lundi 31 janvier 2011

Un bordel joyeux*

Il a tout prévu HK : sortir le premier album de HK et les Saltimbanks pile poil un lundi pour que je puisse en parler dans mon Gloomy Monday. Lundi 31 janvier, voilà une date qui était entourée depuis longtemps sur mon calendrier. L'album s'appelle Citoyen du Monde et contient 20 chansons, celles qu'on connaît déjà comme La maman, On lâche rien, Niquons la planète et quelques merveilleuses surprises paraît-il (je te dirai ça dès que j'aurai acheté l'album, admirable lecteur). En tout cas, ceux qui ont eu la chance de voir HK et les Saltimbanks sur scène savent que l'investissement est rentable à court, moyen et très très long terme tant en chaleur, joie de vivre et dansitude. Et en envie de participer à ce bordel joyeux*.




Pour faire sa promo, le gai-luron* n'a pas hésité à payer de sa personne et de celle de ses musicos qu'il a envoyés dans les rues pour interpeller les citoyens du monde.




À noter : les 200 premiers albums vendus offrent une place de concert, pour le 12 février prochain à Roubaix, à La Condition publique, nous apprend le site de Nord Eclair.


*Paternité : dolpi


in: Gloomy monday

dimanche 30 janvier 2011

Le courrier - I (deuxième partie) from Zoé Cyrano

La narratrice a reçu un courriel qui, visiblement, ne lui était pas destiné, lui proposant de se soumettre en ne cachant rien de son intimité, pour qu'une relation s'enclenche avec l'inconnue qui a fixé cette condition. L'héroïne se lance le défi d'entrer dans le jeu...


Tout au long de mon trajet de retour, je m'imaginai...

JOANE AU MASQUE, Mentor
1975, huile sur toile.

Ce texte a été dépublié dans la nuit pour ne pas choquer les âmes prudes. Si vous voulez lire la suite, envoyez-moi un mail en cliquant sur ce lien, en précisant bien que vous avez 18 ans ou plus.





La semaine prochaine à la même heure, la suite.



Pour lire les nouvelles érotiques de Zoé Cyrano, si et seulement si, vous avez au moins 18 ans.


in: The closer I get

jeudi 27 janvier 2011

"Ҫa va pas les gens ?" (2)

Vous désespériez de lire la suite, de retrouver la petite série au bureau si pleine de drôle, d'ironie et de vrai. Vous vous étiez attachés à Roger, à son sens aigu de la répartie, à son culte de l'effort. Vous commenciez à prendre vos aises dans cette société, à vous sentir un peu comme dans votre société, un peu comme à la maison. Et là tout de suite, le sourire se dessine sur votre bouche. Vous vous dites : "Ҫa yest ! Elle l'a fait. Elle l'a refait. La suite de la petite série au bureau ! La voilà enfin." Et, lecteurs éberlués, vous avez raison...



Aujourd'hui : le DRH fait de la discrimination positive

Un DRH, ça peut être tout un poème. Un DRH, c'est avant tout un être humain tiraillé entre son humanité et sa condition professionnelle. Autrement dit, un schizophrène me direz-vous. Non, non, non, non, non, non, non. C'est plus subtil que ça. Un DRH c'est un équilibre délicat, une humeur tout en constance, une harmonie. Le DRH fait presque corps avec sa fonction, sinon avec son entreprise. Néanmoins, le DRH pallie. Il concilie son inclination pour la satisfaction du devoir accompli avec une certaine idée de la philanthropie.


Dans la boîte, il y a Lucas. Lucas fait office de DRH. Il s'acquitte très bien de sa tâche. Non parce qu'il est compétent, mais parce qu'il fait ce qu'on lui dit de faire. C'est-à-dire que Lucas prend le code du travail et le contorsionne dans tous les sens pour lui faire dire ce que Roger, son patron, lui demande de faire dire. Quand il faut virer quelqu'un, Lucas, que l'on appelle aussi Lucon, est "dans les clous". Sur les envois de courriers recommandés, il est decker ! Les entretiens préalables du malheureux virable assisté des délégués du personnel, il est decker ! De toute façon, il s'en fout, Lucon... euh, Lucas. Personne ne va jamais aux Prud'hommes.


Mais bon. C'est pas vrai de dire que Lucas..non, Lucon, est une sous-merde sans états d'âme, qui s'aplatit chaque fois que le pouce de la hiérarchie se baisse. Par exemple, il se soucie beaucoup... beaucoup beaucoup de l'état de santé de ses employés. Et ceci, dans le souci du bien-être des salariés de la bonne marche de son l'entreprise. Comme en atteste cette note à l'ensemble du personnel.




Chers employés,
 

Vous ne le savez peut-être pas mais les entreprises sont vivement encouragées à employer des travailleurs handicapés sous peine d'être lourdement taxées. Et vous ne le savez peut-être pas mais il n'est pas besoin d'être en fauteuil roulant pour être travailleur handicapé. Il existe des facteurs qui ne peuvent pas faire de vélo par exemple. Parfois un simple petit problème qui passe totalement inaperçu suffit.

Notre société est évidemment complètement tolérante envers des employés qui auraient un
quelconque handicap mais reconnaissons qu'on ne les trouve pas à tous les coins de rues.
 

Il serait dommage que l'un ou l'une d'entre vous soit "travailleur handicapé" sans que nous le sachions. C'est pourquoi, si tel était le cas, je vous demande de venir me voir au plus vite. Nous serons enchantés !!

Cordialement,



Lucas

DR
Pour relire le premier épisode.



in: The importance of being crazy

mercredi 26 janvier 2011

A tout de suite...

Vous l'avez certainement fredonnée comme moi, à la vue de la dernière une de Bakchich, cette chanson de Jean-Louis Aubert. 



C'est fini... pour aujourd'hui. Le clap de fin vient de retomber sur le visage de Jean-Pierre Léaud.

 Bakchich, pour moi c'est plus de deux ans d'amour, fidélité, cache-cache.174 articles postés sur mon blog. Un logo dessiné par Benoua, d'abord en rose, puis en noir, rouge et blanc, puis en noir et blanc. Un mail qui commence par "Pouvons nous nous croiser ?" et un autre qui finit par "Je suis séduite...". Quelques déjeuners et des verres à l'Ingénu avec Nicolas et au Rouge Limé avec l'équipe. Un pdf que je reçois toutes les semaines dans ma boîte mail, puis un hebdo. Un café-crème devant lequel je m'entends dire "Je veux Angelina dans l'hebdo". Et une semaine après, Angelina dans l'hebdo. 26 chroniques de 1 700 signes et chaque semaine, le coeur battant en cliquant pour voir si je suis publiée. 


Bakchich, c'est aussi deux festivals de Cannes de folie. Une chronique de la Croisette derrière la zappette quasi-quotidienne en 2009, très documentée, tant en informations qu'en potins. Une revue des films préférés d'une poignée de personnalités en vidéo en 2010. Un été 2010 avec l'un des meilleurs, des plus intelligents et des plus drôles écrivains français de sa génération, Claro. Des interviews subjectives de Catnatt, des témoignages, une fiction, un courrier de Pôle Emploi qui a mystérieusement essuyé les conséquences d'un bug. Un coup de boule, deux unes et une zone rouge.


Bakchich c'est surtout la cartonnerie de la rue de Charonne après des locaux dans un immeuble en construction ou en déconstruction. En lisant le billet de la rédaction aujourd'hui, je m'aperçois que je les ai presque toutes connues, les rédactions de Bakchich. Une poignée de jeunes la tête dans l'écran, même qu'on entend souvent les mouches voler. Un, non deux, frisés. Un webmaster de charme, des journalistes reporters de choc, des dessinateurs et des caricaturistes de talent, un critique de cinéma intraitable.

Je suis fière d'y avoir ma petite place. Celle que l'on m'a offerte et celle que je me suis faite. Fière de l'aventure. Heureuse de toutes ces belles rencontres, celle avec Charlie Bauer ne fut pas des moindres, Anaëlle, Xavier, Sacha, Nicolas, Renaud, Cyril, Simon, Catherine, Khalid, Lucie, Jacques-Marie, Anthony, Laurent, Louis, Marjorie, Pierre-Georges, Tatiana et tous ceux que je dois encore rencontrer.


Bakchich, pour aujourd'hui c'est fini. A tout de suite...

 Une histoire qui n'a pas fini de continuer.



in:  In the mood for sadness

mardi 25 janvier 2011

Un Tuesday avec Phoebe



Piqué dans une playlist de Cattnat, le Fade Out Line de Phoebe Killdeer and the Short Straws se pose et vous envahit. Voix profonde, musique vibrante et ondoyante avec une touch de sophistication propre à séduire un large public. Un peu chatte, un peu Betty Page, sur scène, elle déménage. Mais pour un mardi, ce sera ambiance glam & goth balancée par une brune aux longs cheveux bruns, en attendant d'en découvrir plus.








in: Gloomy tuesday

dimanche 23 janvier 2011

Le courrier - I from Zoé Cyrano

DR

Il est de ces journées qui s'annoncent sans surprise, et sur celle-là planait la douce torpeur indifférente qui annonce déjà le lendemain. C'est naturellement ces moments-là que le destin choisit pour frapper à votre porte, lorsque votre attention est tombée juste au-dessous du plus élémentaire bon sens. Cette fois particulière prit la forme incongrue d'un mail pour le moins inattendu, que je vous laisse découvrir à ma suite:

Objet: Soumission
Je vous avais promis ce mail lors de notre trop brève conversation en ligne la nuit dernière, c'est donc par lui que je prends virtuellement possession de vous, si vous le voulez bien, dans les limites convenues qui sont celles de nos anonymats respectifs, principalement. Ayant maintenant mon adresse, vous voudrez bien répondre à ce premier message par une série de clichés numériques me dévoilant mes nouvelles possessions en leur totale nudité, sans fards ni artifices, à la manière d'un inventaire qui n'est que le prélude nécessaire à nos prochains échanges. Cet envoi vaudra acceptation du contrat moral qui vous liera désormais à moi en tant qu'esclave de mes désirs, tandis que je me chargerai de votre éducation.

Je crus d'abord à un spam, mais non, certains sont parfois étonnamment bien tournés mais ce texte-là sentait bon l'authentique, malgré le ton très impersonnel. L'adresse de destination était bien la mienne, mais je ne gardais pas le moindre souvenir d'une quelconque conversation en ligne la nuit précédente, d'ailleurs je n'étais même pas chez moi, j'étais rentrée très tard et dans un état suffisamment avancé pour m'écrouler sur mon lit sans autre forme de procès. Non, le courrier avait visiblement été mal adressé, et je ne voyais pas le moindre moyen de le faire suivre à sa destinatrice légitime, quand bien même j'eusse assumé la démarche, après l'avoi lu. J'aurais pu me contenter d'en rire, et passer sans plus d'égards au mail suivant. Mais non, la curiosité et bien sûr l'excitation l'emportèrent sur tout le reste, avec en tête une opportunité qui m'avait assaillie dès le premier coup d'oeil, comme si ce mail devait m'arriver à moi et à nulle autre, il était précisément ce dont j'avais besoin en ce moment. Après tout, ces échanges devaient rester anonymes, l'adresse à laquelle j'avais reçu ce courrier servait déjà à masquer mes aventures les moins avouables sur la toile, et tout me portait à croire que la vraie destinataire ne connaîtrait jamais la vérité. Je laissai le reste de la journée continuer à s'écouler, cette fois avec une lenteur exaspérante. Mon imagination, brusquement repeuplée de tous ses démons les plus salaces, retournait en tous sens la missive dont je connus bientôt chaque mot à force de la relire, suscitant un flot continu de questions. Etait-ce vraiment par erreur qu'elle m'avait été envoyée, et alors qui pouvait se cacher derrière un canular qui tirait aussi juste sur mes ressorts les plus secrets, était-ce vraiment une femme qui m'avait écrit, à l'issue d'une prétendue conversation dont je ne savais rien ? Et après tout quelle importance, quels étaient finalement les risques ou l'enjeu, personne de mon entourage ne me connaissait sous cette adresse, j'étais moi-même une imposture avant même de décider de répondre, et voyons les choses en face, je ne pensais déjà plus qu'au moment fatidique où je sauterais le pas, sachant très bien que je ne reculerais pas. Il était temps que la journée se termine.

La suite, la semaine prochaine.


Vous pouvez découvrir les textes érotiques de Zoé Cyrano sur son site, à condition d'avoir au moins 18 ans.



in: The closer I get

vendredi 21 janvier 2011

La régente de Carthage ou le livre de l'absolution

Phénoménal ce qui est en train de se passer dans le destin d'un livre écrit en octobre 2009... par deux journalistes de Bakchich. Alors que la rédaction de Bakchich soutenait son dessinateur Khalid Gueddar inquiété par les autorités marocaines pour une caricature sur le frère du roi, sortait un livre intitulé La Régente de Carthage, écrit par Nicolas Beau, directeur de la publication et Catherine Graciet, journaliste à l'international. [Cliquez ici pour en savoir plus.]

Tout récemment, à la faveur de la révolution tunisienne, les journalistes français se sont unanimement souvenus de ce livre et, à présent, n'omettent plus d'en parler, voire d'en reparler, et s'arrachent les commentaires de nos deux auteurs.

C'est ainsi que le site du magazine Challenge semble (re)découvrir le livre [cliquez ici pour lire l'article], que Nicolas Beau a été interviewé par Le Figaro [cliquez là pour lire l'interview], que Catherine Graciet a été interviewée par Le Point [cliquez ici pour lire l'interview] et que le titre du livre a été cité à plusieurs reprises dans les émissions matinales de France-Inter. Mais bien peu par contre sont ceux qui ont l'élégance de se souvenir que Nicolas Beau et Catherine Graciet sont journalistes à Bakchich, à la différence des Inrocks qui n'ont pas omis de le souligner [cliquez ici pour lire l'interview].

A la télé c'est pareil. Catherine et Nicolas trustent les plateaux et auront même les honneurs de l'émission On n'est pas couché de Ruquier qui jusque là avait rarement daigné mettre en avant les dessins de presse publiés sur le site d'info comme elle le fait pour les autres médias.

En Tunisie, depuis la semaine dernière, la censure enfin débridée, le livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet se retrouve en bonne place sur les tables et dans les vitrines des libraires. Interdit depuis sa sortie dans un pays où la seule évocation du nom de Nicolas Beau pouvait vous faire avoir des ennuis, dont les ressortissants hésitaient même à acheter le livre à Bordeaux par peur des représailles, La Régente de Carthage se diffuse même sur Facebook et semble vivre sa deuxième vie.

En tout cas, il est certain que dans la remise en cause générale des médias français, jugés trop souvent frileux dans leur traitement du régime tunisien, le site Bakchich.info fait tache, lui qui n'a jamais démordu de la mission qu'il s'est assignée : enquêter, dénoncer qui que ce soit mérite de l'être, en plus bien sûr de filouter et rigoler quand la situation le permet. Le régime de Ben Ali, qui en a pris pour son grade sur le site de Bakchich.info, peut en témoigner.


in: Bulle d'information

jeudi 20 janvier 2011

Les mal fagotés ! from Christine Laure Morgan


Ils étaient venus de nulle part !

Les mal fagotés !

Les mal aimés !



ces âmes d'ailleurs, leurs godillots

aux pieds



ils faisaient peine à voir, ils traînaient

leurs misères, comme un boulet lourd de

peines, et de désespoirs !



ils étaient las de vivre sûrement, mendiants

aux mains sales, rejetés par les uns, et par

les autres !



Des humains, sans doute !

Pourquoi en douter ?

pourquoi les rejeter ?



Dérangeants !

agressifs !

autant de qualificatifs !



Les enfants aux regards hagards, voyaient le

vide de leurs vies !

leurs espoirs !

et leurs désespoirs !



Où était leur place ?

cette société qui rejète, ceux, celles venus-es

de nulle part !



Tends ta main l'ami, même si elle est sale , je veux te

dire bienvenu l'ami !.



Tu n'es pas un mendiant !

tu n'es qu'égaré dans un monde, où tu n'as guère

de place pour toi !



Travailler, mais à quoi l'ami ?

tu voles pour vivre !,

que sais-tu faire d'autre ?

l'ami aux mains sales ?



tu ne sais que faire ça, l'ami !

peux tu changer ?

peux tu aimer la société ?



Si tu changeais l'ami aux mains sales !

tu veux ?

tu peux ?



Aimes nous !

nous t'aimerons aussi !

une place auprès de nous , tu auras !



Le mal fagoté !

Le mal aimé !

Le venu de nulle part !



Trop facile !

de dire non !

trop facile de rejeter l'aide que l'on te

donne l'ami !



Le mal fagoté !

Le mal aimé !



Donne-toi les moyens d'être aimé !

prends cette main !

aime là !

chéris là !



Nous serons là, pour toi !

Le mal fagoté !

Le mal aimé !

Celui venu de nulle part !



Je te salue l'ami !

bienvenue dans notre monde,

dans notre société !



Tu es un frère !

Une soeur !



Alors , le mal fagoté !

le mal aimé !



Tu seras des nôtres !



Salut l'ami !.



Par Christine Laure Morgan.

Le 25/11/2010-Déposé.

Tous Droits Réservés .






















in: La part du fabulateur

mardi 18 janvier 2011

L'important c'est qu'elle n'y aille pas


Vanessa Paradis n'ira finalement pas chanter en Israël, pour un concert qui était prévu le 10 février à Tel-Aviv. C'est ce qu'elle a fait annoncer sur scène par les producteurs de son spectacle, Charles Bensmaine et David Stern, à l'issue de son concert à Conflans-Sainte-Honorine le samedi 15 janvier.

Est-ce la vibrante campagne menée dans le cadre du BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions) dont plusieurs militants s'étaient donnés rendez-vous à l'entrée du théâtre Simone Signoret où se produisait la chanteuse ce soir-là, qui a infléchi sa décision ? A grand renfort de pancartes (sur lesquelles on pouvait lire "Vanessa Paradis, Israël c'est l'enfer pour les Palestiniens" ou bien "Vanessa, que vas-tu chanter aux enfants de Gaza") brandies devant les files d'attente pour alerter aussi les fans, à grand renfort de slogans ("Vanessa, n'y va pas") et de tracts, plusieurs militants de l'association Europalestine ont mis un gentil boxon. Toujours est-il que, décision prise sur le vif ou mûrement réfléchie, sous l'influence d'une campagne ou pas, la raison officiellement invoquée est strictement "professionnelle".

Que Vanessa Paradis veuille ménager la chèvre et le chou, rester apolitique, ne froisser personne, ne pas sembler céder à la pression, ou donner le change au Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) qui veut saisir le Ministère de la Culture français, toutes ces raisons n'importent finalement pas. L'important c'est qu'elle n'y aille pas. L'important c'est que l'on souligne, chaque fois qu'un artiste émet le désir de se produire en Israël, pour l'amour de l'art ou pour passer quelques jours au soleil, qu'un massacre silencieux a lieu tous les jours dans ce pays qui a instauré un véritable apartheid à l'encontre de la population palestinienne. Qu'un million et demi de personnes vivent actuellement un blocus qui les séquestre sur une étroite bande de terre entre mer et mur de barbelés.

Tout comme aux Pixies de Frank Black, aux Gorillaz, aux Klaxons, à Carlos Santana, à Gill Scott Heron et à Elvis Costello, moi aussi je dis "Merci" à Vanessa Paradis.








in: Bulle d'information

dimanche 16 janvier 2011

Culte culte culte

Maintenant vous le savez, tous les dimanches soirs sont l'occasion d'une rubrique sexe sur Mes petites fables, histoire de se mettre en bouche avant de se mettre en jambes. Toujours soucieuse de stimuler votre imagination et vos sens, je me suis remise à mon ancienne petite série d'extraits de films hot pour vous faire passer une agréable soirée.

Madame ou mademoiselle, regardez attentivement ce qui va suivre. C'est pas facile à faire et ça demande de l'équilibre. Monsieur, suggérez avec délicatesse à votre compagne d'adopter un python. Mais on peut toujours essayer d'inverser les rôles. Et surtout, choisissez bien la bande-son. Elle est essentielle. Celle-là est extraite du film de Robert Rodriguez, Une nuit EN enfer, sur un scénario de Quentin Tarantino. On comprend mieux pourquoi, une fois que l'on sait ça, la belle Salma Hayek jette son dévolu sur lui plutôt que sur le ever-so-sexuel George Clooney, tout cela devant les yeux médusés d'une Juliette Lewis post-pubère.

Bonne soirée.








in: The closer I get

mercredi 12 janvier 2011

mardi 11 janvier 2011

Sur la plage abandonnée...

DR

Il était temps que j'en parle. Tout le monde commence à se l'arracher, ce merveilleux petit groupe soul-électro-pop évidemment français. Difficile de ne pas penser à Air en écoutant Tahiti 80. Mais à bien écouter, il y a quelque chose en plus. Un truc au bubblegum qui donne son cachet et son authenticité à la musique du groupe. Pour preuve, les lascars ont trouvé le filon et l'exploitent à fond : les versions acoustiques de leurs titres. Et purée de panard, ça marche. Un vrai régal, une volupté, un bonheur qui vous remet droit dans vos bottes, qui vous porte, qui vous aide à travailler, à fumer, à baiser.

Découverte grâce à la formidable mine d'information Trix&Trax, sur Facebook, ce titre a été approuvé et validé par mon collègue de bureau, qui bien que parfaitement hétérosexuel, m'a déclaré :
« La voix est quasi sexuelle. J'ai presque envie de faire l'amour avec lui. »
C'est dire.








La version électro est pas mal non plus. A regarder en écoutant. De toute façon, je ne m'avance pas beaucoup. Solitary bizness est un tube en puissance.Fresh and hypnotic.









Tahiti 80, le blog.
Tahiti 80, le Myspace.



in: Gloomy tuesday

lundi 10 janvier 2011

Mes vendredi sont moins noirs que vos jeudi

Cette année, en bonne et charmante bloggueuse, influente et drôle, star de Twitter mais point trop, étoile dans le firmament de Facebook, astre lumineux de Blogasty et Wikio, aware en politique néo-libérale et en magouilles psycho-financières, mon merveilleux moi a été invité à des voeux. Comme toute fabluleuse personnalité qui se respecte, j'allais cueillir l'ambroisie sur des lèvres parfaitement carminées, j'allais serrer des mains douces et chaudes et croiser des regards profonds et chaleureux, surtout emplis de leur espoir en ma délicieuse personne comme vecteur inconditionnel de leurs précieux mots, comme l'incontournable pilier d'une blogosphère qui pépie et trombine à tour de clics. Mais je m'égare...


Le rendez-vous était un peu mystérieux, quelque part entre Miromesnil et Saint-Augustin et les hôtes quémandaient même quelques croissants. Illogique mais original. Aussitôt arrivée au lieu-dit et sous la pluie, j'eu la surprise d'être redirigée manu militari vers une autre adresse, tout aussi mystérieuse. La progression dans les rues de Paris au petit matin s'en trouva alors empreinte de surprise, de curiosité, de gourmandise. Ces voeux 2011, les premiers de ma vie de bloggueuse émérite et sensuelle (même sous la pluie), commençaient furieusement à se transformer en une splendide chasse au trésor. Je m'attendais, au nouveau lieu-dit, à devoir tourner de 90° dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, compter trois pas dans la direction de Sirius, soulever la plaque d'égoût qui se trouverait alors à mes pieds et m'enfoncer dans ce boyau, chemin vers la salle secrète de cette commémoration solennelle. 


Cela dit, une fois parvenue au 22 avenue Matignon, un endroit très sélect, chic, large et propre, mes fabuleseries s'envolèrent très vite lorsque je constatai que l'on avait prévu mon comité d'accueil. De gracieuses personnes en uniforme m'ont dévisagée, photographiée, filmée. Aucune pourtant n'a pensé à me demander mon carton d'invitation. Gage que nous étions en excellente société. Très vite, d'autres charmantes personnes hirsutes, en jeans et t-shirt, m'ont prise en charge dans un élan très coordonné. "Et voilà la dixième ! Tu peux ouvrir Maxime." Maxime ouvre la porte en verre d'un immeuble en verre, et les dix admirables personnes que nous sommes, pourtant toutes inconnues les unes des autres, se retrouvent propulsées dans un sas, un lieu étanche entre le monde du dehors et le glorieux monde du dedans. Nous nous sourions d'un air entendu et connivent. Une deuxième porte s'ouvre enfin devant nous. Cette fois, l'hôte dont le visage est recouvert d'un foulard qui lui monte jusqu'aux yeux, nous demande de décliner notre identité. France 3, Le Nouvel Obs, France Info,... Angelina du blog Mes petites fables. Certainement, et même très catégoriquement, je le vois pouffer. Il me met la main sur l'épaule et d'un geste plus affectueux que condescendant me fait entrer. Un triomphe !


© Angelina


Peu parmi le grand nombre de personnes présentes s'en sont rendus compte, car malgré la très haute teneur en sélectivité de cet événement, nous étions dans le noir. Après avoir regardé les jolies affiches "Jeudi Noir", "Jeudi Noir", bien que nous soyons indécrottablement vendredi,après m'être fait la réflexion qu'il pouvait être dommageable de faire une erreur aussi grossière en pareille circonstance, après m'être assise, levée, après avoir tourné, sourit, la plupart du temps à des personnes qui ne me connaissaient pas et que je connaissais, les choses se sont soudain emballées. 


Quelques lumières incrustées dans le plafond s'allument et Julien et ses acolytes parlent dans un micro. "Nous sommes heureux de vous accueillir ici, dans des locaux appartenant à AXA, pour vous présenter nos voeux". Je capte les mines réjouies de Martine Billard, de Karima Delli, d'Alima Boumediene-Thiery. Je note, je photographie et je dénote. Evidemment, je me fais un peu l'effet d'un ovni dans une fosse journalistique, car comme le suggère Augustin Legrand, il y a plus de journalistes que de militants. Moi je dirais quand même qu'il y a du people. Clémentine Autain, Aurélie Filippetti, Yves Contassot, Jean-Baptiste Hérault prennent successivement la parole. Je prend Monseigneur Gaillot en photo comme une gosse devant une idole.


La visite du bâtiment est épique. Plus de six étages sans ascenseur. Et souvent, les locataires semblent avoir omis, ou ne pas avoir eu le temps, de faire leur lit. Arrivés au dernier étage, notre guide nous fait remarquer que nous nous situons dans le penthouse, que comme toute grosse boîte qui se respecte, AXA avait aménagé pour ses dirigeants. Un endroit munie d'une kitchenette et d'une moquette épaisse ("Notez l'épaisseur de la moquette", nous signale le guide). Et gloire glorieuse et pompe somptueuse, la terrasse offre une vue plongeante sur l'Elysée. Plus besoin de Facebook, de Twitter ou de lip-dub censuré pour communiquer désormais avec le premier des Français. Le langage des signes peut suffire, à condition qu'il soit équipé d'une longue-vue, ou bien des signaux de fumée.

© Angelina


Redescendue dans le hall, chacun vaque à ses occupations : ceux qui se font braquer une lumière vive dans la tronche et sur qui pointe une armada de caméras, micros et blackberry, ceux qui se font sagement interviewer dans un coin à peu près tranquille par une caméra ou une personne qui prend des notes laborieusement dans un petit carnet, ceux qui papotent l'air de rien et se racontent leur réveillon. Manifestement, ou de ce que j'en ai compris, Jeudi Noir, a passé le(s) réveillon(s) dans les lieux, à la lampe torche. La pièce, pourtant vaste, commence à se troubler dans un brouillard de fumée. 


Soudain, une ruée vers la baie vitrée. "Il y a un journaliste qui se fait embarquer !". Comme les autres je cavalcade, camescope en main pour n'en rien manquer. Je ne vois pas grand chose. Peut-être une fin d'action qui se termine hors-champ. Par contre je me rends compte que plusieurs personnes se sont installées sur le trottoir d'en face pour avoir une vue imprenable sur l'occupation et surtout le bouclage du bâtiment. Je me rends compte que nous sommes comme des poissons dans un bocal. Certainement que dans leur souci de préserver la chaleureuse intimité de notre réunion, les forces de l'ordre se sont déployées, malgré la pluie qui ne cesse plus, pour former un cordon infranchissable pour les retardataires.

Si j'ai bien suivi, c'était dans les deux sens. Une fois sortie, je n'aurais pu y rentrer si je l'avais souhaité. Ce qui n'est, convenons-en vous et moi, lecteurs prodigieux, pas du tout fair-play. Mais en matière de fair-play, jusqu'à maintenant, le gouvernement actuel n'a pas encore donné de signes évidents de sa bonne volonté. Il n'y a qu'à se rapporter à quelques semaines en arrière et à la mobilisation de quelques Français dans les rues et sur le net.


Prochainement, un autre article sur le même sujet sur Bakchich.




in: In the mood for anger

dimanche 9 janvier 2011

Sans titre from Tonio

Cette semaine, j'ai invité Tonio à squatter Mes petites fables pour une histoire très coquine. Forcée de tenir compte d'une forte concentration pornographique, ce billet a été exceptionnellement dépublié dans la nuit. Mais vous pouvez le retrouver en totalité en cliquant sur le lien. Il s'agissait d' "une histoire érotique illustrée, alors le bla blah d’usage, on ne clique pas si on est mineur ou si on est offensé par les description crue et toussa toussa…" Par ailleurs, je tiens à vous rappeler qu'il est toujours fortement conseillé de sortir couvert, et de toujours mettre un préservatif lorsque l'on a des relations sexuelles sans connaître la sérologie de son partenaire (HIV et hépatites entre autres).


Pour retrouver la prose et les textes de Tonio, je ne saurais trop vous conseiller de visiter son blog.



in: The closer I get

mercredi 5 janvier 2011

Autoroute from Christine


Certains droits réservés par -AX-



« Merde, merde. » Les passagers arrière sont réveillés en sursaut. Marie-Rose a la main posée sur sa bouche et regarde le conducteur avec un effroi hitchcockien. La voiture va se ranger doucement sur le bas-côté. Un clignement d’yeux laborieux pour s’apercevoir que le soleil verse déjà sa lumière rose et sa tiédeur sur l’autoroute A4. « Qu’est-ce que je risque ? », demande Paul d’un air candide. « Tu risques un retrait de permis », promet la toujours pragmatique Marie-Rose. Qu’est-ce qu’il fout là à six heures et demi du matin celui-là ? Juste bien planqué derrière le péage. Ben quoi, on roulait doucement. Le gendarme a de l’allure, il s’approche prestement, et se penche à peine pour s’adresser à Paul. « Bonjour. Avez-vous bu de l’alcool, avant de prendre le volant, Monsieur ? » Marie-Rose tourne la tête de l’autre côté pour ne pas voir ça. La réponse met une peu de temps à sortir, mais le ton est direct et franc : « Euh... quelques verres. » Le gendarme a du mal à cacher sa jubilation. « On revient d’un mariage », lance Marie-Rose dans l’espoir d’arranger les choses. « Je vais vous demander de souffler, Monsieur. » Il aurait pu être pas mal s’il n’avait eu son képi enfoncé jusqu’aux sourcils, et son air faussement modeste de bon-fonctionnaire-qui-fait-son-travail. Il tend le ballon à Paul qui se met à souffler avec un bruit qui finit par ressembler à un couac. Cette fois, Marie-Rose regarde, tout, attentivement, elle s’allonge presque sur les genoux de Paul pour regarder le gendarme consulter le tube avec circonspection. C’est drôle, je croyais que ça changeait de couleur, et il ne se passe rien. Il ne se passe rien, mais Marie-Rose regarde quand même, même s’il n’y a rien à voir et le gendarme fronce quand même les sourcils, même s’il ne se passe rien. Après un temps infini : « Bon, vous allez venir avec moi. » « Oui, bien sûr. » Cette fois, Paul n’hésite plus du tout. Est-ce parce qu’il sait ce qui l’attend ? Ce don juan à la quarantaine sexuelle, assagi par une femme-enfant-mère de 24 ans habillée en zèbre, ne se laisse pas démonter devant l’adversité. Il sort, sûr de lui, enlève sa veste d’un air méchant. L’ombre d’un doute inquiet traverse le visage du gendarme. « Vous pouvez garder votre veste, Monsieur. » « Non, je ne préfère pas. » Il la jette négligemment sur le siège en fixant sa proie, et s’éloigne. « Au revoir, mon amour », crie Marie-Rose d’une voix mi-étranglée, mi-rieuse. Le gendarme le suit.

« Oh, merde. » La main est revenue su la bouche. « C’est cuit ! » Les quatre passagères inquiètes se lancent dans une surenchère de commentaires : des « c’est facile de se poster juste derrière le péage, au p’tit matin quand tout le monde revient de faire la fête », et des « de toute façon ça ne risque rien. Il n’y a personne à cette heure-là. Ils feraient mieux de se mettre sur le périph’, comme ça au moins ils serviraient à quelque chose ». On se voit déjà pieds nus sur le bitume, ses chaussures à talons à la main, à moitié à poil, à six heures du mat’, dans l’indifférence des voitures qui passent.

Paul revient tout sourire. Soupir de soulagement collectif. C’est reparti dans un éclat de rire général, vite et loin des ennuis. Il n’y avait sûrement rien dans le ballon. Il avait bu du café. Il remonte à quand son dernier café à Paul ? Qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? On ne le saura pas, il n’en parle pas. La Renault prend de la vitesse, un petit bruit, puis un grand clac. Cette fois, c’est le morceau de plastique qui tenait lieu de vitre arrière gauche qui vient de s’envoler sous la pression de la vitesse. 



in: La part du fabulateur

mardi 4 janvier 2011

Carmina Burana selon Pablo

Le premier Gloomy Monday de l'année sera un Gloomy Tuesday. Et comme Pablo est du genre paresseux, c'est sur Wikipedia que je suis allée chercher les informations relatives au premier morceau de l'année censé mettre votre semaine en joie.

Carmina Burana est l'oeuvre la plus connue de son auteur, Carl Orff. Celui-ci, né en 1895 à Munich et mort en 1985, a eu la chance d'être contemporain de son extraordinaire succès. Créé en 1937 au vieil opéra de Francfort, Carmina Burana est souvent associé au régime nazi qui après l'avoir rejeté pour la teneur érotique de certains de ses textes, l'a finalement adopté en prétendant que l'intention de l'auteur était de  célébrer la race aryenne.

Bien qu'il se soit toujours défendu de connivence avec le régime nazi, Carl Orff a néanmoins nagé dans l'ambiguïté.
"Orff a prétendu après la Guerre avoir appartenu au mouvement de résistance Die Weisse Rose (La Rose blanche), qui fut notamment animée par un de ses amis, Kurt Huber, condamné à mort par le Volksgerichtshof (Tribunal du peuple) et exécuté en 1943. Pourtant, le jour de l'arrestation d'Huber, son épouse pria Orff d'user de son influence auprès des autorités nazies pour aider son mari, mais Orff refusa. Par la suite, la femme d'Huber refusa de le revoir. Rongé par la culpabilité, Orff écrira une lettre à son ami défunt pour lui demander pardon."
source : Wikipedia

Une histoire confuse et douloureuse comme en conçoivent les périodes troubles.

Wikipedia nous dit encore que sa "célèbre cantate scénique Carmina Burana utilise des poèmes du XIIIe siècle sur une musique délibérément simple, pour grand orchestre et chœur, articulée autour de pulsations et de rythmes vigoureux, aux sonorités riches. Cette œuvre constitue la première partie d'un triptyque intitulé Trionfi (les Triomphes), qui comprend les Catulli carmina (cantate d'après les poèmes de Catulle,1943), et Trionfo di Afrodite (le Triomphe d'Aphrodite, 1953). Cette trilogie est fondée sur des textes glorifiant l'amour. Le titre complet de l'oeuvre est Carmina Burana : Cantiones profanae cantoribus et choris cantandae comitantibus nimbus instrumentis atque imaginibus magicis, ou « Poèmes de Beuren : Chansons profanes pour chanteurs et chœurs devant être chantées avec instruments et images magiques ».  Le mouvement le plus célèbre est le chœur O Fortuna, à la fois le premier et le dernier mouvement de l'œuvre." Le morceau choisi par Pablo sur des images qui vont lui plaire, extraites du film Le roi Arthur.

Le Roi Arthur (2004) © Buena Vista International




Si avec tout ça votre première semaine 2011 n'est pas grandiose ...!









in: Gloomy tuesday