vendredi 30 octobre 2009

Ma pomme en tarte

J'ai récemment appris qu'il y avait autant de façon de faire une tarte aux pommes qu'il y a de gens. J'exagère à peine. Tout compte fait, après avoir accompli cette recette, je pense que je n'ai pas encore trouvé la mienne. Elle est cependant tout à fait acceptable et reste mangeable surtout si vous la consommez tiède.


Préparation : 1h05
Cuisson : 25 mn
Pour 6 personnes

Pour la pâte brisée :

- 200g de farine
- 100g de beurre
- moins d'un demi-verre d'eau
- 50g de sucre en poudre
- une pincée de sel

Pour la garniture :

- 1 kg de pommes golden
- 50g de sucre en poudre
- un jus de citron

Faire la pâte. Dans une terrine, mélanger la farine, la pincée de sel et le sucre en poudre. Ajouter le beurre pommade (tout ramollo) en dés. Commencer à mélanger puis ajouter très doucement l'eau. On n'est pas obligé de tout mettre. Il faut savoir juger de la bonne consistance. Donc en mettre plutôt peu au début et rajouter peu à peu jusqu'à ce que la pâte forme une boule. Ne pas trop malaxer. Laisser reposer 1/2 heure à température ambiante.

Il y a des recettes qui préconisent de laisser reposer la pâte au frigo une heure. Je ne doute pas du bien-fondé de cette affirmation mais j'ai toujours des difficultés pour l'étaler après parce qu'elle durcit vraiment. Donc, je ne le conseille pas.



Etaler la pâte et la mettre dans un moule à tarte soit beurré soit recouvert de papier cuisson. La piquer parcimonieusement avec une fourchette. La recouvrir de papier alu et de haricots secs et enfourner à 210°C (Th.6) pendant 10 mn pour la précuire.

Terminer avec la garniture. Eplucher les pommes et les couper en lamelles. Les citronner pour éviter qu'elles noircissent. Les disposer en colimaçon si vous êtes doué sur le fond de tarte. Saupoudrer généreusement de sucre.

Réenfourner toujours à 210°C (Th.6) pendant un quart d'heure. Dégustez aussitôt ou un petit peu après...

© Angelina

mercredi 28 octobre 2009

Comme un poisson dans un bocal

On se le prend comme un beat de hip-hop en pleine poire, ce film puissant, qui pourrait être aussi bien un documentaire sur la jeunesse prolétaire de la très grande banlieue londonienne. Un no man's land où la loi du plus fort, ou du plus impitoyable, ou du plus profiteur règne en maître. Ici on survit plus en mode borderline qu'en marchant dans le rang, en transgressant sans cesse les limites pour survivre et surtout se donner l'impression d'exister, jusqu'à perdre la sympathie du spectateur en devenant bourreau.

15 ans, obsédée par la danse hip-hop et par le rap, virée de l'école et à peine récupérable par les services sociaux, en conflit ouvert et permanent avec le monde des adultes et surtout sa mère, voire le monde tout court, ses copines, les gitans, sa petite soeur... Mia a du mal à se sentir exister. Elle existe dans le squatt de son immeuble en dansant jusqu'à épuisement, en picolant seule, en insultant sa mère qui le lui rend tout autant. Fish Tank est en effet le film idéal pour remettre son lexique de slang* à jour. Jamais autant entendu de "bitch", "dick", "count", "slot" à toutes les fins de phrases.

Tranche de vie prolétaire prise sur le vif, ou plutôt coupée à vif dans le lard, pas seulement. La réalisatrice, Andrea Arnold, si elle marche dans les pas du grand Ken Loach, qu'elle sait pouvoir approcher voire côtoyer sans jamais dépasser, a l'intelligence de faire entrer des bouffées de poésie dans son film. Ne serait-ce que par cette façon magnifique de filmer la jeune Mia, caméra à l’épaule qui ne quitte pas son héroïne d’une semelle, qui saisit sa rage en direct, qui se fait sensuelle dans le toucher de la robe d’un cheval, qui capture les souffles, qui fabrique de faux ralentis pour souligner un pause, un respiration, un émoi.

Fish Tank, c’est l’aquarium dans lequel nous sommes et contre lequel vient butter Mia, aveuglée par le dehors, possédée par ses illusions et prisonnière de murs de verre ou d'une cité en béton. Fish Tank, c'est aussi le lac paisible d'où le poisson pêché sera tué pour rien, pour personne, pour le chien.

Un beau film sur l'impossibilité d'exister, sur l'éventualité d'aimer et de grandir, en milieu hostile, arrosé de généreuses doses de tendresse, de sourires voire de rires, de California Dreaming, d'un bon lot de trahisons et de déceptions, mais surtout de survie.


Fish Tank bande-annonce
envoyé par MK2diffusion. -


*argot en anglais

mardi 27 octobre 2009

Comme un rire salutaire from Christian Peysson

Christian Peysson est l'auteur d'un manuscrit en ligne composé de textes versifiés à dominante pamphlétaire qu'il réserve en particulier aux artistes du monde de la chanson.


http://www.flickr.com/photos/entropik/ / CC BY-NC-ND 2.0



Ton rire est enchanteur
Tant à gorge déployée,
Tu y mets tout ton cœur
Et tu t’y laisses aller.


Quand il vient sans retenue
Du plus profond de toi
En explosant de joies,
Il a toutes les vertus.


Ton rire est le meilleur
Tant il te rend plus belle,
Ce rire libérateur,
D’un très grand naturel.


C’est l’unique et le vrai,
Le moteur de ta vie,
Celui qu’on aimerait
Et que moi je t’envie.


Car ce rire éclatant
Et des plus étonnants,
Qui te vient des entrailles
Et qui sonne sans faille,
Est un rire sans accroc,
Sans le moindre défaut,
Qui se veut salutaire
Et me comble d’espoirs,
Je ne peux que le croire,
Lorsque dans sa vigueur

Il te porte au bonheur.



Je ne saurais trop vous conseiller d'aller découvrir son oeuvre en ligne, pour votre bon plaisir.

lundi 26 octobre 2009

Natalie luvs ya with her dick

Attention culte and hilarious !

Je ne la connaissais pas, cette vidéo, et certainement nombre d'entre vous seront dans ce cas. Heureusement cet oubli est aujourd'hui réparé. Comme quoi, Facebook, ça a du bon.

Ce rap de Natalie Portman date de 2006 et a été enregistré pour l'émission Saturday night live qui continue à sortir les stars de leur contexte pour le plus grand rire de tous.

Si l'actrice déclarait récemment être fan de rap bien dégueu, on peut effectivement s'apercevoir qu'elle n'y va pas avec le dos de la cuillère.

C'est drôle, c'est frais et sans prétention.



PS : Merci à Cédric pour le tip.

dimanche 25 octobre 2009

Now or never

C'est ce qu'on appelle de l'instant sex. Une envie si forte que c'est "now and here or never".

Une scène de sexe inoubliable, du film Match Point, sous la pluie entre une Scarlett Johansson absolument sublime et un démoniaque Jonathan Rhys-Meyers qui continue de nous faire rêver dans Les Tudors.




Vous aussi, vous l'avez fait sous la pluie ?

jeudi 22 octobre 2009

Still an eye on Palestine*

*Toujours un oeil sur la Palestine


Suite de la revue de presse des deux côtés du mur qui sépare les Palestiniens du reste du monde.



Les derniers développements concernant le rapport Goldstone

La bonne nouvelle c'est que le rapport du juge Goldstone qui enquête sur le conflit armé à Gaza de l'hiver dernier devrait être examiné "avant fin décembre 2009" selon un flash actu du Figaro daté du 19 octobre. Une résolution adoptée au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU le vendredi 16 octobre, "renvoie le rapport Goldstone aux instances onusiennes, Assemblée générale et Conseil de sécurité, ce dernier étant censé, selon les recommandations, saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en cas d'échec des enquêtes." La mauvaise nouvelle, c'est que "Plusieurs pays, dont les Etats-Unis mais aussi la Russie, ont indiqué n'être pas favorables à un examen formel du rapport par le Conseil de sécurité."


220 millions de dollars dans le PIF

"Nous voulons voir sur les collines des projets autres que les colonies (juives)", c'est ce qu'a expliqué le Président du Fonds d'investissement de Palestine (PIF) lors du lancement d'un programme immobilier destiné à créer 30.000 nouveaux logements au cours des prochains cinq à dix ans dans les territoires palestiniens. La construction de"2.000 logements bon marché destinés à 10.000 personnes à Reehan, dans le centre de la Cisjordanie" a déjà été entreprise en juin. Et un chantier de "1.000 logements destinés à 5.000 personnes à Djénine, dans le nord de la Cisjordanie" devait débuter la semaine dernière. Ce programme doté de 220 millions de dollars qui devrait monter jusqu'à "deux milliards de dollars au cours des cinq prochaines années" est décrit comme "ambitieux" par la dépêche Reuters publiée sur le site du Point le 12 octobre dernier.


Il faut sauver les femmes juives

"Une municipalité israélienne a formé une équipe spéciale de conseillers et de psychologues dont la tâche sera d’identifier les jeunes femmes juives qui sortent avec des hommes arabes afin de les « sauver »." C'est ce qu'on apprend dans un article du journaliste et écrivain Jonathan Cook basé à Nazareth qui a été publié le 25 septembre 2009 dans The National, un journal des Emirats Arabes et repris par Info-Palestine. Les colonies juives se sentent la cible des jeunes hommes arabes qui vivent en Israël au point même de former des patrouilles comme à Pisgat Zeev, colonie de Jérusalem-Est, "pour empêcher les Arabes de fréquenter les filles juives locales". Toutes les ressources sont mobilisées pour dissuader les jeunes filles juives, notamment celles issues de l'immigration récente qui n'ont pas "n’ont pas subi l’éducation religieuse et sioniste" : affiches, ligne directe vers la municipalité pour "dénoncer" les jeunes filles en péril, vidéos projetées dans le cadre scolaire. L'article nous apprend ainsi que la mixité est vécue comme "« une autre forme de guerre » menée par des Arabes".


Jeunes et (présumés) innocents

Au début du mois d'octobre, l'Etat d'Israël a libéré au total 20 détenues palestiniennes en échange d'une vidéo de Gilad Shalit, selon une dépêche AFP reprise par le site Lacroix.fr le 2 octobre dernier. Le jeune militaire, âgé de 23 ans, y apparaît en bonne santé. Egalement de nationalité française, ce jeune Israélien a été enlevé par un commando près de la bande de Gaza il y a trois ans. "Sa détention continue de susciter une énorme émotion populaire et une intense couverture médiatique en Israël, où une campagne de soutien est très active. Son visage est partout affiché." Et d'ailleurs le Ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner "a appelé à "libérer immédiatement" Gilad Shalit , après la communication au gouvernement israélien d'une vidéo qui constitue une "preuve de vie" du soldat franco-israélien."

D'autre part, dans un entretien accordé à l'AFP le 8 octobre lors de son déplacement en France où il devait rencontrer le Président Nicolas Sarkozy pour la troisième fois depuis l'enlèvement de son fils, Noam Shalit fait état de ses "émotions mélangées" entre la joie de revoir une image de son fils depuis trois ans et son inquiétude. "Nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel", déclare-t-il.




















De l'autre côté du mur, même jeunesse, même innocence car il n'aurait été arrêté que sur la présomption d'une intention terroriste, mêmes liens avec la France. Salah Hamouri croupit dans sa geôle israélienne depuis 2005 sans émotion politique, sans affiches, sans couverture médiatique. Et ce n'est pas être partiale que de l'affirmer. Un article du Figaro publié en juillet 2009 revient sur les circonstances de son incarcération. Le 8 octobre, l'Humanité rapporte la visite de deux élus communistes du Conseil de Paris à l'Ambassade d'Israël à Paris pour demander la libération de Salah Hamouri. Ils estiment y avoir reçu "une fin de non-recevoir". L'article revient également sur le rejet "par les élus de droite et socialistes" d'un voeu "demandant à Bertrand Delanoë d’intervenir auprès du président de la République pour qu’il accepte enfin de recevoir la maman de Salah, Denise Hamouri, comme il l’a fait pour les familles d’autres Français emprisonnés à l’étranger, quels qu’en soient les motifs."


Eviter la honte à La Haye

Pour en revenir au rapport Goldstone, le journaliste israélien Gideon Levy fustige les autorités de son pays qui essaient de le discréditer et minimisent les faits en évoquant une riposte légitime dans un article très fort et très émouvant publié dans le quotidien de gauche, Ha’aretz, le 17 septembre 2009. Intitulé "Eviter la honte à La Haye" et repris par le site Info-Palestine deux jours plus tard, son texte évoque ouvertement "la voie du Tribunal pénal international et (...) des mandats d’arrêt (qui) peuvent être délivrés". Ce sont surtout des phrases sans appel comme "Il y a un nom sur chaque balle, et un responsable pour chaque crime." qui résonnent et dissonent fortement en ce moment en Israël.

mercredi 21 octobre 2009

Rassemblement pour la liberté de la presse au Maroc



Bonjour,

Bakchich et Reporters sans frontières organisent un rassemblement de soutien aux journalistes et caricaturistes marocains actuellement poursuivis en justice, notamment le dessinateur de presse du journal marocain Akhbar Al-Youm et du journal et site d'information français Bakchich, Khalid Gueddar.

En effet, Khalid passe devant les tribunaux marocains, à Casablanca, vendredi prochain, le 23 octobre. Il devrait y être jugé "pour outrage à l'emblème national", suite à un dessin publié dans le quotidien marocain Akhbar Al-Youm qui représente le cousin du roi Moulay Ismaïl sur fond de drapeau marocain... Khalid comparaîtra le même jour devant la justice pour "manquement au respect dû à la famille royale". Pour un dessin, Khalid risque de trois à cinq ans de prison et 270 000 euros d'amende ! Et le journal Akhbar Al-Youm qui a publié le dessin, a été fermé.

Pour plus d'infos, voir l'article de Catherine Graciet, les dessins en soutien à Khalid, le dessin de Khalid et sa bande dessinée sur Mohammed VI, sur Bakchich.info :

http://www.bakchich.info/La-liberte-de-la-presse-bafouee-au,08998.html

Et le communiqué de Reporters sans frontières :
http://www.rsf.org/Ouverture-du-proces-contre-Akhbar.html



Rassemblement le JEUDI 22 OCTOBRE à 11 heures devant l'ambassade du Maroc.
Rendez-vous à l'angle de la rue Benjamin Franklin et de la rue Le Tasse (Paris 16e), à 10h45.



L'équipe de Bakchich et Reporters sans frontières



Merci de diffuser ce message le plus largement possible.

mardi 20 octobre 2009

"Un nouvel art de militer", manuel explicatif des luttes contemporaines à posséder absolument


Il existe un nouvel art de militer. Ce n'est pas moi qui le dit, mais le journaliste Sébastien Porte et le photographe Cyril Cavalié qui le constatent dans ce magnifique ouvrage haut en textes et en photographies.

Heureuse détentrice de ce livre, j'en ai proposé une chronique à Bakchich que vous pouvez retrouver dans le Culturamascope du site (chronique bouquins).

Cyril Cavalié est ce jeune et intrépide photographe qui avait été l'acteur involontaire d'une nouvelle indélicatesse policière le 14 juillet dernier. Toutes les explications sont et .

Bonne lecture.

A noter que les auteurs seront en dédicace à la librairie Mollat à Bordeaux demain, c'est-à-dire le 21 octobre, à l'invitation de Ecolo Info.

Le blog du livre

Le diaporama de Cyril Cavalié


Les dates de dédicaces

lundi 19 octobre 2009

Africa mon amour

Un Gloomy Monday un peu particulier aujourd'hui car le clip présenté n'est ni une chanson ni un extrait musical, mais une pub.

Hier soir, je suis allée au cinéma et je me suis pris ce petit clip dans les mirettes juste avant mon film.

Si l'Afrique du Sud est fière de recevoir la coupe du monde de football en 2010, le monde est également fier de vivre la première coupe du monde sur le continent africain. Un événement qui ne s'était fait que trop attendre.

Au-delà du symbole, stérile ou pas, du côté commercial et peut-être d'une bonne conscience de supermarché, c'est-à-dire bas de gamme, cet événement est un défi économique pour l'Afrique. Je ne peux prédire si les retombées commerciales seront bénéfiques à la population, ni si les gens les plus pauvres en profiteront (quoique j'ai ma petite idée là-dessus).

Toujours est-il qu'un déploiement de 190 000 policiers est prévu pour sécuriser les endroits-clé et préserver les 450 000 touristes et amateurs de coupe de monde attendus, de la violence et de l'insécurité qui y règnent. Une fois encore, les populations qui en sont généralement victimes en ressentiront-elles les retombées ?


dimanche 18 octobre 2009

Le mec d'Angelina

Amour antique, amour mythique. Achille et Briseis, la scène d'amour culte du néo-péplum Troie, avec un Brad Pitt plus légendaire que jamais. De quoi vous donner un petit goût d'éternité et un vague aperçu de ce que peut être le quotidien d'Angelina...

Pardon pour la longueur de l'extrait, mais c'est le seul que j'ai trouvé avec la bande-son originale et sans chanson lourdingue par-dessus.

jeudi 15 octobre 2009

On either side of the wall*

*De chaque côté du mur

Revue de presse des deux côtés du mur qui sépare les Palestiniens du reste du monde.


Son nom est depuis quelques semaines sur toutes les lèvres. De celles de l'ancien ambassadeur en France Elie Barnavie invité à France-Inter, il y a deux jours, à celle du Président de l'Autorité palestinienne qui depuis quelques jours multiplie les revirements diplomatiques face à ce qui pourrait s'apparenter à un brûlot pour l'état israélien, et s'attire les foudres de l'opinion palestinienne. Goldstone, du nom du juge Richard Goldstone, désigné par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour établir un rapport, huit mois après, sur l’"opération israélienne" à Gaza et son contexte, comme le détaille un article de 20 minutes daté du 6 septembre. Un rapport qui n'a pas été sans provoquer "un choc" sur la scène internationale.


Goldstone

Que s'est-il passé dans la bande de Gaza entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009 ? Le rapport Goldstone tente de répondre à la question. Un rapport qui compte les morts des deux côtés, fait état des dégâts matériels et recense les maisons détruites. Un rapport qui analyse les filtres à air des ambulances palestiniennes pour y trouver des substances interdites. Un rapport qui pointe néanmoins les deux parties en précisant "que les tirs de roquettes sur des cibles non militaires en territoire israélien constituent également des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité." Un rapport qui n'en demeure pas moins lourd de conséquence sur le plan international pour l'Etat d'Israël, menacé à terme d'être projeté dans l'arène de la justice internationale.

D'ailleurs Le Monde rappelle que l'Etat hébreu a refusé de collaborer à l'enquête du juge Goldstone et en a rejeté les conclusions jugées "partiales", accusant "les enquêteurs d'avoir donné "une légitimité à l'organisation terroriste Hamas" dans son article du 15 septembre dernier hâtivement titré "Selon l'ONU, Israël a commis des "crimes de guerre" à Gaza". Car depuis le 15 septembre et la remise officielle du rapport Goldstone, les instances onusiennes semblent osciller entre diplomatie et fermeté à l'égard de l'état hébreux. Comme l'explique aujourd'hui l'article du Point qui revient sur l'affaire : "L'ambassadeur américain adjoint Alejandro Wolff a, lui, réitéré les "sérieuses réserves" de Washington concernant le rapport, notamment "son accent exagérément mis sur Israël". Cependant, cela n'a pas empêché Ban Ki-moo, le chef de l'ONU, d'appeler "toutes les parties à mener en interne, sans tarder, des enquêtes crédibles sur la manière dont le conflit a été conduit". En attendant, le Conseil des droits de l'homme devait se réunir aujourd'hui en "session extraordinaire lors de laquelle {serait] examiné un projet de résolution inspiré par l'Autorité palestinienne avec l'aval des pays arabes, musulmans et non alignés. Le texte soutient les recommandations du rapport Goldstone et appelle les parties concernées, dont les organes de l'ONU, à "assurer leur application immédiate en accord avec leurs mandats respectifs".

Un rapport dont on apprend sur Bellacio le 5 octobre 2009, peut-être avec surprise, que les termes en auraient été "adoucis", de la bouche de la propre fille de son auteur. "En effet, Nicole la fille du juge Goldstone juif de confession, dit que son père a beaucoup réfléchi pour ne pas trop accabler Israël. Et pourtant, il est qualifié de juif «obséquieux» dans les journaux israéliens."


Une troisième Intifada ?

Photo : Reuters



Et neuf mois après la guerre, la violence, la destruction, l'attaque et la riposte démesurée, neuf mois après la mort, d'enfants, de femmes, d'innocents, la tension n'en finit toujours pas de monter sur les lieux-mêmes qui avaient été le théâtre des causes de la deuxième Intifada en 2000. Les récents événements autour de l’enceinte des mosquées, Haram al-Sharif, dans la Vieille Ville de Jérusalem, fait craindre dans le même temps au Jerusalem Post et sur le site Info-Palestine une escalade vers une troisième Intifada.

C'est ainsi que le 9 octobre, après "dix jours d’affrontements sanglants sporadiques entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes dans Jérusalem", l'écrivain et journaliste basé à Nazareth, en Israël, Jonathan Cook relate, dans The Palestine chronicle relayée par Info-Palestine, la surenchère à laquelle se livrent autorités juives et musulmanes à Jérusalem. Les autorités islamistes contestent un accès des lieux saints de plus en plus restreint aux pèlerins musulmans ainsi que le bouclage récemment ordonné de la mosquée pour la fête juive de Souccot. "Israël de son côté a déployé 20 000 policiers pour assurer la protection de la marche annuelle de Jérusalem, où l’on attend une foule de 70 000 personnes, et qui va traverser les quartiers palestiniens sensibles proches de la Vieille Ville." Jonathan Cook revient sur l'arrestation du chef du Mouvement islamique en Israël, Sheikh Raed Salah qui "a pris sur lui de mener campagne contre les manœuvres israéliennes sous la bannière « Al-Aqsa est en danger », exhortant la minorité palestinienne d’Israël à protéger les mosquées en multipliant leurs visites et en assurant une forte présence islamique sur le site."

Le 7 octobre, le Jerusalem Post interroge Hatem Abdel Kader un représentant officiel du Fatah, qui voit lui aussi dans ces événements sanglants se dessiner la menace d'une troisième Intifada et reproche "la dernière vague de violences à la police israélienne. "Les décisions israéliennes ont été, jusqu'à présent, très dangereuses", a-t-il dit. "Et s'ils ne veulent pas que la situation empire, ils devraient céder. Sinon, nous avons bien peur de voir éclater une troisième Intifada." " Le Jerusalem Post rappelle également que "Les violences ont débuté (...) lorsqu'une centaine de Musulmans ont jeté des pierres en direction des pèlerins juifs venus se recueillir au Mur occidental à l'occasion de la traditionnelle bénédiction des Cohanim (birkat haCohanim). Ils venaient de se voir interdire l'accès au Mont du Temple pour les prières matinales à la mosquée Al-Aksa."


AFP/Archives/Gali Tibbon

La prix Nobel israélienne de chimie 2009, Ada Yonath, le 7 octobre 2009 à Rehovot, au sud de Tel Aviv



Dans ce climat de rage, on apprenait samedi 10 octobre grâce à l'AFP, que la toute récente prix Nobel israélienne de chimie, Ada Yonath, demandait la "libération de tous les prisonniers palestiniens" détenus par Israël. "C'est en gardant ces détenus en prison que nous poussons à l'exaspération leurs proches et que nous fabriquons des terroristes"", ajoutait la scientifique. A noter qu'ils seraient 11 000 selon le site Euro Palestine.

Auparavant, Al Jazeera relayée par Info-Palestine annonçait qu'un ministre israélien avait annulé son voyage à Londres de crainte de se faire arrêter pour crime de guerre et rappelait que le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, avait également été la cible d'une "requête pour qu’il soit arrêté en Grande-Bretagne alors qu’il assistait à la conférence annuelle du parti travailliste au gouvernement", des militants britanniques ayant demandé son arrestation "à cause de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza en Décembre-Janvier, où plus de 1400 Palestiniens [ont été massacrés] et 13 Israéliens tués. La demande avait été rejetée sous le motif d’immunité diplomatique."


Le BDS, qu'est-ce que c'est ?

Pendant ce temps, la résistance s'organise. A l'image de ce qu'a vécu l'Afrique du Sud, les défenseurs de la cause palestinienne rêvent d'instiguer un véritable boycott économique et mondial de l'Etat d'Israël. A Paris, la pression du BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) contre la politique d’Israël a porté ses fruits et le 11 octobre, le site Association France Palestine Solidarité relatait le désengagement des organisateurs de la fête des vendanges à Paris dans le XVIIIè vis-à-vis de la société Soda Club, installée à Maale Adoumim, la plus grande colonie israélienne de Cisjordanie.

De même en Israël, comme le rapporte Rebecca Vilkomerson le 12 octobre sur le site de l'Association France Palestine Solidarité, Naomi Klein a milité pour le BDS en s'exprimant "clairement en tant que militante juive, même si elle a reconnu qu’il s’agissait d’une position nouvelle pour elle" devant ses compatriotes pour leur expliquer le mécanisme du boycott de l'intérieur. "Elle a fermement rejeté l’idée selon laquelle le boycott serait antisémite, notant par ailleurs que le mouvement BDS doit être particulièrement vigilant dans son opposition à l’antisémitisme, tout en se tenant prêt à répliquer à l’utilisation de l’antisémitisme comme un moyen de faire taire la dissidence. Pour ce faire, les juifs du monde entier, et les juifs israéliens en particulier, ont un rôle clé à jouer."

C'est justement parce que l'Afrique du Sud a vécu l'Arpatheid, la partialité dans l'exercice des droits et surtout un boycott économique massif de la part de ses partenaires internationaux que Le Monde Diplomatique, dans son édition d'août 2009, s'est penché sur ce pays, à l'écoute du ressenti et de l'écho qu'y provoque le conflit israélo-palestinien. Une Afrique du Sud qui ne peut oublier "l'alliance sans faille qui a uni le régime de l'Apartheid et Israël".


Nouvelles frontières

Au palmarès des dernières aberrations en date, Nouvelles Frontières menace de remporter tous les suffrages. Le voyagiste, peut-être pour faire honneur aux "nouvelles frontières" qu'il prône s'est simplifié l'existence en proposant à sa future clientèle le dépliant d'un "circuit idéal pour découvrir les plus beaux sites d’Israël" dans lequel Israël englobe l’ensemble de l'Israël et de la Palestine, avec le choix d’une couleur unique, et un simple pointillé délimitant la Cisjordanie, ainsi qu'une bande de Gaza figurant comme un territoire annexé à l’Egypte, sans frontière matérialisée. L'Association France Palestine Solidarité a énergiquement réagi et s'est vu notifiée, le 4 octobre dernier, en réponse une promesse de modification des cartes l'année prochaine si tout va bien !


"Lutter c'est vivre"

C'est parce que ces frontières sont sans cesse remises en question, sans cesse grignotées par les implantations sauvages de côlons en Palestine qu'en 2003 Rachel Corrie, une Américaine de 22 ans, s'était tenue seule debout devant un bulldozer qui menaçait de détruire une habitation à Rafah, au sud de la Bande de Gaza.... Le bulldozer ne s'est pas arrêté. Dans le documentaire Rachel qui sort sur les écrans le 21 octobre, la réalisatrice Simone Bitton enquête sur la mort de la jeune fille et filme une Palestine entre "réalité et métaphore, un tombeau pour une enfant d'aujourd'hui." Une Palestine où comme le rappelle un jeune homme dans la bande-annonce, "Lutter c'est vivre". Simone Bitton partie au festival de Haifa, en Israël, puis à Ramallah côté palestinien, présenter son film, tient actuellement un blog sur le site Rue89 pour y raconter ce voyage.



(To be continued...)




mardi 13 octobre 2009

En parler... ca sert à rien from Myu

Myu remue un éternel débat. Comment réagir face à la misère du monde ? Donner pour avoir bonne conscience et retrouver la tranquillité de l'âme, pour oublier les images qui nous assaillent ? En parler pour tenter de mobiliser l'immobilité ? Avoir un blog qui aborde certaines thématiques, c'est aussi se sentir avoir des responsabilités et il est parfois difficile voire impossible de faire le tri entre les (bonnes) causes à défendre. Il y a aussi la peur de perdre une certaine crédibilité en se dispersant sur tous les fronts. Car si ignorance n'est pas indifférence, la meilleure façon de lutter contre le silence reste encore d'en parler !


Il y a quelque temps j’ai fait un billet sur Haïti où la pauvreté est telle que les gens en sont réduits a manger de la terre !

J’avais exprimé mon indignation car, malgré plusieurs jours de parution, il n’y avait aucun commentaire !!!

Et la j’ai été surpris par une réponse qui je vous l’avoue m’a ?? étonné et laissé très perplexe.

Je souhaite d’ailleurs tout de suite remercier cette personne qui a répondu, j’en suis persuadé, avec son cœur et en toute bonne foi. Bisous à mon expatriée préférée.
Car bien que je ne sois pas du tout d’accord avec ses dires, elle a enrichi le débat de son commentaire.

Aussi je ne souhaite pas que ma réponse soit apparentée à un règlement de compte, mais plutôt à préciser mon propos.

« Que veux tu que nous puissions commenter ? Quel soutien pouvons-nous apporter ? Que pouvons-nous faire pour ces gens qui mangent de la terre ? Que puis-je faire ? Donner de l'argent? Engueuler Sarkozy, Obama et un tel autre ? Que puis-je faire ? Rien...

Que puis-je faire aussi pour les gens de France ? Les clochards, les mals logés ?

Que puis-je faire pour les animaux du monde ? (les chiens que l'on accroche à des cannes à pêche pour pêcher le requin) ?

Que puis-je faire pour les femmes ou les enfants battus ?

Que puis-je faire pour les papy ou les mamy qui crèvent tous seuls chez eux ?

Que puis-je faire pour le sida, et pour tous les autres sujets qui me font mal au coeur ?

Que puis-je commenter et à quoi ça va bien servir ? (à rien, je te le dis tout de suite)

En parler c'est bien, nous en sommes informés. Mais personnellement, je ne sais pas quoi commenter car je sais que je ne peux rien y faire.

Et toi, penses-tu pouvoir faire quelque chose ? As tu des idées ? Si, oui, explique-nous tes projets !
N'y a-t'il pas énormément de maux sur cette Terre que nous ne pourrons jamais guérir ? (même si on en a envie et qu'on a mal au coeur) »

Dans un premier temps, j’ai pensé que c’était du bon sens, puis j’ai voulu répondre dans les commentaires. Mais en finalité je vais y consacrer ce billet, parce que cela me semble véritablement dommage d’en arriver à autant de fatalisme.

Aussi je ne peux pas être d’accord avec ce qui est dit. Car la première chose c’est que même si mon pouvoir d’action est faible, je ne souhaite pas me résoudre au défaitisme. Rester là , las, sans rien faire

Des propositions j’en ai, le pouvoir de les mettre en place, beaucoup moins voire pas.

Maintenant est-ce que le fait d’en parler, de se sentir concerné et de le faire savoir n’est pas déjà un geste en soit ? Car pour moi le pire serait de finir par me dire « Pourquoi en parler ? » ça ne sert a rien ! C'est un NON à une totale passivité. N’est-ce pas par la prise de conscience et l’éducation que l’on peu changer certains comportements ?

L’exemplarité dans notre comportement, dans nos actions, me semble être un petit geste facile a faire :

Je veux dire, ce billet est déjà une façon de rappeler que certaines personnes sont très loin de nos réalités faite d’ipod et d’écrans plats … quand d’autres en sont réduits a manger de la terre.
En partant de là on peu déjà faire attention au gaspillage d’eau, de nourriture, à la pollution, en témoignant ainsi un peu de respect pour ceux qui n’ont pas le choix
C’est un geste « Eco-responsable et responsable tout court d’ailleurs ».

L’indifférence n’est elle pas la plus grande forme de mépris ? Quelle que soit la portée de ce geste c’est mieux que rien ! même si c’est une goutte d’eau dans l’océan.

Tu as pourtant raison de dire que parler ne suffit pas il faut agir, et pour répondre à certaines de tes questions de façon plus directe, je dirais que l’on peut :

- faire attention aux autres

- donner un peu de son temps et ou de son argent (quel que soit la cause, clochard il y a les Resto du cœur, des programmes pour l’éducation des enfants en Haïti par exemple, etc…)

- faire attention à nos proches (les personnes âgées)

- se protéger et informer les gens (sida)

Quant aux maux que l’on ne peut jamais guérir, j’ai envie de répondre, à la lumière de se qu’on vient de dire, que c’est le fait de ne pas agir qui nous rend coupable et aussi responsable de ce qui se passe.

Lorsque l’on ne fait rien hé bien … il ne se passe RIEN
alors
ENSEMBLE AGISSONS
Soyez forts et ne cédez pas au découragement.
Bonne semaine à toutes et tous et encore merci pour vos commentaires, d’apporter votre pierre à l’édifice.

Retrouvez ce billet sur le blog de Myu avec tous les commentaires.

lundi 12 octobre 2009

Gracias à La Negra

Chantre du folklore argentin remis au goût du jour, sous un angle tant musical, poétique que politique, Mercedes Sosa restera l'une des grandes voix de l'Amérique latine. Au-delà de la renommée, de son parcours fabuleux qui la fit aller du Tucuman où elle est née à la Chapelle Sixtine où elle a chanté, celle que l'on surnommait La Negra, à cause de ses origines indiennes, demeure à jamais la chanteuse des sans-voix. Elle a popularisé les chansons de Violeta Parra et de Horacio Guarany. Militante communiste, elle a défié la dictature et a d'ailleurs été arrêtée en même temps que son public en 1979 lors d'un concert à La Plata.

Mercedes Sosa est décédée la semaine dernière à l'âge de 74 ans.



Je dédie ce Gloomy Monday à mon amoureux qui me chantait souvent cette chanson, et me la chante encore parfois.

dimanche 11 octobre 2009

Chatterley

Une scène de sexe tout à fait panthéiste. Un hymne au corps libéré de ses tabous, des conventions sociales, des codes civils pour chanter un retour à la nature. Laissez-vous griser vous aussi par les corps nus et lourds, plein de vie et de sensualité, d'une magnifique Marina Hands et de son partenaire, courant et dansant sous la pluie.

Une scène peut-être un peu convenue cinématographiquement parlant, mais qui adhère parfaitement à l'esprit érotique de ce dimanche soir sur Mes petites fables.


jeudi 8 octobre 2009

Liberté d'expression ici et maintenant, mais aussi là-bas !

En solidarité avec le caricaturiste Khalid Gueddar qui connaît de troubles démêlés avec la justice marocaine, mais surtout avec la censure de son pays, Bakchich publie chaque jour en une un dessin de soutien illustré jusqu'à la date du procès, le 12 octobre prochain.

Des dessins qui dénoncent ouvertement la censure mais aussi l'arbitraire qui menace chaque jour les journalistes, les caricaturistes, ceux qui osent rire ou critiquer, dans ce pays.


Le dessin du 8 octobre
Pour Khalid
© Oliv’


Le dessin du 7 octobre
© Pakman


Le dessin du 6 octobre
POur Khalid
© Pier’


Le dessin du 5 octobre
© Pakman

mercredi 7 octobre 2009

Votation citoyenne pour La Poste from Pierre

© Angelina


Deux millions de votants en France, la participation citoyenne et populaire à la votation citoyenne sur l'avenir de La Poste a mobilisé bien au-delà des espérances des organisateurs de cette consultation.

L'ampleur et le résultat de cet acte citoyen conduisent à deux conclusions.

1- Quand les citoyens sont invités à être partie prenante d'un service public essentiel pour la vie quotidienne de la population, ils se mobilisent.

2- Le résultat de cette votation et le contexte qui l'entoure (déclaration, sondage), montrent, à tout le moins et quoi qu'en disent les anti-démocrates de droite et le gouvernement, que les citoyens sont très attachés au service public postal.


Maintenant, et à juste titre, les organisateurs de la votation citoyenne avec la participation et le soutien des millions de citoyens, sont fondés à demander, et à obtenir, du gouvernement un gel du projet de changement de statut et l'ouverture d'un grand débat public conduisant à l'organisation d'un référendum.

La balle est donc du côté du gouvernement. Soit il continue dans son attitude de déni démocratique (non publication des décrets d'application du référendum d'initiative populaire, refus d'en organiser un) et refuse d'entendre le message qui monte des villes et villages de France, soit il accepte que le devenir de La Poste soit l'affaire de tous et il organise un référendum.

Il appartient au comité national organisateur de la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste, des milliers de comités locaux qui ont, partout en France, tenu ces urnes citoyennes et aux millions de Français, citoyens usagers de La Poste, de définir les modalités permettant de maintenir haut et fort, à l'attention du gouvernement, les attentes populaires.

lundi 5 octobre 2009

Le Gloomy Monday de Minui

Symphony of Brotherhood

Sur fond du discours de Martin Luther King le célèbre I have I dream, la très talentueuse violoniste Miri Ben-Ari, qui vit plus sa musique qu'elle ne l'interprète nous transporte dans une époque où certaines choses manquaient cruellement de nuances. Une époque en noir et blanc où ces deux couleurs symbolisaient plus que de simples teintes. Mais là où tout commence rien ne se finit vraiment. Et aujourd'hui on admire le combat de hommes et de femmes qui ont fait que certaines différences ne restent pas des différences dans la vie de chacun.

Pour en revenir à Miri Ben Ari il s'agit d'une artiste dans le métissage de styles apportant un instrument du classique dans des sonorités hip hop. Je vous laisse juste écouter. Ça ne se raconte pas.


dimanche 4 octobre 2009

The lover

Un texte fluide et envoûtant, qui s'attache souvent bien plus aux détails charnels et sensoriels qu'à une chronologie strictement autobiographique. On peut reprocher un tas de choses à l'adaptation cinématographique de L'amant par Jean-Jacques Annaud, entre autre n'avoir pas su décoller du récit comme le récit l'y invitait au lieu de chercher à illustrer au millimètre chaque mot, mais le film a le mérite de restituer le texte de Marguerite Duras, magnifiquement dit par Jeanne Moreau et de donner furieusement envie de découvrir cette oeuvre.

Un réalisateur un peu paumé, des images bleues acier, une sensualité de papier glacé, une actrice qui n'a pas fait carrière mais qui incarne parfaitement, jusque dans les silences butés, la petite Marguerite Donnadieu, et une scène d'amour qui s'est voulue démonstrative.

vendredi 2 octobre 2009

La fille au casque noir



Ce billet est amicalement dédicacé à Cédric.





Le mot "star", tellement galvaudé, ne lui convient plus. Sa seule évocation fait fuser les adjectifs : divine, sublime, parfaite, intemporelle, unique... Rarement actrice n'aura rayonné dans l'imaginaire collectif plus par sa propre personne que par les rôles qu'elle a incarnés. Même la sculpturale Marilyn Monroe survit surtout par la grâce d'une robe blanche qui s'envole au-dessus d'une bouche de métro (7 ans de réflexion) et le poupoupidou de Certains l'aiment chaud. Louise Brooks, elle, est sa propre image avant d'être une incarnation. Facile de reconnaître ce visage si singulier, encadré par des cheveux noirs et lisses coupés courts, mais peu reconnaîtront avoir vu Loulou ou Le journal d'une fille perdue.

Plus qu'une banale extase, Louise Brooks évoque aussi et en vrac : une féminité exaltée, une sexualité assumée et revendiquée, un naturel confondant par rapport au jeu stéréotypé des acteurs du cinéma muet, une photogénie que relève justement du génie, une ingénuité et une jeunesse quasi éternelle.

Louise Brooks a eu la décence de vivre presque exactement ce qu'elle incarnait. Des amants, elle en a eu, des maris aussi, de même que des chagrins d'amour qui ne l'ont pas empêchée de briser des coeurs pour autant. Orgueilleuse, elle a délibérément tourné le dos à un cinéma américain qui ne l'utilisait pas à sa juste valeur. Courageuse, elle a traversé l'Atlantique pour tourner avec un réalisateur expressionniste allemand. Libre, elle a posé nue sans honte et sans drame.

L'éternel féminin empreint de toutes ses contradictions, qui ne veut pas sourire mais possède un sourire éblouissant, connue pour ses rôles du cinéma muet mais dont la voix accompagnait parfaitement le jeu. Qui peut dire quelle perte pour le cinéma cela aura été de ne pas avoir fait tourner Louise Brooks dans un vrai film parlant ?




Louise Brooks - Cinq pas vers le mythe 1


(To be continued...)



in: Qui êtes-vous ?