lundi 29 novembre 2010

Le Medef à l'usine

Sais-tu ce qu'est le punk entrepreneurial, aimable lecteur que je caresse toujours dans le sens du poil ? Je ne le savais pas non plus jusqu'à samedi dernier. Quoique... sûrement en avais-je entendu, mais je ne savais pas que ça en était.



Le punk entrepreneurial ou entreprenarial si tu parles la langue de Tony Blair, c'est ce bon gros son hérité du meilleur âge du punk, baigné dans de l'indus (rock industriel), mâtiné d'un peu de reggae, le tout roulé de le un peu crade et le très libertaire pour un meilleur rendu accoustique.

Je l'ai découvert à la faveur d'un concert à la CNT donné au profit de la caisse des grévistes. Une soirée pleine de chaleur grâce aux rythmes de HK et les Saltimbanks, pleine de soleil grâce aux yeux de HK et les Saltimbanks, pleine de sourires grâce aux lèvres de HK et les Saltimbanks, pleine de poésie qui parle au ventre grâce aux mots de HK et les Saltimbanks, pleine d'ombre et de lumière et pleine de bleu acier et de velouté grâce au groupe parisien Pristine Grey (dommage que la chanteuse n'a pas daigné sourire), pleine de pogos éclaboussés de bière et suitant la sueur grâce à Medef Inna Babylon.

Originaires de Toulouse, ces trublions en combinaison de travail orange sont venus à quatre (en réalité ils sont plus) et ont enflammé la CNT à coups de diatribes inaudibles, tant elles étaient hurlées, mais balancées avec une conviction qui ne laissait aucun doute sur la teneur salée des propos. Un batteur blagueur, un guitariste hilare, un bassiste stoïque et consciencieux et un chanteur... euh... qui chante et qui souffle : bignou, cornemuse, flûte traversière, courge soyeuse (si !) (en réalité j'en sais rien, c'est ce que j'ai compris, mais j'étais déjà à moitié sourde).

Une musique à laquelle on adhère (forcément) et pour laquelle je suis prête à me syndiquer. Personnellement j'adore et c'est parfait pour bien commencer la semaine.



Medef Inna Babylon - Jean Tibéri


Si vous aussi vous adhérez à ce Medef-là, vous pouvez tout savoir sur leur Wikipedia et sur leur site.




in: Gloomy monday

dimanche 28 novembre 2010

Chébam, pow, plop, wizzzz !

Il y a longtemps, bien longtemps, la télévision dégainait son carré blanc dès qu'on apercevait un bout de sein, de nombril voire de culotte en dentelle. Depuis ces temps innocents où filmer une bouche en gros plan pouvait être taxé d'érotisme outrancier, la télé a bien vieilli. Elle s'est défraîchie, blasée et aujourd'hui s'ennuie un peu avec l'érotisme, trop prude et pas assez vendeur.

Mais pour se mettre le dimanche soir en émoi, je vous propose une plongée dans la nostalgie, le glamour, la paillette, la dentelle, la peau nue, des lèvres rouges, Elvis Presley et une sensualité à fleur d'écran.


retrouver ce média sur www.ina.fr


L'INA a concocté tout un dossier intitulé "Le sexe cathodique". Outre cette chaleureuse bande-annonce ci-dessus, vous y trouverez des extraits d'émissions, des chansons, des reportages d'époque, des sketches, allant du mignon au très osé. Je n'ai pas eu le temps de tout regarder, mais je suis tombée sur du cul...te :


retrouver ce média sur www.ina.fr






Consultez le dossier Le sexe cathodique sur le site de l'INA.

in: The closer I get

jeudi 25 novembre 2010

Violence contre les femmes : Basta !

Il faut l’entendre leur souffrance. Il faut les entendre ces mots "combat", "se battre", "lutter" qui sortent de leur bouche lorsqu'elles parlent de leur nouvelle existence. Celle qui commence par "le premier jour du reste leur vie". Survivantes, rescapées, victimes mais héroïnes de leur propre histoire. Elles ont échappé à un conjoint violent.

Elles ont pris leurs cliques et leurs claques, elles ont franchi le seuil. Cette fois c'était la bonne, cette fois elles ne sont pas revenues. Cette fois, elles ont réellement sauvé leur vie. Les chiffres, vous les avez sûrement tous entendus : une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint en France. 140 en 2009.

Tout n'est pas rose pour autant.

Toutes sont détruites à l'intérieur, dévastées, psychologiquement meurtries. Victimes de ce que l'on appelle un « pervers narcissique », elles ont perdu la confiance en elle, l'estime d'elle-même, le sens de l'autonomie, les repères de la vie sociale comme la famille, les amis. Elles ont été isolées, dévalorisées, insultées, maltraitées, giflées, violées, et c'est un des aspects de la violence conjugale dont on parle encore le moins aujourd'hui.

Souvent elles n'ont pas de logement. Partir, c'est difficile quand on travaille plus, que l'on n'a aucun revenu et que l'on dépendait entièrement de son bourreau financièrement. Il manque des hébergements d'urgence et des logements de mise à l'abri. Il manque des passerelles derrière pour accéder aux logements sociaux car l'urgence ne devrait pas s'installer dans la durée. Or l'occupation des logements d'urgence aujourd'hui se décompte souvent en années car la logique ne suit pas les bonnes intentions. Des demi-mesures ne résoudront jamais les problèmes qu'à moitié.

Souvent elles ont des enfants. Elles doivent rester en relation avec l'ex-conjoint violent car celui-ci garde l'autorité parentale. Personne ne se pose la question de savoir si un compagnon qui frappe une femme peut être un bon père.

Et pour toutes celles qui partent, combien restent ?

25 novembre : journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. 2010 : la lutte contre les violences faites aux femmes est déclarée grande cause nationale par le gouvernement. 9 juillet 2010 : la loi "relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants" est promulguée. Une loi qui s'est beaucoup inspirée de ce qui se pratique déjà en Espagne. Votée en deuxième lecture à l'unanimité malgré certaines frilosités du texte qui selon certains députés, comme le PS Daniel Goldberg, n'allait pas assez loin, la loi a surtout été votée dans l'urgence. Car urgence il y a après des années et des siècles de silence.

Les avancées sont intéressantes : une ordonnance de protection décrétée par le juge aux affaires familiales, avant même le dépôt de plainte, saisi par la victime ou le ministère public. Seul hic, elle doit être prononcée rapidement mais on ne sait pas vraiment dans quel délai.

Cette ordonnance de protection doit permettre l'éviction du conjoint violent. Encore un hic ? Comment s'assure-t-on qu'il ne reviendra pas, même s'il en a l'interdiction ? On met un policier devant la porte ? On donne à la victime un téléphone portable comme cela est expérimenté dans le 93 ?

Les hébergements d'urgence doivent être multipliés. Les financements suivront-ils ?

Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, le Collectif national pour les droits des femmes a mis en place hier un comité de vigilance de la loi de juillet 2010. Il regroupe des parlementaires, des avocats ou des associations féministes afin de veiller à la bonne application de l'ordonnance de protection. « Les parlementaires ont souligné que dans leur circonscription elles prendront toutes les mesures nécessaires pour interpeller les Préfets, les bailleurs sociaux quant au logement. Elles étendront ces demandes, par le biais de leurs groupes respectifs, au niveau national. Les associations, chacune dans leur domaine de compétence, apporteront des témoignages sur l’application de la loi. Les magistrats et les avocats seront en première ligne pour juger de l’effectivité des mesures. » (1)


Le Collectif national pour les droits des femmes appelle également à un rassemblement devant le Ministère des Finances, aujourd'hui à 19 heures , place du Bataillon du Pacifique, pour demander que l'on se donne les moyens de la loi.


(1) : COMMUNIQUE DE PRESSE DU COLLECTIF NATIONAL POUR LES DROITS DES FEMMES



in: In the mood for anger

mardi 23 novembre 2010

Y a pas de mal à se faire du bien (6)

Je sais ce que vous allez dire : cette Angelina-là, elle se fiche vraiment de nos tronches. Un Gloomy Monday qui nous laisse en rade le lundi et se transforme lâchement en Gloomy Tuesday. Et puis plus rien jusqu'au plan cul du dimanche soir. Et la newsletter ! qui agonise depuis six mois. Plus de petites brèves, plus de petits aphorismes, la couv' de Bakchich toujours en retard. Non mais quoi ! Pfff, non mais t'as vu la gueule du blog !

Oups mes lecteurs câlinés quoiqu'un peu affligés et très pesteux, il ne faut pas le prendre comme ça. D'accord je suis un peu débordée. Mais j'ai des tas d'articles en prévision et plein d'idées nouvelles pour ce merveilleux endroit où tu aimes t'encoquiner surtout le dimanche soir, toi et toi et toi, et de plus en plus nombreux. Si ! puisque les stats le disent.

Bref, pour me faire pardonner, aujourd'hui je vous fais du bien et je vous le dis. C'est du pre-Motorhead et c'est bon pour ce que vous avez, puisque cela m'a été prescrit par un docteur. Que du bon pour arrêter de bouder.







 PS : un grand merci et une bise au Docteur. Je repasse bientôt pour renouveler mon ordonnance.




in: Gloomy tuesday

dimanche 21 novembre 2010

Elle a les yeux noirs Belinda

Que fait un dessinateur lorsqu'il est amoureux ? Des femmes en général, et d'une en particulier ? Il les dessine.

C'est ce que fait Didier Cassegrain, dont la ligne épurée épouse les formes parfaitement sensuelles de ses muses et égéries, comme celles de la libertine Margina qui fait des ravages sur Facebook.

Ce soir, pour vous, et en exclusivité sur Mes petites fables, voici Belinda. Une beauté piquante, exotique et exubérante entre le dessin et la photo, avec un je-ne-sais-quoi de kitch derrière qui donne à cette Belinda une saveur de tendresse, de fraîcheur et de fausse innocence.


Belinda par Didier Cassegrain.
Dessin publié avec son aimable autorisation.



Belinda par Didier Cassegrain.
Dessin publié avec son aimable autorisation.


Et même, si je voulais me faire des compliments, je dirais : Belinda et Angelina, même combat !




PS : Merci à l'artiste pour m'avoir si gentiment autorisé à publier ses créations. 



in: The closer I get

lundi 15 novembre 2010

D'origine incontrôlables

Ils sont en tournée pour souffler leur vingtième bougie avec le public qui les aime tant. Parce que depuis vingt ans, ce sont eux qui nous bougent le cul, au propre comme au figuré, qui sur des rythmes dansants, des paroles drôles ou mélancoliques, nous font le constat d'une France amère, d'une France sourde, d'une France muette et de sa jeunesse assoiffée... de vie, d'envie, de fraternité, d'égalité, de liberté, (de travail ?).

Vingt ans, comme ça passe vite. Mais vingt ans sur scène, comme c'est bon. Un album live qui ne manque pas de souffle est sorti au mois de mai. Parce qu'on n'a pas tous les jours vingt ans.




Ils ont enflammé le Cabaret Sauvage samedi avec quelques uns de leurs amis. Pour nous consoler de les avoir ratés et pour écarter la brume :







in: Gloomy monday

dimanche 14 novembre 2010

Un dîner plus que parfait

La suite et la fin. Attention, cette deuxième partie sera dépubliée dans la nuit pour cause de pornographie aggravée.


Photo trouvée


Là, je l'ai trouvé gonflé... il n'avait quasiment rien dit du tout depuis le début, et c'était encore aux nanas de mouiller le maillot. Très bien mon coco, j'avais suffisamment bu pour me prêter au jeu. Il ne me fallut pas longtemps pour répondre, en toute sincérité d'ailleurs, puisque c'était le jeu.



Pour connaître la fin de cette nouvelle écrite par Zoé Cyrano, envoyez-moi un mail à cette adresse mespetitesfables@gmail.com sans omettre de me préciser que vous avez bien 18 ans et plus.



In: The closer I get

lundi 8 novembre 2010

Un goût de reviens-y

A les entendre, les médias, la démobilisation est parmi nous. Le nombre de manifestants est en baisse, le mouvement s'essouffle, arrive au bout de lui-même, n'a plus de raison d'être, les cortèges se sont clairsemés. C'est à peine si on s'est rendu compte qu'il y a eu des manifs samedi dans toute la France.

Il en est un pourtant qui a su galvaniser les trois pékins qui marchaient derrière le camion sono du syndicat SUD. Avec un bel enthousiasme et sous la pluie, il a fait danser des pieds qui ont martelé je ne sais combien de kilomètres de bitume en éructant "On lâche rien, on lâche rien".

HK et les Saltimbanks, la moitié de MAP (Ministère des Affaires Populaires) ont ensuite offert un concert plein de fièvre aux Parisiens qui se promenaient ? se trouvaient là par hasard ? ont vu de la lumière et sont venus ? place de la Nation.

Photo volée . © RichardTrois

De toutes façons, nous savons tous où toute cette affaire finira. Si ce n'est pas dans la rue, ce sera dans les urnes.

Bonne semaine !






Hk & Les Saltimbanks - "On lâche rien"
envoyé par HkOfficiel.




in: Gloomy monday

dimanche 7 novembre 2010

Un dîner parfait

Voilà ce que j'appelle "un dîner presque parfait" ! Non, c'est parfait. On souhaiterait que tous les dîners se déroulent comme ça en réalité...

Si ce soir vous êtes à table, ce petit dîner en amoureux  va vous faire passer un dîner totalement parfait. Une recette qui m'a généreusement été offerte par Zoé Cyrano, une fabuliste érotique qui a de la suite dans les idées. 

Plutôt que de jouer aux devinettes, au poker menteur ou au pictionnary, elle vous propose un action ou action incandescent.

Lorsqu'il ouvrit la porte et apparut juste derrière, une foule de souvenirs remonta d'un coup à la surface. Nous nous connaissions depuis quelques années, par l'entremise d'une amie commune, mais nos rapports étaient restés distants bien qu'amicaux et plus ou moins réguliers, selon les périodes. Je cherchais à l'époque assez régulièrement des modèles pour mes croquis de nu, et ça l'avait amusé de poser pour moi. Ҫa n'avait jamais dérapé, avec lui pas plus qu'avec d'autres. Un ami photographe avait pu observer le même phénomène, la photo ou le dessin de nu avaient quelque chose d'anti-érotique qui coupait court à toute possibilité de sexe entre les deux partenaires. Ҫa avait donc duré quelques années, puis j'ai récemment décidé de partir m'installer dans le sud, adieu donc nos séances de dessin.

Et puis voilà que je passais sur Paris avant d'aller rendre visite à ma soeur, en banlieue proche, alors il m'a proposé de passer la nuit chez lui, enfin chez eux puisqu'il était marié, et accessoirement déjà père de deux petites filles. Les jeux du hasard sans doute avaient fait que je n'avais jamais eu auparavant l'occasion de lui rendre visite, et j'allais donc enfin faire la connaissance de sa petite famille, après l'avoir surtout vu seul et nu pendant de longues soirées, chez moi. Etrange retournement, par rapport à ce qui aurait pu être... je dois maintenant avouer que depuis que nos rapports n'étaient plus encadrés par une activité artistique, mes fantasmes m'avaient porté à le considérer un poil différemment, et je n'aurais plus craché aujourd'hui sur ce qui m'aurait semblé hier totalement hors de propos. Allons, il était marié et pouvait très bien rester de l'ordre du fantasme, je n'étais pas à ce point adepte des situations compliquées.

Pour l'heure, il était là tout sourire, et me faisait signe d'entrer.

- Allez entre ! Qu'est-ce que t'as envie de boire ? Le dîner est encore sur le feu. Passe-moi ton manteau... On a pu laisser les filles pour ce soir à leur grand-mère, on sera d'autant plus à l'aise pour causer! Alors, cet emménagement ?...

Diable, quel flot de paroles... bah, il devait être aussi nerveux que moi sans doute, ça allait se tasser... voilà que j'apercevais sa femme plus loin dans la cuisine, occupée à se fumer une cigarette devant un verre de vin. Il était temps de faire connaissance. Sans lui laisser le temps de se lever, je me précipitai à sa rencontre.

- Bonsoir, on se rencontre enfin ! C'est gentil à vous de m'inviter à passer la nuit ici, je n'avais pas très bien planifié mon voyage et je dois dire que ça me facilite grandement les choses... et puis c'est l'occasion de faire connaissance...

- C'est vrai qu'on partage une certaine intimité avec le même homme, ç'aurait été dommage de ne jamais se voir! Pas la même intimité, certes! Encore qu'entre lui et moi ça avait également commencé par des séances de croquis de nu, il ne te l'avait pas raconté ?

- Eh bien non, ça m'aurait sans doute fait réfléchir à l'époque donc il a sans doute eu raison de se taire, mais tu vas pouvoir me raconter ça plus en détail, et bien d'autres choses sûrement !

- Un bonne conversation entre filles, pendant que l'homme de la maison sera aux fourneaux ! Viens, on n'a qu'à passer dans le salon, on sera plus à l'aise pour discuter, à l'abri des oreilles indiscrètes, n'est-ce pas chéri !

Voilà qui était rondement mené. En quelques minutes à peine je m'étais faite embarquer dans ce que je pressentais tenir autant de l'interrogatoire que des confessions intimes, pendant que celui que j'étais venu voir se trouvait enchaîné aux cuisines, comme au service de ses deux amazones. Mon interlocutrice devait avoir un certain goût pour l'autorité. Je me demandai ce qu'il en était dans leur intimité...

De fait, une fois dans le salon nous n'échangeâmes guère que diverses banalités sur mon emménagement, le fait de se retrouver seule dans une nouvelle ville, même si j'avais un peu de famille là-bas. Puis notre cuisinier d'un soir nous rejoignit, calma nos estomacs d'un de ces plats montagnards qui appellent à la dissolution des graisses par un surcroît de vin, et c'est donc l'alcool aidant que nous en vînmes naturellement à aborder l'un des meilleurs sujets du monde quand on n'a guère eu le temps de faire réellement connaissance, le cul. Le nôtre, autant que possible.

Nous nous découvrîmes bientôt une multitude de terrains de jeu communs, que ce soit resté à l'état de pur fantasme ou qu'au contraire l'expérience ait été un jour tentée. Ainsi d'une frénésie de voir, et de tenter des jeux à trois. Sur ce dernier point particulier, il se trouva que nous avions eu des expériences passées complémentaires, moi comme invitée occasionnelle d'un couple d'amis, eux comme couple curieux d'inviter une amie à les rejoindre, et qui avaient trouvé un jour celle avec qui sauter le pas. Sitôt ce sujet lancé, l'atmosphère se tendit progressivement, chacun réalisant l'invitation mutuelle et tacite que celui-ci représentait, invitation à explorer de manière plus concrète les fascinants aspects de la sensualité à trois.

C'est finalement moi qui ouvris le feu.

- Mais ça t'a fait quoi, de voir ton homme dans les bras d'une autre femme ?

- A vrai dire, il s'est tenu presque à l'écart, en se contentant de la caresser tout en me pénétrant sous ses yeux à elle. Au départ il s'agissait plutôt pour moi d'essayer de faire l'amour avec une autre fille, mais je ne voulais pas faire ça seule de mon côté, et puis l'excitation aidant je crois que j'avais aussi envie de ce qu'une fille ne pourrait pas me donner, bref il n'a pas pleinement profité de l'occasion. Bon, le temps a passé depuis, si ça devait se refaire je crois que ça m'exciterait vraiment de le voir la prendre devant moi.

Là, je vis l'homme de la soirée lever un sourcil intéressé... il ne pipa toujours mot, préférant nous laisser continuer... moi en l'occurrence.

- Dans mon cas c'est allé très vite plus loin, il faut dire que mes amis n'en étaient pas à leur première expérience dans le domaine. Du coup d'ailleurs ça m'a un peu déçue, pas assez personnalisé je dirais, j'ai mes fantasmes et là j'avais un peu trop l'impression de servir de sex-toy! Mais vous l'avez revue votre copine depuis ? 

- Non, elle n'a pas vraiment assumé la chose et a quasiment disparu du jour au lendemain... dommage, on aurait bien continué, c'était quelques semaines avant qu'on mette en route notre plus jeune fille, comme quoi ça n'a pas eu la moindre répercussion négative sur notre couple, au contraire...

Un silence s'installa alors, un de ces blancs pendant lesquels chacun s'abîme dans la contemplation du fond de son verre... notre homme qui n'avait cessé depuis le début de la conversation de nous sourire avec un petit air narquois, relança le débat dans une direction brutalement pragmatique :
- Allez, supposons pour rire qu'on se la joue jeu de rôle, on est là tous les trois, qu'est-ce qui vous exciterait le plus, là maintenant, sur le moment, après tout ce qu'on s'est dit ?


Zoé Cyrano


On dirait qu'il va falloir attendre la semaine prochaine pour lire la suite...



in: The closer I get

samedi 6 novembre 2010

Femmes, toujours debout


Aujourd'hui plus que jamais, nous sommes bien obligés de constater que les luttes ne sont jamais tout à fait finies, que les combats continuent, que si l'on baisse les bras, les acquis se fragilisent, s'effritent. Comme le disait une ancienne combattante à un collègue à moi : « Je ne suis pas une ancienne combattante. Je suis une combattante. »



Manifestation unitaire du 14 novembre 2009 pour le maintien du centre IVG de Tenon.
Banderolle de tête. Militante chantant des slogans dans un micro devant le cortège.



Aujourd'hui 6 novembre, les femmes marchent comme elles marchaient dans les années 70 avant que la loi Veil ne soit votée et que l'avortement soit enfin légalisé en France.

Aujourd'hui, ce n'est plus la morale, la religion qui entravent les femmes dans l'accès à l'avortement. C'est la rentabilité. C'est la logique de la crise qui pousse toujours la logique de la réduction des effectifs un peu plus loin. Faut-il moins de personnel dans les hôpitaux ? Commençons par fermer les centres d'interruption de grossesse volontaire et inventons la pilule du surlendemain pour mettre tout le monde d'accord. Je schématise grossièrement, car ce ne sont pas que les centres IVG qui sont la cible de la rigueur.

Il n'empêche que, une société qui recule sur ses services publics, en bafouant d'abord le droit des femmes, est une société qui régresse.

Parmi les femmes qui défileront aujourd'hui derrière leur banderole, Roselyne Rollier. Une héritière du féminisme de la première heure. Cette militante est actuellement à la tête de l'association la Maison des Femmes à Montreuil qui s'est mobilisée pour l'action du 6 novembre. 

Voici ce qu'elle dit de la situation actuelle :


« Les centres IVG disparaissent insidieusement, sous couvert de restructuration, parce qu'on n'a pas une seule phrase d'un seul ministre qui dise « Il ne faut pas d'IVG ». Ce n'est jamais dit nulle part, de peur de réveiller de vieilles luttes. Là c'est juste "On réorganise". « Le vieux docteur qui faisait les IVG part à la retraite, y a plus personne qui veut le remplacer. » Mais il y a aussi que ce n'est pas prévu dans la formation, que ce n'est pas payé, que ce n'est pas rentable pour les médecins de faire ça et en plus c'est toujours dans le fond du sous-sol ou au bout du couloir. Ce n'est pas un lieu prestigieux de l'hôpital. Tout cela compte.

Depuis un an et demi environ, un certain nombre d'hôpitaux luttent pour le maintien de leur centre d'IVG qui disparaissent les uns après les autres. L'hôpital Tenon à Paris dans le XXème arrondissement... entre autres. C'est également le cas dans les provinces, où souvent, c'est l'hôpital entier qui ferme. Les gens sont renvoyés 50 km plus loin. Mais le fait de regrouper tout le monde augmente les délais d'attente et les femmes se retrouvent à dépasser les douze semaines limites pour avorter.

Le 6 novembre, la manif sera nationale. A Paris, elle partira de Place d'Italie à 14h00 pour  rejoindre la manif des retraites à Bastille et terminer tous ensemble à Nation. Car nous avons aussi fait toutes les manifs sur les retraites. Les femmes sont aussi visées par cette réforme. On sait bien que la plupart des retraités sont des femmes. Car 80 % des personnes âgées de 80 ans et plus sont des femmes.Donc ça n'intéresse pas le gouvernement. »




in: In the mood for anger

vendredi 5 novembre 2010

Mais qu'est-ce qu'elles veulent encore ?



Demain 6 novembre, elles seront encore dans la rue... les femmes qui militent pour le droit à l'avortement. 

Le combat n'est pas terminé. 35 ans après la loi Veil, le droit à l'avortement est remis en cause par de nombreuses fermetures de services IVG au sein de l'hôpital public et par des fermetures d'hôpitaux tout court.

Avorter est un droit ! 

Mobilisons-nous toutes et tous pour le défendre
Droit à l’IVG menacé 
Manifestation nationale 
le 6 novembre à Paris, 14 heures, Place d’Italie




Deux manifestations prévues dans les rues demain. L'une pour les retraites, l'autre pour le droit à l'avortement. Elles se rejoindront à Place de la Bastille et termineront leur marche revendicative, ensemble, jusqu'à Place de la Nation.



Mobilisation nationale

6 novembre 2010 à Paris

  Non à la fermeture de centres pratiquant les IVG
Non au démantèlement de l’hôpital public
Non à la déshumanisation des soins
Oui à la liberté d’avorter !



Mobilisation Avortement Novembre 2010









Demain, ici, un article.



in: In the mood for anger

mercredi 3 novembre 2010

Louise Brooks in words

Jolie tête, aussi bien faite dehors que dedans, la décadente Louise Brooks sut prendre la plume et dire ce qu'elle avait sur le coeur. Notamment ce qu'elle pensait de la machine Hollywood à produire de la star au centimètre carré. Son autobiographie a été publiée sous le titre Loulou à Hollywood (qui ma foi est un titre assez bête). Je n'ai pas eu la chance de le lire mais j'en ai retrouvé des passages sur internet qui permettent d'apprécier le style bien tranché de l'actrice rebelle et de savourer au passage quelques anecdotes et deux coups de latte à Marlène Dietrich.





« En 1871, Mon arrière grand-père John Brooks, avec son fils Martin et la petite famille de Martin, ont parcouru 1 500 km en chariot bâché à travers le Tennessee, l’Arkansas et la pointe du Missouri pour s’établir dans le sud-est de l’état libre du Kansas. Le gouvernement les a laissé prendre 65 hectares de terre près du village de Burden. Là, ils ont construit une cabane en rondins de 3 mètres sur quatre, dans laquelle les douze membres de la famille devaient vivre. Les Pawnee et les Cherokee avaient déjà été conduits dans une réserve en Oklahoma, dans le sud, les Indiens des Plaines combattaient alors désespérément l’Armée et la Cavalerie des Etats-Unis, qui bientôt balayèrent leurs survivants à l’est du Colorado. De plus, en 1875, des millions de bisons -le moyen de subsistance des Indiens–- avaient été massacrés par les chasseurs blancs. Peu après, des côlons se sont installés. »


Loulou à Hollywood, Louise Brooks, éditions Tallendier, 20O8.
(traduction approximative d'Angelina)



« En ce qui concerne mon échec en tant que créature sociale, ma mère tenta de me rendre moins ouvertement critique face à l’hypocrisie des gens. "Maintenant ma chérie, essaye d’être plus populaire," me disait-elle. "Essaye de ne pas faire enrager les gens !" Je regardais ma mère, belle et charmante, dont le rire donnait un sentiment d’intelligence et de satisfaction aux gens avec qui elle discutait, mais je ne pouvais pas en faire autant. Et ainsi suis-je demeurée, dans la poursuite cruelle de la vérité et de l’excellence, un bourreau inhumain de l’hypocrisie, une abomination pour tous sauf les quelques uns qui ont surmonté leur aversion de la vérité afin de libérer ce qu’il y a de bon en eux. »
Loulou à Hollywood, Louise Brooks, éditions Tallendier, 20O8.
(traduction approximative d'Angelina)



« Si je n'avais pas joué tout de suite, j'aurais perdu le rôle de Loulou. A cette heure précise à Berlin, Ma rlène Dietrich attendait avec Pabst au bureau. Pabst a déclaré plus tard "Dietrich était trop vieille et trop évidente – un regard sexy et le film se changeait en comédie burlesque. Mais je lui ai donné un délai, et le contrat était sur le point d'être signé quand la Paramount a câblé en disant que je pouvais avoir Louise Brooks". Il faut se souvenir que Pabst parlait de la pré-Josef Von Sternberg Dietrich. Elle était la Dietrich de I Kiss Your Hand, Madame, un film dans lequel caparaçonné ede perles diverses, de brocart, de plumes d'autruche, de volants de mousseline de soie, et de fourrures de lapin blanc, elle galopait d'un regard lascif à l'autre. Des années plus tard, un autre tour du destin en avait fait une star – car le biographe de Sternberg, Herman Weinberg, m'a dit que c'était seulement parce que Brigitte Helm n'était pas disponible que Sternberg chercha encore et trouva Dietrich pour L'Ange Bleu – elle dit à Travis Banton, le styliste de la Paramount qui transformait ses paillettes et ses plumes en une beauté brillante et sombre, "Imagine que Pabst a choisi Louise Brooks pour Loulou alors qu'il aurait pu m'avoir !" »
Loulou à Hollywood, Louise Brooks, éditions Tallendier, 20O8.
(traduction approximative d'Angelina)




« Je suis l’idiote la plus érudite du monde. »
Loulou à Hollywood, Louise Brooks, éditions Tallendier, 20O8.


« Humphrey Bogart a passé les vingt-et-unes dernières années de sa vie à faire fructifier laborieusement le personnage installé de l’homme d’âge mûr qui était passé de l’acteur de théâtre bien élevé et conventionnel nommé Humphrey à celui de ses rôles au cinéma – un dur rebelle connu comme Bogey. Depuis sa mort, en 1957, les biographes restaurant le culte de Bogey l’ont transformé en un saint cinématographique – St Borgart – dans lequel je peine à retrouver la trace du Humphrey que j’ai connu en 1924 ou du Bogey que j’ai vu pour la dernière fois en 1943. Les premières lacunes dans les portraits des biographes sont celles qui le peignent comme un "solitaire", un homme "déterminé", qui prend "toutes ses décisions", sans chercher plus loin que sa satisfaction immédiate. Une telle description ne conviendra pas à une star de cinéma du XXème siècle à Hollywood. Etant moi-même une solitaire née, qui a été temporairement déviée de son chemin d'ermite par une carrière au théâtre et au cinéma, j’affirme catégoriquement qu’à l’époque de Bogart rien ne ressemblait plus à l’esclavage qu’une carrière de star de cinéma. Il ne décidait seul que sur un point : signer ou non un contrat. Dans l’affirmative, il devenait la proie des cosignataires et des distributeurs de films. S’il ne signait pas, il n’était plus une star. Moi, par exemple, lorsque j'étais sous contrat avec Paramount en 1928, je me plaignais d'être forcée à traîner à Hollywood entre chaque film. "C'est ce pour quoi on te paye – ton temps" me répondait durement le secrétariat. "Vous voulez dire ma vie" me disais-je à moi-même. Avec l'apparition du parlant les salaires des acteurs furent revus à la baisse et je fus la seule à la Paramount à refuser une baisse de mon salaire, ce qui me fit perdre mon contrat. Je doutais que de telles décisions "indépendantes" allongeraient ma carrière. Quand je fus la seule du casting à refuser de retourner pour faire la version parlante de The Canary Murder Case, mon dernier film muet là-bas, le studio me fit une horrible publicité et changea mes doutes en certitude. J'étais blacklistée. Aucune major ne m'engagerait pour faire un film. Dans les dernières années, quand Bogart, à la Warner Bros, a emboîté le pas de James Cagney et Errol Flynn en se mettant en grève et en exigeant de meilleurs films et plus d'argent, le studio s'en amusa. Les acteurs triomphèrent dans l'intervalle comme les seigneurs du lot, la publicité générée par ces simulacres de batailles était gratuite et bénéfique, et beaucoup d'argent a été économisé pendant que les salaires des acteurs étaient suspendus. Les contrats avec les studios ont toujours été des blagues, en ce qui concerne les acteurs. Les studios pouvaient les briser à volonté, les acteurs étaient liés par leur peur de poursuites qui les mettraient sur la paille et par le chômage permanent. »
Loulou à Hollywood, Louise Brooks, éditions Tallendier, 20O8.
(traduction approximative d'Angelina)




« Quand j’ai quitté Hollywood pour toujours en 1940, je pensais que m’en éloigner me guérirait automatiquement de cette maladie pestilentielle plaisamment surnommée là-bas l’ »Hollywoodite ». Je me suis d’abord retirée à Wichita, chez mon père, mais j’ai découvert sur place que mes concitoyens ne savaient vraiment pas s’ils me méprisaient d’avoir réussi, après m‘être sauvé, ou bien de revenir parmi eux après mon échec. Trois ans plus tard, je me suis installée à New York où je m’aperçus que la seule carrière rémunératrice à laquelle pouvait prétendre une actrice ratée de trente-six ans était celle de la galanterie. Alors j’ai fait une croix sur mon passée, refusé de voir les quelques amis de cinéma qui me restaient et me suis mise à flirter avec des mirages engendrés par des petits flacons de somnifères jaunes. »




« La plupart des jolies filles idiotes pensent qu'elles sont intelligentes et s'en tirent comme cela, parce que les gens, dans l'ensemble, ne sont pas plus intelligents qu'elles. »




« J'ai fait le bilan de mes cinquante années depuis que j'ai quitté Wichita. Mon existence m'a remplie d'horreur car j'ai échoué en tout. L'orthographe, l'arithmétique, l'écriture, la natation, le tennis, le golf, la danse, le chant, en tant qu'actrice, en tant qu'épouse, en tant que maîtresse, en tant que pute, en tant qu'amie, et même en tant que cuisinière. Et je ne m'exonère pas avec l'habituelle excuse de ne pas avoir essayé. J'ai essayé de tout mon coeur. »















in: Qui êtes-vous ?

lundi 1 novembre 2010

Le Gloomy Monday de Maxime

Il est beau, il est brun, il a la plume directe et il ressemble à un acteur américain, dont il n'a assurément pas besoin d'envier le talent. Pour un Gloomy Monday exécuté au pied levé, Maxime a choisi d'évoquer le Music Evolution  de Buckshot Lefonque (1997).



Angelina m'a dit de faire une petite bafouille pour aller avec la chanson. Moi, je suis d'avis que la mélodie, la basse, les arrangements et le texte se suffisent à eux-mêmes. Pour les non-anglophones et/ou fainéants, ça dit en gros : « Le Hip Hop se nourrit du Jazz, il en est une évolution naturelle, un prolongement indiscutable. Nier cet héritage, c'est faire montre d'une grande méconnaissance de la musique afro-américaine. »

Pour preuve, ce vers sans équivoque : « Calloway was a dope MC, you didn't know ? » (Calloway était un putain de MC, tu savais pas ?)

J'ai entendu ce morceau pour la première fois sur le plateau de Nulle Part Ailleurs. Le lendemain, j'achetais le disque, et depuis 12 ans, je l'écoute au moins une fois par jour. J'ai retrouvé le live à NPA il y a de ça quelques jours. J'espère que vous bougerez la tête au moins quelques minutes.












in: Gloomy monday