vendredi 31 décembre 2010

2010 en 10 clics

Outre le fait que 2010, ça a été un festival de Cannes à la limite de la magie grâce à toutes les merveilleuses personnalités qui ont accepté d'y participer et un été aphorgasmisant avec Claro, l'auteur du fabuleux Cosmoz, voici dix fois 2010. Dix fois les articles, posts, billets que vous avez le plus aimés dans les dix catégories les plus prisées cette année, avant de tourner la page.

Pour changer un peu et vous permettre de revivre ce best of myself sous un angle différent, j'ai fait ma Catnatt et j'ai ajouté une bande-son à chaque petit mémento.

Happy review and see you in 2011.




The closer I get
Incontestablement la rubrique-phare de Mes petites fables, dont les billets remportent régulièrement un grand succès. Voici celui qui a fait crevé les stats en quelques heures. J'en profite pour remercier toutes les personnes qui ont amicalement buzzé cette bafouille en hommage au blog Kill Me Sarah.









my life
Incroyable et pourtant. La deuxième catégorie à avoir été plébiscitée en 2010, c'est celle qui parle de moi. Mon journal de bord estival a fait un retour remarqué en juillet et août, et a été salué par un joli score pour ce billet qui parle de mauvais temps, de déesse de l'amour, de la Compagnie Jolie Môme et de ZEP. 










Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ce que je sais (ou ne sais pas)
Encore une catégorie improbable et qui n'a pas encore vécu les beaux jours qu'elle mérite. Ne serait-ce que grâce à la suite de cet article qui se fait attendre. A croire que je ne suis pas la seule à me poser des questions sur le désir d'enfant. Cet article est régulièrement lu plusieurs fois pas semaine. 











La part du fabulateur
Elle fait, depuis quelques mois, partie de mes fabulateurs vedettes. Ancien mannequin, actuellement peintre et poète à ses heures, Christine Laure Morgan brille par sa spontanéité, sa générosité et sa sincérité. J'aime son univers tourné vers la lumière, la force, la joie. Ce que j'apprécie plus encore, c'est qu'elle ne prend pas de pose, n'essaye pas d'être ce qu'elle n'est pas. Elle ne joue qu'à être elle-même avec un plaisir évident.










L'ivre
Le premier pas vers l'écriture, c'est d'abord de parler de soi, de se débarrasser de sa vie, de sa peau, de son fardeau pour n'être plus qu'un écrivain. Exercice magistralement réussi par Garance grâce à son premier roman ? autobiographie ? auto-fiction ? Elle seule le sait. Qu'importe son secret puisqu'elle nous livre toutes les clés dans Comme des mots de rien... Un texte qu'elle a partiellement publié sur son blog sous le nom de Misstere.









In the mood for anger
La petite rubrique pour se mettre en colère. La gueulante de Pierre sur le marchandage de l'eau en Ile-de-France a rencontré son public. Il a même été commenté par une élue de Bondy, présente lors de la soirée évoquée dans l'article.









Big event little summary
2010 restera l'année d'une mobilisation sans précédent contre la réforme des retraites, mais surtout contre un gouvernement, contre une manière de diriger la France et d'envisager la société. Je suis contente que l'un des billets qui a relaté les manifestations se retrouve en tête, surtout grâce aux photos de Martial Denais que je remercie encore et dont je vous invite à visiter le blog de toute urgence.









Angelina's wonderful envy of cinema
Cette année, je vous ai fait passer un été de folie. Entre les aphorismes d'un Claro en villégiature et des jeux rigolos pour jouer sur la plage, vous avez adhéré, mais de la folie.









Diamonds Are A Girl`s Best Friend by Marilyn Monroe






Gloomy monday
La catégorie qui revient avec la plus grande constance. Chaque semaine, sans faillir, le Gloomy Monday se dépose sur la langue pour une explosion de saveurs, de décibels et d'énergie. Parfois en rapport avec l'actualité musicale, ce jour-là il le fut avec l'actualité tout court et le lapsus de Rachida Dati qui avait mis internet, le buzz et les âmes bien pensantes en émoi. Bien que sur le moment il m'ait fait me tordre de rire, avec le recul, ce bon mot politique a quelque chose d'attendrissant, de réjouissant. La vie quoi.








Angelina's musical fantasy
Après le cinéma, un jeu en paroles de chansons. Il est encore possible de jouer.







in: Big event little summary

vendredi 17 décembre 2010

Qui êtes-vous Le Charivari ?

La Côte d'Ivoire en ébullition, un déjeuner cybersexiste à l'Elysée, le retour de la neige et du soleil en même temps, les vacances qui frappent à la fin de la journée et le week-end des dernières courses affolées au bout de la lorgnette, n'en jetez-plus ! Je dis halte et je revendique des bornes aux limites du supportable en général et un droit à la légereté pour aujourd'hui,demain et 2011.

Sur les conseils avisés d'un ami, oui oui oui, un ami, je suis allée visitée Le Charivari. Cela pourrait se résumer en un slogan : "J'ai cliqué, j'ai surfé, j'ai kiffé." Le Charivari, c'est un site tenu par deux très jeunes filles de 18 et 19 ans, qui mélange subtilement et avec intelligence, mode et musique. Sarah conçoit et fabrique ses modèles, Camille fait des photos à tomber que Cosmo, Elle et même Vogue pourraient lui envier. Enchantée par mon escale dans Le Charivari, j'ai téléphoné à Sarah, décidée à en savoir plus.

Coralie porte une jupe taille haute en coton bleu et blanc.
Création : Sarah  Piettre
Photographie : Camille Balenieri © Le Charivari


Le Charivari, qu'est-ce que c'est ?
Au départ, c'est un blog transformé en site. Moitié mode, moitié musique, il est développé à deux. Camille prend les photos et je fais les vêtements, sans aucune prétention. On se retrouve dans la musique. La musique, les groupes que l'on retrouve sur Le Charivari sont comme des traces de nos personnalités. On voulait faire un travail qui ne soit pas catégorisé comme un blog de minettes, même si on est conscientes de ne pas être des professionnelles. Mais il était important de se distinguer. Nous voulions faire quelque chose de plus ou moins pro, être prises au sérieux.


Vous faites quoi dans la vraie vie ?
Moi, je suis en deuxième année d'histoire de l'art. Camille est en hypokhâgne. Mais le site reste très familial, amical. C'est l'idée qu'on veut donner. C'est mon oncle webmaster qui nous a fait le site. Et les personnes qui posent sont tous des amis. Nous voulons faire participer notre entourage.


Le Charivari, ça veut dire quoi ?
C'est le nom d'un journal satirique du 19ème siècle. La sonorité nous plaisait. C'est à la fois très francophone et ça sonne bien en anglais, c'est compréhensible par tout le monde.


Outre les photos, le site est très attractif grâce à la musique et les différentes interviews de célébrités que l'on y trouve. Comment avez-vous fait pour approcher Mark Ronson (le producteur d'Amy Winehouse, NDLB) par exemple ?
C'est très simple. On va vers les artistes, on leur explique ce que l'on fait, on laisse notre carte. Je ne sais pas comment ça marche, mais ça marche. Pour Mark Ronson, c'était un peu différent. C'est un bloggueur qui nous a contactées pour faire l'interview avec lui, et le jour j, il n'est pas venu. On s'est retrouvée seules face à Mark Ronson. Mais en général, on y va au culot, on n'hésite pas à envoyer un mail, à demander aux groupes qui nous plaisent de participer. C'est comme cela qu'on a eu la chance de travailler avec Kitsuné.


Mathilde porte une jupe en coton rose, une jupe en vichy bleu ciel.
Création : Sarah Piettre
Photographie : Camille Balenieri
© Le Charivari


Comment ça se passe au niveau de la création des vêtements ?
Je fais tout toute seule. J'ai commencé il y a deux ans. J'ai demandé sa machine à coudre à ma grand-mère et j'ai appris au fur-et-à mensure. Je ne suis pas branchée mode, à lire des magazines ou à consulter des blogs. Je trouve mon inspiration dans ma vie de tous les jours. Je suis très basique. Mes études m'inspirent beaucoup. J'aime faire le mix entre le classique et le moderne. Par exemple, pour mes capes cet hiver, j'ai privilégié l'aspect velours. J'aime aussi travailler la toile de Jouy. J'aime ces esprits colorés qui rappellent le carnaval.


Est-il prévu de sortir une ligne, de créer une griffe ?
Pour l'instant, c'est une passion que nous aimerions poursuivre en parallèle de nos carrières professionnelles. Le but n'est pas forcément d'en faire une marque. On aimerait bien pouvoir en vivre, évidemment. Le milieu artistique est difficile à percer.


Vous aussi, montez à bord du Charivari.
Pour en savoir plus, lisez :
- le brillant article de Médiapart
- mon article sur Bakchich



in: Qui êtes-vous ?

lundi 13 décembre 2010

You're getting on my N*E*R*D





Pour une fois, je vous propose une vidéo à écouter avant de regarder. Aussi intelligente/intéressante que puissent être les images de Help me, leur force neutralise le propos, atténue la portée de la chanson. Le dernier single de N.E.R.D à écouter les yeux fermés donc, si vous ne le connaissez pas déjà. Tiré de l'album Nothing, Help me est un appel à l'aide aux paroles apocalyptiques, susurré par un Pharrell Williams inspiré. Par les Doors, il paraît...









In: Gloomy monday

dimanche 12 décembre 2010

Des seins, des fesses, des clopes et des guitares

Tout est dans le titre. L'homme qui tient le merveilleux blog Kill Me Sarah,et dont on ne sait rien ou presque, si ce n'est qu'il est opposant au régime, parle aussi en photos en plus de parler en musique. Et en plus d'écrire très bien.

Règle n° 1 : Se maquiller même dans les rêves

C'est ainsi, sachez-le, qu'il se raconte également sur Tumblr, une plate-forme de micro-blogging, pour les non-initiés, qui serait comme un genre de fast-blog. Celui de notre homme, Des seins, des fesses, des clopes et des guitares, parle surtout en images à travers les innombrables merveilles glanées sur le web. Sublimes, suggestives, évocatrices, classieuses, en noir et blanc ou en couleurs, elles finissent, bout à bout, par raconter leur propre histoire, parler d'elles au pluriel. Elles donnent surtout envie d'imprimer à la vie un désir de volupté, la tentation d'un air de rock'n'roll, l'érotisme d'une forme, un murmure qui se cache derrière des volutes de fumée.

Smoking girl
Ieva Laguna (photo Billy Kid)



Règle n° 1 : Profiter du dimanche
(Madeline Castle)


La suite ici, dans l'univers de KMS.     





in: The closer I get

jeudi 9 décembre 2010

Téléportée

Insolent, à la limite du grivois, il mouille chacune de ses saillies à l'acide. En tapant sur les grands de notre petit monde avec délectation (le gouvernement, les politiques, les milliardaires, les industriels, les people), il caresse son auditoire dans le sens du poil. Didier Porte pique chaque fois qu'il ouvre la bouche et à la fin de l'envoi, il touche.



Didier Porte aime tellement les gens, comme le clame le titre de son spectacle, qu'il a souhaité en faire profiter le plus grand nombre. Le samedi 13 novembre, tous ceux qui paient leur abonnement ont eu la possibilité et la joie de se brancher sur Paris Première pour passer un samedi soir un peu plus grinçant, un peu plus caustique, un peu plus drôle que d'habitude. Pour beaucoup, cela aura aussi été l'occasion de découvrir un physique, tant il est vrai que cette voix, si particulière, ample et même tonitruante, fait partie de nos existences. C'est ainsi que bon nombre d'entre eux ont vu un type à l'air débonnaire aborder la scène de l'Espace 1789 de Saint-Ouen. Barbichette et lunettes, un brin timide. Il a beau avoir été viré, avec pertes et fracas, de France-Inter avant l'été, le zouave a gagné en exposition médiatique, capitalisé en sympathie. C'est bien simple, depuis cette première honteuse faute de goût et de calcul de Philippe Val, l'homme est carrément devenu culte.

D'ailleurs, pour faire dans le consensuel et mettre tout le monde d'accord, le spectacle commence par un mini attentat contre les fonctionnaires, tous mis dans le même panier et traités de paresseux. « Un fonctionnaire ça reste assis et ça ricane en regardant les autres bosser ». Ou bien le très poétique : « Un fonctionnaire à la retraite c'est une redondance. » Les sketches se succèdent et les visages embrayent sur la fonction "sourire perpétuel", au moins jusqu'à la fin du spectacle .« Je suis gonflé à bloc, confirme à bon escient le trublion, j'ai lu la lettre de Guy Môquet. » Didier Porte mitraille. Personnellement, mes zygomatiques étaient bloqués à force de ricaner, de rire bêtement. Et je vous assure que ça ne m'arrive pas souvent. Mais tout s'éclaire lorsque Porte explique : « Je suis un humoriste décomplexé. Il n'y a pas écrit Anne Roumanoff là. » Heureusement, car pas sûr qu'Anne Roumanoff fasse l'affaire en anarchiste ultra-gauche décomplexée non plus.

On regrettera peut-être que l'ancien chroniqueur de France-Inter reste prisonnier de la forme de la chronique, exercice percutant qu'il continue par ailleurs d'exercer pour le site Médiapart. Ce n'est pas tant le risque de péremption des dites chroniques que je déplore, puisque le spectacle est constamment réactualisé, qu'un léger manque de fluidité. Nonobstant la construction de petites saynètes amenées par un chouilla de mise en scène, le spectacle mériterait, à mon avis, d'être un peu plus écrit. Certes les dialogues avec Dieu sont drôles, les interventions de Guy Bedos amènent de la fraîcheur et de la filiation. Mais après tout, puisqu'il n'y a pas écrit "Anne Roumanoff là", qu'il y aille franco ! Qu'il se lance, qu'il se jette à l'eau, qu'il fasse son boulot d'humoriste décapeur de petites lâchetés quotidiennes à la Lenny Bruce. Un début d'écriture scénaristique que j'appelle de mes voeux et que l'on sent déjà poindre dans l'hilarant dialogue avec Nonce Paolini. Et puis, ça manque un peu de fesses aussi, malgré quelques allustions éculées consenties à la Carlita.

A part ça, tout était parfait, drôle, bien roulé et délicieusement fielleux. On me suggère juste dans l'oreillette que Didier Porte devrait songer à revoir sa garde-robe. Mais personnellement, je m'en fous. Je surkiffe les hommes à barbichette, voyez-vous.



in: Big event little summary

lundi 6 décembre 2010

Un lundi touseul

D'habitude il est accompagné de ses Jambons Volants, mais aujourd'hui il est vraiment tout seul, Guyom Touseul.

Aux Armes, de MelisSmell, une artiste qui a bien la pêche, qui n'est pas sans rappeler Bertrand Cantat (qu'elle reprend), Mano Solo, Nirvana, Janis Joplin... Je l'ai découverte il y a peu, je l'ai vue il y a peu de temps au Café de la Danse, et j'ai apprécié sa présence, sa voix, ses textes, c'était une vraie bonne soirée.

Aux Armes, c'est aussi des citations de Noir Désir, de la Marseillaise, c'est un clip très poétique avec une histoire simple et universelle, c'est un cri de rage et d'espoir, ça ne prend pas de gants et ça vaut le coup !






Melissmell - Aux Armes


Tambourine man de la région parisienne, Guyom Touseul porte un regard amusé et engagé sur l'actualité. Avec son groupe, les Jambons Volants, ce troubadour au coeur tendre sait dessiner des sourires sur les visages. Ses chansons, parfois embuées de mélancolie, sauront vous faire taper des mains, taper des pieds. Personnellement, j'ai une petite tendresse pour Le douanier et La lettre.


Pour tout savoir de ce Donovan des temps modernes et visionner ses photos à la neige, visitez le site de Guyom Touseul.


Merci Guyom !
Bonne semaine !



in: Gloomy monday

dimanche 5 décembre 2010

L'attente

Elle est revenue, le temps d'une attente, le temps d'une étreinte, nous émoustiller avec une nouvelle à l'érotisme consommé. Avec art et malice, Zoé Cyrano nous a proposé le hors-d'oeuvre d'un dimanche soir assurément sexuel.





Mais une fois que le marchand de sable fut rentré dans ses pénates, fort du devoir accompli, le billet coquin fut, comme à son habitude, dépublié pour ne pas choquer les lecteurs diurnes. 


Si d'aventure vous aviez tout raté, Zoé Cyrano vous fait une fleur,grâce au blog qu'elle s'est tout nouvellement créé. Vous pourrez ainsi lire toutes ses fabulettes sans modération mais à condition d'avoir l'âge légal pour cela. Pour découvrir ou relire sa nouvelle L'attente, cliquez ici.




in: The closer I get

jeudi 2 décembre 2010

Tu te couches devant Véolia et tu votes avec la droite from Pierre


C’est fait. Ce mardi 30 novembre 2010, la communauté d’agglomération « Est Ensemble » a voté sa ré-adhésion au SEDIF/VEOLIA, par 53 voix pour (41 socialistes, 6 UMP/Modem et 6 communistes) et 38 contre (19 Écologie et citoyenneté, 17 communistes [cf. commentaire ci-dessous, NDLB], 3 parti de gauche, 2 alter-agglo).


Messieurs Proglio et Frérot, patrons de VEOLIA, leurs complices de droite (Santini, patron du SEDIF) et, malheureusement leurs complices de gauche aussi, peuvent se réjouir. La source de profit que constitue la délégation au privé du service public de l’eau, qui s'effectue sur le dos des usagers, ne va pas se tarir.


Et pourtant ils le clamaient la main sur le cœur. « Nous, socialistes, sommes pour un service public de l’eau. Nous ne voulons pas que les multinationales de l’eau, Véolia en l’occurrence, accaparent ce bien commun au détriment de l’intérêt général. »

Un projet alternatif, sérieux et crédible, en associant « Est Ensemble » avec « eau de Paris » était pourtant possible. Il défendait et valorisait le service public et faisait le choix de l’intérêt des usagers, notamment par une baisse significative du tarif de l’eau.

Ce projet, porté par des organisations politiques, associatives et citoyennes présentes dans les 9 communes de l’agglomération « Est Ensemble » et regroupées au sein du Collectif pour une gestion publique de l’eau à Est Ensemble n’a même pas été mis à l’étude par la majorité socialiste du conseil communautaire.

A travers quelles eaux troubles les socialistes d’« Est Ensemble » ont-ils nagé pour s’afficher en faveur d’une gestion publique de l’eau et, à l’heure du choix, prendre une décision contraire en faisant le choix du privé ?

Alors qu’une formidable appropriation citoyenne du débat sur la gestion de l’eau s’est manifestée ces derniers mois, ces dernières semaines au travers de réunions publiques, d’actions de rue, de projections-débats et des milliers de signatures de la pétition en faveur d’une gestion publique de l’eau, le vote des élus socialistes avec ceux de la droite et d’une poignée de communistes (ceux de Bobigny et du Pré Saint-Gervais) constitue un bras d'honneur aux aspirations citoyennes de participation démocratique aux affaires de la cité.




in: In the mood for anger

mercredi 1 décembre 2010

Whisky et bas de soie from Grégory H



Trois étages les séparaient. Une trentaine d'années également. Le couple est locataire au troisième étage et a la trentaine. Le propriétaire, au sixième, avait la soixantaine. L'immeuble est sans histoires. Jusqu'au 10 mars 19... Ce jour-là, les époux Piéron ont monté les trois étages qui les séparent de Monsieur Tanvori. Pour fêter soit-disant le retour à l'emploi de Michèle et payer comme chaque mois le loyer. Depuis deux ans, le règlement se fait ainsi sans histoire malgré les ressources modestes de Jean-Paul et de sa femme. Mais cette fois-ci, ils sont venus pour l'apéritif avec deux bouteilles de whisky. De quoi alerter Donatien, mais celui-ci n'est pas méfiant. Pas plus qu'il ne l'a été quand Jean-Paul a accepté de l'accompagner à la banque et l'a vu retirer la somme rondelette de 40 000 francs, la veille. Il n'a pas fait le lien entre les deux événements, et pourtant c'est la véritable raison de la visite du couple.
 L'autopsie a révélé l'absorption d'un demi-litre de whisky. Ceux qui ont connu Donatien, et notamment sa fille présente au tribunal, ne peuvent croire qu'il ait bu de son propre chef cette quantité d'alcool. Jean-Paul a prétendu que Donatien souhaitait s'amuser ce soir-là. La cour a insisté sur la tenue vestimentaire de Michèle et sur le rôle de séduction qu'elle a joué. Il y aurait même eu selon certains témoins une relation ente la locataire et son bailleur. Les rencontres dans l'appartement de Donatien étaient régulières, et Jean-Paul l'aurait appris. L'enquête de police a permis de retrouver une partie de la somme dans des sous-vêtements féminins, qui après enquête sont ceux de Michèle. « Salope » a crié son mari au cours de l'audience.

La suite n'a été qu'un enchaînement de contradictions et d'injures entre les conjoints, chacun accusant l'autre d'avoir eu l'idée de la visite. Jean-Paul n'a pas su convaincre les membres du jury. Probablement à cause de son goût immodéré pour la boisson d'Outre-Manche, bien connu des voisins, et que n'affectionne pas Michèle. Verdict : quinze ans fermes pour Michèle et vingt pour Jean-Paul. L'usage de lingerie féminine comme bas-de-laine n'est jamais innocent.

Grégory H



in: La part du fabulateur