mardi 30 juin 2009

Fédérer les énergies from Olivier


Crédits photo

Nous sommes nombreux à déplorer l'éclatement de la gauche de transformation sociale en France.

Nous sommes nombreux à partager un même constat sur la situation nationale et internationale.

A l'heure où la crise s'étend, le capitalisme, engagé dans une course effrénée au profit, détruit la planète, les solidarités. S'y opposer et critiquer ce système est une nécessité. Mais critiquer ne suffit pas, proposer des solutions, construire des alternatives qui préservent les richesses naturelles et permettent un autre usage des richesses produites, favoriser la coopération, et non le profit et la concurrence, cela est plus que jamais nécessaire.

Depuis des mois, le rejet de la politique de Sarkozy grandit dans les mouvements sociaux et la population. Dans les petites et grandes actions, il existe une recherche de critique et de construction qui demeure trop éclatée pour atteindre la force nécessaire pour changer les choses en profondeur. Nous sommes nombreux à le sentir, il manque dans notre pays un acteur politique qui conteste, propose et rassemble largement.

Car la gauche est aujourd'hui dans l'impasse, les élections européennes l'ont encore démontré. Le Parti socialiste se montre incapable de proposer une alternative politique. Le score des listes Europe écologie manifeste une forte sensibilité aux enjeux écologiques mais ne remet pas en cause la logique du profit. Les forces anticapitalistes éparpillées obtiennent des scores honorables, en présentant des projets si voisins qu'ils auraient dû être communs. Et comment ne pas voir la force qu'elles auraient eu si elles s'étaient rassemblées. Cette situation a amené une énorme abstention, elle désoriente celles et ceux qui luttent, ceux qui subissent, et qui sont ainsi maintenus à l'écart de la politique. Cette situation conduit à ce qu'en France, en Italie, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, c'est une droite dure qui arrive en tête.

Le panorama pourrait paraître déprimant. Une droite triomphante, une gauche atone, des résistances éparpillées et pourtant nous ne nous résignons pas. Il faut fédérer les énergies.

Fédérer les énergies, c'est d'abord redéfinir un nouveau projet. Il faut inventer un nouveau mode de développement rompant avec le productivisme, ouvrant la voie à une appropriation sociale des richesses et des moyens de production, à d'autres rapports de production, à d'autres rapports entre les femmes et les hommes, à d'autres objectifs pour l'activité humaine, à d'autres rapports à la nature, à une démocratie renouvelée. Les urgences sociales et écologiques ne peuvent être traitées séparément et on ne peut répondre ni à l'une ni à l'autre sans remise en cause du capitalisme.

Fédérer les énergies, c'est ensuite inventer de nouvelles relations avec les mouvements sociaux, entre mobilisations et institutions. Car les grandes luttes politiques ne pourront désormais être menées que par une convergence de toutes sortes de forces, syndicats, mouvements culturels, associations, partis et autres organisations.

Pour cela, il faut favoriser les convergences dans les luttes sociales et écologiques, contre les licenciements et pour l'emploi, contre la casse sociale, contre le démantèlement du droit du travail et des services publics, pour l'extension des droits des femmes, pour la régularisation des sans-papiers, contre la marchandisation du vivant, pour développer le féminisme et l'antiracisme, pour de
nouvelles formes de production de l'énergie, pour un développement respectueux de l'avenir de la planète.

Fédérer les énergies, c'est aussi construire la force politique pluraliste et transformatrice dont notre pays a besoin. Aucune structure ne peut à elle seule faire bouger les lignes. La nécessité est bien de rassembler tous les courants de la gauche de transformation sociale et écologique. Un rassemblement pluraliste, fort de la confrontation des différentes cultures existantes, permettra d'affirmer un projet politique commun tout en développant une dynamique de rassemblement. Mais ce rassemblement que nous appelons de nos voeux ne pourra se faire sans une profonde critique des anciens modes d'organisation et l'invention de nouvelles formes d'action. Il est indispensable pour permettre l'implication du maximum de citoyens de combattre la délégation de pouvoir et d'inventer de nouveaux fonctionnements démocratiques.

Les prochaines élections régionales seront dans ce cadre importantes. Marqueront-elles à nouveau l'éloignement des milieux populaires de la vie politique et de la division de la gauche de gauche, ou permettront-elles des avancées face à la droite ? Existera-t-il la possibilité pour les habitants de peser fortement pour élaborer et imposer des politiques différentes dans les régions - pour réduire les fractures territoriales et sociales, pour le développement économique et social, tenant compte d'une réduction de l'empreinte écologique ; pour répondre aux besoins de logement, d'emploi, de santé, de formation ?

Divisés nous sommes des nains, divisés nous ne servons à rien pour ceux qui souffrent et ceux qui veulent vivre mieux. Quelle absurdité de ne servir à rien alors que dans un monde que le capitalisme conduit à sa perte, ce qui nous rassemble est infiniment plus fort que ce qui nous sépare.

Alors rassemblons-nous, fédérons-nous et nous pourrons faire entendre une autre voix à gauche.

Rassemblés nous pourrons à nouveau faire souffler le vent du changement !

dimanche 28 juin 2009

Cinéphile

Crédits photo

Xavier voulait aller au ciné hier avec Martine et moi. Lui tu ne le connais pas, il a le même âge que moi, 23 ans, et il est si beau que toutes les filles le draguent. Les mecs aussi d’ailleurs. Il ressemble à Mel Gibson, c’est fou !


...

Pour connaître la suite de ce texte écrit par Grégroy H, envoyez-moi un mail à cette adresse mespetitesfables@gmail.com sans omettre de me préciser que vous avez bien 18 ans et plus.

Brûlant !!!

© wickenden


Attention !!! Il va faire très très chaud ce soir sur Mes petites fables. Et toujours dans le souci de ne choquer personne, ce blog s'adressant à tous les publics, exceptionnellement, le billet sexe du dimanche soir sera publié à 22h00 et non 20h00. En raison de son érotisme torride, voire du caractère carrément pornographique du texte, celui-ci sera dépublié tard dans la soirée.

Un rendez-vous à ne pas manquer donc !!!!

A ce soir !

vendredi 26 juin 2009

Rest in peace (1)

Il aimait à se comparer à John Merrick, le héros d'Elephant man. Il retrouvait dans ce film tellement de son histoire personnelle. A l'époque, je ne comprenais pas pourquoi.



Exploité par son père qui l'avait fait travailler sans relâche pour devenir une vedette puis par Berry Gordy, patron de la Motown, traqué par les paparazzi et les fans, qui à cette époque l'empêchaient de sortir de chez lui, il se reconnaissait dans cet objet de foire qui hurlait son humanité. Au-delà de l'anecdote, il est troublant de constater combien sa vie a fini par adhérer à la trame d'Elephant man plus qu'à celle de Peter Pan, certainement au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer.

Star d'une ampleur internationale longtemps avant Madonna et comme on n'en avait plus vu depuis Monroe et Presley, Michael Jackson a tutoyé la gloire, la grâce, l'éternité à 25 ans avec la bombe Thriller. Révolution musicale mais renversement social et culturel, un afro-américain réconciliant l'Amérique de toutes les couleurs, là où Sammy Davis Jr, Sidney Poitier, Hattie McDaniel* ou James Brown s'étaient arrêtés.

Trop fragile, certainement peu doué pour le bonheur, Michael Jackson n'a eu de cesse dès lors de brûler l'or en lui et de cultiver sa monstruosité. Du parc d'attraction démesuré déserté après l'accusation de pédophilie au caisson à oxygène, du blanchiment de la peau aux probables innombrables opérations esthétiques démenties (il n'en avouait que deux), du mariage avec la fille du King au contrat passé avec la mère de ses enfants, du pathétique Bad et son image ratée et risible de mauvais garçon au bébé brandi dans le vide. Digne d'un Howard Hughes ou de Citizen Kane.

Reste le génie.













* Première actrice noire récompensée aux Oscars pour le rôle de Mamma dans Autant en Emporte le Vent.

mercredi 24 juin 2009

L'impératrice from Minui

J'ai découvert d'abord un personnage de légende, un personnage aussi cruel que tyrannique. Sur différents récits, l'Impératrice Wu Tse Tien est décrite comme une ogresse, un monstre qui n'aspire qu'au sang aussi bien de son peuple que de ses propres enfants. Mais un proverbe africain dis que tant que les récits seront faits par les hommes, la chasse au lion ne parlera que de grand chasseur. Shan Sa nous offre une perspective différentes de ce que nous connaissons de cette femme. Auteure de La Joueuse de Go en particulier que j'ai découvert il y a quelques années, j'ai plongé dans la poésie de cette auteure qui nous transporte dans la Dynastie Tang où vécu Lumière et dans cette Cité Interdite qui fait de son habitant le Seigneur de l'Empire d'Orient, où ses frontières dessinent le monde pour s'appeler l'Empire du Milieu.

L'histoire d'une femme de sa jeunesse dans la Gynecée de l'Empereur où elle rencontre celui qui aura pour enfant son futur époux. Elle grandira au milieu des intrigues de cette cour où la moindre pensée appartient à l'Empereur. Elle connaitra la faim, la maladie, la trahison, les guerres, la perversité mais surtout deviendra avec une ambition sans faille celle qui sera l'Impératrice. En lutte constante contre les passions et les manipulations elle assoira son pouvoir sur toute la Chine. Et deviendra aussi bien la souveraine la plus crainte mais aussi la plus adulée. Tant son aura brille par son audace face à un monde de traditions patriarcales où elle révolutionnera la politique tout en mourant pour elle.

L'Impératrice de Shan Sa est plus qu'une biographie. C'est un vrai roman où l'on se perd à chaque moment dans le monde impérial chinois dans la religion bouddhiste qui a brillé de sa splendeur la plus immaculée mais aussi dans le sang de tous ceux qui ont osés comploté contre l'Impératrice.

10 000 ans de règne, 10 000 ans de Félicité c'est ce que la Chine lui souhaitait là où Femme qu'elle est, elle aspirait à une vie où elle vivrait en paix avec elle même.

mardi 23 juin 2009

La fête à Audrey

Mine de rien, elle est une figure de la télé publique. Droite dans ses bottes, déterminée dans la pratique de sa profession comme dans l'expression de ses convictions. Elle est la seule figure de proue du journalisme sur le service public a être descendue dans la rue lors de la réforme de l'audiovisuel, quitte à se faire remarquer d'un pouvoir prompt à saquer tout ce qui bouge. Elle est, à ma connaissance, la seule à ne pas avoir bu comme du petit lait tout ce que lui disait Monsieur Sarkozy, certes encore Ministre de l'Intérieur à l'époque, et à avoir opposé sa radicalité, sa ténacité à la mauvaise foi, au louvoiement, au contournage en douceur et au retournage de crêpe. Bref, ce jour-là, elle avait fait ce que tous ses confrères devraient toujours faire, elle avait fait son boulot.

Cela faisait un petit moment que je souhaitais diffuser ce petit montage vidéo très pédagogique quant à la méthode Sarkozy en interview. Le fait qu'elle quitte le 19/20 de la 3 pour i-télé avec la petite traînée de soufre que cela a suscité m'en donne l'occasion.

Enjoy ! et bonne fête Audrey.



Sarkozy face à Pulvar
envoyé par BLACKMUSICS - Regardez les dernières vidéos d'actu.

lundi 22 juin 2009

Star et artiste

Aujourd'hui reconnue pour ses films avec Luc Besson et la série des Resident Evil, acclamée pour son extraordinaire beauté alors qu'elle entrait à peine dans l'adolescence, Milla Jovovich s'adonne aussi à la musique et à la chanson depuis des années avec un peu moins de succès.


Pour ma part, j'ai usé ma cassette de The Divine Comedy (1994), son premier album à la pochette splendide. Un peu folk, légèrement rock, un rien acoustique et mélancolique, il est plein de charme, de petites touches de brillants qui étincellent dans le noir. Les chansons ont certainement moins d'impact prises une par une et sorties de l'ensemble, ce qui fait que The Divine Comedy n'est sûrement pas un très grand album, mais il a le mérite d'être encore aujourd'hui très écoutable et très agréable. C'est pour cela qu'il est difficile de choisir une chanson. Mais le choix est vite fait lorsque l'on tombe sur la vidéo de The Gentleman Who Fell, un clip qui possède beautée plastique et humour, dans lequel Milla exerce ses talents d'actrice et que l'on dit inspiré d'un film de Maya Deren, réalisatrice d'origine ukrainienne du court-métrage Meshes of the Afternoon.



Je n'ai pas suivi la suite de la carrière de chanteuse de Milla. Peut-être qu'il faudrait que je m'y penche, mais le peu que j'en ai entendu ne m'a pas terriblement emballée. Je trouve très dommage qu'elle écrive et chante en anglais. Pour tout dire, la dernière chanson de The Divine Comedy, intitulée In A Glade est une reprise d'une chanson traditionnelle ukrainienne, patrie d'origine de Milla Jovovich. Et c'est un bonheur à écouter interpétré par elle.

dimanche 21 juin 2009

Soirée mondaine ?

© fazh


Je suis contente que tu m’appelles, il faut que je te raconte ma soirée. Mon mari et moi étions invités chez des amis mondains.


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Pour connaître la suite de ce texte écrit par Grégroy H, envoyez-moi un mail à cette adresse mespetitesfables@gmail.com sans omettre de me préciser que vous avez bien 18 ans et plus.

Chaud !!!!


© Jason Riedy


Attention !!! Il va faire chaud ce soir sur Mes petites fables. Et dans le souci de ne choquer personne, ce blog s'adressant à tous les publics, exceptionnellement, le billet sexe du dimanche soir sera publié à 22h00 et non 20h00. En raison de son érotisme torride, voire du caractère carrément pornographique du texte, celui-ci sera dépublié tard dans la soirée.

Un rendez-vous à ne pas manquer donc !!!!

A ce soir !

jeudi 18 juin 2009

Critique lapidaire

Lapidaire car le film est sorti depuis plusieurs semaines déjà. Dans un quasi-désert cinématographique certainement pour que les médias çà-et-là recommandent vivement d'aller le voir. Ou alors c'est à cause du capital sympathie dont jouit la réalisatrice Zabou Breitman. Adorable actrice, la belle Zabou n'en est pas à son coup d'essai. Personnellement j'avais adoré Se souvenir des belles choses, pour le titre, pour les acteurs, pour l'intensité des sentiments, pour la lune qui ment, pour le drame et les larmes. C'est ainsi que, désireuse de me faire une petite virée en solitaire et pleine de confiance, j'ai opté pour Je l'aimais, son troisième film. Du coup, j'en viens à me reposer des questions sur son premier.

Anna Gavalda, au cas où vous ne la connaîtriez pas, au cas où vous seriez passé à travers le torrent médiatique qui s'est abattu sur chaque lecteur de magazine féminin, utilisateur de presse quotidienne, usager de télévision toutes chaînes confondues, consommateur de salles obscures et/ou auditeur des grandes stations de radio dites culturelles, Anna Gavalda est l'auteur de l'amour-toujours, la romancière de l'amour éternel, l'amour pur, l'amour fort, l'amour jeune, l'amour neuf, des histoires d'amour qui finissent bien en général. Pardon d'avoir l'air rageur, mais son Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part avait réussi à me la jouer (je me fais apparemment souvent avoir par les jolis titres moi). J'ai tout de même, vaguement écoeurée d'avance, prudemment évité le Ensemble c'est tout, auquel j'ai succombé sur le petit écran, la faute à Audrey Tautou. J'ai carrément et inconsciemment refusé de m'intéresser à la suite jusqu'à ces reportages alléchants sur le dernier film de Zabou Breitman. Il se trouve qu'il est adapté d'un roman commis par Madame Gavalda. Légère déception et malaise pendant le générique du début, vous l'imaginez bien.

Tout le long du film, je balance. Le film est ennuyeux limite pénible, mais je ne sais pas pourquoi et en dépit de Gavalda, je lui donne sa chance. J'attends .

Première séquence, une nana pleure en gros plan sans jamais fermer les yeux. Elle ne veut pas rentrer chez elle.

Deuxième séquence, elle se pelotonne dans la voiture, sur le siège du passager. Il fait nuit.

La suite se déroule dans un chalet de montagne. L'actrice principale devient spectatrice du récit de son beau-père qui lui parle de l'amour de sa vie, la femme qu'il a rencontrée, aimée comme un fou et perdue. Tellement spectatrice qu'à un moment, elle se retrouve, elle et son canapé, dans le hall de l'aéroport où Daniel Auteuil prend l'avion.

Donc pour finir et lapidairement : les acteurs sont très bons, la pleureuse, Florence Loiret-Caille, s'en sort très honorablement malgré la mise en situation méga cliché dans laquelle on la fait patauger ; Daniel Auteuil est très bon sauf que je m'ennuyais tellement que je commençais à me demander si ce n'était pas lui qui jouait mal par hasard, mais au final il est égal à lui-même, un grand acteur ; la femme aimée, Marie-Josée Croze, est très bien dans son genre, sauf que j'ai eu envie de lui attraper la tête et de la brosser méchamment à chaque scène où elle apparaît.

© SND

Ensuite il y a le propos, auquel, désolée mais je n'ai absolumment pas réussi à adhérer une seconde tellement il est lourdinguement et ringardement exploité. L'histoire d'amour fou, c'est bien parce que j'ai de la bonne volonté que j'ai bien voulu faire l'effort d'en accepter le concept. A aucun moment je n'ai été prise, saisie, embarquée.

Et pour finir, les petits copeaux de chocolat sur la chantilly, la mise en scène... risible, naïve, super lourde, je me répète, cliché, d'une lourdeur insupportable. Une musique omniprésente, envahissante, soulignant en rouge, surlignant en jaune fluo au cas où on n'aurait pas compris que là c'est triste !!!!! hein ?

Ce qu'on en garde : une irrépréhensible envie d'éclater de rire quand on se répète le titre du film en sortant de la salle, une romancière à boycotter d'urgence pour préférablement s'abonner à Nous deux, de beaux acteurs, une réalisatrice qui devrait peut-être faire la Femis, je ne sais pas, je propose... et un méchant petit billet loufoque d'Angelina qui se moque avant tout d'elle-même.

mercredi 17 juin 2009

Vie sur cour from Aude

© bladsurb


Ouverte sur l'extérieur cette cour intérieure. Insoupçonnable. D'abord, cette longue impasse, et ce long couloir encore. A l'entrée, une petite estrade, comme celle des cinémas d'antan : "Ben oui, faut payer, faut bien vivre". Autour de la cour, un grand rez-de-chaussé, labyrinthique, en escargot. Des pièces ouvertes aérées, les murs, recouverts d'étoffes, de tentures, n'en sont plus. Et puis, cette salle qui regorge de costumes, et cette petite loge, par l'entrebâillement de la porte, on aperçoit le torse glabre de l'acteur, ses muscles lisses. Et enfin, la cour. Son sol irrégulier, ses murs décrépis, terminés par de menus barbelés rivalisant avec une verdure effarouchée.

Plus bas, placardées, des enseignes d'un autre temps, celui d'avant les carrefour et autre Auchan. "Chez Mimile", "Au coupe-gorge". Echoués, à l'angle, une ancre et son gouvernail. Au centre, des fauteuils ocre et pourpre, bientôt, quelques habitants de ce coin du XXe vont les rejoindre ; pour l'heure, c'est l'apéro. Le maître des lieux l'écourte. 21h30, l'orage menace.

L'insolite entre en scène. Coiffé d'une calebasse, une autre, plus volumineuse à la taille, un homme émet des borborygmes guerriers à l'endroit de son compagnon, crâne rasé. Si le premier semble exprimer une rage trop longtemps contenue, le visage du second porte une expression étrange : il rappelle ces héros de science-fiction, dans les bandes-dessinées, qui auscultent les Terriens sans comprendre.

Animée, habitée, la cour n'est plus ce lieu où résonnent des pas saccadés, celle où l'on gare son vélo, où l'on vide sa poubelle.

23h. Applaudissements. Hilarité. La pluie n' est plus. Les murs se fondent au chien-loup.

mardi 16 juin 2009

Un fraisy mois de juin

Pure fraise, fraise-fraise des bois, fraise-framboise, fraise-framboise-rose, fraise-fraise tagada !!!!!!!!!!

Je les ai, ils sont miens, je les chérie, mes petits pots de confiture de chez Isa. Elle m'en a même dédicacé un. Ils sont si joliment décorés que ça donne envie d'être gourmand. Miam, slurp. L'été commence bien.

© Angelina

lundi 15 juin 2009

Karamba !!!

En novembre 2009, la convention internationale des droits de l'enfant aura 20 ans.

2009, c'est aussi la sortie du deuxième album du troubadour voyageur Karimba intitulé Tolérance. Karimba c'est un Henri Dès militant, un Anne Sylvestre tout en rythmes et en couleurs, un showman qui fait swinguer les parents tout en s'adressant d'abord aux enfants grâce à des musiques des quatre coins du monde, du Brésil aux Antilles.

Loin des habituelles comptines et ritournelles que l'on destine aux enfants, Tolérance se compose de véritables chansons, emballantes mais pédagogiques.

"On est différent mais pas indifférent
Il y a des noirs, des jaunes, des bruns, des blancs"
Bateau me direz-vous. Mais :

"Baldachino est beau, Léonardo est laid
Miranda un peu maigre et Gabriel est gros"

Le chanteur se met à hauteur des enfants pour leur expliquer que certains adultes peuvent mal se conduire. Les droits de l'enfant selon Karimba sont martelés en cadence dans la chanson éponyme :

"J'ai le droit, le droit d'être logé
J'ai le droit, le droit d'être nourri
J'ai le droit, le droit d'être soigné
J'ai le droit de dormir dans un lit
J'ai le droit d'avoir une famille
J'ai le droit à une identité
J'ai le droit, le droit d'avoir un nom
J'ai le droit d'avoir une vie privée..."

Et tant qu'il y est, l'artiste écrit son propre Imagine, une chanson qui évoque la maltraitance . Il en profite pour militer contre la fessée en rappelant aux parents en passant que taper n'est pas normal. Karimba n'oublie pas pour autant de se pencher sur les petits malheurs de Rudy, élève de maternelle et lance, comme un chant d'espoir, le mot Isralestine, comprenne qui pourra.

L'album Tolérance est à commander sur le site de Karimba, même si on n'a pas d'enfant.

dimanche 14 juin 2009

A votre bon coup m’sieurs dames

© ~ LanyLane ~

« C’est un super coup ! » et surtout : « Oui, MAIS c’est un super coup ! ». Je n’avais pas entendu ça depuis bien longtemps, quelques milliers d’années en gros. Et là, trois fois en quelques semaines ! Sauf que ces fois-ci, je l’ai entendu de bouches féminines. Trois fois pour parler de mecs avec qui ces dames donnent le sentiment de vouloir dire : « Je ne suis pas heureuse, je n’étais pas heureuse, mais comme de toute façon j’ai pas entraperçu le mec qui pourrait me rendre heureuse, autant que celui qui me saute soit un super coup ».

Ha ?! Ben oui. Juste retour des choses. Heu, moi ces trois femmes que j’aime beaucoup, vraiment, les entendre évoquer leurs relations ainsi, ça a quand même fait clignoter le warning de mon cerveau : « Ce ne sont pas des filles pour toi mon gars ! »

J’ai pas demandé : « C’est quoi un super coup ? » Mais j’ai quand même appris par la suite que ces super coups, fallait pas leur demander des caresses, ou même une lueur dans le regard, à part p’têt celle de la volupté, genre loup de Tex Avery. Un super coup, c’est une mécanique, une méga nique.

Mouais. Ça va être compliqué dans ce contexte de trouver la fille que j’aurai envie de lui tenir la main.

J’avais bien envie de répondre un truc provoc’ genre : « Moi je suis Houdini, je peux te faire jouir sans te toucher, je peux emmener ton imaginaire à la jouissance avant même d’avoir envahi ton corps » .. trop intello. Ou encore : « Je te sors ma liste de celles qu’avaient pas orgasmé avec leur corps et leur âme en même temps avant de me rencontrer » .. trop gourou. Ou plus technique : « Il te prend le cul ton mec ? parce que si il ne te prend pas le cul, tu peux pas dire ça » … Ou plus désagréable : « Ça veut dire que toi t’es forcément un bon coup ? Pasque moi, des filles qui savent vraiment s’occuper de ma bite, si j’en ai rencontré trois sur les centaines que j’ai connues, c’est bien le max » … trop définitif, et puis y a un p’tit mensonge là dedans (hein , lequel ?)

Donc, j’ai fermé ma gueule. Parce que ce sont vraiment des femmes formidables je vous jure. J’ai pensé que maintenant que les filles jouaient aux mecs, et bien c’était pas marrant, et que j’étais devenu une petite fille qu’avait avant tout besoin d’un amour innocent. Et que quitte à être un bon coup, et en attendant de m’engager dans une relation, je continuerai à faire l’amour à mes petites conquêtes sans avenir, avec qui j’envisage rien, mais qui me renvoient quelques sourires et quelques émotions magnifiques. Mes petits coups. Bien suffisant en temps de chasse.

Allez, pas question de déprimer, je vais aller faire un tour…et boire un bon petit coup.

Grégory H

PSssiiiittt



PSSsssiiittt ! Le sexe revient ce soir sur Mes petites fables.

Pour faire monter la température, Angelina a fait appel à un maître es textes érotiques. Grégory H vous donne donc rendez-vous ici, ce soir à 20h00.





© Dessin Olivia (à Paris), publié avec son aimable autorisation.

jeudi 11 juin 2009

Quand on a Eric (sous la main)

« Ooh Aah Cantona », « Why I love you ? I don’t know why, but I love you. », « When the seagulls follow the trawler, it’s because they think sardines will be thrown into the sea. »

On ne se lasse pas des cantonades d’Eric the King. Et c’est avec un plaisir de grand enfant que Ken Loach s’est amusé à les réutiliser, à en inventer d’autres et de mémorables, en mettant en scène l’idole du stade himself.


© Diaphana Films

Car Looking for Eric, c’est Ken Loach qui s’offre un moment de récréation dans sa filmographie, renouant avec l’esprit presque potache de Raining Stones. C’est accepter un postulat poétique, un prétexte social bien rôdé pour passer un bon moment. Ici, la star du football devient l’ami d’un postier, les mafieux sont de petites frappes à qui l’on cloue le bec en trois éclats de rire.

De quoi ça parle ? Eric, postier à Manchester, peine à reprendre le dessus : molesté par ses beaux-fils dont il a la garde, incapable de revoir sa première femme qu’il a abandonnée 30 ans plus tôt, il en vient même à ne plus assurer ses tournées. Pour le soutenir, ses collègues se mobilisent mais le salut viendra du King Eric, celui qui, dans les années 90, enflammait le stade d’Old Trafford, quand le prix des places était encore accessible aux postiers.

Jouissif de voir Eric Cantona endosser son propre rôle avec grâce, légerté et humour, de l’entendre parler anglais avec l’accent marseillais et tirer le film plus vers la générosité que la caricature de son personnage.

La morale du film prône encore et toujours des valeurs de fraternité, d’altruisme, vante les mérites de la solidarité et l’importance de l’amitié en énonçant que l’union fait la force. Des thèmes chers à Ken Loach, cultivés de films en films avec une obstination féroce.

Steve Evets © Joss Barratt


in: Angelina's organic envy of cinema

mercredi 10 juin 2009

Face à face from Grégory H

© fidofido

...pompompompom pompompompom... Allô ?... Ah c'est toi ?... Non, je suis dans le train... Je serai à la gare dans 25 minutes. Tu viens me chercher ?... J'ai reçu la facture pour chrichru... 1 350 balles ... ouais, j'm'en fous... d'toute façon j'payerai pas... Bon j'te laisse j'tentends plus... Ah au fait tu passes à la boulange ou j'y vais ? ... Tu y vas ?... Bon d'accord... Bon ben j'y vais alors. allez j't'entends plus... Salut... Tit... Tiout... Tuttut... Tiout... Tittit... Tut... Tit... Tiout.....ttttttttttttttt......... Bonjour madame, j'aurais voulu parler à madame Bertron... Non, c'est elle qui m'avait dit de la rappeler aujourd'hui... Oui, c'est pour l'annonce... Oui c'est ça... pour le poste en intérim... Nianiania... Nianianianiania...

Elle est insupportable, en somme. Grosse tâche blonde au look profilé, genre pouf de bureau, 25 ans, capable de passer du langage boeuf-beauf au langage poli-entreprise. J'aurais préféré que tu sois un mec, quand y sont cons y sont cons et en général les nanas n'ont rien à leur envier. Pourquoi elle gueulait ? C'est la conjugaison de sa voix, trop forte, son double langage et surtout sa tête de veau qui la rend insupportable.. Moi jaloux ?! Des clous... La laideur, sa laideur, n'a rien à voir avec des critères objectifs. C'est l'expression de son visage qui est laide, l'expression qu'elle a construite par l'accumulation d'années de connerie : visage trop rond vas-y-que-j'm'empifre, regard sûre-de-soi, l'humilité-connais-pas, son maquillagesophistiqué de chiotte défiant-toute-concurrence. Et elle est insupportable parce que je me déteste à écrire d'elle comme ça.

mardi 9 juin 2009

Un ch'ti rap ?

Depuis le mois d'avril dernier, les Ch'tis sont bronzés. Il était temps de parler de la sortie de leur 2ème album encore plus bon que le premier par là où il passe. Ça y est, le Ministère des Affaires Populaires a repris les gros dossiers en main et fait la tournée des points sensibles, des quartiers chauds, des endroits où ça bouge, des lieux où ça sue en dansant. Avec son rap de ch'timis, "du vrai de vrai mon salaud", MAP fait trembler les clichés de la musique urbaine, induit des rythmes orientaux sans verser dans les fariboles Shéhérazadiennes, mâche de l'argot de Lillo et triture les textes du répertoire français avec décontraction, respect, génie, en les mâtinant de conscience politique.



20 titres, pas moins, sont disponibles sur Les Bronzés font du Ch'tis. Et le Ministère a même mis à la disposition de ses administrés un numéro de portable où laisser ses récriminations ou encouragements vocaux. Pour en savoir plus, connectez-vous sur le site des MAP. L'album y est en écoute s'il fallait encore vous convaincre de l'urgence de le posséder chez soi.

dimanche 7 juin 2009

Noémie et Gontran : pourquoi ça n'a pas marché

Retour de la rubrique hot sur Mes petites fables après le festival de Cannes et une semaine off. Pour repartir sur de bonnes bases, j'ai décidé de tirer les conclusions définitives sur l'affaire Noémie/Gontran ou comment draguer au bureau sans se manger la porte des chiottes ?

Les roucoulades de Gontran sur sa messagerie interne n'auront pas porté leurs fruits. Las, la belle n'était visiblement pas sur la même longueur d'ondes. De fait, s'il a évité certains écueils de la drague au bureau, tels la machine à café, la photocopieuse, le bout de trottoir pour fumer sa clope dans le froid, Gontran n'a pas su tirer tout le profit espéré de cette nouvelle arme de la technologie offerte aux salariés en mal de e-solutions pour égayer leur quotidien sur leur lieu de travail. Voilà pourquoi :

1/ La drague se fait en douceur

Le moins que l'on puisse dire, c'est que derrière son écran, le petit père Gontran était drôlement gonflé,voire carrément cru. Certes la messagerie interne peut autoriser un langage plus que fleuri, même sexuel. Car il est clair que devant la machine à café, la chose n'est pas aussi aisée sans se sentir saisi d'un afflux sanguin galopant aux joues. Cependant la volonté forcenée de Gontran de vouloir faire un cunnilingus à tout prix à Noémie, bien que sympathique, n'était peut-être pas une bonne tactique d'approche. D'autant que ses propositions très imagées se résumaient par : cunni aux toilettes ou cunni sous le bureau.

2/ Oublier la machine à café

Quelle erreur ! Certes la machine à café peut se révéler un véritable piège à rats pour les dragueurs incontrôlés au bureau. Cependant, elle permet parfois de concrétiser le virtuel et de passer à la vitesse supérieure, à savoir la peau. Car les belles paroles doivent se nourrir de concret plus ou moins substantiel. Un regard appuyé, une bouche qui s'entrouvre appelant le baiser, un frôlement aussi furtif qu'involontaire. Sauter les deux pieds joints du virtuel au concret sans ménagement, c'est aller droit à l'étalage façon Gontran. La clé est de trouver des endroits stratégiques.

3/ Les chiottes, la dérive

Un cunnilingus bien fait, exécuté par une langue habile, docile, curieuse, fouineuse, un peu indiscrète, c'est bien agréable. Surtout au bureau. Et loin de nous l'idée de nous offusquer à l'idée d'un petit encas entre la réunion du staff et le rapport du Commissaire aux Comptes. Cela dit, contrairement à l'adage, en matière de sexualité, l'appétit ne vient pas en mangeant. Et toutes les conditions doivent être requises pour une exécution parfaite de l'exercice. L'écueil, c'est d'avoir au bureau des chiottes qui puent, qui ferment mal, des où on voit les pieds sous la portes, des multi-chiottes où l'on peut se parler d'une chiotte à l'autre ce qui augmente les risques d'être entendu, des chiottes uniques qui, si l'exercice se prolonge, risque de provoquer un bouchon voire une queue. Bref, au bureau, bien que ce soit le seul lieu, ce n'est pourtant pas le lieu.

Moi, je suggère la réserve des fournitures, mais ce n'est que mon avis.

4/ Savoir se montrer sous son vrai jour

Et ce n'est pas si simple. Les messages écrits permettent d'entretenir une relation dans un autre espace, facilitent les discussions marrantes, récréatives. Le jeu des échanges par claviers interposés permet le taque-au-taque tout en ayant le temps de réfléchir, de se construire un personnage, de délirer ou d'être ambigu light. C'est un véritable piège. Difficile de ressembler à ce qu'on écrit une fois devant la machine à café.



Dommage, Gontran...

vendredi 5 juin 2009

Revue du pire

Pour finir la semaine, voici un petit info-shake du pire de l'info cette semaine :

En parfaite contradiction avec les principes de la Commission européenne des droits de l’homme, il règne une atmosphère de totale insalubrité dans les locaux du dépôt du tribunal de Paris, zone d’attente des détenus en vue de leur comparution devant la justice. Saleté, inconfort, fouilles au corps répétées, dégradations, pestilences. Les protestations du Syndicat de la Magistrature ont généré l'annulation de trois procédures de comparution immédiate en attendant le million d'euros affecté dare-dare pour la rénovation des lieux. Il était temps de protester.

Un avion qui disparaît des écrans radar après le signal d'une panne. 228 personnes à bord dont on ignore tout de ce qui leur est arrivé. Le pays est sous le choc. Même les avions français peuvent avoir des accidents alors ? A l'aéroport, les familles des victimes sont traquées par les journalistes brésiliens, épiées et photographiées, mises à la une, par les journalistes français qui font le pied de grue devant le passage qui leur a été assigné. Une mer de micros, un crépitement de flash qui ressemble à une mitraille à chaque descente de bus. Pendant ce temps, le Président de la République réagit au quart de tour, dit qu'on ne sait pas pour la transparence, mais qu'on va mettre tous les moyens, blablabla... Il semble ému, on l'entend déglutir. Le spectateur en est presque gêné.

Bush ne regrette pas les tortures pratiquées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme notamment à Guantanamo. Il déclare même qu'elles étaient légales et efficaces. Il est seulement dommage que l'armée américaine ait eu la mauvaise idée de le contredire dans de nombreux rapports en affirmant que les torturés disent souvent n'importe quoi.

Outre la simulation de noyade, électrocution des parties intimes ou simulation d'actes sexuels, des photographies prouveraient que les GI's américains ont également pratiqué le viol et les abus sexuels dans la prison d'Abou Ghraïb en Irak pour 400 cas et dans six autres prisons. S'expliquant sur le revirement d'Obama de ne pas dévoiler ces photographies à la presse, le général Taguba qui avait supervisé en 2004 un rapport sur les sévices dans la prison d'Abou Ghraïb, affirme : "La seule description de ces photographies est suffisamment affreuse, croyez-moi."

Sex is on our side. C'est pas nous qui le disons, mais les Anglais qui parlent des Français. Selon 1 000 sujets de sa Grâcieuse Majestée, les françaises seraient plus minces, plus sexy, mieux habillés et plus séduisants que les Anglaises mais moins intelligents. De plus, 80 % du panel interrogé trouve sous-développés de l'humour. On pleure ou on rit ?

Une info pour finir en sourire. Un couple de pingouins homo qui a adopté un oeuf n oeuf de pingouin qui avait été expulsé du nid par ses propres parents. Cela se passe au zoo de Bremehaven en Allemagne. Les deux compères s'occupent du poussin aujourd'hui âgé de quatre semaines comme une mère en le nourrissant et lui faisant sa toilette. Il paraît cependant que les couples homosexuels ne soient pas rares chez les pingouins et qu'ils durent longtemps. Après La marche de l’empereur, vous allez finir par tout savoir sur la vie sexuelle des pingouins. C’est tendance !

mercredi 3 juin 2009

La vie, un peu, beaucoup, … from Grégory H

© coyote-agile selon les termes de la licence Creative Commons.

Je traîne mon corps hors de chez moi, j’étrenne la pluie

L’inspiration ne viendra pas, pas aujourd’hui

La ville l’a bien compris, qui a fermé ses fenêtres et ses yeux

Je fais des choix résiduels

La journée s’écoule malgré tout, avec ses moments agréables et inutiles

Je vais et je viens, entre des riens

J’aime la vie, un peu

Les femmes sont belles

On peut les regarder, leur visage, leur allure et leurs mains

Parfois on peut les approcher ou leur parler

Que vouloir de plus, posséder n’est pas aimer

Je descends la rue et ma cigarette, le soleil de printemps est généreux

Je pars à la guerre

Comme presque chaque jour, mes ennemis sont mes amis

Et la guerre s’appelle « les échecs », je suis conquérant

Et le monde se réduit soudain à 64 cases, j’ai fuis la Terre

Je rentre, Hope Sendoval n’a jamais aussi bien chanté que sur Bavarian Fruit Bread

Le mec dans la glace me sourit

Il fera l’affaire jusqu’à demain

J’aime la vie, passionnément

Mon corps s’effrite, ma tête ne me laisse aucun repos

Ailleurs le Monde crie, meure, brûle et pleure

Ici le Monde parle, puis s’endort et se meurt, se tait enfin

Nous sommes des rats mouillés, des rats leurre, et je suis le rat colleur

Nous somme déments, des songes, et des mensonges

Et je hais le type qui me regarde dans la glace

J’aime la vie, pas du tout


./.

La niaque des mots, démoniaque

Les lignes sortent et se couchent sans effort devant moi

Comme toi qui m’accompagne ce jour là, invisible

Mais dont je tiens la main au moins jusqu’à demain

Une main sans chair et sans doigt, comprenne qui voudra

Robert Wyatt chante « Alliance » et « P.L.A. »

Je ne connais rien qui justifie mieux ma présence au monde

J’aime la vie, à la folie

Je m’active, je m’agite

La date du jour me rappelle trois rendez-vous et cinq tâches dispensables

Tâches et ratures, c’est une journée pour mon homo socio-economicus

Je respirerai trop vite, je parlerai trop aussi

Je m’enthousiasmerai d’une rencontre, d’un échange, d’un projet à venir

Je boirai du café, lirai le journal, verrai le soleil, écrirai sur la crise, mais quelle crise ?

Le soir il y aura un concert et je prendrai un verre en terrasse avec quelques autres

La vie s’écoulera, la vie c’est cool, tout sera possible

J’éteins la lumière

Dylan n’a jamais mieux chanté que récemment, « Cross the green Moutain »

J’aime la vie, beaucoup



Grégory H

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/deed.fr

mardi 2 juin 2009

Le gloomy Tuesday de Jordane

Mon elfe préféré me gratifie d'un Gloomy Tuesday du mois de juin (il ne peut rien faire comme tout le monde) tout droit sorti d'un vieux film dont la vidéo ci-dessous ravira les nostalgiques. Avec Jordane, replongeons du haut d'un parking dans les highlands écossais battus par les vents et les sabots du cheval du Kurgan grâce à Loreena Mckennitt et sa chanson Bonny Portmore.

L'avis de Jordane :

J'aime parce que c'est relaxant, et envoûtant à la fois, ça me donne envie d'aller me promener et de respirer la vie à plein poumons, avec un je ne sais quoi de nostalgie vis à vis du temps qui passe.




Bonne semaine !