dimanche 29 novembre 2009

J'ai un secret à te dire

Un film d'amour comportant une scène de sexe très chaude, au final, c'est rare. Soit l'amour est mièvre, soit l'amour n'est pas photogénique. Et les films parlant purement et crument d'amour ne sont pas légion. Pourtant il y en a.

Le secret de Brokeback Mountain est LE film gay de l'histoire du cinéma. Et il aura fallu attendre 2006 pour en voir un sur un réseau mainstream d'écrans et pour qu'il connaisse un tel succès. Le scénario a, à la surprise générale, su réunir et fédérer tous les publics autour de l'histoire d'amour de deux cow-boys et n'a pas eu peur de greffer une histoire sentimentale sur l'évocation sans concession d'une relation homosexuelle, déjà scandaleuse pour l'époque relatée mais encore sulfureuse dans l'histoire de la cinématographie qui n'a presque jamais osé jouer sur les deux tableaux pour des films d'amour hétérosexuel, encore en ce début de XXIè siècle.

La réussite de Brokeback Mountain est d'autant plus éclatante qu'elle est sans concession.


vendredi 27 novembre 2009

Dans un mois...


Dans un mois, jour pour jour, commencera la marche internationale pour Gaza.

jeudi 26 novembre 2009

Peppery cod en papillote

Le poisson en papillote, un classique de la cuisine française. La seule grande difficulté de ce plat est la présentation. Faut-il laisser la feuille de papier alu dans les assiettes ? Ça donne un côté amateur, voire bricolé, un peu embarrassant si on opte pour la fashion cuisine que ne cessent de nous vanter Un dîner presque parfait et Carine Aigon. L'enlever, c'est se dépouiller du charme et du seul intérêt de la recette, la papillote.

Papillote or not papillote ?

Si papillote, faut-il la présenter délicatement entrouverte pour que les convives perçoivent quelques appétissantes couleurs et délicieux contours du plat tout autant que son délicat fumet ? Faut-il la déposer fermée dans les assiettes afin que les convives sus-cités en écartent précautionneusement les extrémités, au risque de se brûler les doigts, pour tomber en extase devant un cabillaud qui avec un peu de chance ne sera pas carré (comme sur la photo de mon livre de cuisine, niark !) ?

Car il faut bien le dire (et le redire), la papillote en alu, c'est moche ! (ne parlons pas de la papillote en papier sulfurisé, roussie par la cuisson, méga moche).

Je vous laisser tirer les conclusions de ce triste constat, lecteurs entichés de Mes petites fables, tout en vous invitant à vous reporter à la photo qui vous informera sur l'option que j'ai choisie.


Préparation : 5 mn
Cuisson : 10 mn
Pour 2 personnes


- 1 poivron
- 2 filets de cabillaud
- de l'huile d'olive
- du sel
- du poivre

Laver, couper et épépiner le poivron. Le couper en lamelles. Faire tremper les lamelles dans l'huile d'olive.

Pendant ce temps, huiler avec un pinceau et saler deux feuilles de papier alu. Y déposer les filets de cabillaud dans chacune d'elles. Parsemer des lamelles de poivron. Poivrer. Fermer soit en pliant au carré, soit en tirbouchonnant les extrémités pour leur donner une forme de banane, mais alors là, bonjour la classe, soit en roulant la partie supérieure sur elle-même.

Faire cuire à la vapeur 10 minutes.

Servir avec un riz persillé au beurre ou des tomates et courgettes poêlées à l'ail.

© Angelina

mardi 24 novembre 2009

Identité(s) from Grégory H


Quand je suis né, mon identité était uniquement perçue comme familiale. M’appartenait elle ?




Puis mon univers s’est agrandi, mon identité devenait progressivement attachée à ce petit quartier en bord de forêt, cette petite ville, une identité du réel en sorte. Le monde était la proximité et n’occupait que quelques rues, c’était plutôt pas mal.




A l’école, l’idée de « pays » s’est formée, elle ne m’était pas innée, il y avait une seule Histoire, celle de la France, je n’ai pas eu à choisir, malgré mes origines grecques et autrichiennes, l’identité française s’imposait à moi à force, de force. Une forme d’identité de l’imagination. Le monde sinon, c’était la terre. Je ne le connaissais pas d’avantage que ces régions qui formaient la France.




Devenu adulte, j’avais déjà bien à faire avec mon identité propre en chantier, mais « l’autre » ne se définissait pas à mes yeux par son identité nationale, m’en souciais-je seulement ? Le Front National ne passerait pas par moi.




Ces dernières années, après avoir été abreuvé de mondialisation et d’Europe, j’ai intégré avec plaisir l’idée d’une Europe soudée, et celles et ceux que j’ai croisés et qui avaient une autre identité nationale que la mienne étaient une chance pour moi.




Aujourd’hui, mon identité sociale et économique a connu quelques déboires, mais mon identité d’individu, individuelle donc, ne se porte pas trop mal. Elle tend de plus en plus à se confondre avec une forme d’identité universelle, où toutes les autres identités intermédiaires ne forment que le monde abstrait, celui de la représentation, de la division.




Alors le débat sur l’identité nationale mené par le gouvernement actuel, à l’image de la plupart des débats de la société politique, médiatique, ou peopolaire, me semble rétrograde et très éloigné des questions humanistes, philosophiques et spirituelles.




Ma culture est française, ma personnalité a été formée dans un environnement français, et ma seule fierté identitaire réside dans le fait de partager avec d’autres citoyens du monde, l’espace d’un instant ou dans une relation qui s’établit au fil du temps, un sentiment d’acceptation, de respect, de partage et d’amour. En un seul mot, d’humanité.




La question de l’identité nationale n’a pas de place dans ma vie, elle est à mes yeux une préoccupation purement économique, ce monde économique qui s’accapare tous les sujets pour servir ses seules fins, au dépends des êtres.


Grégory H
ghadjo@hotmail.com

lundi 23 novembre 2009

Le ciel peut attendre (et mon porte-monnaie aussi)

Ce titre "heavenesque" mais ô combien déjà utilisé pour tout un tas d'oeuvres, Heaven can wait, est le nouveau single du futur album de Charlotte Gainsbourg. Co-écrit avec Beck, il sortira le 7 décembre 2009.

Voilà un duo peu banal de par l'association des voix d'une part et du fait qu'ils chantent pratiquement tout le temps ensemble au lieu de faire un coup toi, un coup moi comme sur n'importe quel duo traditionnel. Ensuite, ce titre nous prouve encore une fois que la langue anglaise va tellement bien (mieux ?) à Charlotte lorsqu'elle chante, et qu'elle y trouve son élément, un feeling maternel ? un brin de féminité supplémentaire ? un charme exotique sans apprêt, sans surenchère ? Bref, un naturel qui lui va comme un gant.

Le clip a été réalisé par Keith Schofield (perso, je ne connaissais pas, mais je le dis quand même, c'est le type qui a fait ça). Ce monsieur a une vision tout à fait dans l'air du temps de la vie en général, à peine désespérée.

J'avais donné 10/10 à 5:55. J'attends encore d'être convaincue par IRM car la ballade est sympathique mais elle n'adhère pas tout à fait sur moi. Pourtant je ne porte que du revêtement 100 % naturel !




Bonne semaine !

dimanche 22 novembre 2009

Il suffit de vouloir

Ce sont qui en montrent le moins qui en parlent le mieux. Les scènes d'amour les plus belles au cinéma ne sont souvent pas celles que l'on croit.

Je l'ai déjà évoqué ici, l'amour selon Jean-Luc Godard au cinéma passe d'abord par les mots avant les images. Ou alors les images disent autre chose que les mots.

Dans cet extrait de Pierrot le fou, Ferdinand et Marianne échangent sur un mode sensuel. Ils ne se touchent pas, se regardent à peine, Ferdinand conduit... Saurez-vous vous laisser prendre au charme de cet amour gordardien dont la plus belle expression a les traits d'Anna Kaina ?

A expérimenter sur le périph'.

vendredi 20 novembre 2009

C-O-L-L-A-G-E

© Angelina

Cliquez sur le collage pour l'agrandir.

jeudi 19 novembre 2009

Message personnel

Pour Vincent

Si tu passes pas là, je n'ai rien fait du tout. Impossible de te retrouver sur Facebook, ça frôle le mystère.

En tout cas, ça me rend triste de t'avoir perdu.


Photo DoN ` DaPo

Et toi, tu en fais quoi ? de ta vie...




Il y a des livres qui se lisent comme on parle. Il y a des livres à la première personne qui font résonner l'intime. Il y a des livres qui se laissent traverser par la grâce et la générosité sans chichis.

Le livre d'Azad, Vous en avez fait quoi ? de votre vie..., est de ceux-là.

Le héros se raconte. D'origine italienne, il a vécu dans une cité minière du Nord de la France. Conforté par l'amour de ses parents, par l'amour de Léna, la voisine avec qui il a grandi, il n'y aura pour lui d'autre horizon que les jardins qui se touchent, le terril, la Mairie, l'église. Jusqu'au jour où les sirènes de la vie moderne retentissent, où il faut quitter un Nord rude pour s'installer à Paris. D'abord vigile puis convoyeur de fonds, le héros suit avec application les contours d'une vie paisible et sans surprise. Seulement, un terrible accident vient tout remettre en cause. Défiguré, le narrateur assiste alors impuissant au délitement de son ancienne existence. Est-il prêt à laisser entrer l'aventure dans sa vie ?

Rien mieux que ce Nord immobile pour contraster avec la chaude et sensuelle République dominicaine. Ce sont les deux revers d'une même existence. C'est le chemin à parcourir pour, après la douleur, se saisir de son destin, le diriger et non se laisser diriger par lui. Finalement les derniers chapitres distillent un érotisme ensoleillé qui pourrait faire croire à la félicité enfin (re)trouvée. Mais gare au destin lorsqu'il cligne des yeux.

Le héros de ce roman nous parle mais ne nous dit pas tout. A commencer par son prénom qui n'est révélé que vers la fin du roman. A travers son histoire, qui pourrait aussi bien être une fable, c'est le lecteur qu'il invite à réfléchir sur sa propre destinée. "Et toi, tu en fais quoi ? de ta vie..."

Dommage que la copie ait été si mal relue. Quelques coquilles et fautes d'orthographe ne doivent pas gâcher le plaisir de découvrir ce nouvel auteur à l'imagination fertile, à l'écriture ciselée par endroits et souvent suave comme un parfum d'Orient. Azad, dont le nom signifie "libre" en arménien, fait mouche avec un premier roman qui parle à la première personne et se conjugue au futur plus que parfait.



Vous en avez fait quoi ? de votre vie... Azad, Editions Amalthée. 2009.
Fnac.com
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Alapage.fr

mercredi 18 novembre 2009

mercredi 11 novembre 2009

Cliquez, cliquez, cliquez et faites cliquer

"Dimanche dernier sur « France 2 », au cours de l’émission télévisée « 13h15 » qui est regardée par au moins 3 millions de téléspectateurs, le journaliste Laurent Delahousse avait déclaré, suite à l’intervention et à l’interrogation de François Cluzet sur le cas de Salah Hamouri, qu’il ne connaissait pas ce cas et qu’il s’engageait à se renseigner. Le journaliste et son équipe tiennent parole puisque nous savons que dimanche prochain, à la même heure et sans préjuger du contenu de l’émission, le dossier Salah sera ouvert pendant 5 minutes. Nous tenions à vous en informer. On le doit à François Cluzet que nous remercions chaleureusement une nouvelle fois. Et puis on le doit aussi au « buzz » sur « Internet » que vous réalisez sur les vidéos et qu’il convient de continuer sans discontinuer car il faut que cela remonte maintenant jusqu’à l’Elysée …. et aussi vers les autres chaines… "
Le 10 novembre – 19h15 Jean Claude Lefort. Comité de soutien à Salah Hamouri



François CLUZET Parle de Salah HAMOURI
envoyé par akeshi. - L'info video en direct.

lundi 9 novembre 2009

"Les murs dont vous n'entendrez pas parler aujourd'hui"....

Et pourtant.

Noyés, overdosés de Mur de Berlin, abreuvés de discours connivents et manichéens comme nous l'avons été aujourd'hui, il en est parmi nous qui se sont souvenus de ne pas oublier que la chute de ce mur ne pouvait masquer tous ceux qui persistent et tous ceux qui se sont érigés depuis.

A se balader et à lire les forums où les lecteurs sont bassement sollicités sur un événement qui fait consensus, il ressort que certains ne s'en laissent pas compter, comme le montre l'article publié ce matin sur Mes petites fables.

A Mulhouse, ce sont également des protestations qui s'élèvent contre "ce nianniantisme politico-médiatique qui célèbre le début de la fin de la dictature soviétique". Le post d'Eric Bloggeur citoyen s'ouvre sur la photo d'un camp de rétention administrative en France.

Sur Canal +, dans l'Edition Spéciale, Bruce Toussaint a la bonne idée de passer en revue tous les murs qui ne sont pas encore tombés et "dont nous n'entendrons pas parler aujourd'hui".

- Le mur qui encercle la Cisjordanie en Palestine.

- "les murs de la paix" en Irlande du Nord qui séparent Catholiques et Protestants.

- Les murs autour des enclaves espagnoles au Maroc, Ceuta et Melilla.

- Le mur érigé à Chypre en 1954 et partiellement ouvert en 2003.

- Les murs à Rio autour des favellas pour protéger la végétation.

- Le mur entre l'Inde et le Pakistan.

- Le mur entre le Mexique et les USA pour dissuader les candidats à l'immigration.

- Le mur entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, pays littéralement isolé du monde.

- Les murs entre quartiers sunnites et chiites en Irak.

- Le mur au Sahara occidental.

Et sur Bakchich, on n'oublie pas de préciser que les murs érigés aujourd'hui, le sont par des démocraties.



Pour en savoir plus.

Berlin Remix 2009

Pendant trois mois, du 4 août au 4 novembre, Dailymotion, en partenariat avec l'INA, a fait un appel à candidatures pour créer, monter des films courts sur la chute de Berlin en vue de la commémoration aujourd'hui. Des images d'archives étaient directement téléchargeables sur le site.


Les résultats, Berlin Remix 2009, sont visibles aujourd'hui sur le site.





Ceux d'en face from Babylezoo

Babylonezoo n'est pas un inconnu sur Mes petites fables, puisque je l'ai déjà taggué. Ses magnifiques photos m'avaient déjà parlé.

Aujourd'hui, à l'occasion de cette spéciale Mur de Berlin, il trouve le moyen de me parler encore, à travers trois magnifiques photos.

Je vous laisse aller les découvrir chez lui.


La RDA au cinéma

Avant l'Allemagne de l'Est, c'était le mal. C'était derrière un mur tout moche, que même les plus jolis graffitis n'arrivaient pas à égayer. C'était l'inconnu, le mystère, la dictature. C'était gris, industrieux et militaire.

Les seules représentations que le "monde libre" avait de ce pays, de ces gens (que nous avons plaint), nous les trouvions au cinéma. Pour ça le cinéma est bien pratique. On sous-estime sa force documentariste, son côté obscur de la fiction.

Aujourd'hui la RDA n'existe plus. Ceux qui n'ont pas coïncidé avec cette période s'imaginent mal ce que cela pouvait représenter, comme l'explique Malika sur le site Libelyon.fr : "Aujourd'hui je suis professeure d'histoire et j'ai dû mal à faire saisir à mes élèves de 15 à 20 ans en lycée professionnel, le climat de la guerre froide et ils peuvent encore moins décoder les enjeux d'un film d'espionnage."

Pour aider les élèves de Malika, voici un petit florilège maison de quelques représentations de la RDA (République Démocratique Allemande) au cinéma.




Commençons par le monumental Good Bye Lenine (2002), au scénario un peu potache qui raille une Allemagne de l'Est déconfite depuis des années. La mère du héros tombe dans le coma en même tant que la chute du Mur. Elle n'en sort que huit mois plus tard alors que la vie des Berlinois est déjà grignotée par le capitalisme. Craignant un infarctus et afin de lui éviter un choc brutal, Alex réhabilite l'appartement à la mode du socialisme et recrée l'univers familier de sa maman à l'aide d'amis. Cette comédie relate la difficile transition d'un monde à l'autre mais constate également à quelle point les mentalités évoluent vite. La reconstitution semble parfois sortir d'un monde préhistorique.

Plus anecdotiquement, nous avons l'Allemagne de l'Est vu par Disney dans le film La Nuit de l'évasion (1981) de Delbert Mann aec John Hurt. C'est l'histoire véridique de deux familles est-allemandes qui tentent de passer à l'Ouest en montgolfière... et y parviennent.




Mais à n'en pas douter, le meilleur de ces films, le plus réaliste et le plus poignant, demeurera sans contexte le très récent La vie des autres (2006). Une plongée âpre dans la réalité de l'époque. Une fascinante mise en abyme de l'Allemagne communiste et sa police secrète, la Stasi, qui se devait de tout savoir sur chacun.


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"Ich bin ein Berliner"

Ouf ! on a eu peur !

Non JFK n'a pas commis de faute de grammaire lorsqu'il a prononcé son célèbre "Ich bin ein Berliner" le 26 juin 1963 à Berlin. Et non, il n'a pas dit non plus "Je suis un beignet".

Cette légende urbaine sur John Fitzgerald Kennedy en a fait rigoler beaucoup, mais 20 ans de la chute du Mur obligent, la voici démontée et bien démontée sur le fabuleux et très curieux site Le saviez-vous ?

Ne manquez pas de relire la citation replacée dans son contexte. Elle y prend toute sa dimension.

Mieux que des mots, Bach...

Moi j'ai eu la chance de l'entendre jouer derrière un mur d'abord, un an avant, en été 1988, lors d'un festival dans le Midi. Après l'entracte, les grilles du château où il jouait exceptionnellement ce soir-là se sont ouvertes, et j'ai pu assister, debout, si près, à la deuxième partie du récital.

Impossible de se souvenir de cette journée sans penser à lui.




Voulant apporter son témoignage à l'édifice historique, lui qui fut déchu de sa nationalité onze ans plus tôt, tenu à l'écart de sa terre natale, Mstislav Rostropovitch était venu interpréter une suite de Bach, un matin dans le froid et devant le Mur, ou déjà ce qu'il en restait, "en mémoire des morts".

L'image de ce vieil homme, assis sur une simple chaise, devant quelques spectateurs internationaux, pour ces quelques minutes de virtuosité ont évidemment fait le tour du monde et demeurent un symbole du moment.

"Ce concert a été l'un des plus beaux moments de ma vie", aurait confié Rostropovitch. "Ce Mur était comme une déchirure dans mon coeur."

Source : Lematin.ch


Trabantise-moi !

Ils sont partis le 21 septembre, tenant en haleine des poignées de fidèles passionnés par cette épopée de l'ère moderne : remonter le tracé de l'ancien Rideau de fer, de Bucarest à Berlin, à bord d’une authentique Trabant, qui fut la fierté de l’industrie est-allemande.

Le périple de la rédaction de la Radio Suisse Romande s'est suivi sur internet en vidéo, en photo et en audio.

Des vidéos passionnantes, que l'on pourrait apparenter à de la vidéo-réalité, nous offrent de longues plages de conduite sur les Aufbahnen allemandes, des images absolument excitantes et très informatives.

La Trabant, affectueusement surnommé Traby, nous livre en direct tous ses secrets. Apprenez qu'un chauffeur de Trabant se nomme un trabantiste et qu'en la manipulant tout en douceur, cette automobile peut faire jusqu'à 130 km à l'heure.

Les messages express valent également leur pesant de cacahuètes :

"ai failli me faire shooter par des vélos ! faut être prudent à berlin.. adieu l'allemagne.. en route pour l'aéroport !"

"la trabant vient de dépasser une porsche. belle victoire finale"

Au final, un site et un concept joyeux, plein d'humour, qui milite ouvertement pour la réintroduction de la Trabant dans le monde moderne post-capitaliste.

Reconstruire le mur

Reconstruire le Mur de Berlin non en béton armé mais avec des gens... C'est l'idée du performer britannique Martin Butler.

Sur le principe du flash-mob, il souhaite solliciter assez de personnes pour recréer physiquement le Mur de Berlin sur l'ancien tracé mur grâce à des volontaires se tenant les uns contre les autres.

Une façon originale de se souvenir que "Berlin a été réunifiée après des décennies de séparation tant physique que spirituelle".

Ce mauer-mob devrait avoir lieu vers 20h00 ce soir et réunir des milliers de gens pour quelques 15 minutes de happening.

Si vous êtes à Berlin, vous avez la possibilité de vous inscrire sur le site. Et, bien entendu, vous pouvez suivre le projet sur Facebook.



pS : Merci à Sand pour cette info.

Une femme à Check-Point Charlie



En 1982, cette Allemande de l'Est a tenté de franchir le Danube entre la Roumanie et la Yougoslavie. Mais le projet n'a jamais pu être mis a exécution. Dénoncée, elle est arrêtée et emprisonnée en RDA après avoir été séparée de ses enfants.



Jutta Gallus fera deux ans de prison avant d'être "rachetée" par la RFA. Mais elle partira seule.

Elle deviendra la femme de Check-Point Charlie.



Commence un long combat pour retrouver ses filles. Pendant des mois, elle se tient chaque jour de 7hoo du matin à 7h00 du soir au passage le plus célèbre entre les deux Allemagne. Après une visite au Vatican où elle rencontre Jean-Paul II, elle s'invite au Reichstag lors d'un discours d'Helmut Kohl qui l'invite à s'éclipser d'un geste manifestement impatienté.



Six ans après leur séparation, ce sont enfin les retrouvailles entre Jutta et Claudia et Beate, ses filles.



Aujourd'hui, Jutta Gallus ne veut pas oublier et ne veut pas qu'on oublie "ce que ce régime a fait subir à son peuple."


Vous pouvez visionner cet émouvant reportage sur le site de France 2.

Mieux que des mots, des dessins

Un beau dessin vaut souvent mieux qu'une longue explication. La célébration de la chute du Mur de Berlin a inspiré les caricaturistes. Entre dérision et amertume.

Goubelle, sur son blog, joue la carte du capitalisme vainqueur du marxisme. Un dessin qui résume le sentiment de beaucoup d'entre nous.




De son côté, Courrier International fait dans la nostalgie en republiant des dessins de l'époque. La charge était alors concentrée sur les politiques Est-Allemands.

DDR : République démocratique allemande.
Dessin de Mussil paru dans Frankfurter Rundschau


Les 40 ans de la RDA (dessin du 7 octobre 1989).
Dessin de Hachfeld



ChezBakchich, on pouvait compter sur une façon toute pariculière de traiter l'événement, dans le satirique et le truculent. Ray Clid mêle l'actu chaude à l'actu tiède.



Quant à Pier, il illustre les laissés-pour-compte de la réunification. Un aspect de la grande Histoire qui manquera peut-être de retenir l'attention de certains commentateurs aujourd'hui...




Pour finir sur une note poétique, un dessin tiré d'un ouvrage qui vient de sortir en auto-édition, Le Papillon de Berlin de Eric Ascensi. Un livre pour commémorer les 20 ans de la chute du Mur, mais aussi pour expliquer à sa fille ce qu'était le Mur de Berlin. Un morceau d'histoire vu à travers les yeux d'un petit garçon, qui se veut une ôde à la liberté.

Sarko Show


Et lui, que faisait-il le 9 novembre ?

Il était au pied du Mur avec sa petite pioche pour en récupérer un morceau. Arrivé à la porte de Brandebourg "où une foule enthousiaste s'est déjà amassée à l'annonce de l'ouverture probable du mur", il a vécu en direct-live l'événement, et a vu le Mur tomber sous ses yeux, puisque le Mur avait eu la gentillesse de l'attendre.

Cela aurait fait une jolie histoire si les témoignages des personnes sur place ne nous avaient appris que, définitivement, le 9 novembre 1989, il ne s'est pas passé grand chose, et que ce n'est que le lendemain, le 10, que l'on apprenait que le Mur s'ouvrait.

C'est le journaliste de Libération Alain Auffray qui démonte la mystification élyséenne sur son blog, avec talent et dérision car les médias "officiels" ont relayé sans se poser de question.

A croire que le journalisme n'est pas mort, même s'il semble moribond.

D'un autre côté, soyons pour une fois indulgents en reconnaissant que nombre de personnes qui vous parleront de leur 9 novembre aujourd'hui, feront en fait référence au 10. Car, à vrai dire, le 9 novembre 1989 a dû être bien inintéressant pour beaucoup de monde.

Et toi, tu faisais quoi le 9 novembre 1989 ?



Comme pour tous les jours qui ont changé le cours de l'histoire ou après lesquels rien ne serait plus comme avant, le 11 septembre 2001, ou pour ceux qui ont vécu la guerre, le jour où ils ont appris qu'elle était finie, la plupart d'entre nous se souvient de ce qu'il faisait le jour où le Mur de Berlin est tombé. Par contre, l'instant semble flou.

Cette question, "Que faisiez-vous le jour où le Mur de Berlin est tombé ?" se ballade sur la toile depuis quelques jours en attendant de célébrer ce vingtième anniversaire. Les réponses sont souvent empreintes d'enthousiasme, de joie, avec le sentiment d'avoir été témoin d'un moment clé de l'Histoire et pour certains même d'y avoir participé. Le plus surprenant, c'est de retrouver dans ces témoignages des bouffées de nostalgie car la question ramène souvent à une jeunesse peut-être envolée, à la fin des années 80 où la crise n'était pas la même qu'aujourd'hui. Cet anniversaire nous force inconsicement à la rétrospection. Vingt ans, c'est long, c'est une vie.


Il y a d'abord ceux qui se souviennent du moment précis. Sur son blog, Dubuc raconte : "Je me rappelle de ce soir-là. Le 9 novembre 1989. Coincé dans les embouteillages, sur le Boulevard Lannes, ou peut-être Suchet. Fin de journée de taf'. Et cette annonce sur France Info. Le Mur de Berlin est tombé. Il s'est ouvert, les Berlinois de l'Est affluent à l'Ouest pour profiter d'une liberté toute neuve. J'ai eu les larmes aux yeux. Comme un con. Overdose émotionnelle. Berlin que j'avais connu plusieurs années auparavant, fermé. Tout à coup, une brêche dans le Rideau de Fer, le début de la fin du bloc de l'Est. Mais ce soir-là, on ne le savait pas encore. Juste une émotion forte. Un instant unique."

Fabrice était en cours de philo "et c'est mon prof qui l'a annoncé en entrant en cours !" Une façon originale de l'apprendre qui vous oblige à vous souvenir de certaines personnes sans les avoir choisies.

"J'étais en licence, raconte Malika, dans le cours d'un professeur hongrois qui avec émotion nous a dit : aujourd'hui le Mur de Berlin est tombé", et on en a parlé pendant 30 minutes à la fois avec surprise et recueillement sentant qu'une grande page de l'histoire venait de se tourner...On ne se doutait pas encore que le monde allait être encore plus violent. Je n'ai jamais oublié ce professeur."


Ensuite, il y a ceux qui se souviennent plus de la période que du moment précis. Pour Nathalie, c'était en Bretagne. "dernière année de collège, 13 ans, récit de l'évènement auf Deutsch...langue et culture allemande non stop à l'époque...Moment intense, suivi d'actu..."

Et Jean-Olivier : "j'étais devant ma télé, chez moi et, à l'époque en classe d'Allemand, au lycée, tout excité, comme le professeur et le reste de mes camarades. Un an après, j'ai été interrogé sur les évènements au bac, en allemand."

Quant à Serge, la mémoire est surtout visuelle. "J'étais étudiant en journalisme, je logeais dans une chambre de bonne sans télé. Entre deux bistrots (nous faisions alors beaucoup de terrain...), nous suivions l'événement dans la presse écrite. Je me souviens d'une Une de Libé avec je crois une photo de Depardon. Je crois avoir ressenti la même émotion qu'au moment de l'élection d'Obama."


En général, ce souvenir intense est vécu comme un moment de plaisir. Mais il peut s'accompagner d'un sentiment de regret comme le confie Nathalie : "J'hesitais a y aller...quelle gourde, une vraie lecon..." Et qui me confirmera plus tard : "C'est mon plus grand rattage de reporter, que je n'étais pas encore a l'époque, car j'étais a l'école de journalisme à Strasbourg, j'étais donc à deux pas du Mur, et je n'y suis pas allée."

Trop jeunes, il y a également ceux qui n'ont pas compris mais qui ont compris qu'ils comprendraient plus tard... ou pas. Gérôme regardait "sans vraiment comprendre ce que je n'ai toujours pas compris : ma mère pleurait-elle devant la tv en l'honneur de ces familles retrouvées et de la fin de la tyrannie ou pleurait-elle la chute du modèle prolétaire, référence ouvrière familiale..."

"J'avais 15 ans, écrit Mr Non, je me suis réveillé en pleine nuit, ou peut être était ce le matin, parce que j'ai entendu la télé. Avec mon père on a regardé les images, je ne comprenais pas très bien. Je crois que je ne savais pas qu'une partie de l'Allemagne était une *dictature communiste*. Dans mon souvenir j'étais plus jeune que ça, mais en fait non. Les gens montaient sur le mur et le détruisaient à coup de masse. Mon père m'a dit "il se passe quelque chose qui va changer le monde". 20 ans après, il y a un mur en Palestine / Israël."


Beaucoup ont pleuré, mais il y en a qui se souviennent surtout d'avoir pleuré. Bien qu'ils n'aient ni lien avec le pays, ni famille en Allemagne, les larmes coulaient. Comme le relate Catherine : "Je suis tombée sur un programme qui passait en boucle "The Wall" des Pink Floyd, en montrant des images de ce mur de la Honte qui tombait peu à peu . Je suis restée presque la moité de la nuit devant le poste TV, les yeux embrumés de larmes. Je n'oublierai jamais ce moment qui symbolise toujours pour moi que tout est possible." Ou badaluc : "Moi c'était en voiture dans un embouteillage, j'en ai pleuré de joie."

Les larmes de joie toujours pour annaluz, mais avec une petite variante revancharde. "Moi ! cela reste un des beaux jours de ma vie. En apprenant la chute du Mur de Berlin et du communisme j'ai pleuré de joie. A l'époque, dans le bureau où je travaillais je supportais difficilement les réflexions de 2 ou 3 collègues dits communistes sans leur répondre car je ne voyais pas l'utilité de donner de l'importance à leurs bêtises. Aussi, ce jour là, en arrivant au bureau , j'ai crié '' le Mur de Berlin est tombé" et j'ai eu l'immense plaisir de voir la gueule décomposée de mes collègues qui devaient être aussi celle des ''grands intellectuels français communistes'' et autres artistes nantis."


Après les larmes, il y a ceux qui pimentent leurs souvenirs de rigolade. Ainsi Henri était en train de faire de la maçonnerie avec son frère. "Et tout c'est cassé la figure, les briques l'enduit, notre mur de Berlin à nous." dcd.la en rajoute une couche dans le sarcastique : "Le 9/11/89, j'étais dans mon jardin en train de construire un mur pour pas que les gosses de mon voisin rentrent chez moi. Comme les Americains avec le Mexique, les Israéliens avec les Palestiniens, les Espagnols avec les Marocains. 1 mur de perdu, 10 de retrouvés..."

Quant à Bastien, il fait dans le détachement. "J'étais sorti de l'écriture de ma thèse pour aller à une soirée. Une fille inconnue, un peu pouf, m'avait écrit son numéro de téléphone dans mon paquet de cigarettes. Je me souviens avoir hésité à passer le reste de la nuit avec elle ou prendre le premier train pour Berlin. Finalement, je suis rentré chez moi pour travailler."


Il est bien sûr tout à fait excitant de lire les témoignages de ceux qui y étaient. Souvent leur 9 novembre ne ressemble pas au nôtre, et pour cause. "Moi j'étais à Berlin devant le Mur (pendant mon service militaire), se souvient Plokta. Le premier soir après une annonce sur France Inter, je suis allé faire un tour du coté du Mur et là... rien, il ne s'est rien passé, personne du coté Ouest et apparemment pas grand bruit du coté Est.
Le grand chamboulement ne s'est passé en fait que le lendemain, je pense que les gens n'avaient pas eu le temps le premier soir de bien comprendre ce qui s'était réellement passé.
C'est assez bizarre qu'aucun témoignage ne parle de ce calme du premier soir, c'est pourtant ce qui continue de me surprendre 20 ans après.
Par contre le deuxième jour était vraiment à la hauteur de l'évènement, imaginez les gens de l'Ouest faisant une haie d'honneur aux tranbants passant les check-points, des voitures avec le père de famille fier au volant, une mère pleurant comme une madeleine et des enfants ayant des yeux gros comme s'ils n'avaient jamais vu de sapin de Noël de leur vie... Les gens de l'Ouest leur offrant des fleurs, du vin mousseux, les billets (oui de l'argent !)...
Le samedi et le dimanche les magasins sont restés ouverts et ont accueillis les pauvres gens venant visiter ces temples la consommations sans pouvoir rien acheter...
Par contre 3 semaines plus tard il fallait prouver qu'on venait de l'Ouest pour pouvoir entrer dans les boîtes de nuit (traditionnellement gratuites) ou autres magasins, l'économie de Berlin ne supportant plus de travailler pour rien, la générosité avait ses limites."

Les témoignages des gens sur place restituent une atmosphère qui nous rappelle que les choses ne sont pas arrivées d'un seul coup. drogo6 était à Graz, en Autriche. "[Nous] avons suivi les infos et reportages sur les chaînes allemandes de TV qui diffusaient en continu.
Quelques semaines auparavant, lors d'une réunion à Prague, nous avions observé les techniciens qui "écoutaient" la présence possible de micros sur la façade de l'Ambassade de France. Mais c'est dans les rues autour de l'Ambassade d'Allemagne que tout se passait. Oui, nous avons vu des centaines de jeunes Allemands tenter de franchir le mur de l'ambassade pour s'y abriter avec les 4000 autres qui y avaient trouvé place. Les rues étaient pleines de Trabant et Variant immatriculées en DDR et que les propriétaires avaient abandonnées pour se réfugier dans l'enceinte de l'ambassade. Il faisait très froid, beaucoup n'étaient pas assez couverts puisqu'ils avaient quitté la DDR dès qu'ils avaient appris que la frontière était ouverte, abandonnant appartement, maison et tout bien matériel. L'ESPOIR de pouvoir enfin gagner l'Ouest se lisait dans tous les regards et tous l'exprimaient."

Le témoignage se mâtine parfois d'une réflexion personnelle. "J'étais à Kreuzberg, rapporte UZ, et je n'ai rien entendu ni rien vu. C'est en rentrant en France que tout le monde m'a félicité d'avoir assisté à la chute du mur : je n'en croyais pas mes oreilles. Sur place, je vivais pourtant chez des allemands cultivés et ouverts sur le monde : mais l'événement n'était ni prévisible, ni attendu. Pourtant, Kreuzberg était situé très près du mur.
Entre parenthèse, si la réunification a sans doute été une chose positive pour certains Allemands, n'oublions pas que Berlin Ouest était, avant la réunification, une ville extraordinaire protégée de la connerie libérale et capitaliste par le fait qu'on ne pouvait pas y faire d'affaires (le bizness était réduit à sa plus simple expression grâce à l'isolement géographique) : en lieu et place du marché, s'y trouvaient essentiellement des artistes, des alternatifs, des étudiants et des pacifistes refusant le service militaire (ils bénéficiaient d'aides gouvernementales, la RFA ayant décidé de faire de Berlin une vitrine culturelle au cœur de l'Allemagne de l'Est). Il y régnait alors une intense activité intellectuelle et artistique, protégée par le Mur, à la fois de la bêtise communiste, mais aussi de la bêtise capitaliste. Il faut avoir connu Berlin AVANT la chute du Mur pour comprendre ce que cette ville a perdu avec la réunification. A l'ouverture du Mur, comme symbole de bienvenu aux gens de l'Est passant avec leurs Trabants, on a donné une banane et une canette de Coca-Cola : tout était dit, ils n'auraient pas le choix de penser leur devenir et seraient prisonnier de la dictature marchande après l'avoir été de la dictature communiste.
Si la chute du Mur a sans doute été un événement extraordinaire dans l'histoire du XXème siècle, au plan politique et intellectuel cela reste également un immense échec : une occasion à jamais manquée de laisser les peuples décider de leur destin.
Je ne retournerai pas à Berlin : pas envie de voir Kreuzberg envahi par les marchands du Temple..."

La grande info qui émane de ces témoignages finalement, c'est que le 9 novembre 1989, tout était calme. Il ne s'est rien passé. Et il se peut que le souvenir que vous avez du 9 novembre soit en réalité celui du 10 novembre. Mais comme le disait le Baron, l'important, c'est de participer. C'est bien ce qu'illustrent ces deux jolies anecdotes rapportées par drogo6 : "Deux Berlinois (Peter et Friedrich) qui habitent maintenant à Mougins m'ont offert leur témoignage :
- Peter dormait après sa journée de travail jusqu'à ce qu'il soit réveillé par des klaxons déchaînés. Il a cru qu'il y avait eu un match de foot et s'est rendormi !
- Friedrich a entendu la nouvelle à la radio, a cru à un gag et a éteint le poste !"


Enfin, il y a les gens célèbres.

Jean-François Kahn, ancien directeur de l'hebdomadaire Marianne, raconte : "J'étais directeur d'un journal qui s'appelait « L'évènement du jeudi », et donc je ne faisais que mon boulot, j'étais à mon bureau, je réceptionnais les infos et je traitais l'évènement. Ce n'avait pas été une surprise totale si je me souviens bien, ça faisait deux-trois jours qu'on s'en doutait qu'il allait y avoir quelque chose. Mais d'ailleurs, on se rend compte à quel point l'idéologie change le regard. Avant c'était Berlin Ouest qui était le côté « formidable », et Berlin Est c'était stalinien, sinistre. Après la chute du mur, Berlin Est et Berlin Ouest sont restés les mêmes, mais quel est le nouvel endroit à la mode ? Berlin Est ! C'est quand même fou."

Et si vous voulez savoir ce que faisaient Dominique Voynet, Daniel Cohn-Bendit, Manuel Valls et François Bayrou, cliquez .


Et vous, vous faisiez quoi le 9 novembre 1989 ?

Les témoignages ont pour la plupart été publiés avec l'accord des personnes citées. Pour les autres, ils émanent de forums publics :
- libelyon.fr
-
nicematin.com

Messagère de l'angoisse russe

La chute du Mur de Berlin a été l'occasion de découvrir qu'il existait un rock de l'Est et d'en sourire. J'ai gardé un vinyl de l'époque, collector.

Mais en fouillant dans le web et en cherchant quelque chose de drôle pour ce Gloomy Monday de la chute du Mur, je suis tombée (et c'est une réelle découverte car je ne la connaissais pas) sur la Vladimir Vissotski au féminin ou la Emily Brontë russe.

Lumière de la scène punk de Novossibirsk, Yanka Dyagileva, poète, chanteuse et compositeure est décédée en 1991 à l'âge de 25 ans. Entretemps, nonobstant des études d'ingénieur, elle a pris des cours de piano et a appris à jouer de la guitare seule, a écrit des poèmes, a vécu une relation amoureuse houleuse avec le rocker Egor Letov qui fut en partie son mentor. La mort de son ami musicien Alexandre Bashlachev, en 1988, l'a plongée dans une profonde dépression qui ne l'a plus jamais quittée.

Un premier album acoustique, Ne Polozheno (Interdit) est enregistré en janvier 1988, suivi d'un deuxième en 1989 réédité en 1995 sous le titre Prodano! (Vendu !).

Au mois de mai 1991, elle est partie en promenade et n'est jamais revenue. Son corps a été repêché dans une rivière huit jours plus tard sans que l'on sache s'il s'agissait d'un accident ou d'un suicide.

Sa renommée en Russie est surtout posthume.

Cette vidéo la montre lors d'un festival de rock accoustique en 1990 à Tcherepovets sur la Volga.


Ce jour-là...

dimanche 8 novembre 2009

Mode soft on

Un film dont j'ai déjà parlé sur Mes petites fables, un film de Woody Allen qui fait dans le croquignolant, le coquinou, le lesbien gentil et le gentiment libertin.

Pas le meilleur Woody Allen donc, mais un Woody Allen plein d'allant, qui s'amuse, qui se marre tout seul, qui nous déroute un peu et nous détend.

Pas grand chose à se mettre sous la dent, si ce n'est la confirmation que Scarlett Johansson est décidément l'idéal sexuel du réalisateur new-yorkais et qu'il sait la filmer mieux que personne.


samedi 7 novembre 2009

Angelina fait le Mur

Lundi 9 novembre, Angelina fait le Mur.

Vous entendez parler du Mur de Berlin et de sa chute depuis deux semaines sans discontinuer. Vous commencez à saturer grave. Lundi 9 novembre, vous prévoyez une overdose de Mur de Berlin et vous demandez comment vous allez pouvoir échapper à ça.

Angelina en rajoute.

Lundi 9 novembre, Angelina fera le Mur toute la journée !



De 8h00 à 21h00, connectez-vous sur Mes petites fables pour découvrir un billet toutes les heures et célébrer un événement qui a changé la face du monde.



Illustration trouvée .

vendredi 6 novembre 2009

Note sur les « vrais et faux besoins » from Creuse-Citron

Je l'ai découverte pendant mes vacances en Creuse, cette petite feuille de choux citronnée, panachée de bio avec un fort arrière-goût d'anarchisme. Elle est en vente libre, pour un prix libre (ce que vous voulez, ou pouvez) dans les meilleures échoppes, bars, sandouicheries, ateliers ou locaux associatifs du département.

Militant sans prosélytisme, grande gueule mais pas pimbêche, Creuse-Citron m'a beaucoup plu. Façon fanzine : publication faites entre amis, de briques et de brocs ; façon activiste : publication à trouver dans les réseaux parallèles voire sous le manteau, Creuse-Citron avait vraiment tout pour me plaire. La copie et la diffusion des textes publiés dans ce journal étant vivement encouragées, je n'hésite pas à faire de l'anonyme qui a écrit ce texte mon fabulateur de la semaine et je le remercie.

Pour en savoir plus, visitez leur blog.




CRITIQUER LA CONSOMMATION de masse et la société qu’elle induit, c’est s’interroger sur les « besoins » ; mais la question sera mal posée si l’on se contente de définir ces derniers comme « le minimum objectif qui est nécessaire à la survie », par opposition au « superflu ».

Ce qu’illustre au contraire la variété des sociétés et cultures dans l’histoire humaine, c’est que besoins et désirs, nécessaire et superflu, ont toujours été mélangés et inséparables.

Qu’est-ce par exemple que la cuisine, si ce n’est confondre indissociablement la nécessité de se nourrir et la recherche de plaisirs, le prétendu « superflu » (on pourrait en dire autant pour le logement, les vêtements, etc.).

En réalité cette notion de besoins vitaux isolables du reste de l’existence, des désirs et des plaisirs, mais aussi des symboles, du « sens » ou de la beauté, est spécifique du monde moderne et de l’utilitarisme économiste dont il est imprégné : toute les sociétés humaines, même les plus « pauvres » matériellement, ont eu une cuisine (ou un sens de la beauté architecturale, etc.) ; notre époque est la première à avoir imaginé de manger exclusivement pour se nourrir, et à avoir fait pratiquement disparaître la cuisine pour une portion notable de la population.


Une chose en tout cas semble indéniable : à la question universelle de la définition des besoins légitimes, la société contemporaine a répondu, d’une manière absolument inédite dans l’histoire, par l’invention continue et sans fin de nouveaux besoins et désirs à satisfaire, et par la promotion massive, planifiée, et en définitive très impérieuse, de ces continuelles nouveautés.

L’explication en est simple, bien sûr : il faut faire tourner la machine.

Il est sans doute impossible de donner une définition ou une liste des désirs et des besoins authentiquement humains, et donc de dresser une séparation étanche entre « vrais et faux besoins ». Ceci étant, il semble légitime de se demander dans quelle mesure les aspirations continuellement renouvelées d’aujourd’hui ont encore « les hommes » pour origine, ou bien sont plutôt de simples nécessités fonctionnelles de la « machine sociale infernale » qui s’est progressivement édifiée depuis un siècle.

On pourrait même préciser la question : dans la mesure où ils sont encore proprement humains, quels besoins profonds, en réalité, cherchent à être satisfaits par cette recherche incessante de consommation de marchandises nouvelles ?

Voici déjà une partie de la réponse : si ces nouveaux besoins deviennent rapidement impérieux, et leur satisfaction quasi-vitale, c’est que leur renouvellement incessant s’appuie largement sur la constitution d’un milieu de plus en plus hostile pour les êtres humains, par la transformation continue et rapide de la société.

Personne n’avait jamais eu besoin ou envie du téléphone portable, jusqu’à il y a quinze ans de cela. Et (presque) personne maintenant ne semble plus pouvoir s’en passer. Mais personne non plus n’avait jamais eu à vivre dans une société où l’isolement et la désocialisation, la destruction des occasions de rencontre, sont poussés si loin.


Et ces nouvelles marchandises, qui nous sont chaque fois vendues comme solutions aux problèmes de l’époque, se transforment à leur tour en un nouveau problème ; de conséquences, elles deviennent causes, et rajoutent un maillon de plus à la chaîne.

jeudi 5 novembre 2009

Complètement épuisés

Avez-vous déjà été aussi fatigué ?



NE PAS DERANGER













Et le meilleur pour la fin...



mardi 3 novembre 2009

Le Président ne nous entend pas, faisons plus de bruit*

Semaine de mobilisation cette semaine ! Après la votation qui a réuni plus de 2,3 millions de votants autour des urnes citoyennes, le comité national contre la privatisation de La Poste pour un débat public et un référendum sur le service public postal (à vos souhaits !) passe à la vitesse supérieure, c'est-à-dire à la carte postale.

C'est en effet cette semaine, entre le 2 e tle 6 novembre que le Sénat doit se prononcer sur le projet de loi de changement de statut de La Poste. D'entreprise publique, La Poste devrait devenir une Société Anonyme ce qui permettrait au gouvernement d'injecter de l'argent dans l'entreprise et la préparer à subir prochainement la concurrence. Mais seulement selon le gouvernement. Car selon les syndicats et les diverses forces d'opposition, c'est la porte ouverte à la privatisation.

Intitulée "J'écris au Président", la campagne consiste, outre des rassemblements et piques-niques citoyens devant les bureaux de poste et le Sénat, en une carte postale à adresser au Président de la République pour réclamer :
  • le respect de la votation du 3 octobre,
  • le retrait du projet de loi de l’ordre du jour du Sénat et de l’Assemblée Nationale,
  • l’ouverture du débat public,
  • la tenue d’un référendum sur l’avenir du service public postal.
Il suffira d'apposer ses nom et prénom et de signer cette carte à glisser dans la boîte sans timbre puisqu'elle est destinée au Président.



Si vous n'arrivez pas à vous procurer la précieuse carte ou si vous n'avez pas de poste à proximité (!), il est toujours possible d'envoyer une carte postale électronique.

Et si vous êtes militant dans l'âme, rien ne vous empêche de télécharger et imprimer ces timbres** à coller sur chacun de vos courriers... le règlement de votre facture EDF par exemple.




* Slogan de la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique)

** trouvés sur le site de la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique)

lundi 2 novembre 2009

Poupées de Dresde from Greg

Premier lundi du mois, c'est Grégory, mais pas le H., qui s'invite sur Mes petites fables. Soufflant le froid et le chaud en ce début de novembre qui s'annonce chilly, Greg nous propose un petit tour au cabaret et une virée brechtienne.



Pour mon gloomy monday je voudrais vous faire découvrir les Dresden Dolls.

Comme le nom du groupe ne l'indique pas, ces poupées sont originaire de Boston.

Il est assez difficile de catégoriser leur musique. Certains disent que c'est du punk-cabaret là ou d'autre parlent de rock-théâtral ou de jazz!

Le premier contact avec les Dresden Dolls sera mélodique, la chanteuse a une très belle voix, et le tout forme un lounge envoûtant.

Ensuite, on en vient à écouter les paroles. Elles sont riches en émotions, superbement écrites et peuvent traiter de sujets graves tels que la pédophilie (Missed Me).

Si je devais choisir trois titres pour faire découvrir les Dresden Dolls, ce serait:

Good Day -- Le premier contact avec la mélodie -- ;

Coin Operated Boy -- Le côté fun et théâtral du groupe -- ;

Missed Me -- les sujets graves cachés par une musique exceptionnelle --

On peut les écouter sur deezer ou spotify.


dimanche 1 novembre 2009

Le sexe selon le nouveau James Bond

Ce soir, j'ai envie de faire dans la tendresse, dans la scène d'amour romantique et je vous offre une vidéo tirée du film Casino Royale, celui qui a fait entrer Daniel Craig dans la légende de Bond, James Bond.

Ce même film été la clé de la révélation internationale pour la très belle et très française Eva Green qui incarne une Vesper Lynd vénéneuse. Femme fatale, elle attise, séduit, raille, bafoue, tombe amoureuse, se donne, se retire, s'en va, meurt, tout cela dans le même film.

Un James Bond amoureux au point de renoncer à la grande vie d'espion secret de sa Majesté, au point de nous faire vivre des scènes de cartes postales à Venise, ça valait le détour.

Dans cette scène, nous retrouvons Bond et Vesper qui viennent d'éliminer un assaillant. Une Vesper un peu traumatisée qui essaie de se débarrasser du sang qu'elle a sur les mains. Le beau James lui propose sa méthode. Une scène très MacBethienne au final.