efforts dans les petites salles. Le public est bouillant et c'est un moment dont nous nous souviendrons.

Je ne pense pas avoir déjà transpiré autant de ma vie entière !!! Un très beau souvenir."
© Syrano 2011


in: Funny heart

mardi 21 juin 2011

A smile in China from Syrano (14)

Suite de la tournée de Syrano en Chine en mai 2011. Jour 14.

"Shanghai... Le monstre d'acier. Cette ville est le fleuron de l'économie chinoise. Les néons hypnotisent de nuit et les gratte-ciels donnent le vertige le jour. C'est une ville tentaculaire de 23 millions d'habitants. Un tiers de la France y tiendrait. Notre première promenade dans la cité sera de nuit et on pourra goûter au grand fourmillement. C'est grisant et terrorisant à la fois d'être dans ce genre de villes. Il y a quelque chose de l'ordre de la science fiction, de complètement déshumanisé qui n'est plus à l'échelle d'un épanouissement des personnes mais d'une fuite vers l'avant de la communauté. C'est troublant et je ne suis pas sûr d'apprécier."
© Syrano 2011
© Syrano 2011







in: Funny heart

lundi 20 juin 2011

Modern western

Au rayon de la musique de comme un lundi qui fait du bien, une vidéo pleine de créativité, d'inventivité, de militantisme soft et tellement punchy au service d'une chanson pleine d'universalité.

On a tous quelque chose en nous de Bantu, nous explique le musicien Zhou Mack, créateur d'un genre musical, l'afro indian funk. Ayant lui-même vécu la douleur d'être sans-papier, le chanteur, guitariste, percussionniste se pose en citoyen du monde. Le prometteur réalisateur Djerjinsky Okiemy Lin Piao Isseret a transposé cette situation dans un western reggae réjouissant et frondeur, sur le fond et la forme.






Pour en savoir plus sur Zhou Mack



in: Gloomy monday

samedi 18 juin 2011

Un bateau français pour Gaza à Marseille

Ils l'ont fait ! Force est d'avouer que je me demandais comment cela serait possible lorsqu'en janvier de cette année j'ai assisté au lancement de la campagne "Un bateau français pour Gaza", que j'ai entendu Julien Rivoire, un responsable de Génération Palestine, annoncer qu'il faudrait acheter un bateau et qu'il coûterait 200 000 euros. Ce sont 600 000 euros qui ont été récoltés depuis, avec en majorité des dons de moins de 30 euros.

Aujourd'hui, malgré les pressions, les incertitudes et les informations contradictoires, le "bateau français pour Gaza" existe bel et bien. S'il est à peu près certain qu'il ne partira pas aujourd'hui de Marseille pour rejoindre le reste de la flottille internationale, il n'en demeure pas moins que ce "bateau français pour Gaza" y sera fêté comme il se doit. A l'instar de la première flottille internationale dite de la liberté, ces bateaux ont pour but de "dénoncer et briser le siège israélien de Gaza, de promouvoir et faire respecter le droit international, de répondre à la crise humanitaire que subissent un million et demi de Palestiniens de Gaza" en prétendant franchir le mur maritime qui enferme la bande de Gaza dans cette fameuse prison à ciel ouvert dont tous ceux qui en reviennent parlent tant.


Interrogé en janvier sur la réaction de la diplomatie française face au "bateau français pour Gaza", le comité de campagne répondait* : « Ils risquent de trouver des formules nous expliquant qu'ils sont contre le siège de Gaza mais que ce n'est pas comme cela qu'il faut faire. Ils ont appelé Israël à lever le blocus mais aucune sanction ne suit. Et on le sait que tant que qu'il en sera ainsi, il n'y a aucune raison pour qu'Israël ne continue pas. »

Questionné sur la réaction des Gazaouis par rapport à l'aide internationale, le comité déclarait : « Ils sont toujours au courant des démarches internationales de solidarité. Mais comme les Palestiniens, ce que nous voulons, c'est la fin du blocus. C'est la raison de la souffrance. Ils ne peuvent sortir ni entrer. Mais ils ont toujours l'espoir. Ils sont informés des actions, des manifestations. »

Que sera sensée transporter la flottille ? « C'est en discussion avec les coordinations nationales », répondait le comité de campagne. « Du matériel de construction, comme du ciment, ce qui manque pas mal à Gaza. Entre un tiers et un quart des maisons n'ont pas été reconstruites depuis "Plomb durci". Nous avons pris acte du premier échec relatif de la première flottille. Nous tirons le bilan d'un manque de soutien médiatique et politique. Cela dit, une grande partie du matériel a été acheminé et les bateaux arraisonnés ont été rendus. Il y a eu une levée partielle du blocus, promise au moment de la flottille. Mais certains produits restent interdits, notamment les médicaments. Une vingtaine d'ONG ont établi un rapport faisant le point sur l'inaboutissement des promesses d'Israël. La question n'est pas de d'assouplir le blocus mais de le lever. »

La réponse fuse lorsque le comité est sollicité sur la stratégie de cette deuxième flottille : « Être médiatisé au niveau international. On représente le droit. Le blocus est illégal et ce n'est pas aux pirates de nous donner des ordres. La cause est non-violente. On n'a pas de rapports de force avec la quatrième puissance du monde. L'enjeu est de briser le blocus politiquement et non militairement. On doit travailler à ce que le monde entier le voit et qu'Israël assume son entière responsabilité d'Etat voyou. On sait qu'en a face on a un Etat très fort en terme de communication. Les cinq continents seront représentés dans cette flottille. Si la deuxième n'arrive pas, la troisième se composera peut-être d'une centaine de bateaux. Il n'y a qu'à considérer l'exemple tunisien. Il faut sortir de cette culture de l'échec et l'exemple de la Tunisie est là pour nous donner raison. Il faut pousser la France à avoir une autre position. »


Pour en savoir plus :

Une flottille pour lever le blocus de la bande de Gaza (Le Monde)
Le bateau français pour Gaza ne partira pas de Marseille (Le Figaro)


* Propos recueillis en janvier 2011. 



in: The world is crying out loud

jeudi 16 juin 2011

A smile in China from Syrano (13)

La Chine ça continue grâce à Syrano.

Jour 13 : 

"Jour de concert. Petite rencontre avec les élèves de l'Alliance de Chengdu dont les actions culturelles sont organisées par ma pote Coline, l'ancienne assistante de mon manager. Le concert se passe dans un bar avec des conditions techniques rudimentaires mais nous explosons d'énergie et mettons le feu à la ville. Peut-être parce que c'est dans la province du Sichuan, réputée pour ses plats pimentés. J'aime ces concerts à l'arrache où nous pouvons être presque dans le public. C'est un vrai échange."
© Syrano 2011



in: Funny heart

mercredi 15 juin 2011

L'apport de l'immigré en France. Consommateur, développeur, innovateur, cotisant et créateur de richesses from Gary


L'immigration, un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre et qui pourtant reste largement méconnu. Largement combattu par notre actuel président, qui a pu ainsi gagner une grande part des électeurs d'extrême droite, lors de la précédente élection présidentielle. L'immigration a été mise en avant en janvier dernier par le rapport Attali, qui préconise un recours massif à l'immigration comme relance de l'économie française. Intéressons-nous ici à l'apport économique que représente l'immigration pour la France et à ses déclinaisons dans le reste de l'Europe, notamment au Royaume-Uni.


 La France, « terre d'accueil »

PAYS d'immigration ancienne, la France a toujours établi un lien très fort entre immigration, croissance et chômage. Les années 1920 à 1930 ont correspondu à des périodes de forte croissance économique et de pénurie de main-d'œuvre. La crise des années 30 s'est quant à elle traduite par des restrictions professionnelles vis-à-vis des immigrés. Après la seconde guerre mondiale, durant les « Trente Glorieuses », de 45-73, l'effort de reconstruction a amené la France à ouvrir ses portes, d'abord aux pays limitrophes, puis aux anciennes colonies, devenues depuis indépendantes. 1974, signe l'arrêt officiel de l'immigration hors droit d'asile. La crise pétrolière et le ralentissement de la croissance économique amène d'ailleurs le gouvernement français à proposer aux immigrés une aide au retour. L'histoire nous apprend donc que l'immigration en période de croissance a toujours été considérée comme positive, et négative en période de crise. En temps de crise économique, un véritable repli identitaire s'est toujours manifesté de la part des Français, se sentant menacés.

Le débat politique sur l'immigration repose ainsi largement sur l'impact économique de l'immigration. Or la France est loin d'être un pays d'immigration massive. La part de croissance de la population due aux migrations est bien moins importante qu'il n'y paraît. L'accroissement migratoire ne correspond qu'à 20% de l'accroissement naturel alors qu'il est de 39% en Norvége, 70% au Royaume Uni et même 150% en Allemagne.

Sur quoi se fondent donc ces théories largement partagées par l'opinion publique, mais pourtant absentes dans les préoccupations des économistes ? Il n'existe que 2 études importantes sur la question [1] et l'INSEE elle-même ne fait pas de corrélation entre immigration et économie dans les études disponibles. De nombreux mécanismes provoqués par l'immigration, peuvent toutefois affecter la situation économique du pays d'accueil, de manière positive comme négative. Nous nous proposons ici d'aborder cinq de ces mécanismes, de manière non exhaustive, afin d'éclairer un peu plus le débat sur l'immigration.


Immigré, consommateur

Avant tout, un immigré [2] est un homo œconomicus comme un autre. Il vit et donc consomme des biens et services dans son pays d'accueil. Le recensement de 2004 fait état de près de 583 000 immigrés [3] originaires d'Afrique (hors Algérie, Maroc et Tunisie), soit autant de consommateurs. Or il est désormais avéré que la consommation des ménages représente un moteur, un véritable pilier de l'économie française. En 2005, la consommation, en hausse de 2% [4], soutenait toujours la croissance. S'il est difficile de chiffrer l'apport des consommateurs immigrés dans la consommation des ménages, il reste indéniable qu'ils ont en matière de consommation une contribution positive pour l'économie française.


Immigré employé, créateur de richesses pour l'entreprise

La population immigrée est largement mise en cause dans l'accentuation du chômage. Tout se passe comme si en période de crise, le flux d'immigrants aggravait la situation en important de nouveaux chômeurs ou en provoquant une concurrence accrue en termes d'emploi. Les flux d'immigration ont pour première conséquence d'augmenter de manière globale la population active. L'immigration en provenance d'Afrique Subsaharienne était composée, selon le dernier recensement 2004-2005, de seulement 21% de personnes de moins de 25 ans, le reste correspondant à une population en âge de travailler. Mais l'augmentation de la population active n'a pas une conséquence directe sur le taux de chômage puisqu'il s'agit d'un taux. Si une partie de la population immigrée vient s'ajouter au nombre de chômeurs autochtones, en volume, le taux reste insensible.

D'autre part la composition elle-même de la population de travailleurs immigrés n'est pas de même nature que celle de la population autochtone. La répartition sectorielle de l'emploi étranger en France laisse apparaître que 20.5% de l'emploi étranger se retrouve dans le secteur des mines et industries manufacturières, 19.3% dans les autres services (notamment les services à la personne) et 18.3% dans la vente et la restauration. Lorsque les populations immigrées occupent des postes non pourvus, ils répondent à une offre existante. Ils permettent ainsi une complémentarité entre immigrants et autochtones, complémentarité créatrice de richesse pour l'entreprise, facteur de croissance. Et même à compétences égales, il est absurde d'affirmer que les immigrés se substituent à l'offre locale. En 1996, sur 1 240 000 personnes ayant effectué une mission d'intérim, au moins 23.6% étaient étrangers. Les travailleurs ressortissants de pays étrangers sont environ dix fois plus nombreux à travailler en intérim (c'est-à-dire en contrats à durée déterminée) par rapport aux nationaux.


Immigré retraité à l'étranger, cotisant net

Comme tout employé, le travailleur immigré paie des impôts et surtout des cotisations à la sécurité sociale en vue de se constituer un minimum vieillesse. Il contribue ainsi au budget de l'Etat, au travers des taxes fiscales. Lorsqu'un immigré souhaite repartir dans son pays d'origine au moment de la retraite, il ne peut plus bénéficier de son minimum vieillesse. Ceci impacte l'image de France, en tant que « terre d'accueil », et explique en partie son manque d'attractivité par rapport à d'autres pays. Afin d'attirer des professionnels venus de l'étranger, le gouvernement est en train de réfléchir à un système d'exonérations (durant 5 ans) et de déductions fiscales au titre des cotisations sociales, qui pourront être versées par les expatriés [5] dans leur pays d'origine. Mais quand on connaît la rapidité de l'administration française, il est peu probable que ces résolutions soient mises en place de si tôt.


Immigré et étudiant étranger, innovateur

Dans le monde qui est le nôtre, et sous l'effet de la mondialisation, il est clair que la présence d'employés de diverses origines au sein d'une entreprise est très bénéfique en termes d'ouverture d'esprit et d'innovation. Nous vivons une période de pénurie de main-d'œuvre qualifiée et hautement qualifiée. En France, depuis le début des années 1990, le dynamisme entrepreneuriale de l'immigration africaine connaît un développement notable, malgré un contexte défavorable. Au total les immigrés sont près de 8.4% à appartenir à la catégorie des entrepreneurs, contre 6.9% pour les nationaux. L'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) répertorie parmi ses clients plus de 33% de créateurs d'entreprises immigrés, originaires d'Afrique Subsaharienne.

Pour la même raison que celle évoquée ci-dessus, les étudiants étrangers représentent une richesse pour la France, dans la mesure où ils représentent de futurs travailleurs qualifiés et hautement qualifiés. Les démarches au sortir du statut d'étudiant sont pourtant très contraignantes en France. A titre de comparaison, Aux États-Unis, la plupart des bénéficiaires des nouveaux visas H1B sont des étudiants, résidant déjà auparavant sur le territoire. Les étudiants étrangers sont une véritable ressource, et un terrain d'innovation, près de 60% des start up de la Silicon Valley auraient été créées par des étudiants indiens ou chinois.


« Immigration choisie » ?

Depuis le 16 mai 2007, la France est officiellement entrée sur la voie de l'immigration choisie. Celle-ci est sensée lui permettre de sélectionner les immigrés en fonction des besoins de l'économie française. Comment déterminer avec précision les besoins du marché du travail ? Ceci suppose un recensement auprès des entreprises, recensement qui pour l'heure n'existe pas. Sans compter l'harmonisation en cours de la politique d'immigration à l'échelle européenne. Une harmonisation qui s'annonce difficile quand on sait que les besoins des pays de l'UE ne sont pas les mêmes. Enfin le respect des droits de l'homme, à savoir, notamment, le droit des résidents à vivre avec les membres de leur famille signifie que les regroupements familiaux auront toujours lieu en France. De même que l'accueil de réfugiés (Convention de Genève). Le flux d'immigration ne sera donc jamais uniquement composé d'« immigrants économiques ».

En attendant, le discours politique tend plutôt à la restriction de l'immigration. L'immigration venue d'Afrique subsaharienne décroît, par rapport à celle venue d'Europe de l'Est. Mais avec l'entrée de nouveaux pays dans l'Union Européenne, sa part relative risque d'augmenter ce qui donnera une lecture erronée de la réalité. Le pourcentage de l'immigration africaine paraîtra plus importante, vu que celle d'Europe de l'est ne sera plus comptabilisée, puisque considérée comme faisant partie de l'union européenne. Et l'opinion publique quant à elle n'en démord pas de l'idée que l'immigration est « massive » et représente une menace pour ses emplois.

Il convient donc d'être prudent dans notre lecture de la presse et dans les conclusions que l'on en tire. En décembre 2007, le Figaro titrait « Forte hausse de l'immigration d'Afrique noire », avec comme première ligne « L'immigration en provenance d'Afrique noire a fait un bond de 45% entre 1999 et 2005 : tel est le principal enseignement de l'étude rendue publique hier par l'Institut national de la statistique et des études économiques ». Dans le même temps les chiffres fournis par l'Insee nous indiquent que l'immigration en provenance de l'UE comptabilisait 1,7 millions de personnes, plus 1,5 millions d'immigrés en provenance du Maghreb, soit une immigration respectivement trois fois plus importante que celle en provenance d'Afrique subsaharienne…stigmatisation ?


Texte de Stella Ayoko Dosseh
écrit suite à un échange avec Gary Ba


Notes
[1] Deux études principales répertoriées : Hunt, 1992 « The impact of the 1962 repatriates from Algeria on the French labor market"Gross, 2000 « Three million foreigners, three millions unemployed ? Immigration and the French labor market »
[2] Au sens de l'Insee, un immigré est « une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. […] Un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition »
[3] « Enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005, près de 5 millions d'immigrés à la mi-2004 », Catherine Borel, Insee Première, n°1098, août 2006.
[4] « La consommation soutient toujours la croissance en 2005 », Régis Arthaut, Danielle Besson, Georges Consalès, division Synthèses des biens et services, Insee
[5] l' Insee établit une différence entre l'expatrié, « salarié, sur une période déterminée, et l'immigré qui peut être inemployé et résider en France durant une période indéterminée



in: La part du fabulateur

mardi 14 juin 2011

A smile in China from Syrano (12)

Syrano en Chine, la saga, ça continue. Jour 12 :

 

"Nous arrivons donc à Chengdu. Suite de notre périple. Première journée de visite. Nous sommes fatigués mais voulons rentabiliser le voyage alors pas de chichis, nous marchons dans les rues et allons visiter un temple puis le  quartier tibétain. Nous nous délectons d'une tourte au Yak avant d'échanger quelques... regards avec des lamas, des prêtres tibétains. Nous faisons quelques photos avant de nous séparer. Rares sont les sourires aussi fraternels que j'aurai croisés dans le monde."


© Syrano 2011





in: Funny heart

vendredi 10 juin 2011

Révolte populaire de masse en Grèce

Certes, les "Indignés" de la Bastille peuvent, et quelque part c'est peut-être justifié, prêter à sourire. Certains ne s'en sont pas privés ici même, n'est-ce pas Maxime, d'autres le disent sur Twitter ou encore s'en expliquent dans de brillants articles. Certes, ce mouvement bastillais semble un peu téléphoné et un peu à la ramasse après Sidi Bouzid et la Place Tahrir et carrément téléphoné de chez la Puerta del Sol. Cependant, je ne mésestime ni la sincérité de ce mouvement, ni la profonde désespérance et le vrai ras-le-bol de la plupart de ceux qu'il meut.

En Grèce, la mobilisation est à la mesure de la colère. Il a suffit que le gouvernement annonce une vague de privatisations et de nouvelles mesures d'austérité pour que le peuple, celui qui en grec forme la moitié du mot "démocratie", descende dans la rue sans complexe ni hésitation. C'est ainsi qu'il a, sans peur et sans violence, bloqué la sortie du Parlement aux députés en leur indiquant poliment par des pancartes brandies bien haut que non, la Grèce n'était pas à vendre.

Dimanche dernier, le 5 juin, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Syntagma qui a d'ores et déjà gagné son nom au Panthéon des places "indignées" d'Europe et de Méditerranée. Aucune trace des images de Syntagma noyée par la foule sur nos télévisions "traditionnelles" à part quelques reportages quelques jours plus tôt pour nous dire que les Grecs étaient en grève. Pareil sur le canal du Monde. On n'y recense qu'un article daté du 11 mai sur les protestations de ce bon démos. Depuis plus rien. Pourtant, à la hauteur d'un petit pays comme la Grèce, la mobilisation est phénoménale.

DR


Nos amis Grecs s'étonnent et se chagrinent que nous ne le sachions pas et que nous ne le disions pas. D'ailleurs, ils n'hésitent pas à nous le demander franchement :

F.Perrier/Humanité

Qu'ils se rassurent, l'alternativité a pris le relais et prend grand soin d'informer ceux qui veulent encore l'être. Merci au journaliste Yorgos Mitralias d'avoir largement diffusé son texte que je reproduis avec joie et fierté.



Révolte populaire de masse en Grèce

C’est désormais par centaines de milliers que les Indignés grecs déclarent la guerre a leurs bourreaux néolibéraux !

par Yorgos Mitralias


Deux semaines après ses débuts, le mouvement des « Indignés » grecs fait déborder les places des villes du pays par des foules énormes criant leur colère, et fait trembler le gouvernement Papandreou et ses soutiens locaux et internationaux. Ce n’est plus ni une simple protestation ni même une mobilisation d’ampleur contre les mesures d’austérité. Désormais, c’est une véritable révolte populaire qui balaie la Grèce ! Une révolte qui crie haut et fort son refus de payer « leur  crise » et « leur dette » tout en vomissant le bipartisme néolibéral sinon l’ensemble d’un personnel politique aux abois.

Combien étaient-ils à la Place de Syntagma (Constitution) au centre d’Athènes, juste en face du Parlement, le dimanche 5 juin 2011 ? Difficile a dire car une des particularités de ces rassemblements populaires est que, faute de discours central ou de concert, il y a un va et vient permanent de manifestants. Mais, en tenant compte des responsables du métro d’Athènes, qui savent comment calculer le nombre de leurs passagers, il y a eu un minimum de 250.000 personnes confluant à Syntagma à cette mémorable soirée ! En somme, plusieurs centaines des milliers si on y ajoute les foules « historiques » rassemblées aux places centrales des dizaines d’autres villes grecques (voir la carte). 
 
A ce moment s’impose pourtant une interrogation : comment est-ce possible qu’un tel mouvement de masse qui, en plus est en train d’ébranler un gouvernement grec au centre de l’intérêt européen, soit passé sous un silence assourdissant par tous les medias occidentaux ? Pendant, ses 12 premiers jours, pratiquement pas un mot, pas une image de ces foules sans précédent hurlant leur colère contre le FMI, la Commission Européenne, la Troika et aussi Mme Merkel et le gotha néolibéral international. Absolument rien. Sauf de temps en temps, quelques lignes sur « des centaines de manifestants » aux rues d’Athènes, a l’appel de la CGT grecque. Etrange prédilection pour les manifs squelettiques des bureaucrates syndicaux totalement déconsidérés au moment ou quelques centaines de mètres plus loin d’énormes foules manifestent jusqu'à très tard après minuit depuis deux semaines…
DR
 Il s’agit bel et bien d’une censure aux dimensions inconnues jusqu'à aujourd’hui. D’une censure politique très organisée et méthodique, motivée par le souci de bloquer la contagion de ce mouvement grec, de l’empêcher de faire tache d’huile en Europe ! Face a cette nouvelle arme de la Sainte Alliance de temps modernes, il faudra qu’on réagisse tous ensemble, tant pour dénoncer ce scandale que pour trouver les moyens de contourner cette interdiction d’informer les opinions publiques, par le développement de la communication entre les mouvements sociaux de toute l’Europe et la création de nos propres medias alternatifs…
Revenant aux Indignés grecs (Aganaktismeni, en grec), il faut remarquer qu’il s’agit d’un mouvement de plus en plus populaire ou même plébéien, a l’image d’une société grecque façonnée par 25 ans de domination absolue de l’idéologie (néolibérale) cynique, patriotarde, raciste et individualiste qui a tout transformé en marchandises. C’est pourquoi l’image qui en émerge est souvent contradictoire, mêlant le meilleur et le pire dans les idées comme dans les actes de chacun des manifestants! Comme par exemple, quand la même personne manifeste de façon ostentatoire un patriotisme grec aux allures racistes tout en brandissant un drapeau tunisien (ou espagnol, égyptien, portugais, irlandais et argentin) pour manifester sa solidarité…internationaliste aux peuples en lutte de ces pays.
 Doit-on conclure alors qu’on est en présence d’une foule de manifestants schizophrènes ? Absolument pas. Comme il n’y a ni de miracles, ni de révoltes sociales politiquement « pures », le mouvement des Indignés grecs se radicalise a vue d’œil tout en étant marqué par ces 25 ans de désastre social et moral. Mais, attention : toutes ses « tares » se subordonnent a sa caractéristique principale qui est son rejet radical du Mémorandum, de la Troïka, de la dette publique, du gouvernement, de l’austérité, de la corruption, de cette démocratie parlementaire fictive, de la Commission Européenne, en somme du système dans son ensemble !
Ce n’est pas donc un hasard que les centaines des milliers d’Indignés grecs s’époumonent depuis 14 jours en répétant des mots d’ordre éloquents tels que « On ne doit rien, on ne vend rien, on ne paye rien », « On ne vend et on ne se vend pas », « Qu’ils s’en aillent maintenant tous, Mémorandum, Troika, gouvernement et dette » ou « Nous restons jusqu'à ce qu’ils s’aillent ». C’est un fait que des mots d’ordre de ce genre unissent tous les manifestants, comme d’ailleurs tout ce qui a trait au refus d’assumer et de payer la dette publique. C’est d’ailleurs pourquoi la campagne de l’Initiative pour une Commission d’audit de la dette publique fait un réel tabac pratiquement dans tout le pays et son stand en pleine Place de Syntagma soit en permanence assiégé par une foule de gens voulant signer son appel ou offrir leurs services comme volontaires…
D’abord presque totalement inorganisés, les Indignés de Syntagma se sont offert progressivement une organisation dont le summum est l’Assemblée populaire qui attire chaque soir a 21 h. plusieurs centaines de participants devant quelques milliers d’auditeurs très attentifs. Les débats sont souvent d’une grande qualité (p.ex. celui sur la dette publique), dépassant de loin tout ce qu’il y a de mieux sur les grandes chaines de télévision. Et tout ca malgré le bruit (on est en plein centre d’une ville de 4 millions d’habitants), le va et vient des dizaines des milliers de gens et surtout, la composition hétéroclite de ces auditoires monstres au milieu d’un campement permanent qui ressemble par moments à une vraie Tour de Babel. 
 
Toutes ces vertus de la « Démocratie directe » expérimentée jour après jour a Syntagma, ne doivent pas nous faire oublier ses faiblesses, ses ambiguïtés ou ses tares comme p.ex. son allergie initiale a tout ce qui a trait aux partis, aux syndicats ou a toute collectivité établie. Si c’est indiscutable que cette aversion pour les « partis » est dominante dans les foules des Indignés grecs qui ont tendance a rejeter l’ensemble du monde politique sans distinction, il faut quand même noter l’évolution spectaculaire de l’Assemblée Populaire, tant a Athènes qu’a Salonique, qui est passé du rejet des syndicats a l’invitation de faire aboutir leurs manifestations a Syntagma afin que leurs travailleurs rejoignent les Indignés…
Evidemment, ce n’est pas un secret que, le temps passant, il y a eu une clarification du paysage politique de la Place de Syntagma, la droite et l’extrême droite populaire étant représentée parmi la foule en haut de la Place, juste devant le Parlement, et la gauche radicale et anarchisante occupant la Place elle-même et contrôlant l’Assemblée populaire et le campement permanent. Sans aucun doute, bien que cette gauche radicale donne le ton et laisse son empreinte sur toutes les activités et manifestations à Syntagma, les colorant d’un rouge profond, on ne peut pas conclure que les diverses nuances de la droite populiste, patriotarde, raciste ou même carrément neo-nazi vont cesser leurs tentatives d’influencer cet immense mouvement populaire. Elles vont persister et tout dépend, en dernière analyse, de la capacité de l’avant-garde du mouvement de l’enraciner profondément dans les quartiers, les lieux de travail et les écoles tout en le dotant d’objectifs claires faisant le pont entre ses énormes besoins immédiats et sa rage vengeresse et anti système. 
 
Assez différent de son homologue espagnol par ses dimensions, sa composition sociale, sa radicalité et son hétérogénéité politique, le Syntagma grec partage avec la Place Tahrir du Caire ou la Puerta del Sol de Madrid la même haine pour l’élite politique et économique qui accapare et vide de tout contenu la Démocratie parlementaire bourgeoise aux temps du néolibéralisme le plus arrogant et inhumain. En même temps, il est traversé par le même désir participatif, démocratique et non violent qui marque profondément toute révolte populaire en ce début du XXIème siècle. 
Notre conclusion ne peut être que très provisoire : indépendamment de la suite des événements, qui s’annoncent déjà cataclysmiques, le mouvement actuel des Indignés grecs aura marqué un tournant dans l’histoire du pays. Désormais tout est possible et rien ne sera plus comme avant… 




A noter que Mikis Theodorakis que l'on voit au début de la vidéo ne se trouvait pas sur la place Syntagma mais aux Propylées , à quelques pas de là. 

 






in: The world is crying out loud

jeudi 9 juin 2011

A smile in China from Syrano (11)

Jour 11.

 

"Le matin du 11ème jour, nous allons visiter un mémorial en l'honneur du massacre de Nanjin. Les Japonais sont arrivés et auraient tué 300 000 Chinois de la ville en ne laissant que 10 survivants pour ramasser les cadavres de leurs congénères. Le mémorial y va de ses commentaires en appelant les nippons "L'in...fâme démon" ou "L'ennemi démoniaque" et expose les ossements des charniers en l'état dans des salles immenses. Cela cristallise un peu plus le sentiment nationaliste. Notre concert est sympathique, nous jouons dans un bar où nous mettons un incendie digne de ce nom et partageons avec un groupe de rap nankinois, Eastern Evil."



© Syrano 2011



















 in: Funny heart 

mercredi 8 juin 2011

A smile in China from Syrano (10)

Jour 10 en Chine :

"Départ pour Nanjing. La ville est une mégapole de 11 millions d'habitants mais cela semble encore plus moderne que Pékin ou les autres cités que nous avons croisées. En gros, nous avons l'impression d'être dans une ville occidentale. A part quelques échoppes qui trahissent l'origine du lieu, nous croisons un nombre incalculable d'enseignes de fast-foods ou de magasins qu'on pourrait trouver à Paris ou New-York. Petit moment sympathique avec Yu qui nous accueille, et ses amis Stéphanie et Nicolas (prénoms francisés) curieux de savoir ce que leur réserve la culture française puisqu'ils viennent faire Sciences-Po chez nous... Un peu de poésie au soir avec un calligraphe qui peint un poème à même le sol avec de l'eau. Un peu d'éphémère dans ce monde solide, trop tangible pour la poésie. L'opéra que nous allons voir le soir est un attrape-touriste soutenu par une vidéo dont nous voyons le lecteur d'ordinateur en fond de scène, sur l'écran géant."

© Syrano 2011


in: Funny heart

mardi 7 juin 2011

Sourire de Chine from Syrano (9)

Il est revenu mais voici la suite de ses aventures en Chine.


"Le lendemain, départ pour Hangzhou. Une citation célèbre dit que "dans le ciel, il y a le paradis, et sur Terre, il y a Hangzhou et Sizhou". Ça devait être vrai il y a encore 50 ans. La ville est magnifique, verte, construite autour d'un lac orné de pagodes et surplombée par les plantations de thé. Il y a une ambiance plus détendue aussi. Nos hôtes, Noëlle et Julie, nous emmènent visiter un peu cette ville atypique de "seulement" 6 millions d'habitants. Même si nous pouvons voir que le progrès a amené ses gratte-ciels et sa pollution jusqu'ici, le travail n'est pas encore abouti et les autorités locales veillent à préserver le patrimoine touristique du lieu. 

J'espère que le tourisme et l'appât du gain protègeront encore un peu le paradis. Le concert est sympa, dans une nouvelle salle donc il n'y a pas foule. Nous commençons à vraiment être en place."

© Syrano 2011






















in: Funny heat

lundi 6 juin 2011

Quand le peuple va se lever from Slimane

Leader charismatique, magicien de Twitter, militant actif et lutteur chevronné, acteur qui occupe un terrain miné avec une désinvolture non calculée et une réelle coolitude, Slimane est l'invité du mois dans le Gloomy Monday

Incontournable pivot, si vous cherchez quelqu'un trouvez-le, LUI d'abord. Celui, dont la grosse voix fait vibrer les récepteurs téléphoniques et les micros, a été repécher dans l'un de ses plus célèbres hashtags #nowplaying une petite merveille à écouter après avoir médité sur un proverbe chinois dont il a le secret, une autre de ses marottes. 


"Yop,

Voici une citation de l'écrivain chinois Fun-Chang :

La plupart des gens passent leur vie en cherchant toujours quelque chose d'autre, ils traversent l'existence persuadés que leur objectif est fort lointain alors qu'autour d'eux se trouve tout ce dont ils ont besoin pour atteindre leur but."

#nowplaying Disiz la Peste => Quand Le Peuple Va Se Lever !!!







Bonne semaine !

in: Gloomy monday

dimanche 5 juin 2011

Les siens from Grégory H.

Les seins. Avant d'être gros, petits, lourds ou durs, ils sont bandants ou pas. Ceux-là le sont. C'est leur fonction, ils le disent. Sortis du tissu, ils se jettent à l'assaut de l'autre : ronds, fiers, volumineux et légers. Parfaitement détachés du corps maigre, ils sont parcourus par les ruisseaux rouges de la vie qui tranchent sur la blancheur innocente.

A leur extrémité, un rond de cuir lustré, café flamboyant, domine sans modestie, affiche son désir. Sa taille est idéale, ni grain de sable, ni nénuphar. Sa couleur foncée et chaude est rare, unique. Indépendants l'un de l'autre malgré leur gémellité, ils voyagent au gré de la main. Le sillon qui les sépare laisse apparaître la matière osseuse qui valorise les deux sphères cotonneuses. Alléluia.



...








in: The closer I get

vendredi 3 juin 2011

L'intégration en France : une vision unilatérale from Minui

Il y a beaucoup à dire sur le sujet. Et si je me mets cet article en ligne, c’est l’occasion pour moi d’aborder non seulement un chapitre d’une histoire personnelle vers un état de fait en France.

Il y a beaucoup à dire, il y a beaucoup à débattre, mais c’est un débat important et intéressant. Il en va de l’avenir de la France aussi bien par nous, nos enfants et nos arrière-petits enfants ainsi de suite. La France en 2002 a vu l’extrême droite venir au plus près du pouvoir exécutif. Certains pourront me dire qu’il s’agit juste d’un point de vue sémantique en lisant les déclarations de Claude Guéant, Brice Hortefeux, ou Nadine Morano etc. Bref, ainsi donc, nous avons au pouvoir des « experts » de la nationalité, de l’immigration, nous avons même eu un ministère pour cela : Ministère de l’identité nationale qui maintenant s’appelle Ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement. Tous ces noms qui visent des populations qui posent des questions sur leurs identités en France.

On ne va pas faire dans le larmoyant, certains sont venus de leur plein gré, d’autres non etc. etc. Les jeunes des banlieues, le voile et tout ça quoi.

J’en viendrai directement à une question qui nous intéresse : Qu’est ce qui fait d’un Français un Français ? Une Lapalissade ? Malheureusement non. Beaucoup de Français apparemment se posent cette question… Cette question pourrait être légitime. Si l’on parlait d’un Français en voyage, si on parlait de la représentation française dans certaines institutions qui dirigeraient certains aspects culturels de la France etc. On peut noter que curieusement aux Etats-Unis on se pose encore la question de la naissance ou l’appartenance religieuse de Barack Obama. En France, bizarrement on ne se pose pas trop de questions sur Sarkozy. Je dois avouer que le Président actuel en 2011, veille du scrutin présidentiel de 2012, représente par bien des aspects le Français sur le plan international. Je ne m’égarerai ni sur son physique (trop facile), ni sur son côté démagogue (nous sommes en politique, c’est une seconde nature) mais en quoi est-il bien intégré (faut-il préciser qu’il est d’origine hongroise) ? Sa réussite ? Son divorce puis son remariage ? Son parlé (fautes de français incluses) ?  Ou simplement son mimétisme de l’opinion d’une certaine majorité qui prétend qu’il y a français et français ?

Y aurait-il plusieurs types de Français en France ? Comme les Anglais ont les Gallois, les Ecossais ou les Irlandais du Nord ? Non. Le torchon brûlerait-il entre Bretons, Corses, et Alsaciens ? En fait, chaque fois que nous abordons le thème, il y a une distinction qui se forme dans une opinion qui tente de rester sur le devant des médias en France : les Français de souche et les immigrés. Alors je ne sais pas pour vous mais la dernière fois que j’ai utilisé le mot « de souche », cela concernait les rats de laboratoire que j’analysais lors d’exercice de génétique en biologie. Pour rappeler à certain que la notion de races en biologie est totalement exclue pour l’ensemble des êtres humains. Ҫa n’est au mieux qu’un argument de vente communautariste pour certains médicaments contre le cœur. Et la distinction de certaines maladies orphelines plus représentées dans certaines communautés qui ont du mal à se mélanger. La question de différentes races humaines n’ayant aucun argument scientifique, nous pouvons au mieux affirmer qu’il s’agit de faire la distinction entre ceux qui ne sont pas blancs et qui parlent le français avec des accents ou qui ne s’habillent pas comme nous. Ce statu-quo tout à fait bas de gamme mais si accessible à notre chère population, a en effet de beaux jours devant lui. Cela ressemble à du racisme, ça a l’odeur du racisme, et… C’est du racisme. Et pour nous immigrés et enfants d’immigrés, il paraît qu’il faut vivre avec ? Pour ceux qui ont des parents comme les miens qui vous disent que le racisme a toujours existé aussi loin que remonte l’humanité. Que l’on est tous un petit peu raciste… Qu’on doit apprendre à vivre avec, à mettre de l’eau dans son vin etc.… Ceci est donc, l’un des premiers pas dans l’intégration, supporter le racisme. Supporter d’être comparé à un animal (les footballeurs, je pense peuvent en témoigner). Supporter d’avoir à être comparé, chaque fois qu’une personne dont la couleur de peau nous ressemble fait une connerie, à cette personne que nous ne connaissons souvent pas plus que les autres. A chaque fois que la nation ou le pays ou le pays voisin voire le continent d’où nous ou nos parents sommes issus, entre en conflits avec d’autres populations, il faut que nous justifiions notre camp. Supporter les remarques sur notre couleur de peau, notre cuisine, notre façon de nous habiller, nos croyances etc. Chacun de nos faits et gestes sont sous une surveillance que les complaisants (ceux qui peuvent vivre avec le racisme) connotent d’exotisme, et les racistes qui, du simple fait de notre différence, font déjà de nous des suspects potentiels, des criminels en devenir pour peu que vous ne veniez pas de la banlieue. Donc oui il faut qu’on s’intègre. Et cela donc fait partie de l’intégration. L’intégration c’est donc accepter non seulement les clichés, les stéréotypes, mais aussi les valider. C’est vrai que le Français doit absolument se vanter d’avoir du vin et du fromage à l’étranger. Il doit aussi sentir mauvais à l’étranger et avec tout ça il ou elle serait romantique… Ainsi dirons-nous qu’il est bien intégré dans son pays d’accueil ?

Au-delà de cette question de la différence. Nous avons une autre interrogation. En effet, en entendant cette fameuse réplique : "La France, tu l’aimes ou tu la quittes". Bizarrement, je me suis toujours demandé à qui s’adressait cette phrase. A Johnny Halliday, le résident suisse ? A ces touristes fortunés qui dépensent tellement pour venir admirer Paris le temps d’un petit congé ? Aux enfants de Johnny Depp et Vanessa Paradis au cas où ils ne suivraient pas maman ? Ou encore, à ces fameux jeunes de banlieue dont on parle tant qui hantent les cages d’escaliers de vos émissions préférées sur TF1, M6 etc. Alors donc, en plus de devoir supporter le racisme ordinaire, nous devons également choisir entre la France et notre soit disant pays d’origine. Sans avoir besoin d’entrer dans les considérations géopolitiques, juste un constat… Si la première génération s’est installée en France, elle a très peu de chance de repartir, et leurs enfants encore moins. Donc je ne sais pas pour vous, mais comment appelle-t-on une personne qui a grandi, a été élevée, éduquée, instruite en France ? Et qui généralement a ses papiers en règles, certificat de nationalité inclus, et pire qui vote en France ! Vous vous rendez compte ma bonne dame ? Eh bien… On ne l’appelle pas. On prétend vaguement que c'est un Français. Surtout s’il atterrit dans un poste à hautes responsabilités ou devient un personnage public. En fait la nationalité française est à géométrie variable. Quand ils sont sur le devant de la scène, des Jamel Debbouze, Yannick Noah ou encore Marie Pierce. Leur French Touch n’a absolument aucune ambiguïté. On leur parle de réussite dans l’intégration. Qu’ils sont un modèle français tralala… L’éducation française tralala… etc. etc. Par contre si vous passez aux 13h et 20h dans la rubrique faits divers (suivi d’atroce, horrible ou simplement tragique), vous êtes un jeune et généralement vous êtes d’origine… En fait le passage en case justice vous donne automatiquement l’AOC de votre pays d’origine. Et par la suite, on parle d’influence dans votre éducation, des lacunes dans les ZEP des cités etc. Mais surtout la question de l’origine de la délinquance entre autre posée par un certain Zemmour qui en a fait sa marque de fabrique. Vous avez beau être né en France, avoir grandi, ou vécu en France, vous n’êtes plus que d’origine…

Pourtant même si nous n’avons pas tous des ancêtres gaulois, ni romains, si nous n’avons pas tous les mêmes histoires avec lesquelles nous partagerions nos racines, nous avons appris le français en plus d’une autre langue pour la plupart d’entre nous. Alors que certains Français (qui se prétendent être de souche) sont encore analphabètes (je ne parle pas d’être bilingue, je parle juste de maîtriser le français). L’excuse de l’accueil de la misère étant un problème où la France occulte totalement son rôle dans la misère qu’elle-même provoque dans ces pays. Sinon Total serait-elle une ONG qui s’ignore ? Je ne parle même pas du chapitre de la colonisation ou de l’esclavage où la France a activement participé sans pour autant reconnaître l’influence qui perdure jusqu’à aujourd’hui… (Il faut lire le discours de Nicolas Sarkozy en Côte d’Ivoire, ou encore le traitement de l’esclavage dans les études en France). Plus récemment, la France dans la Deuxième Guerre Mondiale, un vainqueur qui s’ignore ? Si nous n’avons pas récupéré des biens qui appartenaient à des personnes envoyées dans des camps de concentration. Si nous ne sommes ni des descendants des Justes ou de Collabos. Si nous ne mangeons pas tous des escargots ou des cuisses de grenouilles. Si nous ne connaissons pas Molière par cœur. Si nous ne sommes pas tous blancs. Mais malgré tout cela, nous sommes aussi Français que le blanc du fin fond de sa campagne qui vote FN, alors qu’il n’a jamais vu un émigré de sa vie en vrai, passionné du saucisson sec et du pinard.

En fait, grandir avec l’histoire de France, et une culture française fait de vous un simple amateur de France. Vous êtes toujours rattaché à votre pays d’origine. « Retourne dans ton pays » disent-ils. D’après certains, on devrait choisir entre notre pays d’origine et le pays où on vit. Récemment Madame Le Pen a déposé une requête pour mettre fin à la double nationalité. Dans un pays comme la France faisant partie de l’Europe, où on a envoyé des princesses et des reines, épouser des rois et des princes pour des alliances ou traités de paix avec ses pays voisins. Marie-Antoinette l’autrichienne s’en souvient encore… Où on prône la liberté de circuler, où le brassage des populations n’est toujours pas fini. Charles Martel doit lui aussi s’en souvenir à Poitiers. La question paraît-il s’est posée après l’épisode des Français à la Coupe du Monde 2010 sur les quotas en équipe de France… Donc une fois qu’on a marié deux cultures visiblement les enfants doivent choisir entre les deux. La culture de nos parents et celle dans laquelle on grandit. Comme une espèce de refus de voir la coexistence d’un mélange, de ce métissage d’identités culturelles. Au-delà d’une idée de culture, de choix national,  c’est notre identité qui est refusée. Ceci est la vision d’une France qui aurait perdu son identité et qui cherche à la retrouver en recherchant son « peuple français ». Et demandant à ceux qui se posent la question de choisir. Même s’il s’agit généralement de la volonté de nos parents que l’on naisse ou que l’on devienne français, nous n’avons pas eu le choix de le devenir. Si nous n’avons pas le sentiment d’être tout à fait français (d’être comme tout le monde en somme), la plupart d’entre nous vivent avec ce sentiment chaque fois qu’on nous questionne sur notre origine. Nous ne pouvons pas dire simplement que nous sommes français. Dire qu’on est parisien ou breton n’est pas perçu de la même manière lorsque vous ne faites pas partie du stéréotype. Et quand à la solution d’indiquer notre pays d’origine comme étant notre pays d’attache ce serait simplement une erreur. Nous n’avons pas grandi dans ce pays. Au plus avons-nous connu nos premières années pour certains, mais la plupart ne connaissent que des histoires et des vacances.

Un pays qui refuse de se mélanger c’est tout simplement un pays qui a peur. Un pays qui a peur de ses voisins. Un pays qui a peur de ce qui est de l’autre côté des frontières. C’est un pays qui voit sa culture comme menacée, n’a tout simplement pas confiance dans sa propre culture. Sur ses moyens d’expansion, sur son rayonnement. Pourtant la France est un métissage de cultures, ce qui était des invasions a apporté leurs lots dans l’héritage culturel français. Ne serait-ce que dans les mots : ramdam, algèbre, bouquiner, ersatz etc. La France, celle que je connais est un mélange. D’abord européenne, et méditerranéenne, la France qui a puisé dans les ressources de son monde colonial, voudrait se passer de ce qu’ils sont devenus pour continuer à survivre ? Nous existons ! Et la plupart d’entre nous sommes issus de ces mélanges aussi lointains soient-ils. L’idée du problème d’intégration est un faux problème que vous nous demandez de résoudre en faisant un choix. Avant tout, laissez-moi vous dire que l’intégration ne peut être du fait d’une seule personne, et si on parle d’intégration, en France, on ne parle que du migrant. La question du pays d’accueil est totalement occultée. Et visiblement, "L’intégration pour les nuls" n’a pas encore été écrit (du moins pas en français).

 Mettons les choses au point : La France n’accueille pas ! C’est un pur mensonge. Si certains savent, il faut reconnaître que peu d’entre nous savent ce que c’est de se lever avant l’aube pour un rendez vous à la préfecture pour obtenir son titre de séjour, je ne parle pas de la nationalité. Les immigrés se débrouillent pour connaître leurs droits. Et vous savez quoi ? Ce sont les mêmes droits que les autres Français. Nos parents n’ont pas renoncé à leurs identités pour devenir français. C’est un droit. Un droit pour lequel la France a volontairement laissé libre parce qu’elle avait besoin d’eux. Et elle a toujours besoin. Demandez aux docteurs, ce qui se passerait dans les hôpitaux si on refusait les immigrés dans les services hospitaliers ? Dans la restauration ? Dans le bâtiment ? Dans les usines. Ce sont des postes qui demandent toujours plus de monde. L’image de l’immigré profiteur, si elle existe est une exception qui a mis en lumière les lacunes de nos administrations qui refusent (toujours) de partager leurs informations. Et pourtant nous sommes à l’ère de l’informatique. Je vais préciser qu’indiquer une personne par son origine n’enlève aucunement sa nationalité. C’est juste un refus de voir que le problème est véritablement français. La France n’accueille pas, elle a juste des institutions qui gèrent des dossiers. Vous n’êtes qu’un dossier parmi tant d’autres. Les gens qui arrivent avec des rêves, des fantasmes de Paris romantiques, y en a tous les jours. Et souvent, ils passent d’abord par la Gare du Nord (qui est au romantisme ce que le hamburger est à la gastronomie française). Se faire accueillir par la Gare du Nord pour un premier choc des cultures avec la France, c’est rude. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est comme si vous fantasmiez sur le meilleur des restaurants et qu’on vous invitait au MacDo. On est très loin du syndrome de Paris pour les Japonais. Alors l’accueil de la France, une légende urbaine ? En tout cas tout le monde en entend parler, personne ne l’a encore jamais vu. Quand à parler d’intégration…

Donc est-on bien intégré en France ? La France a cette position qui se résume dans le syllogisme suivant : Tout problème a une solution, nous n’avons pas de solutions pour l’intégration en France. Donc, nous n’avons pas de problèmes d'intégration.

Minui
de Siné


in: La part du fabulateur