vendredi 30 mars 2012

Quand les anars réveillent le rap

from lecridupeuple


---------------------------------------

Il me l'avait proposé. Faute de temps je n'en ai pas profité. Mais il n'est jamais trop tard pour faire bien et pour faire bien sur mon joli blog, aujourd'hui l'invité c'est lecridupeuple, du blog éponyme que vous pouvez bien sûr retrouver dans ma blogroll ci-contre. (A consulter chaque jour pour crier avec le peuple si le coeur vous en dit....)


Politique, militant, engagé et musical, ce blog rebondit avec à propos sur l'actualité, non sans une bonne dose d'humour. Aujourd'hui lecridupeuple s'engage pour le rap, en fin connaisseur qu'il est ! Merci en tout cas d'être là.

---------------------------------------


Je vous l’avais écrit il y a quelques temps, je suis resté un peu à l’écart de la scène hip hop ces dernières années. Depuis environ six mois, je m’acharne à combler mon retard, notamment grâce à Fred et Katia qui m’ont fait découvrir le groupe de Caen Ambusquad. A côté, j’ai eu un pur kiff pour Duval MC. En filant la pelote des liens entre les uns et les autres, je me suis rendu compte que j’étais vraiment passé à côté de plein de choses. Et non des moindres. Dans la scène hip hop, il existe… non pas une île aux trésors, quoi que… mais une mouvance anar ! Et qui envoie bien du bois. Certes, je vous l’avais laissé entendre avec le gars Duval. Vous connaissez aussi, enfin j”espère pour vous, Keny Arkana, La Rumeur et La Canaille. Mais, en grattant un peu, j’ai trouvé trois pépites…

Collectif Mary Read

 

Au début, j’ai pris dans mes petites dents sensibles le Collectif Mary Read, un combo protéiforme issu de Saint-Étienne. Avec trois membres principaux : Calavera, Trauma et Mina, ils agglomèrent d’autres membres en fonction des titres, des concerts, des projets. Et ce, depuis 2001. Il était temps que je me mette à la page, je sais. Merci. A noter aussi qu’ils peuvent officier en solo ou en duo. Y a de quoi écouter si on cherche bien.







C’est mon pote Flavien qui me les a signalés. Les textes sont carrément bien troussés, ne mâchant absolument pas les mots quant aux maux générés par le capitalisme. C’est sur ce sujet que, en solo, Calavera nous gratifie d’une superbe Chanson noire du capitalisme, laquelle me procure des frissons dans le dos. Côté instrumentaux, le collectif met en avant une palette assez riche, nourrie aux influences punk (plus l’attitude que le son, à dire le vrai), rehaussée de samples électro ou de musique classique quand il s’agit de donner un souffle épique au morceau, voire de clavier baroque à l’image de ce Faudra bien qui rend hommage à la Rote Armee Fraktion… Ah ! C’est clair que j’en prends pour mon grade. Rien de personnel, ils ne me connaissent pas. Mais ceux qui se revendiquent de la Commune de Paris n’ont pas forcément l’heur de leur plaire à nos anarcho-rappeurs.


Moi, je ne leur en tient guère rigueur tant leurs sons comme leurs phases me scotchent littéralement. Sérieux, si j’ai l’occasion, je les verrai bien en concert. Pour les puristes, notez bien que c’est du vrai hip hop dont nous parlons ici. Du genre hardcore la plupart du temps, même s’ils savent mettre le pied sur le frein de temps en temps pour des touches plus sombres.

Skalpel


Un autre qui s’en prend bien à certains de mes symboles, c’est Skalpel, échappé solo de la K-Bine. Pan dans ma petite gueule quand il s’agit de tailler un costard à mon syndicat qui a envoyé son service d’ordre charger des sans-papiers. Cette fine lame du hip hop, lui, affirme clairement une identité communiste libertaire et, aussi pédagogue qu’un KRS-One au mieux de sa forme, décline la Mémoire des luttes. Adepte d’une approche autobiographique aussi, le natif d’Aulnay-sous-Bois est reconnaissable entre tous par son flow singulier ô combien. Celles et ceux qui assistaient au concert de soutien aux « Sorins », à Montreuil début janvier, ont pu s’en rendre compte.


Le gars Skalpel n’est pas un anar de salon. On le retrouve dans toutes les luttes les plus radicales et emblématiques de cette extrême-gauche caricaturée par les médias bien pensants. La bien-pensance, d’ailleurs, c’est un peu sa cible de préférence. Faut juste écouter Luttez ! Résistez ! Organisez-vous ! pour s’en rendre compte.






Côté sons, Skalpel se révèle un peu plus classique que les Mary Read. C’est carré, pro comme pas permis, de la belle affaire. Avec un penchant pour les samples de chœurs en arrière-plan. En tous cas, c’est pas de la balle, plutôt une sacrée rafale à écouter très fort au casque, ce « militant et canaille » qui revendique une « utopie concrète » qui, à titre très personnel, me rappelle bien des choses. Le dernier opus musical de Skalpel, qui s’oriente désormais vers la parution d’un premier livre, s’appelle Chroniques de la guerre civile…

L’Oiseau Mort


Pour clore cette présentation qui ne saurait se prétendre exhaustive, je veux introduire L’Oiseau mort, le plus sombre et, musicalement, le plus original des trois. Au demeurant, ils sont deux : Noliv et Chivain, adaptes du Do It Yourself aussi : ils s’autoproduisent et assurent jusqu’à leur propre graphisme, pour parachever l’introduction. Mon premier contact avec eux a été En quête d’alliés, titre issu d’un split-EP réalisé avec le Collectif Mary Read.






L’univers musical est sombre, c’est assumé. Même quand la mélodie est portée par une guitare sèche jouée note à note, sur Dead, des nappes électro fleurant bon la drum n’bass viennent bousculer l’univers. Il y a bien des scratches, des boucles et des beats… Mais ça fleure bon les vrais instruments joués live. Ça rehausse encore le côté angoissant de l’affaire, si besoin était ; en témoigne ce De Marbre qui pourrait bien rebuter les b-boys obtus.



Côté paroles, le premier et seul album de L’Oiseau mort à cet instant, Soubresauts – Acte 1, se révèle plus intimiste, plus introspectif aussi, que les deux précédents groupes évoqués. Cela ne l’empêche pas de relever du hip hop conscient. Les paroles sont moins enragées en apparence, mais sont bien dans une lignée revendicative au niveau individuel. Pour moi, L’Oiseau Mort est vraiment le plus intéressant mais le plus difficile à aborder en mots simples. Je leur laisse donc la parole.

 ————————-

C’était donc mon tour d’horizon subjectif, en forme de morceau émergé de l’iceberg, de la galaxie anar hip hop. Pour en entendre plus, l’association Grizzmine publie régulièrement les compilations La Ligue des MCs révolutionnaires, qui en est à rien moins que son quatrième volet. A suivre donc, ici et ailleurs.
 Je vous recommande enfin le blog Emeutes sonores qui publie régulièrement des sons de hip hop enragé.

—————————-
Bonus vidéo : Calavera & Trauma “La Rage jusqu’au tombeau”








Pour lire l'article originel.



in: La part du fabulateur

mardi 27 mars 2012

Un peu de Kouklaki dans votre vie

Après un lundi de fou, rien ne vaut de s'arrêter un peu pour souffler et passer un Gloomy Tuesday ensemble. Cette semaine, je vous propose de faire une pause avec Olga Kouklaki, chanteuse et musicienne d'origine grecque mais qui a fait ses armes en Angleterre avec Poni Hoax sur le titre Budapest et en France en se faisant produire par Marc Collin, le mentor de la Nouvelle Vague de l'électro.

Pour son second album, cette belle brune a élargi son champ d'action jusqu'à la pop et a fomenté des morceaux, certes résolument électro, mais qui ne cèdent rien à sa féminité, à sa sensualité et pousse même des accents jazzy du meilleur effet.

D'ailleurs, Renaud Monfourny aussi est tombé sous son charme.









in: Gloomy tuesday

samedi 24 mars 2012

Dip in a guacamole way

Les dips, c'était la tendance apéro dans les années 90, avant qu'ils ne soient détrônés par les verrines. Petites sauces parfumées et de toutes les couleurs, elles tiennent leur nom du verbe anglais "to dip" qui veut dire tremper. Elles se présentent dans un bol ou un saladier dans lequel chacun vient piocher.

Pas la peine de le crier sur les toits mais j'adore ça, surtout l'été. C'est rafraîchissant, c'est convivial, on peut même en consommer avec des légumes crus et croquants si on tient à sa ligne. Donc j'adhère ! Je vous avais déjà donné la recette du tzatziki, considérez que ce guacamole à la va-vite et ultra simplifié est le deuxième ornement de votre plateau apéritif. (Et si tout va bien, d'ici cinq ans, vous aurez un plateau à peu près présentable à ce train-là).



Préparation : 10 minutes
Réfrigération : 2 heures
Pour 4 personnes

- 2 avocats bien mûrs
- le jus d'un demi-ciron
- de la coriandre fraîche
- un peu de sel
- du poivre
- quelques oignons nouveaux (optionnel)


Récupérer la chair des avocats et l'écraser à la fourchette. Mélanger avec le jus de citron et réserver. Hacher la coriandre et les petits oignons nouveaux. Mélanger à la préparation à l'avocat. Saler (un peu), poivrer.

Réserver au moins deux heures au frigo.

 
© Angelina



in: L'eau à la bouche

mardi 20 mars 2012

Les politiques ont du sang sur la langue

from shaman dolpi



Du silence après tant de fureur, les mots se sont transformés en balles ! Gabriel Sandler, Arieh Sandler et Myriam Monsonego ne chanteront plus. Hier, à Toulouse, ces enfants de 3 ans, de 6 ans, et de 8 ans ont été tués. Sans oublier Jonathan Sandler, leur professeur. Quelques jours avant, Abel Chennouf, Mohamed Legouad et Imad Ibn Ziaten, des militaires, ont connu le même sort tragique. La classe politique, les candidats à la présidentielle en tête, parlent de crimes racistes. Parler, parler, parler, c’est leur profession. Qui peut leur reprocher ça. Pourtant, il y aurait moins de discours sur les chrysanthèmes des cimetières s’il y avait moins de blessures racistes dictées par les personnalités politiques, non ? Mais avons-nous le droit de condamner la « libération de la parole raciste » pratiquée jusqu’au sommet de l’Etat et d’en faire une espèce de complicité de meurtre au second degré ?

Brice Hortefeux, Claude Guéant, les discours de Dakar et autres « dérapages contrôlés » ont fait du bruit, et ont les odeurs de Guerlain qui n’ont échappé à personne, ni à l’auteur des crimes racistes, ni aux électeurs d’une France qui porte encore le mot « race » dans sa constitution.

Pour des intérêts électoraux, au lieu d’éduquer, de prévenir, ou de réparer, certains ont préféré stimuler auprès du plus grand nombre la stigmatisation, la négrophobie, l’islamophobie, l’antisémitisme et la division, sans comprendre que leurs paroles publiques, médiatisées, et relayées, pouvaient d’une certaine manière encourager, légitimer, ou faciliter le passage aux actes les plus odieux.

Pour des intérêts incompréhensibles, ça commence par une tolérance à l’intolérance, notamment dans ces administrations publiques, intolérance dénoncée ici et là au sein de la police ou de l’armée française quand on tient des propos sexistes, homophobes ou racistes, ou quand on fait des saluts nazis mais que l’on peut quand même continuer à servir le drapeau.

Alors ensuite on peut venir jouer les présidents protecteurs après les faits, ou les candidats qui interrompent leurs campagnes, mais les mots doux de demain sur les corps sans vie ne peuvent faire oublier les mots irresponsables d’hier pour draguer des intentions de vote non-fraternel.


Cette amnésie inconsciente, ou feinte, est un crime de leste majesté. Non, les politiques ne sont pas coupables de ces crimes racistes, mais oui, ils sont comptables de leurs paroles… influentes. Ils n’ont pas de sang sur les mains. Mais bien sur leur langue.

Alors, aujourd’hui, chers responsables politiques, après ces infanticides antisémites : éduquez, éduquez, éduquez, ou s’il vous reste un peu de lucidité ---- de grâce, veuillez garder le silence.


dolpi

Vous pouvez lire cet article sur Médiapart et y retrouver le blog de shaman dolpi.



in: In the mood for anger

dimanche 18 mars 2012

Jamais sang toi

Un thème éminemment sexuel, un film qui marie délibérément sexe et mort, le Dracula de Francis Ford Coppola. Souvent présenté comme un film qui privilégie plus la forme que le fond, qui a quelque peu malmené le roman pour en extraire une histoire über romantique, ce film mêle et entremêle pourtant des thèmes contemporains avec la trame historique du comte buveur de sang.

En ce qui nous concerne ce soir, contentons-nous de noter que le film est marqué du sceau brûlant de l'érotisme, offrant des scènes explicites, presque crues, où l'appartenance des âmes passe par la possession des corps, ce qui est loin de gâcher notre plaisir.


Lucy possédée par un vampire qui a plutôt l'allure d'un loup-garou.




Jonathan Harker, otage de Dracula, reçoit la visite des trois femmes de son hôte, qui ont plutôt l'air de s'ennuyer dans la vie et dont l'une d'elles n'est autre que Monica Bellucci.





Mina surprise dans son sommeil par l'effroyable Dracula qui se révèle plus proche du Chippendale que du vampire lambda. 






in: The closer I get

jeudi 15 mars 2012

Venez sans culotte

Alors que la reine Marie-Antoinette proposait au peuple de Paris de manger des brioches quand il réclamait su pain et que la première dame suggère que les actuels locataires de l'Elysée sont des gens modestes, le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, nous convie à une Front de Gauche pride et nous suggère de reprendre la Bastille."Chacun sait que dimanche entre Nation et Bastille, notre campagne va prendre une nouvelle ampleur. Elle va prendre la forme d’une insurrection civique, d’un peuple qui se met en mouvement pour affirmer sa volonté de passer à une nouvelle République. Car partout, la révolution citoyenne commence par cette remise en cause des institutions actuelles. Voila pourquoi nous reprendrons la Bastille", explique Manuel Bompard, coordinateur des transports pour ce 18 mars festif.






in: In the mood for anger

mardi 13 mars 2012

Ҫa dépoussière par où ça passe

Tiens, et si les programmateurs du festival Rock en Seine avaient l'idée d'inviter Twice ? Ҫa dépoussièrerait un peu sur les bords non ?!

En attendant d'être super connus, le duo (comme son nom l'indique) use de son rock décomplexé, léger et moderne. Une voix féminine, juste sensuelle comme il faut, juste planante là où il faut, et rock à point. Je suis un peu plus réticente sur les compos, mais je leur donne encore un peu de temps pour se démarquer et s'affirmer définitivement.







Pour en savoir plus.



in: Gloomy tuesday

dimanche 11 mars 2012

Art du soufflé

Après 1 000 articles publiés sur ce blog, c'est Sand qui s'est offerte en ce dimanche très sexuel pour un 1 001ème d'anthologie. Une petite merveille d'intelligence et d'ironie pour un apéritif moite avant de passer à la casserole.



DR


Les glaçons tintinnabulent dans les verres, un serveur passe, un peu maladroit, son plateau manque de se renverser dans le dos d'une très jeune femme à cheveux longs. Comme souvent dans ce genre d'endroit, on entend une musique qui partout ailleurs serait taxée de kitsh. Bizarrement elle ne fait qu'ajouter à l'ambiance un peu lascive. Un coup de fil, quelques phrases mécaniques, et nous y voilà. Lui, assis en face de moi. Chemise pas complètement boutonnée, l'air dégagé. 

Commander quelque chose. Il ne faudrait pas se laisser prendre au jeu de la timidité : lui montrer qu'il ne m'impressionne pas tant que ça. Morte de trouille, mes doigts glissent le long de la carte, je tente de me concentrer. Des doigts qui glissent, oui c'est ça, et...

Reprends toi. Tu n'y es pas encore.

Je m'égare. Vin blanc, grissini, je disserte et trompe l'envie. Puisqu'il faut bien jouer, jouons ! Après tout, même si j'en rêve l'embrasser avant de le mettre à feu et à sang n'est pas au programme. Les circonvolutions préliminaires. Et je tente de  me persuader : l'attente ne rendra le plaisir que meilleur.

On se console comme on peut.

 Le serveur approche, pour prendre la commande : sa voix calme, assurée, me surprend. Léger accent, musicale je goûte à l'énoncé des plats qu'il débite avec une mécanique qui me semble pourtant charmante. Je l'imagine illico me chuchoter des mots crus à l'oreille : le sexe quand il se nourrit de mots n'en est que plus dense.
Sa main frôle la mienne, et ma peau s'électrise. Nos doigts se nouent, se caressent, s'entrecroisent. Depuis que nous sommes arrivés, nous n'avons pas beaucoup parlé.

Le désir a été dit, de nombreuses fois : reste à appliquer la théorie.
Je compte mentalement : le repas durera entre une heure trente et deux. Puis, on ira chez lui : dans deux heures, il me baise. Rester calme et concentrée, en attendant. Croiser les jambes.

Badiner.
Il rit, charmant à des phrases idiotes que je débite à toute vitesse. Sans un mot ou presque : quelques ponctuations négatives ou positives selon, je fournis l'essentiel de la conversation. 
Jusqu'à ce qu'il se penche "j'ai faim de toi. Viens. Rejoins moi, dans deux minutes, à l'arrière. Porte de gauche."

L'audace me cloue sur place. Ils ne m'ont plus habituée, les hommes, à jeter ces mots-là sans attendre.  Je regarde ma montre compulsivement. Encore trente secondes.

Et peut être que ce serait bien d'y ajouter dix secondes de plus. Donne pas l'impression de ... Oh et puis zut ! T'en crèves d'envie.


 Je me dirige vers le fond de la salle, et ouvre la porte indiquée. Soudain, je me sens happée par des bras décidés. Il mélange force et douceur, ne me laisse pas le choix de l'initiative et me plaque contre le mur. Sa bouche cherche la mienne, d'une main il maintient un de mes poignets, de l'autre il caresse mes cheveux, mon épaule, mon bras, effleure ma taille. Je ne peux que lui rendre ses baisers. Humide, salée, je suce sa langue, il mordille mes lèvres. 

Frôle la pointe de mes seins de ses doigts, dessine un chemin précis jusqu'à mon ventre, glisse plus bas, et s'immisce sous ma jupe. Une main d'homme entre les cuisses, ça a ce truc de follement savoureux quand la paume repose sur le bombé du sexe, que les doigts cherchent et ouvrent. Il lâche enfin mon poignet, et je peux disposer de lui. Déboutonner sa chemise, éprouver la peau chaude de son torse. Mains, lèvres, doigts, peaux, tout est bon pour se frôler, s'irriter, s'étourdir, s'aiguiser, brûler.
Il m'attire contre lui. Tout se passe à merveille. Trop bien ?

Profite. Ça va peut-être pas durer.

 Me noyer dans ce regard... j'appuie mes fesses sur le rebord du lavabo, il fait glisser doucement ma culotte jusqu'à mes chevilles. Je fais sauter fébrilement les boutons qui me séparent de lui, arrache presque le tissu énervant. Je découvre son sexe : ni trop énorme, ni ridicule. Bandant comme il est convenu : ça m'arrache un sourire. Oui, même en matière de cul avec un quasi inconnu, il est des règles insubmersibles. 

Pas de heurts, pas de maladresses, un sexe de femme correctement lubrifié, une queue dure et prête à pourfendre.
Les premières minutes, chacun cherche son souffle. Puis, à force nos hanches se synchronisent, nos bouches se cherchent, nos langues se mêlent. Je presse ma poitrine contre son torse, l'enlace, mes mains courant le long de son dos, étreignant une fesse, caressant la cambrure de ses reins. Tout va très vite : chaque millimètre carré de peau brûlant, les sensations semblent décomposées. Un peu de sueur à son front, une mèche de cheveux collée sur ma tempe. Ivre de lui. Ivre de ce rythme insensé qu'il imprime, mes doigts se crispant sur ses fesses. D'un mouvement involontaire, mes cuisses l'enserrent, ses hanches au plus près de moi, je cherche sa bouche et du creux de mes reins, je la sens arriver. Sublime décharge, boule d'énergie irradiante, qui se propage et inonde tout sur son passage, déconnecte mon cerveau, fait trembler mon corps entier, floute mon regard, assèche mes lèvres, et me rend bientôt pantelante. C'est ce qui devrait arriver. Sauf que.

Je sens mon ventre se tordre, prête à venir. L'orgasme, mon cher orgasme n'est plus loin. Il est là, à portée, à quelques coups de queue encore. Oui, je sais qu'il va déferler là. Son pouce sur mon clitoris, pendant qu'il me prend... Bonne idée. C'est ainsi, ici, maintenant, il ne faudrait plus qu'il tarde.
Je n'en peux plus. Et alors je le sens : il jouit dans un râle, son sexe change légèrement de densité, il explose, son foutre coule.

Noooon !

Furieuse, je bouge encore les hanches sur sa queue endolorie. Repu, ravi, il mollit. Je lui en veux. Une minute, peut-être trente secondes, j'en sais rien il suffisait de pas grand chose. Mais interrompue en pleine montée, à deux doigts, je n'arrive à déclencher qu'un plaisir sans plaisir, automates contractions et frustration d'avoir été si près.

Finalement, ne croyez pas tout ce que vous lisez, l'orgasme simultané, c'est très surfait.
Sand




in: The closer I get

jeudi 8 mars 2012

Et vous, que faisiez-vous le 8 mars 2012 ?

Attention marronnier !

D'ailleurs, si vous avez raté les épisodes précédents, faites-vous plaisir.

8 mars 2008
8 mars 2009
8 mars 2010
8 mars 2011

8 mars, journée internationale de LA femme ? DES femmes ? DES DROITS des femmes ? Aux réactions de certaines, on en vient parfois à se demander si ce ne sera pas bientôt CONTRE les femmes ? (oui mais alors tout contre, me rétorqueront certains).

D'accord, le 8 mars, il y en a quelques unes que ça énerve, qui ne comprennent pas pourquoi il doit y avoir UNE journée de la femme, sous-entendant que les hommes en auraient 364 voire 365 selon les années. Il y en a d'autres encore qui, au nom de la parité réelle ou supposée (puisqu'on est tous d'accord pour dire que pour l'instant c'est un doux rêve) et de l'égalité parfaite, rêvent qu'il n'y ait plus une journée consacrée aux femmes quand il n'y en a aucune consacrée aux hommes.

Plus les années passent, moins cette journée est festive, plus elle est honnie, plus elle marque de façon cinglante que le droit des femmes est loin d'être une évidence pour tous. Mais ne nous leurrons pas. Celles qui militent pour ces droits sont loin de se taire les autres jours de l'année. Mieux, elles se font de plus en plus entendre. Qu'il y ait un 8 mars, c'est tout bénef et ça n'empêche rien.

En tout cas, je ne vois pas en quoi il serait déshonorant d'être fêtée, célébrée. Comme si nous ne l'étions pas les autres jours de l'année. Si la lumière s'allume, c'est un peu con de vouloir l'éteindre. D'accord, tout le monde ne saisit pas la portée de cette journée, le lourd déficit qu'elle représente pour les femmes. Faut-il pour autant faire la tête au carré à tous ceux qui ont l'impudence de souhaiter une bonne fête à toutes les femmes ? Ou bien s'il n'y a que le 8 mars que les hommes n'ont pas le droit de dire que les femmes sont belles, fortes, intelligentes et que sans nous ils s'ennuieraient, il fallait le dire, on va leur expliquer.

Moi en tout cas, je n'ai pas boudé mon plaisir. Célébrer un peu maladroitement, un peu puérilement les femmes, c'est comme être amoureux de l'amour. Je me suis promenée sur Facebook avec le sourire, j'y ai grappillé quelques dédicaces, quelques photos (pas plus nombreuses aujourd'hui que les autres jours) pour, moi aussi, célébrer la beauté, la force et l'intelligence des femmes. Et puis j'ai demandé à mes twittos et mes amis-de-Facebook quelle femme ils aimeraient être. Ils m'ont souvent donné des noms plutôt que des adjectifs.


Une photo de Jane, peut-être à Saint-Germain-des-Près
qu'elle fréquentait beaucoup à l'époque / DR


Spéciale dédicace à toutes les femmes !
Les audacieuses, les courageuses, les silencieuses,
les menteuses, les rieuses et les chieuses
Celles qui ont une grande gueule et un grand cœur aussi
Celles qui rougissent pour un rien, celles qui montent sur leurs grands chevaux
Celles qui baissent les yeux mais n’en pensent pas moins
Les rêveuses, les glandeuses, les paresseuses et les ambitieuses
Celles qui travaillent et celles qui ne travaillent pas
Celles qui voudraient bien commencer et celles qui rêvent d’arrêter
Celles qui cherchent un emploi, celles qui cherchent un amour
Celles qui ont un grand projet
Celles qui regardent les trains passer
Celles qui osent et celles qui n’osent pas
Celles qui font la grasse matinée et celles qui se lèvent tôt
Celles qui vieillissent, celles qui grandissent
Celles qui commencent un régime lundi,
Celles qui font du 36 et celles qui font du 46
Celles qui dorment toute seule
Celles qui rêvent d’amour
Celles qui l’ont trouvé et celles qui l’ont perdu
Celles qui aiment les femmes
Celles qui aiment trop et celles qui n’aiment plus
Celles qui ne pensent qu’à se marier, celles qui ont peur de divorcer
Celles qui ont des enfants, celles qui ne peuvent pas en avoir
Celles qui en veulent et celles qui n’en veulent pas
Celles qui ont fait un bébé toute seule
Celles qui se lèvent la nuit pour regarder leurs petits dormir
celles qui sont mère et celles qui sont grand-mère
Celles qui ont peur de mourir
Celles qui vivent avec un chagrin qui les tue
Celles qui dansent la nuit sur les tables en boîte de nuit
Et rentrent seules en rêvant au prince charmant
Celles qui aiment les hommes qui aiment les femmes
Celles qui sont leur meilleure amie
Celles qui boivent qui fument qui draguent
Celles qui rient pour ne pas pleurer
Celles qui ont toujours mal au ventre,
Celles qui se plaignent tout le temps et celles qui serrent les dents
Celles qui rêvent de partit très loin
Celles qui font bien la cuisine et celles qui mettent du ketchup partout
Les sportives, les folles de jogging, les folles de leur corps
Et celles qui se cachent dans des pulls trop longs
Celles qui croient en Dieu, celles qui croient en elles
Celles qui sont malades, celles qui sont en bonne santé
Il n’y a pas une seule façon d’être une femme
Il n’y a pas de normalité, pas de taille idéale, de vie idéale, d’homme idéal, de carrière idéale
Il y a 3 milliards de façons différentes d’être une femme

TONIE BEHAR

DR / Une photo trouvée chez Elodie accompagnée d'une citation :
"Femmes, c'est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde."
(Léon Tolstoï)


Une photo de Fred Moullec publiée avec son aimable autorisation


Ce serait pas mal de faire des efforts tous les jours excepté le 8 mars. Bonne journée à toutes les femmes... et aux autres!
Syrano


Photo tirée du film GUN CRAZY de Joseph H. Lewis
trouvée chez Serguei avec le commentaire suivant :

— Laisse-tomber, c'est la journée de la femme.
— Justement, j'ai les boules !
— Mais c'est pas Noël.
Par : Serguei 



Une photo trouvée chez Catherine

bonne fete aux femmes, aux biffines courageuses et dignes, qui revendent "par un froid de gueux" en se rappelant que c'est parce que "nous sommes des gens modestes", qu'elles viennent de Mongolie, de Tchétchénie, de Roumanie, De St Denis, de Paris 8 ou de Paris 20, qu'elles soient enceintes, qu'elles soient mères célibataires, travailleuses précaires sans pain, qui sont la force et la vie de nos marchés aux puces à la sauvette, celles qui courent pour se protéger des injustices sociales économiques avec la marmaille dans une main et le caddie dans l'autre avec les flics au cul pour garder espoir, celles qui restent assises parce que trop vieilles et qui ne disent rien mais pleurent quand la police leur confisque leurs biens ! DES PLACES POUR LES BIFFINES, le 8 mars, le 1er mai, le 11 novembre (les anciennes combattantes de la France libre..) aux biffines d'hier, d'aujourd'hui et de demain! courage et dignité, inventivité et refus de l'assistanat, solidarité et fraternité ! bonne fête de la femme à nos biffines !
Vive Les Biffins DroitàlaBiffe


DR / Photo trouvée chez Anne célébrant la
Journée de la . . . FLEMME .



Dites-moi quelle femme vous êtes ou aimeriez être.

Martial : Angelina : " dire quelle femme vous êtes ? " ... Être-Ange !


Debby Harry dans la catégorie des "énervantes" / DR
 

C'est aussi valable pour les hommes !

Francis : aung san suu kyi ! je l'admire tellement


Photo de Cédric Suzanne publiée avec son aimable autorisation


Martius : J'aimerais que les femmes prennent la parole, revendiquent et manifestent ensemble au lieu de tout accepter. Trop dépendantes des hommes. Qu elles montrent leur visage aussi. (hein pas vrai angi)...

Martius : ...Segolene Royal


DR



Nathanael : Alexandra Kollontaï, communiste, féministe, femme cougar selon les termes d'aujourd'hui :)...

Nathanael : ...Ou alors... Marie.... cf. ma dernière note.


DR


Dites-moi quelle femme ou quelle genre de femmes vous êtes ou aimeriez être, que vous soyez blonde à gros seins, barbu et chauve, ou féministe à quéquette.
 Martius : surtout les blondes a gros seins

DR

Liliane : Françoise Giroud. Parce qu'elle a vécu une grande passion. Et qu'elle a été de TOUS les combats. Mon modèle de journaliste.


Ava / DR

Lucien : la mienne.


Desert Crossing, Rajasthan, India Photograph by Shivji Joshi, My Shot


Stefou : Mon modele : une femme de coeur, jamais botoxée, sincère, modeste, et fidèle : Carla Bruni Sarkozy


Fotografia Daniel Murtagh

JP : Barbe de 3 jours toujours, ma toison d'or à moi, entre le Bouc et l'homme atomiquement moderne pour une connerie nucléaire.

Poing Rouge : Angela Devis

Paline : celle que je suis aujourd'hui grâce à mes parents mais surtout mon père, communiste et féministe, ce qui est un euphémisme

Jean-Yves : c est quoi une féministe à quéquette? Une rencontre du 3ème type?








in: The world is crying out loud