Chaque fois qu’une minorité opprimée se soulève quelque part dans le monde, il nous prend comme un vague espoir que ces gens qui ont osé dire « Non » vont enfin pouvoir se libérer de leurs chaînes. Il me prend l’espoir à moi, qu’encouragées par une telle force, une telle volonté, un tel instinct de survie et de fierté, les démocraties du monde se lèveront à leur tour pour se tenir debout à côté de ces gens qui disent « Non ».
Il y a quelques jours, la chanteuse Björk a donné un concert à Shangaï pendant lequel elle a scandé « Tibet! Tibet! » en conclusion de sa chanson « Declare independance ». Quelques jours plus tard, les Tibétains commémoraient le 49ème anniversaire du soulèvement manqué de 1959 ? Les manifestations qui soulignaient l’événement ont soudainement tourné à la violence. Si elles ont été maîtrisées à Lhassa, elles se sont étendues aux provinces chinoises voisines où vivent d’importantes communautés tibétaines.
Difficile de savoir ce qu’il se passe vraiment. Le gouvernement chinois dénombre 16 morts quand le gouvernement tibétain en exil estime que le bilan monte à une centaine. Certains évoquent une « répression sauvage et sanglante » (MRAP). Suite aux violences de la semaine dernière, le Dalaï-Lama a réclamé une enquête internationale afin de s’assurer qu’un « génocide culturel » n’est pas en train d’avoir lieu au Tibet.
Toujours est-il que, selon l’agence Associated Press, Pékin a bloqué l’accès à YouTube où circulaient des vidéos sur les manifestations de Lhassa. On y voyait des arrestations de manifestants pacifiques en complète contradiction avec ce que martèlent les autorités chinoises.
Pour l’instant, la France a appelé « les autorités chinoises à faire preuve de la plus grande retenue de façon à qu’elles travaillent à un retour au calme” (Rama Yade). On est en droit de s’étonner de cette protestation du bout des lèvres de la part du pays des Droits de l’Homme. La France n’a rien à gagner en prenant une attitude frileuse et ses intérêts économiques ne s’en trouveront pas mieux préservés. Impossible d’imaginer que les démocraties du monde ne se mobilisent pas, ne fassent pas pression.
Photo Tibet-info
A Paris, des rassemblements ont eu lieu, notamment devant l’ambassade de Chine où plus de 500 personne se sont retrouvées en criant « La Chine ment, les Tibétains meurent ». Malgré le cordon de sécurité et les gaz lacrymogènes, un manifestant a réussi à escalader la façade de l’ambassade, a décroché le drapeau chinois et a attaché le drapeau tibétain. Il est des symboles qui nous font oublier un peu de notre honte.
Voici le reportage du photographe Cyril Cavalié sur les heurts olympiques qui ont émaillé le parcours parisien de la flamme olympique en diaporama. Merci à lui de me permettre de le diffuser sur ce blog.
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