Il était une fois, une très gentille princesse. Promise à son Prince Ours, elle vivait dans son magnifique Palais Argenté. Elle était d'une grande beauté, la plupart des hommes baissaient lesyeux devant son regard d'un brun profond. Le Prince Ours lui n'était pas le prince charmant dont elle avait rêvé mais elle le trouvait gentil et c'était une qualité qu'elle recherchait particulièrement et qui manquait cruellement chez les princes du royaume. Cruellement était le mot tristement adéquat car ces princes étaient tous les héritiers d'une malédiction. L'histoire raconte que leurs ancêtres ayant volé la Pierre de Richesse d'un grand sorcier, celui-ci les condamna eux et leurs descendances à se détester éternellement. Ainsi les royaumes passaient leurs temps à se battre les uns et les autres. Les princes se détestaient cordialement entre eux. La Gentille Princesse était la seule à apaiser les velléités de ces princes. Sa seule présence entretenait la trêve qu'elle avait réussi à instaurer entre eux. Mais elle souhaitait se marier et échapper à cette malédiction. Aussi un jour, elle décida d'aller rendre la Pierre de Richesse au grand sorcier. Mais ne pouvant pas la rendre elle-même, elle n'osait pas envoyer le Prince Ours à qui elle était promise. Elle connaissait un autre prince, le prince Renard, atteint aussi de la malédiction. Mais il ne pouvait rien refuser à la Gentille Princesse.Photos Libres
Aussi, il partit dans sa quête avant l'arrivée de l'aube, emportant avec lui la Pierre de Richesse. La princesse lui remit du pain et un pot de crème. Il traversa l'entrée du Palais Argenté et vit la Gentille Princesse qui lui fit un signe d'adieu puis il partit loin devant. Tandis que l'aurore dévorait la nuit, le Prince Renard sur son cheval blanc parcourait les paysages paisiblement encore endormis de sa contrée natale pour s'enfoncer dans la plaine maudite, le domaine du Grand Sorcier. Une terre désolée où même la terre s'effrite en poussière au passage des galops de son Cheval blanc. Après avoir parcouru l'immensité désertique il vit se dresser en plein désert, la demeure du Sorcier. L'endroit ressemblait au pire des mausolées qu'il ait vus. La poussière qui recouvrait la demeure cachait l'édifice sous une épaisse couche où semblait se noyer l'architecture du lieu. Les statues qui décoraient l'entrée étaient monstrueuses, les formes hideuses, et des expressions inhumaines. Le Prince Renard attacha son cheval à l'ultime colonne de laquelle son cheval apeuré daigna s'approcher. Il lui mit des œillères pour le calmer et lui donna à manger. Il traversa l'entrée grande et lugubre, aucune âme pour l'accueillir. L'immense cour était abandonnée surmontée au-dessus de marches cassées, la cour semblait être le seul élément qui indiquait un repaire cardinal au lieu. Au milieu se dressait un palais large, sombre et lugubre s'étendant comme une lune noire au milieu de cette immense cour. Des volutes de fumée s'échappaient d'une cheminée sur le toit. Et une légère lueur semblait indiquer qu'il restait une once de vie. Le Prince Renard coulissa la porte pour entrer. Le Palais ne semblait pas bien haut mais c'était une apparence trompeuse. En vérité c'était le toit qui recouvrait l'entrée d'une véritable caverne aménagée. Un trou béant dans le désert, avec un escalier qui parcourait les parois des murs descendant dans l'antre du sorcier. Il pris une torche mis à disposition des rares visiteurs puis après une interminable marche il arriva au fond. Une allée décorée de statues portant chacun un flambeau dessinait le seul endroit visible au fond de cette caverne. Une fois qu'il s'aventura dans l'allée, au fur et à mesure qu'il avança dans le couloir, les flambeaux s'éteignirent. Le couloir semblait lui intimer l'ordre de continuer sa route. Il continua puis enfin arriva dans une grande pièce avec un bassin au milieu et au fond un trône à la fois majestueux et effrayant. Le Grand Sorcier régnait dans ce sinistre palais. Assis sur son trône, il observait le Prince Renard. Un sourire se dessinait sur son visage qu'il semblait flétrir sous l'effet d'une grimace qu'il ne faisait jamais.
Il se leva, et hurla :
- Tu es venu m'apporter la Pierre !
Le son de ces quelques mots résonnait dans toute la caverne. Sa voix était aussi terrifiante que la tempête hurlante. Le Prince Renard s'agenouilla puis sorti de ses affaires la Pierre de Richesse confiée par la Gentille Princesse. Le sorcier avait un regard très noir et pénétrant, faisant frémir le Prince Renard. Cependant ce regard lui semblait être très familier. Une légère impression de déjà vu lui titillait l'esprit malgré la peur qui le soumettait dans ces instants. Le sorcier descendit de son trône pris la Pierre dans ses mains, l'examina avec attention.
- Ah, ainsi donc te voilà revenue à moi. Tu vas rejoindre cette place que tu as tant manquée...
Le Prince Renard lui demandait alors.
- Grand Sorcier, si vous daignez écouter votre serviteur ?
Le sorcier se retourna.
- Bien sûr, preux chevalier.
- La malédiction gangrène notre royaume, je vous supplie de bien vouloir nous absoudre de votre colère. Notre fratrie ne tiendra pas longtemps dans cette atmosphère de doutes envenimée par cette malédiction.
Il rit d'un rire à la fois moqueur et sarcastique.
- Jeune Prince, je savais que la Gentille Princesse m'enverrait un Prince digne de son choix. Mais là tu dépasses mes espérances. Puisque tu es là je vais t'offrir la vérité... Tu fais erreur, il n'y a pas de malédiction sur vos ancêtres. Et si vous vous faites la guerre c'est bien parce que vos cœurs sont fondamentalement aussi pourris que ceux vos ancêtres.Photos Libres
Le jeune prince d'abord surpris par cette révélation, sentit soudain la colère bouillonner dans tout son être. Ce grand sorcier insultait sa famille et se jouait des valeurs qu'on lui avait inculquées. Le sorcier reprit :
- Tu es justement en colère. Pour te rassurer il y a effectivement une malédiction sur votre royaume, mais pas celle racontée par vos ancêtres. Le temps déforme les dires et chacun y voit ses propres peurs se cristalliser en mon existence.
De plus en plus enragé, le Prince Renard se leva et mis sa main sur le pommeau de son épée. Prêt à bondir sur le Grand Sorcier. Sa peur laissait petit à petit place à sa colère. Le sorcier continua :
- La malédiction porte sur l'un des membres de votre famille. Il ou elle serait mon enfant et porterait cette malédiction qui devait aussi me rendre la Pierre de Richesse. Je n'avais donc qu'à attendre qu'elle réalise sa destinée...
Une impression se fit très nette dans l'esprit du Prince Renard et il regarda profondément le sorcier dans les yeux, puis recula d'horreur, et déclara :
- La Gentille Princesse ! Elle est votre fille ! Vos yeux, vous avez ces même yeux d'un brun... non d'un noir si profond !
- Laisse-moi continuer mon histoire ! Elle est frappée d'une malédiction. Non seulement, elle devait me rendre la Pierre de Richesse mais elle devait également sacrifier un membre de cette famille. Elle portera la gloire de ce sacrifice.
A ces mots, le Prince Renard tira son épée et se mit en posture pour se défendre. Le Grand Sorcier marmonna quelques mots inintelligibles mais qui résonnèrent tout de suite dans l'être du prince. Ce dernier tomba de douleur, et commença à hurler. Quelque chose de brillant sortait de son corps qui se consumait et devenait cendres dans le même instant. Puis tomba dans un petit tas de poussière une pierre d'une grande beauté. Le Sorcier la ramassa puis contempla son éclat.
Plus tard,
Dans le royaume de la Gentille Princesse, on célébrait son mariage. Dans le même temps on célébrait le Prince Renard qui avait sacrifié sa vie pour lever la malédiction du royaume et la Paix était revenue. La famille royale de la Gentille Princesse et le Prince Ours reçut un présent en échange de la Pierre de Richesse, la Pierre de Courage. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.
jeudi 12 mars 2009
La Gentille Princesse from Minui
Minui a inauguré à l'occasion de Noël de nouveaux récits qu'il a appelés Petits Contes Amoraux. Il nous met l'eau à la bouche pour cette nouvelle série avecc La Gentille Princesse. "Je précise que mes contes sont généralement loin d'être faits pour les enfants. Encore que... C'est vous qui voyez quelle éducation souhaitez vous leur inculquer."
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