jeudi 30 octobre 2008

Les noms dits de Léopoldine



Photos Libres

Léopoldine est une ado qui souffre de porter un prénom que peu de gens connaissent ou reconnaissent. Elle a honte de dire comment elle s'appelle. Elle redoute la question. Elle trouve son prénom trop vieux, bizzare.

On lui a dit qu'elle l'aimerait plus tard mais « ça ne vient pas ». Même si elle reconnaît qu'elle n'aurait « pas supporté avoir un prénom que tout le monde a ».

Pourtant Léopoldine, c'est joli, c'est féminin. Et le diminutif, Léo, est charmant et mutin pour une ado. Mais Léo porte son prénom comme un fardeau.

Peut-être que si on lui donnait la possibilité d'en changer, elle se mettrait à l'aimer. Peut-être que la première fois qu'elle tombera amoureuse, et que son amoureux n'aura aucun problème à l'appeler par son prénom si doux, si féminin, peut-être que cela ne lui posera plus de problème. Peut-être que ses parents (je ne sais pas pourquoi, mais j'ai plutôt l'impression que c'est sa mère) admiraient Victor Hugo et ont donné à leur enfant le prénom de sa fille aînée, tant aimée.

Il est tout à fait compréhensible de détester son prénom, surtout à 14 ans où l'on déteste se singulariser, où l'on souhaiterait ne pas être la personne sur qui se posent tous les regards avec étonnement et incompréhension, où l'on se pose en contre en quasi permanence. Il est compréhensible de ne pas adhérer à son propre prénom, même s'il a été choisi avec amour et qui est sûrement lourd de sens pour les parents, lorsque l'on n'est pas attaché à l'histoire de son choix, lorsque l'on a négligé de vous en expliquer la démarche.

Il y a des préonoms, par contre, trop lourds, trop chargés, trop symboliques, qui vous accablent, vous encombrent, vous écrasent, vous obstruent le chemin. Des prénoms d'aïeux avec qui on ne se sent que peu d'affinité. Encore une fois, certainement, parce que la démarche a été mal expliquée.

Par chance pour Léopoldine, la tendance est aux prénoms anciens. Le problème c'est que ses parents avaient au moins 10 ans d'avance. Aujourd'hui, la plupart d'entre eux cherchent à se démarquer d'une mode anglo-saxonne et reviennent à des prénoms anciens, qui sentent le terroir, la tradition, la famille. Autour de moi il y a des Léon, des Philomène, des Théophile...

J'ai, par ailleurs, un ami qui réfute totalement cette théorie et qui m'affirme que c'est l'enfant qui doit faire le prénom. Un prénom qui n'a pas de signification lourde, qui n'a pas d'histoire, qui n'est légué par rien dans le passé et qui n'a été choisi que pour la beauté des sons qui le forment, est une chance pour l'enfant de s'affirmer seul, de s'autodéterminer en quelque sorte. C'est pourquoi cet ami donnera à ses enfants des prénoms d'elfes, aux consonnances aériennes, empreintes de mystère. Il adhère au concept du prénom inventé, de prénom "unique". Un prénom unique pour une personne unique. A eux de percer seuls le mystère de leur prénom ou de lui fonder sa "mythologie". « Ça m'a toujours choqué que des tonnes de gens aient le même prénom, c'est bizarre. Ça fait comme une "étiquette" sans personnalité. T'es un "Julien" ou un "Richard" ou une "Séverine". Ça veut dire quoi finalement si 15 000 personnes ont les mêmes noms ? Rien, c'est triste. Alors que si tu t'appelles Lauraliane ou Ormeriel ou Cenariel ou whatever, c'est "toi" et personne d'autre. Je ne suis pas mécontent de mon prénom pour ca, même s'il se démocratise un peu. Jordane pour un garçon c'est rare, surtout avec un E à la fin. » Pourquoi pas ? Tout est possible à condition que cela soit fait avec conviction et amour.

Evidemment, cela n'est que son avis. Pour info, et pour ne vexer personne :

Julien signifie latin, origine latine donc.
Richard signifie puissant, origine germanique.
Séverine signifie sérieuse, origine latine.

Du peu que j'en sais, il me semble que dans certaines cultures, on ne prénomme le nouveau-né que quelques jours, quelques semaines, voir quelques années après sa naissance. Le temps de cerner le caractère de l'enfant et de lui attribuer un prénom qui lui convienne. Je crois même me souvenir que dans certaines sociétés, l'enfant se voit affublé d'un prénom intermédiaire et ne "gagnera" son prénom définitif qu'à l'adolescence ou à l'âge adulte. Chez les Indiens d'Amérique, je crois. Toujours dans ces sociétés traditionnelles, on ne prononce pas le prénom de l'enfant avant sa naissance, de peur que les esprits malfaisants ne portent son choix sur lui. Et selon Wikipédia, il existe des sociétés où dévoiler son prénom peut-être vécu comme une faiblesse, tant il est rattaché à l'intime, tant il est constitutif de la personnalité de celui qui le porte. Toutes ces traditions ne sont pas anodines, et ne cessent de me parler.

Or, si on pousse la théorie de Jordane jusqu'au bout, « on devrait choisir son prénom soi-même et à l'âge adulte. » Mais Jordane reconnaît être « un extrêmiste de la "personnalité", de l'anti-destin, et de la volonté. »

Il ne faut pas négliger la force d'un prénom, ce qu'il signifie et pourquoi ses parents l'ont choisi. Il vaut mieux même chercher à le savoir. Savoir le pourquoi des choses, comprendre d'où l'on vient, de quel désir on est fait, peut aider à savoir où l'on va. Ce n'est qu'une théorie bien sûr, mais si on sait écouter les signes, décoder les paroles qui en cachent d'autres, lire dans les âmes, on peut s'appuyer sur ce legs précieux qu'est un prénom, on peut choisir de l'éradiquer et s'en choisir un autre, sur internet, dans son cercle d'amis. Quelque soit la façon dont on le reçoit et la façon dont on le vit, on peut en faire une base pour y puiser sa force.

Et vous ? Savez-vous pourquoi vous portez votre prénom ?

Top of the Op's (9)

Avant-dernière semaine de notre immersion dans le monde de l'opéra. Choisissez parmi ces 5 morceaux celui vers qui va votre préférence et votez pour lui en commentaires.

Au programme, un duo de fleurs très sensuel, un Aïda grandiose sous-titré en japonais, un extrait du film Very Annie Mary avec Jonathan Price et Rachel Griffiths, un Mozart en dreadlocks et fleurs géantes en pâte à modeler et un Eugène Onéguine sous acide.


41) Delibes - Lakmé, Duo " Viens, Malika"

42) Verdi - Aïda choeur, "Gloria all' Egitto"

43) Puccini - Gianni Schicci, O mio babbino caro

44) Mozart - Flûte enchantée, Ein Mädchen oder Weibchen

45) Tchaikovsky - Eugène Onéguine, Valse

mercredi 29 octobre 2008

La lasagne della casa

Bon je triche car je ne fais pas la "pasta". Enfin, je ne la fais plus depuis que j'ai découvert que ça existait en boîte. Mais je fais tout le reste. Le secret, c'est la bolognaise. Chez moi, elle change tout le temps, car je la fais selon l'humeur, les idées qui me viennent et selon ce que j'ai à la maison.

© Angelina


Préparation : 30 à 40 mn
Cuisson : 35 mn environ
Pour 4 à 6 personnes


Pour la bolognaise :

- 4 tomates bien mûres
- un gros oignons ou 2 ou 3 petits
- de l'ail
- des herbes arômatiques
- 1 cuillère à café de sucre
- 2 ou 3 steacks hachés
- de l'huile d'olive
- sel
- poivre

- une béchamelle dont vous trouverez la recette . La faire un peu serrée. Mettre un peu moins de lait s'il faut. Elle doit avoir de la tenue et du volume.
- des feuilles de lasagnes
- sel
- huile
- du gruyère râpé

Cuire les lasagnes 8 minutes dans de l'eau bouillante, salée et aditionnée d'un peu d'huile. Puis les laisser sécher sur un linge propre.

Faire la bolognaise. Plonger les tomates dans l'eau bouillante pendant 20 secondes. Les peler, les épépiner, les couper en morceaux. Faire chauffer 1 cuillère à soupe d'huile d'olive dans une poêle. Mettre les tomates à cuire. Ajouter l'ail épluché et coupé en morceaux. Laisser chauffer 5 minutes avant d'ajouter les herbes arômatiques, éventuellement quelques graines de coriandre et le sucre pour casser l'acidité de la tomate cuite. Laisser compoter encore une dizaine de minutes pour libérer les arômes. Mixer si les morceaux de tomates sont trop gros.

Dans une grande poêle, faire chauffer 2 cuillères à soupe d'huile d'olive. Faire blondir l'oignon émincé puis faire revenir les steacks hachés à détacher en petits morceaux. Poivrer, saler, ajouter l'ail écrasé. Une fois la viande cuite, se débarrasser de l'eau qu'elle aurait éventuellement rendu. Ajouter le coulis de tomates et laisser compoter encore une dizaine de minutes.

Faire le montage. Beurrer le plat à lasagne (sur la photo un moule à cake, c'est pratique). Mettre une couche de pâte, une couche de bolognaise, une couche de béchamelle, recommencer la même opération, terminer par une couche de gruyère râpé.

Mettre au four pendant une dizaine de minutes afin surtout de faire gratiner la lasagne.

Manger.

mardi 28 octobre 2008

Campagne Midnight - Episode 5 from Jordane

Cette fois et pour une nouvelle mission de nos amis, Jordane nous entraîne en plein mystère et nous laisse en plein suspense... Vite la suite.

Pour lire l'épisode 1, cliquez .
Pour lire l'épisode 2, cliquez .
Pour lire l'épisode 3, cliquez .
Pour lire l'épisode 4, cliquez .


Chapitre 2 : En route vers le Promontoire de Baden


Suite à la mission donnée par la Reine Aradhil, Hûrl, Matoké, Ravawen, Torvald ainsi que Tordek se préparent à se rendre au Promontoire de Baden, ville occupée par l’Ombre. Un long trajet les attend pour rejoindre la ville : environ quinze jours. Ils voyageront sur les rivières de la forêt pendant une bonne semaine pour atteindre d’abord la mer de Pellurie. Une fois arrivés, ils embarqueront sur le bateau d’un capitaine gnome : Delwen Todorovitchi. Il est le propriétaire du Démon des écumes, un bateau transportant des troupes d’Izrador mais aussi des résistants en toute discrétion. Ce contrebandier gnome âgé et expérimenté les menera au Promontoire de Baden. Mais il faudra que nos aventuriers cotoyent les sbires de l’Ombre voyageant sur ce même bateau.

C’est pour cela qu’il est temps de modifier quelque peu leurs apparences. En effet, un halfelin et son wogren, deux elfes et un nain sur un bâteau pullulant d’orques, cela risque de mal finir... Après un très long rituel mené par une dizaine de puissants arcanistes de la Reine, nos aventuriers sont méconnaissables : les voici devenus des mercenaires humains patibulaires pour quinze jours. Leurs armes subissent aussi un rituel pour dissimuler leurs véritables natures. Quand au wogren de Matoké, il a maintenant l’apparence d’un molosse.

Une fois ces précautions nécessaires prises, nos aventuriers entament la première partie de leur voyage : naviguer jusqu’à la mer de Pellurie. Pendant cette partie du voyage, très calme, nos aventuriers en profitent pour discuter avec les deux elfes qui les accompagnent et se renseignent sur le Promontoire de Baden, histoire de savoir où ils mettent les pieds.

Concernant les différentes factions de la Résistance présentes à Baden :

- Une faction importante de la Résistance est menée par l’héritier légitime des Baden : Thomas Baden. Cet homme serait à la tête des Princes Pirates.

- Les Dagues Vengeresses : cette organisation est très violente et peu discrète. Ses membres sont souvent jeunes et ont vu leurs familles torturées et assassinées par les sbires de l’Ombre. Ils sont la plupart du temps derrière des actes de sabotages ou d’assassinats très spectaculaires. Les autres factions de la Résistance les évitent car ils attirent un peu trop l’attention sur eux...

- Il y a quelques représentants des Cavaliers Libres de l’Eren. Il s’agit d’un ancien groupe de nobles éreniens qui ont fui les massacres des troupes d’Izrador et qui se sont regroupés. Ils sont très mobiles et responsables de nombreux raids sur des troupes de l’Ombre en Eren. Les représentants de ce groupe présents en ville sont surtout des informateurs et des relais d’informations.
- La ville pullule bien sûr de contrebandiers de tout poil. Mais sont-ils organisés entre eux ?
Concernant Baden, son organisation et ses dangers :

- La ville compte entre 60 et 70 légats mineurs.

- Le haut légat de Baden se nomme Cérano.

- Officiellement, Baden est dirigé par Helrion Baden, un traître vendu à l’Ombre. Il gère l’ordre au sein de la ville (la milice).

- Le quartier de la Flèche est à éviter à tout prix : il est peuplé de morts-vivants et il est le lieu de résidance de Zendal, un dragon mort-vivant appartenant à Sunulael, un des quatres Seigneurs de Ténèbres.

- Le quartier de la Couronne est aussi à éviter, notamment pour Matoké. C’est là où se trouve le plus grand temple de la ville consacré à Izrador. Ce temple abrite un des plus grands miroirs noirs du continent dont Izrador se sert pour aspirer la magie du monde.

- Le quartier du Coeur est le lieu de résidence de la plupart des légats de la ville.

- Le lieu où se trouve Harla Dell, la maison Tussle, se situe dans le quartier du Bastion.

Copyright : Henri Kartmann


Après une semaine de navigation, les deux elfes les déposent un matin non loin des rives de la mer de Pellurie et leur communiquent leur lieu de rendez-vous avec Delwen Todorovitchi. Ils doivent suivre la rive jusqu’à une « clairière de rochers » qui est à moins de trois heures de marche de l’endroit où ils sont actuellement. Les deux elfes leur assurent que Todorovitchi ne manque pas de ressources et qu’il saura les trouver. Il ne faut pas non plus s’arrêter à son apparence extérieure un peu excentrique...

Nos aventuriers se rendent alors vers leur lieu de rendez-vous, et effectivement, au bout de trois heures de marche, ils arrivent en vue d’une immense clairière en bord de mer qui empiète sur la forêt à proximité. Cette clairière est entièrement constituée de rochers, sans aucune végétation ni présence animale à l’intérieur. Matoké devine qu'une grande source de pouvoir était ici il y a bien longtemps, mais qu’elle a disparue. Cependant son influence se ressent encore, notamment dans ce paysage atypique. De plus, certains de nos aventuriers se sentent comme à l’abri des regards quand ils pénètrent dans cette clairière. Après s’être restauré, ils patientent face à la mer en attendant l’arrivée de Delwen.

Ce n’est que très tard dans la nuit que Matoké et Hûrl perçoivent qu’une embarcation invisible s’approche de l’endroit où ils se trouvent. Impression confirmée par la présence de traces de pas dans le sable qui s’avancent vers eux. Il s’agit bien de Delwen Todorovitchi, coiffé d’un immense chapeau violet accordé à ses vêtements à froufrous violets et le tout accompagné d’un parfum... qui cocote. Une fois les présentations effectués, Delwen leur annonce qu’officiellement nos aventuriers vont travailler pour le gnome à la sécurité du bateau. Mais il ne faut pas oublier que Delwen appartient officiellement aussi à l’Ombre et qu’il ne faut pas contrarier les orques...

Une fois arrivé sur le bateau, Delwen leur explique rapidement l’organisation. Ils logeront près des quartiers du capitaine. Les niveaux inférieurs étant occupés par les orques, il vaut mieux qu’ils évitent de s’y balader. Les premiers jours se passent bien, nos aventuriers essayant de se fondre dans la masse des mercenaires de l’Ombre présents dans le bateau, écoutant les conversations des orques et des mercenaires humains et blaguant sur l’uniforme rayé des matelots de Delwen (dessiné par le capitaine gnome, pour vous donner une idée du ridicule de l’uniforme). Seul un groupe de cinq orques attirent leur attention. Ils sortent sur le pont de jour et restent toujours entre eux, sans se méler aux autres orques.r>
Au bout de quelques jours, le temps commence à se gâter. Le matin du sixième jour, le capitaine vient les voir. Il a un gros problème : dix de ses matelots ont disparus en trois jours. Habituellement il y a toujours quelques morts dans son équipage (les orques aiment s’amuser) mais là, un nombre aussi énorme, c’est inhabituel. Sous les questions des aventuriers se demandant si le gnome transporte quelque chose d’inhabituel, Delwen révèle qu’il transporte une livraison mandatée par Sunulael lui-même. Il ignore de quoi il s’agit. Cette cargaison se trouve dans un entrepot verrouillé au fond du navire. Ce sont les orques qui en ont la clé. Les disparitions des matelots se sont déroulées toujours de nuit et parmi ceux qui travaillent dans le fond du navire. Il n’en faut pas moins à nos aventuriers pour établir un lien hypothétique entre cette mystérieuse cargaison et la disparition des matelots. A la demande de Delwen, ils descendent dans les niveaux inférieurs du bateau pour aller enquêter sur les lieux des disparitions.

Copyright : Henri Kartmann


Après avoir traversé les quartiers des orques un peu mal à l’aise, nos aventuriers arrivent dans les entrepôts bourrés de caisses de marchandises. En fouillant, Matoké finit par trouver dans un coin dissimulé des traces de sang et des traces d’ongles humains sur le sol, comme si on avait tiré un homme de sa cachette... Dans le sang, Hûrl et Matoké trouvent des traces de pas orques qui se dirigent vers la partie plus profonde des entrepôts, vers l’endroit où se trouve la mystérieuse cargaison. Ravawen suit la piste des pas d’orques, bientôt rejoints par plusieurs autres traces d’orques. Traces qui mènent devant la porte verrouillée derrière laquelle se trouve... la mystérieuse cargaison.

To be continued


Décidement, lecteurs estimés, je ne puis vous laisser comme ça. La suite, la semaine prochaine.

lundi 27 octobre 2008

Sur ses mains


Ex-leader du groupe The Hoax, un groupe anglais, Hugh Coltman vient de sortir un album tant attendu par ceux qui connaissent sa voix douce et sensuelle. N'a-t-il d'ailleurs pas, et très accessoirement, été élu "best male vocalist" après avoir planté 3 albums d'un blues rock fabuleux dans l'histoire universelle de la musique ?

Il revient, parisien, plus folkeux, plus matou et très ukulélé, en s'interrogeant avec humour sur son myspace sur sa si longue absence : "Pré-crise des 40 ans, l'amour d'une femme associable ou juste à la recherche de ses clés ?"

Sa tournée française croise celles de Julien Doré et de Thomas Dutronc. 

Ecoutez le morceau On my hands.

vendredi 24 octobre 2008

Come back to me*







© StudioCanal
Galerie complète sur AlloCiné

Deux soeurs allongées dans l'herbe, l'une jeune adulte, l'autre adolescente débutante, le fils de la cuisinière qui rêve de sortir de sa condition sociale, une scène équivoque aperçue depuis la fenêtre d'une chambre, un corps offert et indolent sur un plongeoir au-dessus d'un étang, un viol, la campagne anglaise quelques minutes avant la Première Guerre Mondiale. Des thèmes aussi forts que la transgression de classe, la boucherie de la guerre mais aussi la douloureuse et incompréhensible confrontation de l'enfance au monde des adultes sont abordés.



Saoirse Ronan


© StudioCanal
Galerie complète sur AlloCiné

Forts de leur magnifique association sur Orgueil et préjugés, le réalisateur Joe Wright et l'actrice Keira Knightley ont reformé leur couple pour les beaux yeux d'Ian McEwan. Avoir repabtisé le roman Expiation en un Reviens-moi geignard confère au film un ton pseudo romantico-lacrymo-mégalo un peu décalé par rapport au titre original.



Keira Knightley


© StudioCanal
Galerie complète sur AlloCiné

Dommage, car il y a du bon même s'il y a aussi du mauvais dans ce film. Le bon c'est, à mon sens, tout le début et toute la fin. Le mauvais : une scène d'évacuation des armées anglaises totalement fantasmagorique, presque grotesque, un interminable plan-séquence muet qui s'achève sur le célébrissime extrait de Quai des brumes. J'ai déjà dit "grotesque" ? Tout le reste tient à peu près la route et certainement les promesses du roman, que je n'ai pas lu, mais dont je reconnais la patte redoutable de l'auteur.



James McAvoy


© StudioCanal
Galerie complète sur AlloCiné

Par contre, j'ai adoré le système narratif que l'on n'embrasse dans sa globalité qu'à la fin de l'histoire. Impossible de raconter la fin, sans gâcher le meilleur de ce film, mais le système des flash-backs de 5 minutes en arrière et les mêmes scènes rejouées de différents points de vue enrichissent le film, lui donnent son rythme et toute sa cohérence.



Keira Knightley


© StudioCanal
Galerie complète sur AlloCiné

Ensuite, il y a la sensualité des images, le plaisir évident de la mise en scène qui s'exprime dans une robe mouillée qui colle au corps, un pied qui sort d'un escarpin, l'empreinte d'un mot gravé dans le papier par les touches de la machine à écrire. Il n'y a que le soldat qui marche dans les coquelicots qui pollue encore le film d'une touche de gnan-gnan, mais il faut savoir que le coquelicot est un symbole de la Première Guerre Mondiale en Angleterre et bien garder en tête que Joe Wright ne craint pas le gnan-gnan.



Affiche américaine


© Working Title Films
Galerie complète sur AlloCiné

On sent aussi à quel point Joe, le réalisateur donc, prend du plaisir à filmer son héroïne, Keira Knightley toujours aussi belle et décidément dévouée corps et âme à son réalisateur : intense, passionnée, déchirée, profonde... La vraie puissance du film, c'est le choix des trois actrices pour jouer le rôle de la petite soeur qui prend toute sa raison d'être à la fin avec la grande Vanessa Redgrave.

Plus d'infos sur ce film


Vous n'avez rien compris à tout ce que je viens de dire, mais ça vous a donné envie de voir le film : c'est exprès. Moi je suis une critique de cinéma qui milite contre les critiques de cinéma qui dévoilent les intrigues, qui vous racontent tout et où vous n'avez plus qu'à attendre patiemment la fin du film pour être enfin surpris parce que quelqu'un qui s'est régalé avant vous (à votre place) vous aura privé du vrai, seul et divin plaisir d'être un spectateur.

Un beau film d'amour, un roman à lire de toute façon, une histoire qui reste dans la tête.




* Reviens-moi

jeudi 23 octobre 2008

Ma journée de working girl

NB : Ce billet est dédié à un garçon que j'aime bien et publié afin de lui rendre le sourire. 


Une bonne journée de working girl, c'est quoi ? A part boulot, métro, dodo dans le désordre, il y a moult petites choses qui peuvent rendre cette journée agréable. 

- Un air froid et sec sur lequel se pose un rayon de soleil. 

- Arriver la première au bureau.

- Allumer mon ordi, lire mes mails, visiter quelques sites et dire bonjour aux gens de la merveilleuse et magique blogosphère.

- Faire la bise aux collègues que j'aime bien.

- Echanger les derniers potins dans la cuisine.

- Voir mon supérieur hiérarchique arriver et constater qu'il est près de 10h00. J'ai donc gagné une heure de trankilité.

- Sentir un petit creux vers 11h30 et aller à la boulangerie m'acheter un pain au chocolat, doré et croustillant. 

- Faire ma langue de pute sur msn avec mon collègue préféré : "Jean-Claude, il est un peu boulet mais il est sympa" ; "Jean-Claude n'est pas assez intelligent pour être méchant" ; "Ici les gens mettent leur intelligence au service de la connerie" ; "Ou plutôt leur connerie au service de la méchanceté. Je dirais qu'ils sont méchamment cons" (rires de baleine par smileys interposés).

- Me faire remonter le moral sur gmail par une femme intelligente et drôle.

- Ecouter mon supérieur hiérarchique au téléphone, c'est pétant : "Nous sommes une société française et honnêtement si on regarde bien les choses, c'est une société qui devrait être à Silicon Valley" (ptdr) ou bien "Nous possédons une technologie poussée mais on souffre d'être dans l'ombre" (j'ai mal au ventre là).

- Lire le blog de Maïa Mazaurette "J’offre une sucette au lecteur qui saura retrouver le nom du roman japonais dans lequel l’héroïne se masturbe pendant ses règles avec un suceur d’aspirateur. Je l’ai sur le bout de la langue, c’est frustraaaant. Grrr."

- Dire, sur Epidemik, que Julien Doré n'est pas ma tasse de pinard et me demander "Mais qu'est-ce qui peut être ma tasse de pinard alors ?" et me rendre compte avec horreur que c'est Trent Reznor, oh merde.

- Prévoir un nouveau billet pour mon blog intitulé Les fantasmes d'une seiche sauf que la seiche en question refuse de me raconter ses fantasmes, la morue.

- Chercher une idée de billet pour mon blog et m'entendre proposer : les vacances, une destination qui me fait rêver. C'est moi ou bien ?...

- Me dire que ça fait 1h20 que mon supérieur hiérarchique est au téléphone et en déduire que sa méthode commerciale c'est la stratégie de l'abrutissement par la parole.

- Publier un nouveau billet sur mon blog, super intimiste, super personnel et qui pour une fois parle de moi.

Au final, sans mes collègues, mes journées de working girl seraient beaucoup moins drôles.



Top of the Op's (8)

Pff pff... plus que 3 semaines. Vous tenez le coup ? Alors votez pour votre air d'opéra préféré en commentaire ;)))))))))))))

36) Strauss.R - Le Chevalier à la rose, Hab' mir's gelobt

Cliquez sur le morceau numéro 13 de l'Acte 3 : Act 3 : Marie There'S ! ... Hab' Mir'S Gelobt


37) Giordano - Andrea Chenier, La mamma morta



38) Verdi - Le Trouvère, Di Quella pira



39) Mozart - Don Giovanni, La cidarem la mano



40) Gounod - Faust, Gloire immortelle de nos aïeux

mercredi 22 octobre 2008

Des ponts pas des murs

Le week-end dernier a eu lieu une grande manifestation en Ile-de-France en soutien aux sans-papiers, contre la politique de quotas et la pratique des expulsions massives mises en oeuvre par le gouvernement.



Des ponts pas des murs, un slogan pour résumer le sentiment d'oppression général vécu à la fois par les sans-papiers et par les Français à qui on n'a pourtant eu de cesse de seriner que leur pays était la patrie des droits de l'homme. C'est donc avant tout au nom des droits de l'homme et pour leur application que les participants à cette manifestation se sont retrouvés d'abord à Montreuil, le vendredi 17 octobre 2008, pour une série de rencontres et débats, puis Place de la République le lendemain à Paris pour un concert chaleureux et biggaré, après une marche de protestation.


Voici quelques photos prises sur le vif dimanche Place de la République.






Les Têtes Raides, Olivia Ruiz, Cali, le Ministère des Affaires Populaires, Didier Super, les Frères Guissé, Karpatt, Akli D., Agnès Bihl, les Hyènes, Courir les rues, Arthur Ribo et Amirouche, Yannick Jaulin, Lola Lafon, Amel Mathlouthi, Mell, Merlot étaient invités à participer à ce rassemblement de solidarité.

Petit résumé de la fête et pour ce que j'en ai entendu.


Chaque artiste avait droit à 3 chansons.

Les Karpatt ont dépoté à plein tube (je me comprends).


Cali, accompagné de Denis Barthe, le batteur des Noir Désir, a livré une prestation très rock avec ses chansons C'est quand le bonheur ? et Mille coeurs debout.
Mell était plutôt country.


Corrigez-moi si je me trompe, je crois que c'est Lola Lafon qui a fait une reprise de Göttingen de Barbara.

J'ai adoré Courir les rues pour leur délirance et leur humour.



J'ai découvert Amel Mathlouthi, une jeune chanteuse tunisienne à voix. Phénoménale. Beaucoup d'intensité dans les trois chansons, dont deux aux rythmes lancinants et obsédants. Un petit bijou à ne pas perdre vue.



Je me suis un peu demandée ce qu'Olivia Ruiz faisait là. Elle avait l'air ailleurs et en petite forme avec un J'traîne des pieds version espagnole, sa reprise de Putain de toi de Brassens et enfin un duo énervé avec Denis Barthe sur La fille du Père Noël de Dutronc.

Heureusement les Têtes Raides sont venus juste après enflammer la scène de la République alors que la nuit était déjà bien avancée.

Entretemps, Denis Barthe et son groupe ont eu le temps de faire deux chansons, dont une reprise de I wanna be your dog d'Iggy Pop & the Stooges.


Le meilleur était encore à venir avec le Ministère des Affaires Populaires, sa Chasse est ouverte et une parodie de sifflage de la Marseillaise.


Et deux petits films mais le son est mauvais.








Quand je suis rentrée chez moi ce soir-là, j'ai appris qu'une femme s'était immolée de désespoir, en présence des journalistes qu'elle avait convoqués devant la maison d'arrêt du Mans, pour protester contre l'expulsion de son compagnon. L'homme purgeait une peine de prison ferme de deux ans et avait refusé par 18 fois de monter à bord de l'avion qui devait l'amener en Arménie.


Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a affirmé "qu'il ne s'agissait pas d'une affaire "de double peine ou de sans papiers", mais d'une affaire "de droit commun, aussi tragique soit-elle" " (AFP)


Cela fait pourtant étrangement écho au durcissement des lois sur l'immigration, à la déshumanisation exercée par une politique qui ramène les hommes à des quotas. Je ne peux m'empêcher de penser aujourd'hui, aux paroles que j'ai entendu l'Abbé Pierre prononcer il y a longtemps dans une émission : « Quand Monsieur Le Pen dit "la France aux Français", j'ai envie de lui répondre "La Terre aux humains" ».

Les photos et les films sont la propriété d'Angelina.

mardi 21 octobre 2008

Le travail from Grégory

Voici un texte sur le travail écrit par Grégory il y a un an. Je le trouve toujours d'actualité. En pleine crise financière, en pleine perte du pouvoir d'achat, en pleine hausse du chômage, Grégory propose des solutions élémentaires, locales, faciles à appliquer. On se demande pourquoi personne ne prend la peine de les appliquer.


Depuis une trentaine d’années et le début de la crise économique que l’on attribue en point de départ au 1er choc pétrolier, la situation économique et sociale de la France n’a cessé de se dégrader, et les périodes dites de « tendance à la reprise économique » ont été relativement courtes et suivies d’un retour à la crise de plus en plus inquiétant.

Les solutions préconisées ont alterné suivant les majorités politiques en place, et leur peu d’efficacité sur le long terme a conduit notamment à une alternance politique régulière.

Les gouvernements nous ont présenté des mesurettes, parfois des mesures, mais jamais un programme électoral détaillé ou une politique générale s’inscrivant dans le temps et fondée non pas sur une analyse économique purement technique, mais sur une idée nouvelle de la société de demain, sur notre rapport au travail et sur notre capacité à nous mobiliser collectivement dans un but commun affirmé : construire un avenir qui définit par exemple le travail comme une composante citoyenne de notre parcours de vie.

Deux exemples pour développer ce qui précède et avant d’aborder ce qui pourrait s’approcher d’une politique ambitieuse :

1 -Certains pays, dont en Europe l’Allemagne, le Danemark ou la France, sont en pénurie de main d’œuvre dans de nombreux métiers peu ou très qualifiés (informatique dans ces trois pays, ingénieurs en Allemagne et France, restauration, santé, bâtiment en France…) Ces emplois manquants se comptent en centaines de milliers chez nous. Nous n’arrivons cependant pas, contrairement au Danemark par exemple, à concevoir une politique de l’emploi où un chômeur se verrait proposer un choix de métiers sur la base desquels il pourrait opter pour une formation, en alternance entre l’entreprise et un organisme validé de formation, permettant de lui donner une qualification recherchée sur le marché de l’emploi et d’intégrer une entreprise qui a manifesté un besoin préalable à sa formation.

Nous pourrions également envisager qu’un demandeur d’emploi participe à la vie locale par des actions lui permettant d’acquérir de nouvelles compétences, lui permettant également de ne pas se retrouver en situation d’exclusion et de se faire remarquer par les acteurs économiques locaux susceptibles de l’employer.



Plus généralement, nous pourrions penser une politique en direction des personnes momentanément sans emploi, qui permette de ne pas faire des « chômeurs » ni des « inactifs » à plus ou moins long terme, mais des personnes en « disponibilité active et participative ».

Pour avoir personnellement expérimenté Bilans de Compétence, CIF, VAE, et côtoyé de nombreuses personnes qui ont fait de même, je peux déclarer un réel manque de rigueur, de qualité, d’engagement et d’efficacité chez les différents acteurs de ce circuit, de même qu’une absence de connexion avec les entreprises. Leur manque d’opérationnalité n’est pas remis en cause dans la plupart des cas par l’Etat ou par les institutions tutélaires, qui financent des programmes et des organismes d’accompagnement et de formation entre autres. Une analyse détaillée de la Cour des Comptes, notamment en matière de résultats sur l’emploi et en matière de coût serait un éclairage bienvenu. Mais celle-ci a relevé la difficulté à mettre en place une analyse portant sur les Aides à l’Emploi notamment.

Comment affirmer dès lors que la politique et les budgets engagés dans ce domaine ne sont pas à la hauteur d’une ambition affichée en matière de formation et d’aide à l’emploi ? Peut-être simplement en proclamant qu’un ministère qui n’est pas en mesure de publier les chiffres des coûts et des résultats des différents dispositifs en place n’est pas non plus en mesure de faire face à un défi majeur de notre société : concevoir un système basé sur la responsabilisation de l’Etat et de l’ensemble de ses partenaires. Dernier détail, lorsque j’ai signé le PARE en 2001, le contrat prévoyait que l’on me propose des offres d’emploi correspondant à mon profil. Une sanction a même été prévue en cas de refus à plusieurs offres. Sur mes deux périodes de chômage, jamais une seule offre concrète ne m’a été adressée. Dois-je m’en réjouir ?
Certainement non.

2 – Le deuxième exemple concerne le slogan électoral de la dernière élection présidentielle : « travailler plus pour gagner plus ». Je ne reviens pas sur les arguments légitimes déjà très nombreux et pertinents pour dénoncer cette formule, émis par des salariés et des économistes : complexité de mise en œuvre, impossibilité pour l’employé d’en réclamer la mise en application dans la plupart des cas, incohérence de la mesure sur le plan macro-économique, frein à l’embauche de nouveaux salariés… Mais j’aborderai la question du principe de la mesure : elle est au cœur du programme de la majorité actuelle en matière d’emploi. Faut-il alors penser que la politique de l’emploi se résume principalement à une mesure pratique ? Qu’elle ne s’inscrive pas dans un programme global dont le citoyen n’a pas eu par ailleurs connaissance ?

Les analyses économiques des grands partis ne sont pas visibles, pas détaillées, ne s’inscrivent pas dans le long terme ni dans la conception d’un véritable projet de société. Impossible à réaliser par absence de consensus interne, de visibilité, de capacité à fournir un réel travail sur le sujet ? N’est ce pas le rôle du politique de fournir aux électeurs cette analyse détaillée ?

Nous soutenons des partis, élisons leurs candidats, qui ne sont pas en mesure de nous fournir un vrai programme de politique. Devons nous nous opposer à cela ? Oui, je le crois. Pour créer un programme politique sur l’emploi, les partis devraient associer les compétences économiques et politiques aux compétences citoyennes et aux visions idéologiques disposant d’un esprit critique.



Je n’ai jamais crû à la fatalité du chômage, aux explications économiques telles qu’elles nous sont présentées. Il existe des facteurs économiques constatés, certes, mais toute politique volontariste basée sur l’implication et la responsabilisation, et impliquant une vision à long terme, devrait porter ses fruits. Sinon, comment expliquer ces centaines de milliers de postes non pourvus ?

Il est temps d’avoir des idées, de vraies idées, et de nous mettre au travail, collectivement. A 46 ans, je me heurte à tous les obstacles du retour à l’emploi… mais je ne renonce pas, et des idées j’en ai. Curieusement, elles me paraissent plus simples et plus élaborées que cette simple formule « travailler plus pour gagner plus ». Après
la mise en place du Droit au Logement Opposable en 2008, qui me procurera enfin un vrai toit, à qui devrais-je m’adresser pour dire « Bonjour, je suis sans emploi, je viens travailler plus pour gagner plus » ?

La politique a besoin de rééquilibrer la justice sociale pour redonner confiance à la majorité des français, trop d’affaires, de dépenses indécentes, de fortunes acquises par capitalisation, malversations, trop d’inégalité de traitement entre les classes privilégiées et les classes précarisées. L’exemplarité à terme au sommet de la classe politique et économique est peut-être la condition sine qua none à la réussite du pays.

Mais restons positifs et faisons ce pari simple : après la méthode Jospin qui a enregistrée des résultats positifs sans précédant pendant 4 ans et avant qu’il ne rate un virage pourtant si bien indiqué ; et après le dynamisme de Sarkozy à qui je pense peu de Français viendraient à reprocher son envie manifeste de réussir une politique active visant à remettre la France en selle, que l’on partage ou non ses options politiques, pourquoi n’aurions nous pas une femme ou un homme providence qui sache renouveler le langage politique, nous proposer tout simplement de miser avec lui sur un programme politique simple, abouti, composé d’idées neuves se défiant de celles en place, de méthodes permettant à tout citoyen de participer activement ou non à un projet à hauteur de ses moyens, au niveau local ou plus, et d’objectifs réalistes mais ambitieux.

Le chômage n’est pas une fatalité, et pour l’éradiquer totalement, il suffit de le transformer en une « disponibilité participative ». Le partage du travail devient alors une évidence. Travailler plus pour travailler tous. Simple, non ?

11 11 2007

lundi 20 octobre 2008

Hallelujah

En ce lundi où Soeur Emmanuelle s'en est allée, je n'ai pas trouvé mieux qu'un ange pour la saluer.



Yalla !

jeudi 16 octobre 2008

Qui êtes-vous, Trent Reznor ?

Aujourd'hui, lecteurs stupéfaits, j'ai décidé d'inaugurer une nouvelle série. La série des "Qui êtes vous ?" Pour commencer, j'évoquerai les gens, connus ou inconnus, que j'admire. Si j'ai de la chance, je pourrais même faire des interviews et/ou apporter un éclairage sur un problème de société par le truchement d'un témoin, de l'acteur d'une action ou autre.

D'accord, je ne fais pas dans l'originalité aujourd'hui. Il n'empêche que cela risque d'être passionnant.

Ce premier article (et au passage j'aimerais signaler à quel point je suis contente et émue d'inaugurer ma série avec lui) était au départ une commande passée à Sébastien. "Hmmm", me répondit Sébastien, comme il sait si bien le faire... Oué, bon, ok, j'ai compris !

Ma rencontre avec Trent Reznor fut sonore. Au début, je ne savais même pas qu'il était lui, je croyais qu'il était eux. Abscons et abyssal tout ça, tout à fait à son image. Trent Reznor n'est pas seulement un homme, il est aussi un groupe à lui tout seul, Nine Inch Nails (ne me demandez pas ce que signifie ce nom, je n'en sais rien. Neuf pouces d'ongles ? Si vous avez une idée, n'hésitez pas à poster un commentaire). J'ai entendu March of the Pigs à l'occasion de la sortie de son deuxième album, The Downward Spiral. Je n'y aurais probablement pas prêté attention si la chroniqueuse n'avait précisé que l'album entier avait été enregistré dans la maison où Sharon Tate avait été massacrée avec ses amis, et que justement March of the Pigs faisait référence à cet épisode. Les assassins avaient écrit "PIGS" avec le sang de leurs victimes sur les murs. Bigre ! Il faut être sacrément frappé pour retourner sur cette scène d'horreur afin d'enregistrer un disque. Toujours selon la chroniqueuse, Trent Reznor aurait déclaré qu'il avait senti des ondes dans cette maison et qu'elles avaient influencé le disque.

Au final, l'album The Downward Spiral est plutôt accessible pour du rock industriel, sans pour autant être mainstream. Les morceaux sont mélodieux, les textes poétiques, vénimeux et complètement désespérés. Trent Reznor y distille avec délice une violence tantôt contenue dans des chansons douces comme Piggy, tantôt débridée comme Mr Self-Destruct. Et malgré sa beauté fabuleuse, un sex appeal indéniable, Trent Reznor, à l'époque, ne jouait pas du tout sur ce registre et ne se mettait que rarement en avant. D'ailleurs, Courtney Love, partie en tournée avec lui, ne s'y était pas trompée mais Trent lui ayant fait manger un méchant râteau, elle l'a longtemps poursuivi de sa rage.

Trent Reznor, c'est aussi le mec qui s'est roulé dans la boue à Woodstock en 1994 avant de monter sur scène. Il a voulu ressembler au public, immergé dans la boue jusqu'au cou. Nombre de spectateurs tombaient et se retrouvaient momifiés. Ça a été l'idée la plus brillante du festival, en plus de la prestation qu'il a donné et qui reste dans les esprits.


Anecdotiquement, Trent Reznor a produit et lancé Marilyn Manson, il a produit la BO du film Natural Born Killers d'Oliver Stone, a participé à la BO de Lost Highway de David Lynch et a fait une magnifique reprise de Dead Souls de Joy Division pour la BO de The Crow.

A part ça, à part être totalement dingue, totalement poète, totalement spleeneur, totalement charismatique, Trent Reznor est un fou génial. Il va d'idée conceptuelle en créations artistiques démentes. Je vous laisse découvrir tout cela sur le site de Wikipédia, car je dois bien avouer que cet aspect de sa personnalité m'intéresse moins. Dans ses derniers albums, Trent Reznor projette ses visions morbides du monde dans un futur proche à coup d'albums puzzles à assembler, de morceaux à mixer soi-même, de sites internet pour reconstruire l'histoire qu'il n'a pas fini de raconter. Lui aussi dégoûté par l'inévitable armada marketing qui escorte chaque sortie d'album, il a, comme Radiohead, proposé un album en vente directe sur internet.

Depuis, Trent Reznor s'est fait couper les cheveux et a fait de la musculation. Selon Sébastien, c'est pour jouer de sa terrible et magnifique Gibson, une Les Paul que lui-même serait incapable de soulever. Bref, il a pris un coup de viril qui ne me parle plus beaucoup. Impossible cependant de ne pas rester touchée, fascinée par l'homme et par l'immense artiste.







Découvrez Nine Inch Nails!














Perfect Drug, figurant sur la BO de Lost Highway.




Johnny Cash a repris la chanson Hurt.


En savoir plus :

Top of the Op's (7)

Courage ! Plus qu'un mois... A vos votes en commentaires.

31) Mozart - Noces de Figaro, L'ho perduta

32) Verdi - Rigoletto, La donna e mobile

33) Wagner - Lohengrin, Choeur nuptial

34 Puccini - La Bohème, Mi chiamano Mimi

35 Berlioz - La Damnation de Faust, Air comique de Méphisto

mardi 14 octobre 2008

lundi 13 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona Caramba

Je ne vais pas laisser le suspense planer plus loin que le titre : j'ai adoré ce film. Je me suis amusée, j'ai réfléchi. J'ai retrouvé le grand Woody Allen, et j'ai l'impression qu'il s'est retrouvé lui-même, qu'il n'a pas hésité, pour une fois, à assumer ce qu'il est vraiment, un cinéaste new-yorkais totalement perméable à la culture européenne. Dans Vicky Cristina Barcelona, Woody Allen a su rester profondément américain, il a totalement endossé le rôle du cinéaste en goguette grâce à ses deux héroïnes : des touristes américaines.



Penélope Cruz


© Warner Bros. France
Galerie complète sur AlloCiné


Pour son film dans la torride Espagne, Woody Allen a joué à fond la carte de l'Américain touché par la sensualité, l'attraction charnelle, la fièvre ibérique et il s'en amuse beaucoup. Il s'amuse même à en faire des tonnes, à en rajouter dans le grotesque sans jamais perdre les pédales. C'est comme s'il avait lâché ses deux Américaines, Cristina (Scarlett Johansson), un peu out of space qui ne sait pas ce qu'elle veut mais sait ce qu'elle ne veut pas et Vicky (Rebecca Hall) qui sait ce qu'elle veut et sait ce qu'elle ne veut pas, pour observer comment elles s'en sortent.

Le personnage de Vicky m'a fait penser à Lucy dans le roman d'E M Forster Avec vue sur l'Arno (qui est devenu le film Chambre avec vue), le parcours d'une jeune fille de bonne société qui se révèle à elle-même à la faveur d'un séjour en Italie. D'ailleurs, Woody Allen aussi choisit l'art pour "dévergonder" ses héroînes : la photographie pour l'une, la musique pour l'autre qui oublie tous ses beaux principes après un air de guitare.



Javier Bardem et Rebecca Hall


© Warner Bros. France
Galerie complète sur AlloCiné


L'amour dans tous ses états est le fil conducteur du film. Et bien sûr, comme il s'agit d'un film de Woody Allen, on disserte beaucoup, on se pose mille questions, on fait des choix mais ce sont de faux choix car les intentions sont différentes des actes, tout cela sous une bonne couche d'humour sans que cela ne nuise jamais au propos. On retrouve la légerté de Comédie érotique d'une nuit d'été et le romantisme d'Annie Hall.

Woody Allen fait à nouveau tourner Scarlett Johansson, qui lui avait cruellement fait défaut dans Cassandra's dream. Il semble être le seul cinéaste à savoir exploiter sa rondeur, filmer son visage avec autant de sensualité. Du côté de la vieille Europe, Javier Barden ne faillit pas à son nouveau statut de latin lover en titre à Hollywood, mais sans rouler des mécaniques, sans ridiculiser son personnage et avec un charme fou. Pénélope Cruz quant à elle est parfaite. Elle n'a qu'un rôle très secondaire, totalement outré, vraiment caricatural, mais elle y va de bon coeur et s'en sort comme une reine.



Scarlett Johansson


© Warner Bros. France
Galerie complète sur AlloCiné



Quel plaisir également de retrouver Barcelone lorsque l'on a la chance d'y avoir déjà été :

la cathédrale inachevée conçue par Gaudi, La Sagrada Familia

© Angelina

le parc Güell

© Angelina
© Angelina

la fête foraine de Tibidabo qui surplombe la ville, vieillote et pleine de charme.

© Angelina

Et puis, l'une des scènes finales où Vicky raconte tout à Cristina se déroule dans un bar à tapas où j'ai mangé le premier jour de mon séjour, sur las Ramblas.


A voir seulement si vous voulez prendre un coup de soleil.

Communiqué du Collectif de soutien à Marina Petrella

COMMUNIQUÉ

Nous apprenons avec joie et soulagement la décision, annoncée par le Président de la République française, de renoncer à l'extradition de Marina Petrella en application de la clause humanitaire. Les plus hautes autorités de la République, in primis le Président Sarkozy, ont donc entendu la cause qui était celle de Marina et la nôtre. Dont acte, car il faut « donner à César ce qui lui revient ».

Cette juste décision permettra à Marina de retrouver sa famille, se soigner et, nous l'espérons, reprendre le chemin d'une vie engagée en France depuis plus de 15 ans.

Nous remercions toutes celles et ceux qui ont été avec nous depuis le mois d'août 2007, et qui ont permis ce dénouement de la raison et du coeur. Un grand merci aussi aux avocats de Marina, Mes Irène Terrel et Jean-Jacques de Felice (lequel n’est malheureusement plus avec nous), dont le dévouement et la ténacité ont été hors pair.

Nous n'oublions pas la situation des autres réfugiés italiens en France. Cet espoir d'une vie retrouvée pour Marina doit indiquer la voie d'une solution politique qui reconnaisse définitivement leur présence en France.

Nous invitons toutes celles et ceux qui ont accompagné notre combat à nous retrouver pour un rassemblement de solidarité le 16 octobre prochain à Beaubourg.

Collectif de soutien à Marina Petrella


Diffusé par le site Parole Donnée.

Encore plus sensuelle...

... que sur l'album je trouve, Marie Modiano live à Saint-Brieuc.

Je tombe des nues en la découvrant grâce à Frédérique et à cette vidéo vue sur son blog. Confirmation prise auprès de Cholera, la déesse de I-Tunes, cette petite Modiano a tout d'une grande.



Personnellement, elle n'est pas sans me rappeler une certaine Rosie Vela, en plus glamour...


...ou une Hope Sandoval en moins juvénile.



Et vous, vous en pensez quoi de cette bombe sensuelle à la française ?
http://www.myspace.com/mariemodiano
http://pagesperso-orange.fr/reseau-modiano/modianomarie.htm

samedi 11 octobre 2008

La quiche Lorraine la vraie

Moult fois promise, moult fois retardée pour cause de piles HS, d'appareil photo introuvable, la voici enfin la fameuse quiche lorraine, la vraie, celle de Lorraine. A vos stylos, à vos imprimantes, elle va devenir le classique de votre cuisine tant elle est facile à réaliser et délicieuse au goût.












Préparation : 20 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 4 à 6 personnes

- une pâte brisée dont vous trouverez la recette
- 75 cl de crème fleurette
- 75 cl de lait
- de la poitrine fumée
- 2 oeufs
- de la noix de muscade
- du sel
- du poivre

Faire une pâte brisée. La laisser reposer 30 mn à température ambiante simplement recouverte d'un linge propre.

Pendant ce temps, découper la poitrine fumée en petits lardons. Les chauffer dans une poêle sans matière grasse. (Sur la photo, j'ai utilisé du saucisson, que je n'ai pas chauffé donc). Laisser reposer sur du sopalin pour éliminer l'excédent de gras.

Battre les 2 oeufs entiers. Ajouter le lait et la crème liquide, puis le sel, le poivre et quelques bonnes râpures de noix de muscade. Bien mélanger.

Abaisser la pâte, c'est-à-dire l'étaler au rouleau à pâtisserie et foncer le moule. Piquer le fond avec une fourchette. Jeter les lardons puis verser l'appareil (le mélange oeufs-crème-lait) par-dessus.

Enfourner dans un four préchauffé à 200°C (Th. 6-7) pendant 30 minutes. Moi j'ai tendance à placer ma quiche plutôt vers le bas que vers le haut pour que le fond de la pâte cuise bien.

Dernière petite astuce : si vous êtes comme moi et que vous avez plutôt tendance à avoir la main légère sur le sel, il se peut que la quiche soit un peu fade. (Personnellement, j'hésite toujours à trop saler. On peut toujours resaler si ça manque de sel mais jamais dessaler quand c'est trop salé). Cela dit, ressaler du déjà-cuit c'est pas top. Pour donner du goût, je commets une offense envers les Lorrains, je parsème le dessus d'un peu de gruyère râpé ou un peu de comté, enfin un truc pour donner du goût.

A déguster avec une bonne salade.



Toutes les photos sont la propriété d'Angelina.