L’eau est une ressource vitale pour l’humanité ; elle est un bien commun au service de tous. Son usage ne peut-être marchandisé. C’est pour cela que la production d’eau potable et sa distribution, qui sont des services publics par vocation, doivent le rester. Nulle entreprise privée ne devrait s’approprier son organisation et sa gestion quelle qu’en soit la forme, encore moins s’enrichir au détriment des usagers.
L’assainissement, la potabilisation et la distribution de l’eau, localement et nationalement, doivent, non seulement être un bien public, mais aussi être gérés totalement et démocratiquement par et dans les institutions publiques.
Or, en Ile-de-France par exemple, depuis 1923 le Syndicat des Eaux D’Ile De France (SEDIF) qui regroupe 144 communes, délègue à Véolia, puissante et riche multinationale, la distribution de l’eau. Ce contrat de délégation de service public (le troisième en 85 ans !) arrive à échéance fin 2010, dans un contexte marqué par une opacité de gestion, des coûts de fonctionnement infondés et des surfacturations évidentes.
En effet, depuis plusieurs années, la gestion du SEDIF, son président Monsieur André Santini et son délégataire, Véolia, sont l’objet de vives critiques, tant d’organismes publics de contrôle tel que la Cour des comptes que d’associations d’usagers qui, comme l’UFC-Que Choisir, dénonçait, à minima, une surfacturation de 60 % dans son enquête de novembre 2007, et révèle aujourd’hui, après examen des comptes du SEDIF, qu’au moins 91 millions d’euros de charges en 2006, sont complètement contestables.
Concrètement, sur 100 euros d’une facture d’eau, 40 euros servent à payer l’eau et 60 euros partent pour les frais de fonctionnement et la rétribution des actionnaires de Véolia.
Dans ce contexte, pourquoi ne pas exiger :
- Que le service et la gestion de la distribution de l’eau du SEDIF soient gérés en régie publique à autonomie financière seule susceptible d’assurer un service totalement public, avec le recrutement sous statut des travailleurs de l’eau.
- Que les usagers et leurs représentants, comme les travailleurs de l’eau, soient associés au contrôle et à la gestion dans le cadre d’un fonctionnement transparent et démocratique.
- Que la gestion de la distribution de l’eau soit faite avec le plus grand souci de justice sociale, économique et écologique.
- La gratuité de 40 litres d’eau par jour et par habitant, ce qui correspond au minimum vital moyen selon l’OMS, et la mise en place d’une tarification progressive.
- Que les délibérations des membres du comité syndical du SEDIF et que leurs votes soient publics.
- Que les élus municipaux portent et défendent le choix d’une gestion 100 % publique, et que les municipalités soient les représentantes des intérêts des usagers de l’eau.
Pour en savoir plus : Les eaux glacées du calcul égoïste, le blog de Marc Laimé et le site de l'ACME.
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