lundi 25 janvier 2010

Gideon Levy à Paris

« Shalom ! Shalom ! » lance-t-il à la cantonade en passant le seuil de la librairie, décontracté, le sourire aux lèvres. Impossible de deviner que cet homme élégant aux manières policées est l’un des opposants les plus tenaces au gouvernement d’Israël et à sa politique d’occupation. Armé d’un calepin et d’un stylo, il tient la chronique hebdomadaire de l’horreur de la colonisation, des territoires occupés, du quotidien des Palestiniens « enfermés » en Israël.

Gideon Levy est, comme on aime à le dire en France, le "poil à gratter" (1) d'Israël ou bien "son épine dans le flanc" (2). L'une des rares voix, courageuses, à s'élever en Israël pour protester contre la politique des territoires occupés. L'un des rares, avec sa consoeur Amira Haas du journal Haaretz, à décrire, rapporter, dénoncer par le menu les exactions commises à Gaza et en Cisjordanie par l'armée israélienne. Quand je dis "par le menu", je veux dire qu'il évoque des vies, des gens, en leur donnant des noms, des visages, en racontant les détails qui font de tous les jours un calvaire.

Ce journaliste internationalement reconnu, grâce à la version anglaise online de Haaretz, était récemment à Paris pour promouvoir la publication d'un recueil de ses articles, Gaza, articles pour Haaretz, 2006-2009. Et ce n'est pas un hasard si la maison d'éditions française qui a eu cette idée brillante n'est autre que la Fabrique. Une enseigne militante qui a publié de nombreux essais sur la question palestinienne.

L'événement, à la librairie de l'Atelier à Paris, ce vendredi 15 janvier 2010, en plus de rencontrer un grand journaliste, aura été d'entendre un homme parler avec sa raison et son coeur. Il n'a pas de haine, ni de mépris, mais une grande colère envers les dirigeants d'Israël qui, dit-il, commettent chaque crime dans les territoires occupés en son nom. Et ce n'est pas sans humour (mais noir) que Gideon Levy raconte une société tombée dans le coma, des citoyens indifférents au sort des populations palestiniennes, une opposition politique en berne, un camp de la paix minoritaire et muselé.

Vous pouvez lire le compte-rendu de cette soirée sur Bakchich.




gideon levy plomb durci
envoyé par Mediapart. - L'info video en direct.

"Quand je regarde en arrière, je suis encore plus fier que je ne l'étais alors. Parce que un an plus tard, tout ce que j'ai dit alors est devenu encore plus clair, et plus de gens pensent comme moi. (...) Et je peux regarder ce que j'ai fait avec fierté. Dès le premier jour de cette guerre, que je n'appelle pas une guerre, le premier jour de cette attaque brutale sur une population sans défense, dès ce premier jour, j'ai vu ce que Richard Goldstone a vu un an après."



Gideon Levy et l'utilité du journalisme
envoyé par Mediapart. - L'actualité du moment en vidéo.

"L'influence (que je epux avoir) est très difficile pour moi à juger. Je suis très sceptique à propos de l'influence de n'importe quel journaliste, en tant qu'individu. La plupart du temps, je pense que ce que je fais est destiné aux archives qu'un jour quelqu'un ouvrira. Et il se rendra compte qu'il y avait aussi une autre voix en Israël. La plupart du temps, je pense que peut-être que les Israéliens diront : "Nous ne savions pas". Et les gens diront : "C'était dans Haaretz. Vous ne pouvez pas dire que vous ne saviez pas. Peut-être que vous ne vouliez pas savoir." C'est très difficile d'en juger. De temps en temps, je reçois des signaux encourageants que peut-être les choses sont en train de pénétrer, d'influencer, de changer les consciences. mais c'est très difficile à mesurer."


Vous pouvez retrouver la transcription de cette soirée dans sa presque totalité ici.


(1) in Mediapart, 15 janvier 2010
(2) in Le Monde, 5 septembre 2006

jeudi 21 janvier 2010

Wir tanzen le tzatziki

Ça ne vous fait pas penser à une danse cette recette. Moi, rien que d'entendre le mot "Tzatziki", ça m'a toujours donné envie de danser. C'est peut-être parce que ça rime avec "Sirtaki".

Alors pour bien nous mettre dans le bain de cette préparation culinaire, je vous propose de nous immerger dans un peu de musique.

Découvrez la playlist Zorba avec Paraskevas Grekis



Le tzatziki, c'est pas plus bête que du concombre au yaourt. Mais cette délicieuse entrée, à déguster également en tapas, nécessite un tout petit savoir-faire qui n'est pas donné à tout le monde.


© Angelina


Préparation : 1/2 heure si vous hachez le concombre au couteau
Cuisson : aucune
Réfrigération : au moins deux heures

Pour 6 personnes


- un concombre
- 2 pots de 250 g de yaourt à la grecque
- 3 gousses d'ail
- de l'aneth et/ou du persil
- de l'huile d'olive
- du sel
- du poivre
- des pitas

Eplucher le concombre et le hacher finement, si possible au couteau. C'est très long et fastidieux mais c'est bien meilleur que de le râper qui laisse une sensation filamenteuse assez répugnante au final.

Mettre le concombre haché dans un linge et presser doucement pour en extraire l'eau. Disposer dans un saladier. Hacher l'aneth et/ou le persil frais. Ajouter au concombre avec le yaourt à la grecque, 3 cuillères à soupe d'huile d'olive, l'ail écrasé, le sel et le poivre.

Bien mélanger. Mettre au frigo pour au moins deux heures.

A déguster à la petite cuillère, sur du pain grillé ou avec des pitas.


© Angelina

mardi 19 janvier 2010

La nuit from Gala


Morne, indolente, habillée de pluie, recouverte d'asphalte froid et de gris. La nuit mon amie, ma femme, ma bien aimée. Je reconnais son goût d'acier, je la sens avant de la voir. Un froid sublime m'envahit, une douce attente s'installe au creux de mon ventre, qui tire mes entrailles pour se lover en moi et là, faire son lit. Mon sang, livide, afflue aux tempes et m'éblouit de rouge et de pluie fraîche, et des fraîches odeurs de la nuit, ma femme, mon amie, ma bienheureuse.

La nuit est un univers propice à tous les rêves, à toutes les fantaisies, à l'inversion de tous les tabous, naissance d'un espace-temps différent où tout est permis. La nuit me nourrit, m’offre une nouvelle vie que je vis de mon lit.. Et mon corps se mouvant, chaque parcelle de ma peau ressent la caresse des draps. Espace-temps étrange et mutique où je suis parfois le maître de mon destin.

Elle est le lieu le plus triste où je puisse me réfugier, car toujours seul. Petite sœur malheureuse contre laquelle je me blottis. Promesse de la réalité de la mort qui va venir, un jour ou une nuit, me prendre et m’emmener dans sa nuit éternelle. Elle est l’avènement de tous les possibles, le par cœur de mes peurs d’enfant. La nuit est ma meilleure amie, ma bienvenue. Silencieuse, elle rampe jusqu'à mon lit ; perverse elle se couche sur moi, s'empreinte dans mes chairs consentantes. Et je me régale de ses mensonges non tenus, de ses illusions faciles qui me font désirer la vie du lendemain meilleure et plus belle, et qui ne le sera jamais, et qui me rira au nez. Elle me piège dans mes pensées les plus secrètes et dévoile, impudique, tous mes plans de bataille.

Moi qui connais bien cette compagne clandestine, qui l’ai parcourue tant de fois d’un bout à l’autre de son existence, je sais maintenant que la nuit ne s’abat pas sur la lumière comme une fatalité, qu’elle n’est pas cette masse sombre qui nous submerge, et nous berce, et nous endort, et nous fait traverser des Styx empoisonnés. Elle descend par couches successives. Doucement, elle s'immisce, fait sa petite affaire et s'en va. J’ai réussi à la capturer dans six des positions de son Kama-Sutra. Pour moi, il y a six secrets que la nuit n’a pas su garder.

Le premier émane du mondes de rêves. Que je sois en veille ou en sommeil, le rêve trotte sur mon front, et soulève mes paupières pour se regarder un peu. Brumes noires, grises, roses, rouges. Des formes apparaissent, des gens que je connaissais. Des oiseaux aux grandes ailes ridicules qui épongent mon visage, merveilleux. Des cauchemars, qui remontent de l'enfer, de désirs inassouvis, des attentes cruelles.

C’est le moment si particulier où la maison est calme, où le silence s’installe. Je brasse-coulée entre les draps. Que cet ardent délire ne cesse pas. Oui, la nuit me nourrit de rêves...

C’est toujours la même vieille histoire. Je me suis dirigé vers le lit vide retrouver ma solitude. N’y a-t-il donc aucun espoir ? Mais bientôt le néant m’attrape de ses gros bras et m’habite. C’est lui qui me fait l’amour. C’est lui qui tient ma tête dans ses mains et me ballotte d’une rive à l’autre de mon lit. C’est lui qui m’enfonce la tête dans les draps pour que je ne respire pas et qui me ranime lorsque je remonte épuisé. C’est lui qui me susurre des mots d’amour et qui se rit de moi lorsque vainement je tente de le saisir. C’est lui que je ne peux étreindre et qui me bouleverse et qui me laisse chavirer dans le précipice de mes fantasmes. Alors il prend les allures sordides d’une belle femme à la longue chevelure moirée. Elle avance en roulant sa croupe qu’elle posera sur mon ventre. Et tournant vers moi son regard plein de vice, elle sourit d’un sourire enfantin et corrompu. Ou alors il devient un homme aux yeux noirs qui, le sexe en avant, se couche sur moi et boit ma peau, petit à petit jusqu'à ce que je m’efface et que mon appréhension se transforme en plaisir. Peut-être viendront-ils tous les deux en même temps, et après s’être un peu amusés de mon corps, s’accoupleront-ils sous mes yeux ébahis et envieux. Evidemment, elle sera la plus vicieuse et exigera des choses toujours plus sales. Puis elle viendra mettre sa main sur ma bouche et d’une caresse me dire : « You silly thing ! ».

Ce n’est pas le matin qui les chasse, pas encore. Car arrive mon pire ennemi.

Lui n’a pas besoin de se draper dans des costumes noirs, dans des robes de veuve, dans des voiles de misère pour que je le reconnaisse. Il me fait penser à la journée écoulée, et à toutes les autres, à mon passé, à mon avenir qui sombre déjà à mes pieds. Il entre par la bouche, y laisse un goût de larmes et descend le long de mon oesophage. Je l’entends gargouiller dans mon estomac de son rire bouffon, car il a en plus le sens de la dérision. Il sortira dans un pet silencieux et odorant, c’est tout ce qu’il mérite. Il n'aura laissé qu'une petite amertume, pas si désagréable que cela, qui m’offre un joli rôle. Je suis si malheureux que cela me réconforte. Ce n’est plus l’échec ou la peur de l’échec qui frissonne en moi, c’est un sentiment d’injustice. Il n’est pas terrible, ni oppressant. Il me donne la certitude d’exister. J’existe enfin à travers lui qui me crucifie. Par douleur, j’épouse toutes les douleurs... Et je ne suis plus seul, et je suis beau, et je suis incroyablement triste. Le désespoir me va si bien.

Monte alors de mon bas-ventre le tenaillement des désirs et des espoirs. Là où je reconstruis ce qui, le jour, s’acharne à s’effondrer. A la lumière épaisse des ténèbres, je rectifie, je peaufine, j’embellis, je souligne, je magnifie. Je m’admire enfin d’être si humble, de ne pas désirer plus alors que je mérite tant, et de me concocter une petite vie qui suffit à me remplir le cœur. « Demain, au lever... Il ne faut pas oublier... Et puis j’irai... Et, je dirai... » Pourquoi, dans ma tête, tout devient-il si simple ? Pourquoi personne ne sait à quel point je suis quelqu'un de bien ? Si je vivais en accord avec cet esprit débordant de réparties drôles, d’intelligence, comme je serais heureux. Mais demain, demain je le ferai. Demain, je serai tout ce que j’ai décidé d’être. Et je m’exalte, et je transpire, me tournant et me retournant sur moi-même dans du tissu brûlant. Cette fois, je ne dors pas, je ne peux plus, j’ai trop hâte de vivre. Et le sommeil s’empare alors de moi, au moment où je m’y attends le moins, après avoir lutté contre lui toute la nuit, après l’avoir attendu pour me délivrer de toutes les fatigues. Et le voilà, à la fin. Je ne l’avais pas entendu. Il m’entraîne, je ne me sens pas partir. Lâche, sais-tu seulement la vie qui m’attend ? Attend, écoute, je ne suis pas fatigué. Ne le laissez pas m’emmener encore. Demain, j’aurai oublié... Et l'on ne m’entend pas. Bienveillant, on dépose un baiser sur mon front agité, et l'on m’envoie en exil des vivants.

Je dérive entre les exigences de ma sombre maîtresse jusqu'à ce que vienne poindre le matin à l’horizon de ma vie. Et la clarté revient, et le jour bleuit derrière mes paupières, et les couleurs de la nuit se fanent...


The Only Ones

lundi 18 janvier 2010

L'étoile qui s'éteint, hommage à Lhasa

Quel était le fil qui reliait cette prêtresse de la mélancolie au monde de l'invisible ? A l'entendre, de son chant puissant et brûlant, de sa voix douce et claire, on savait qu'elle ne parlait qu'à l'intime, au vivant.

Lhasa de Sela, de son nom complet, est décédée il y a deux semaines, emportée par un cancer du sein contre lequel elle se battait depuis près de deux ans. Elle avait 37 ans et avait su conquérir le monde en trois albums. La Llorona (1997) entièrement chanté en espagnol à la recherche de ses pérégrinations mexicaines et états-uniennes, The Living Road (2003) sur lequel elle passe avec aisance de l'espagnol au français et du français à l'anglais et Lhasa (2009), un album qu'elle a elle-même produit, lumineux et apaisé où elle ne s'exprime plus qu'en anglais, sa langue maternelle.

Entre fado et country, entre ballades aux accents gitans et cris déchirants, ses mélopées emportaient le coeur et l'âme, convertissaient au langage de l'amour, de l'espoir, du désespoir. Une étoile s'est éteinte dans le firmament musical. Demeurent les chansons qu'elle a écrites, manqueront toutes celles que Lhasa n'a pas eu le temps de chanter.


vendredi 15 janvier 2010

Le désir d'enfant, cet inconnu



"Ça ne prévient pas, ça arrive,
Ça vient de loin,
Ça s'est promené de rive en rive,

Le rire en coin.

Et puis un matin au réveil,

C'est presque rien,

Mais c'est là, ça vous émerveille,

Au creux des reins
..." (1)


D'où vient-il ? Comment vient-il ? Quand vient-il ? Pourquoi vient-il ? A qui vient-il ? Le désir d'enfant, qu'est-ce que c'est ?


Certes il est hasardeux de s'attaquer à des questions aussi vastes et ouvertes. Sujet bateau, absolument éculé, objet de nombre d'ouvrages publiés et encore à paraître, ce désir d'enfant, protéiforme, recouvre plusieurs réalités et de nombreux niveaux de lecture. Impossible donc de généraliser, de théoriser en un seul petit billet. D'ailleurs devant la somme de pistes, d'avis, de témoignages et de poncifs, j'ai dû renoncer à ne pas généraliser, globaliser, énoncer des banalités... Cet article sera parsemé de citations plus ou moins à propos, non dans l'espoir d'étayer un raisonnement, mais plutôt dans celui d'ouvrir des pistes de réflexion.

Ce désir d'enfant qui nous questionne à chaque génération d'une nouvelle façon est-il une échéance ? un caprice ? un enfantillage ? une invention ? Quelle est donc cette étrange et sublime langueur qui s'empare de presque chacune (chacun ?) de nous à un moment ou un autre de notre existence, qui angoisse nos conjoints, qui peut nous transformer en véritables furies parfois quand il refuse de s'accomplir ? Et pourquoi suscite-t-il tant d'interrogations, à la limite de la décence, lorsqu'il ne s'exprime pas ?

"(...) le désir d'enfant habite chacun et (...) il ne cesse pas de poser, à chacun, des questions qui sont parmi les plus cruciales qui puissent s'imaginer. Je persiste donc à dire que le désir d'enfant est inéluctable et qu'il n'épargne personne."
Aldo Naouri in Le désir d'enfant (2)

De ce que je peux en déduire, le désir d'enfant est un acte de pur égoïsme, totalement centré sur soi ou sur son couple. Et à mon avis, s'il ne l'est pas, c'est que la motivation est mauvaise. Reprocher à certaines leur inconséquence à vouloir donner la vie à des enfants dans le monde pourri qui est le nôtre m'a toujours semblé complètement décalé et même loufoque. Cela me semble étrange en effet de commettre cet acte irremplaçable et mystérieux, se reproduire, pour le seul bien d'un être hypothétique, dont on ne sait rien à l'avance, en se disant avant même sa conception qu'il sera un homme, une femme à part entière, et qu'on s'embarque dans cette galère pour qu'un adulte vive sa vie, sans autre considération pour la nôtre. Cela confine presque à la procréation pour autrui, à ne voir la grossesse, l'enfantement et même l'éducation d'un enfant que comme le ferait une mère porteuse.

Heureusement qu'une future mère désirante est égoïste. Heureusement qu'elle est essentiellement tournée vers elle, vers ses propres besoins de materner, de prodiguer affection et soins, heureusement qu'elle n'est à l'écoute que de son propre plaisir, essentiel pour le bébé à venir, à l'instar des animaux qui sont dans le plaisir instinctif de laver, allaiter, porter leurs petits.

De même, cet enfant désiré, en plus d'être un prolongement de soi-même, peut également s'inscrire dans le prolongement d'une histoire d'amour, la concrétisation d'un couple, comme la multiplication des pains par Jésus (Mais où j'erre ? Notez la connotation de sacré dont ce désir impétueux relève parfois). A la formule consacrée "1+1= 3", je préfère l'équation "1+1= 1" qui image précisément l'idée de somme de deux êtres dans un seul.




Le désir d'enfant pour combattre la mort


"Et quand on fouille les histoires de façon appliquée pour tenter de leur trouver un facteur commun — ce qu'on pourrait appeler un universel — qui y interviendrait de façon régulière, on s'aperçoit que le désir d'enfant, et sa plus ou moins facile mise en oeuvre, est toujours associé aux relations que chacun entretient à la vie et à la mort."
Aldo Naouri in Le désir d'enfant (2)

Bizarrement, cela peut sonner un peu facile et un peu cliché. On souhaite enfanter pour laisser une trace, pour ne pas mourir ou continuer à vivre à travers ses enfants, indépendamment des liens du sang.
"(...) c'est une autre chance de vie, c'est une autre chance de soi. C'est à dire que l'enfant va porter des rencontres que l'on n'a pas faites, il va avoir des succès qu'on a pas eus, des échecs qu'on a pas vécus. Et je trouve que pour lutter contre l'idée de mort et de temps qui passe, il n'y a rien de mieux que les enfants. C'est le médicament générique du temps, l'enfance."
Marcel Ruffo on Doctissimo (3)
Pourtant, ce réflexe peut s'apparenter à un instinct de survie propre à tous les êtres vivants, à un conditionnement animal qui nous pousse à lutter contre notre propre extinction, mais aussi à célébrer la vie.

"Mais que serait donc sensé représenter un tel désir par rapport à la vie et à la mort?

Rien de plus que la seule façon dont dispose l'humain pour faire échec à la mort — dont l'existence constitue pour lui un problème insoluble."
Aldo Naouri in Le désir d'enfant (2)


Le désir de s'inscrire dans son histoire familiale


Être mère (ou père), pour faire comme ma mère (ou mon père). Transmettre la vie que l'on m'a transmise, mais aussi mon histoire, celle de mes parents.

"L'émotion des grands-parents, à la naissance de leurs petits-enfants, ne procède pas dans le fond d'un autre ordre. Ils savaient avoir transmis la vie. Mais rien jusqu'alors ne leur permettait de savoir qu'ils avaient aussi transmis le désir de transmettre la vie. Et c'est ce nouage de désir de transmettre la vie de génération en génération qui fait la trame de ce qu'on appelle une histoire."
Aldo Naouri in Le désir d'enfant (2)

Chez Marcel Ruffo, la théorie devient même poétique et idéale.
"En fait, avoir un enfant c'est savoir qu'on est plus un enfant. C'est aussi scander dans son temps quelque chose de très particulier où tous les traits névrotiques de l'enfance disparaissent au bénéfice du nouvel enfant qui est arrivé et qui n'est plus nous."
Marcel Ruffo on Doctissimo (3)

Car des adultes ayant renoncé aux traits névrotiques de l'enfance, j'en connais peu.



Un besoin de se réparer



Pourquoi, et surtout comment, le désir d'enfant peut faire mal au lieu de faire du bien ? Pourquoi, pour certaines, se transforme-t-il en obsession ? Pourquoi certaines autres en tombent malade ? Et pourquoi d'autres encore le vivent si naturellement qu'au bout de neuf mois elles ont un enfant ? A ce stade du questionnement, je parle délibérément au féminin car il me semble que ce "syndrome" touche essentiellement les femmes du fait du rapport intime qu'elles ont à la procréation, vu qu'elles en sont le réceptacle.

Car vraiment, le désir d'enfant peut tourner à la torture, au point de fermer les fenêtres quand on entend des enfants dehors, au point de tourner la tête lorsqu'on croise une maman qui promène son bébé, au point de ne plus appeler ses amies qui en ont déjà, des enfants.






Combien sont-elles ces femmes désirantes, qui guettent chaque mois avec angoisse l'arrivée de leurs règles, qui se jettent frénétiquement sur un test de grossesse dès que celles-ci tardent à venir, d'un jour, d'une heure ? Combien sont-elles à vraiment questionner leur désir ? Edicter la liste des postulats d'un désir d'enfant parfois si soudain, parfois si péremptoire et qui semble souvent incompréhensible à ceux qui ne le vivent pas, est chose aisée lorsque l'on n'est pas soi-même tenaillé(e) par l'envie et la peur que cette envie ne s'accomplisse pas dans le même temps. Pourtant, quand il devient pathologique, qu'il mène à la mélancolie ou à la neurasthénie, il est clair qu'il vaut mieux se demander pourquoi.

C'est justement lorsque le désir emprunte les contours d'une pathologie qu'il faut avoir la clairvoyance de se questionner. Et cette clairvoyance semble souvent incompatible avec un désir qui nous poursuit, presque contre notre gré. Or attendre ou désirer un enfant dans la sérénité devrait être le meilleur cadeau que l'on puisse lui faire.

La sensation de ne pouvoir exister sans cet enfant, vécu comme un but, un achèvement, un accomplissement, découle souvent d'une carence qui remonte à l'enfance. Avoir cet enfant sera le meilleur moyen de réparer le dommage, le traumatisme en lui prodiguant ce que l'on n'a pas soi-même reçu. Ne pas faire comme ses parents ont fait avec nous peut relever aussi de la pensée magique qui consiste à défaire tout en faisant. Or investir un enfant d'une mission avant même sa conception, c'est déjà le charger d'un bien lourd fardeau. Les femmes (et les hommes) devraient apprendre à s'écouter dès que le désir fait mal, n'importe quel désir, avant même le désir d'enfant. Voilà une notion, un principe éducatif qui devrait se transmettre transgénérationnellement au même titre que ne pas mettre les doigts dans la prise.



Un désir induit


Championne européenne de la fécondité avec l'Irlande, la France pouponne. Elle s'en félicite et je l'en félicite également. A tous les coins de rue, des landaus qui bloquent le passage. Sur les chemins des écoles, des nourrices les mains agrippées à la double-poussette en plus de la marmaille qu'elle trimballe autour, comme les Dalton, du plus grand au plus petit. A tous les coins de blogs, des "Vis ma vie de maman" en puissance qui prodiguent conseils, vous font partager des petits bouts de leur super existence de génitrice et vous abreuvent en anecdotes, photos et même échographies à l'appui. A tous les tournants de spots publicitaires, des bébés dodus qui roulent, babillent, rigolent, sourient, nagent, font du roller et bien sûr parlent comme vous et moi. C'est comme si, depuis quelques décennies, la France, au contraire de l'Irlande qui n'est que catholique (sic ! rappelons que l'avortement y est prohibé), se mettait à gagater, à s'extasier devant ses marmots et à instaurer un véritable diktat de l'enfant, que dis-je, du bébé. Et cela pourrait être, dans un sens, fort heureux, si dans l'autre cela n'induisait pas une certaine pensée unique, celle du bébé obligatoire.

Car passé 35 ans, si vous n'avez pas d'enfant, on vous regarde bizarrement. Cette pression sociale est lourde, déviante et malmène des femmes jusque dans leur intimité, les oblige à porter un regard réprobateur sur elle-même, culpabilisant.

"L’enfant est devenu une valeur importante dans une construction narcissique de l’image de soi. La société porte sur les femmes qui n’en ont pas un regard peu tendre"
Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, in La Croix.(5)

Egalement quelle pression ne met-on pas sur les femmes avec la fameuse horloge biologique. Sans nier le fait qu'il y a une baisse incontestable de la fertilité après 40, 38 voire 35 ans, la question pragmatique à se poser serait : y a-t-il plus de femmes qui, passé un certain âge, mettons 38 ans, n'arrivent pas à avoir d'enfant que de femmes qui y arrivent naturellement ? L'horloge biologique, cette épée de Damoclès que les natalistes ont suspendu au-dessus de la tête de toutes (sans exception) les femmes modernes est insupportable et totalement incompatible avec notre société d'hyper-technicité qui offre aujourd'hui le choix de l'enfantement. C'est comme si les scientifiques essayaient de refaire le chemin à l'envers : "Nous vous permettons de ne pas tomber enceinte si vous ne le désirez pas, mais si vous ne le faites pas avant un temps X, il sera trop tard." Cela relève du chamanisme, de l'exorcisme anti-contraceptif. Avoir conscience que la fertilité décroît passé un certain âge, c'est bien. Affoler les femmes avec ce concept de l'horloge biologique et son tic-tac qui résonne comme un élan inéluctable, c'est mortifère et contre-productif.

Si je m'en réfère à un tableau (4) de l'INED (Institut National d'Etudes Démographiques), une femme voulant un enfant à 38 ans aurait 56 % de chance d'y arriver naturellement, contre 29 % pour une femme du même âge ayant recours à la PMA (procréation médicale assistée). Sans tirer de conclusions hâtives, mais en supposant que l'étude ait été faite sur un même panel de femmes, il y aurait donc plus de femmes potentiellement fertiles à 38 ans et plus que de femmes qui auront potentiellement recours à la PMA. Dites-moi si je me trompe.

De plus, et pour en rajouter dans le côté pression, les hommes, c'est-à-dire les futurs pères, en sont également la cible. Hier, machos, on les laissait faire les cent pas dans le couloir à l'heure de la naissance. Aujourd'hui, on les veut attentifs, présents dès la première échographie, bien sûr maternants, donnant bains et biberons. Leur tâche s'est sérieusement compliquée depuis qu'il ne s'agit plus seulement de mettre la petite graine.

(à suivre...)


(1) Le mal de vivre, Barbara
(2) Aldo Naouri in Le désir d'enfant.
(3) Marcel Ruffo on Doctissimo
(5) Ces couples qui ne veulent pas d'enfant in La Croix, 15 juin 2005.



Photo 1 : http://www.flickr.com/photos/vlad-sense/ / CC BY-NC-SA 2.0
Photo 2 trouvée .


in: Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ce que je sais (ou ne sais pas)

jeudi 14 janvier 2010

Interlude

Bonjour,

Une publication est en cours pour très prochainement.

Afin de ne pas laisser mes lecteurs avides de moi sur leur faim, voici un petit interlude qui les aidera à tenir jusqu'à l'heure de se sustenter.


Siouxsie & Morrissey, "Interlude"
envoyé par BabaORiley. - Regardez plus de clips, en HD !

mardi 12 janvier 2010

Ne pas oublier Gaza from Pierre

Photo trouvée


Il y a un an, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, Israël et son armée déversaient, de jour comme de nuit, sur la population civile démunie de la bande de Gaza, un flux constant de bombes. Durant trois semaines, aucun scrupule, aucun principe humain n'auront freiné l'ardeur des dirigeants politico-militaires d'Israël dans leurs actes barbares de destructions aveugles et de morts sans distinctions. Ces trois semaines d'intenses bombardements auront causé :

- Près de 1 400 morts, dont 413 enfants.
- 5 320 blessés.

- 14 000 maisons détruites totalement ou partiellement.

- Près de 700 entreprises détruites ou endommagées.

- Une vingtaine d'écoles détruites.


Ce bilan n'est que partiel, car la population de Gaza souffre encore aujourd'hui tous les jours des conséquences de cette agression.


La commission d'enquête de l'ONU qui s'est constitué peu après, emmené par le juge Goldstone, qualifie ces actes de crimes de guerre voire de crimes contre l'humanité.


A cela s'ajoute un blocus de Gaza aussi inhumain qu'illégal au titre de la convention de Genève qui dure depuis trois ans. Parmi les centaines de produits que l'Etat d'Israël empêche d'entrer dans la bande de Gaza, on trouve :

- des ampoules,

- des aiguilles,

- des chaussures,
- des couvertures,
- des instruments de musique,
- des livres,

- des crayons,

- du thé,

- du café,

- des produits laitiers,
- de la semoule et jusqu'à la sauce tomate.

Ce blocus, soutenu par des dirigeants de puissances occidentales, dont Nicolas Sarkozy, est un acte délibéré d'enfermement, d'étouffement et de mort sur une population tout entière.


Le peuple palestinien attend, espère et se bat depuis plus de soixantes ans pour faire reconnaître ses droits légitimes à vivre libre sur la terre qui l'a vu naître. Et dpuis soixante ans, malgré toutes les résolutions de l'ONU qui confirment ces droits, et tous les soi-disant processus de paix, le droit des Palestiniens à vivre libres et égaux dans un pays souverain leur est refusé. Pire. L'entreprise de colonisation, d'annexion, de vol de la terre palestinienne conduite par le gouvernement israélien de droite extrême se poursuit et s'amplifie.

Aujourd'hui, c'est un véritable apartheid que vit le peuple palestinien de plus en plus enfermé dans des bantoustans sous contrôle de l'armée d'occupation israélienne.


Dans ce contexte, c'est aux opinions publiques, aux organisations de la société civile d'agir pour montrer leur solidarité avec le peuple palestinien.

Depuis un an, de nombreux mouvements et initiatives de solidarité se sont créés et amplifiés partout dans le monde et en France. Parmi celles-ci, et à l'appel d'organisations de la société civile palestinienne, il y a le mouvement de Boycott, Désinvestissement, Sanctions. BDS.


Mouvement non-violent, le BDS a déjà rencontré des premiers succès avec, notamment, l'arrêt du financement des colonies israéliennes par la banque Dexia et le retrait de Veolia du chantier de construction du tramway colonial à Jérusalem-Est. Ce mouvement doit continuer et s'amplifier.


Enfin, nous n'oublions pas Salah Hamouri, Franco-Palestinien, prisonnier politique dans les prisons israéliennes depuis bientôt cinq ans. Nous devons, là-aussi, amplifier notre mobilisation pour obtenir sa libération.


Tous ceux qui veulent qu'enfin une paix juste et durable s'instaure entre Israéliens et Palestiniens doivent plus que jamais dire qu'il ne pourra y avoir de paix sans justice pour les Palestiniens, pour le peuple de Palestine.

dimanche 10 janvier 2010

Happy birthday

Cette semaine, le plus croustillant est dans la bande-son. En 2001, la belle Nicole Kidman s'en donnait à coeur joie, dans Nadia, pour mettre sens dessous-dessus la vie du sympathique et terriblement sexy Ben Chaplin.

Et quand le plan B ne suffit pas, il s'agit d'appliquer la méthode forte. A la cosaque !

Un film qui jouit d'un fort capital sympathie mais qui n'a pas caracolé aux sommets des box-office. La distribution y était pourtant alléchante. Une méga-star, Nicole Kidman, Ben Chaplin mais aussi Vincent Cassel et Mathieu Kassovitz dans les rôles des cousins russes. Peut-être que ce court et éloquent extrait vous donnera envie de le découvrir.



vendredi 8 janvier 2010

Deux Boleyn ne valent pas mieux qu'une

Un film historique comme Hollywood savait les faire au temps jadis : des décors et des costumes splendides, de la romance, de la légereté, un peu de liberté avec l'Histoire, des acteurs beaux et fabuleux. Les principaux ingrédients indispensables à un moment de détente le vendredi soir. Pour le reste, cinématurgie, réalisation, direction des acteurs, c'est au petit bonheur la chance.

La chance pour Justin Chadwick, obscur réalisateur bêta (de la lettre β) du sérail hollywoodien, pourtant encensé pour la réalisation de plusieurs épisodes de Bleak House, c'est de s'être vu offrir, outre un somptueux plateaux technique pour la mise en images, des comédiens capables de se diriger tous seuls.

Deux Soeurs Pour Un Roi, puisque c'est de ce film au titre improbable et pourtant bien réel, dont il s'agit, évoque la face cachée de l'ascension d'Anne Boleyn, deuxième femme du roi Henry VIII. A bord de ce navire qui, de loin a plutôt l'allure d'une galère, trois comédiens esthétiquement parfaits : la grandiose Natalie Portman dans le rôle d'Anne Boleyn, l'envoûtante, quoique je commence à me demander si au fond elle ne serait pas un peu niaiseuse, Scarlett Johansson dans le rôle-titre (The Other Boleyn Girl, l'autre Boleyn) et Eric Bana dans celui d'un roi Henri VIII bien éloigné de l'image conventionnelle qu'on en a, à savoir le physique d'un Charles Laughton, d'un Peter Ustinov, voire d'un Carlos shooté au Lexomil. Ce Henri VIII-là est svelte, sexy, barbu certes, coléreux certes, mais point bedonnant.




Bref, du grand spectacle au service de la petite histoire. La soeur Boleyn a effectivement existé et c''est peut-être une des qualités de ce film que de nous le rappeler ou nous l'apprendre, en comptant la fine analyse de la condition des femmes de l'époque, entièrement soumises au bon vouloir d'un père, d'un mari ou du roi. Pour le reste, la romance l'emporte. Le scénario, qui est l'adaptation d'un roman, prend des libertés avec les faits et s'amuse à accommoder ce qui l'accomode : la brève et anecdotique liaison de Henri VIII avec Mary Boleyn avant qu'il ne tombe passionnément amoureux de sa soeur Anne.

Chose incroyable, et pour aller dans le sens hollywoodien, le film occulte pratiquement l'histoire d'amour pourtant fameuse et reconnue entre le roi et Anne Boleyn dont des lettres enflammées nous sont pourtant parvenues, en faveur des sentiments qu'il aurait porté à sa soeur Mary. La narration de cette idylle semble incroyablement longue comparée à l'évocation du "règne" de sa soeur condensé en quelques séquences.




Las, toute la première partie narrant le séjour de Mary à la Cour est plaisante, mais à la limite de la mièvrerie, avec une scène d'amour à faire rêver les ménagères de 14 à 122 ans en climax. Une success-story qui s'achève avec le retour de la brune, évincée dans la première partie. C'est là que le film bascule et que le spectateur mesure ce qu'il a perdu.



Dans un carcan bien trop petit pour elle, malgré une réalisation plate, lourde et dans la paraphrase permanente, une direction d'acteurs nulle et un rôle à la limite du manichéisme, Natalie Porman transfigure une Anne Boleyn dévorée par l'ambition, portée par un caractère fougueux et une basse jalousie. En la regarder jouer entre effronterie, bravade, rancune et remords, entre désespoir et angoisse, on se prend à regretter que le film ne se soit pas plutôt concentré sur la future reine.



Demeure un spectacle divertissant. Pour Barbara Cartlandophiles avertis.

mercredi 6 janvier 2010

Un concert pour Taoufik Ben Brik

Retour sur le concert de soutien au journaliste Taoufik Ben Brik.


Le 7 décembre dernier, un concert gratuit de soutien à Taoufik Ben Brik était organisé au Point Ephémère à Paris, à l’initiative du journaliste et écrivain Arnaud Viviant.

Taoufik Ben Brik, journaliste tunisien, a été condamné en novembre 2009 à une peine de six mois de prison ferme en Tunisie suite à une plainte d’agression. Les organisations internationales de défense de la liberté de la presse ont dénoncé une mascarade, un dossier d’accusation monté de toutes pièces et le désir de vengeance du pouvoir tunisien auquel le journaliste est ouvertement opposé.

Un état qui musèle sa presse ne peut être une démocratie en bonne santé. Tout comme pour Khalid Gueddar, dessinateur et collaborateur de Bakchich, condamné pour un dessin qui a déplu à la famille royale du Maroc, des journalistes et des citoyens français se sentent concernés et se mobilisent. Et ce soir du 7 décembre, Arnaud Viviant a fait rocker et groover le Point Ephémère pour que cette cause soit entendue ici… et là-bas.

Etaient prévus, Rachid Taha, Silvain Vanot, HKsaltimbank, Akala Wubé, Emel, Iller Temba et des prises de parole. Je ne peux pas vous dire si tous y étaient effectivement car je n’ai pas assisté à ce concert. Mais mon ami Cédric Suzanne a pu prendre quelques clichés d’une soirée placée sous le signe de la chaleur et de l’amitié.


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Le Point Ephémère



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Rachid Taha



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Un Rachid Taha au meilleur de sa forme, manifestement heureux d’être là.



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Arnaud Viviant, grand organisateur de la soirée. So Inrock.



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Arnaud Viviant (à gauche sur la photo). Robert Ménard, ancien directeur de RSF (à droite sur la photo).



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Moncef Marzouki, homme politique et médecin tunisien.



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Iller Temba Group



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Taoufik Ben Brik



Toutes les photos sont publiées avec l’aimable autorisation de Cédric Suzanne. Merci à lui.

mardi 5 janvier 2010

Au fil du Vent from Azad

J'ai déjà évoqué son premier roman. L'écrivain est aussi poète et m'a gratifiée de ce texte qui souffle le froid et le chaud.


Crédits photo : Lucas Janin*



J’aime le vent,
Celui du sud ou bien du nord
Suivant le temps.

J’aime l’embrun
Que fait la mer.

Celle du sud
Ou bien encore
Celle du nord.

Mais là aussi suivant le temps.

J’aime la pluie qui accompagne le vent
La pluie du sud
Ou bien du Nord
Suivant le temps…

J’aime la douceur en quelque sorte
Celle du cœur,
Qu’elle soit du sud ou bien du Nord.

Mais aussi celle du vent, de l’embrun ou de la pluie,
Suivant le temps.

Alors tempête, orage ou bien ouragan,
Passez loin de moi

Mais laissez-moi simplement le temps
D’apprécier votre douceur.

Azad




*Photo publiée avec son aimable autorisation. Merci à lui.

lundi 4 janvier 2010

Le Gloomy Monday de Cédric Suzanne

Il y a des gens qui n'en font qu'à leur tête, et surtout un lundi matin et surtout si c'est le premier lundi de l'année.

Voilà, Cédric Suzanne est de ceux-là. Car au lieu de me faire un Gloomy Monday musical, comme l'exige le principe, il m'a fait un Gloomy Monday cinématographique.

Après tout, pourquoi pas !


Ma chère et belle Angelina. J'écris ces quelques lignes, pour ce blog de qualité qui est le tien. Donc, je mets en avant un film qui me tient à coeur. « Tideland » de Terry Gilliam. Un film très émouvant par l'histoire de cette petite fille se retranchant dans un monde suspendu entre le rêve et la réalité. Une fillette abandonnée de ses parents junkies. Une femme fillette, comme il y en a tant, qui assument, qui n'ont pas le choix face à la démission des adultes sensément responsables. Au premier abord, le film est magique. Mais derrière cela, c'est une réalité bien crue qui nous est dépeinte. Un film à voir absolument, en tout cas, je le conseille vivement.

Cédric Suzanne








Un portfolio de Cédric Suzanne (âmes sensibles, s'abstenir).

dimanche 3 janvier 2010

Aphorismique

« Un ami c'est comme un soutien-gorge. C'est difficile à trouver, ça nous soutient, c'est confortable, c'est toujours là pour nous remonter, ça nous fait bien paraître et c'est toujours proche de notre coeur. »

Nasser



En 2010, soutenez-vous les uns les autres.




Photo trouvée .

samedi 2 janvier 2010

Autant en emporte l'aphorisme

« La France qualifiée, l'économie pérennisée, le Beaujolais nouveau préservé et l'identité nationale sanctifiée, tout est sauf, sauf l'honneur... »

Oliv'





En ce qui concerne l'honneur de la France,
on me suggère qu'il y en a qui doivent se retourner dans leur tombe




Retrouvez les dessins d'actu et le Réservoir Blog du facétieux Oliv' sur Bakchich.